Publié le 1 septembre 2024
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.A.
Bien qu’il n’existe pas de consensus concernant la définition universelle du bonheur, tout le monde veut être heureux. Les concepts de bonheur et de bien-être sont subjectifs et ont fait l’objet de nombreuses études et théories au fil des ans. J’apprécie particulièrement la définition de Lyubomirsky, qui propose que le bonheur soit associé à l’expérience de la joie, du contentement et du bien-être positif, combiné à la prise de conscience que la vie a du sens et est à la fois bonne et significative. Nous sommes donc loin de la vision scientifique extrêmement réductrice qui associe le bonheur à la présence de neurotransmetteurs tels que la sérotonine et les endorphines. Toutefois, le bonheur étant une construction multidimensionnelle composée d’aspects cognitifs et émotionnels, lesdits neurotransmetteurs contribuent certainement au sentiment de bien-être souvent associé au bonheur. Dans cet article, je vous propose 20 moyens validés scientifiquement d’augmenter le bonheur. À combiner et à utiliser sans modération!
La pratique régulière de l’activité physique apporte de nombreux bienfaits pour notre santé. Saviez-vous qu’elle favorise aussi le sentiment de bonheur? Les résultats d’une méta-analyse publiée en 2023 dans le British Medical Journal confirment que l’activité physique est 1,5 fois plus efficace pour réduire les symptômes légers à modérés de dépression, de stress psychologique et d’anxiété comparativement aux médicaments ou à la thérapie cognitivo-comportementale. La pratique de 150 minutes par semaine de divers types d’activité physique comme la marche rapide, le lever de poids et le yoga suffit pour réduire considérablement les symptômes. L’augmentation du bien-être subjectif se manifeste même après seulement un mois. L’exercice permet aussi d’améliorer plusieurs domaines cognitifs de manière subtile, mais significative.
L’impact positif de l’activité physique sur l’humeur est associé à différents mécanismes tels que la production d’endorphines, qui génèrent le sentiment de bonheur, et la réduction de plusieurs paramètres d’inflammation. De plus, l’exercice physique modifie positivement la composition et la diversité du microbiote, contribuant à ses effets antidépresseurs.
Le yoga est souvent perçu comme ayant une incidence positive sur les problèmes de santé physique et mentale, et sa pratique est associée à des comportements positifs en matière de santé. Une théorie sur les avantages psychologiques du yoga concerne le lien avec le fonctionnement du nerf vague, le plus long nerf du système nerveux autonome. Ce nerf est responsable de fonctions inconscientes telles que la respiration, la circulation sanguine et la digestion. Le bon fonctionnement du nerf vague est aussi directement lié à la compétence sociale et à la régulation émotionnelle.
Les bienfaits de la méditation sur notre biochimie sont bien documentés. Une étude publiée dans le Journal of Psychiatry and Neuroscience relate que sa pratique permet de réduire le taux de cortisol (une hormone associée au stress) et de moduler le système immunitaire et l’inflammation produite par les cytokines. Une étude impliquant des étudiants universitaires suggère qu’un programme de méditation de pleine conscience de huit semaines constitue un moyen d’améliorer non seulement la pleine conscience, mais aussi la gestion du stress et le bonheur.
Vous connaissez? La cohérence cardiaque se définit comme un état d’alignement coopératif qui se produit lorsque les systèmes de notre corps – notre respiration, nos rythmes cardiaques, nos rythmes cérébraux et notre réponse hormonale – sont synchronisés. Cette technique s’étend de la cohérence personnelle, à la cohérence sociale et mondiale. Elle s’appuie sur plus de 30 années de recherches scientifiques rigoureuses de l’Institut HeartMath. Lorsque nous sommes dans un état de cohérence, nous nous sentons plus calmes, équilibrés, plus concentrés et nous pensons plus clairement. Les recherches démontrent qu’avec la pratique, notre capacité à autoréguler nos états mentaux et émotionnels se trouve grandement améliorée.
Jouer dehors agit de différentes façons sur notre humeur. Tout d’abord, l’exposition au soleil nous permet de produire de la vitamine D. Selon les chercheurs, ses effets antidépresseurs et anxiolytiques pourraient être associés à ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, proneurogènes, et neuromodulatrices. L’exposition solaire favorise aussi la production de mélatonine, qui réduit l’anxiété et l’insomnie.
Avez-vous déjà été ressenti un énorme changement d’humeur près d’une chute, à la montagne, à la plage ou dans un orage? Il pourrait s’agir de l’effet d’ions négatifs, des molécules flottant dans l’air ou l’atmosphère qui ont été chargées d’électricité et sont dotées de bienfaits. Une méta-analyse publiée en 2018 a démontré que l’exposition aux ions négatifs aide à réguler les habitudes de sommeil et l’humeur, réduit le stress, stimule la fonction du système immunitaire, augmente le métabolisme et tue ou inhibe la croissance de bactéries, de virus et d’espèces de moisissures nuisibles.
On le répète souvent et avec raison : nous sommes par nature des créatures sociales et les liens sociaux sont importants pour notre survie. On peut résumer la connectivité sociale comme le fait de se sentir en connexion, soutenu et valorisé par les autres. Les liens sociaux se produisent souvent avec des émotions positives et provoquent aussi des émotions positives, qui sont elles-mêmes bénéfiques pour notre santé. L’une des voies par laquelle la connexion sociale affecte positivement la santé est par le système nerveux parasympathique, qui contrebalance le système nerveux sympathique, qui lui est associé à la réponse « combat ou fuite ». Cela se reflète par une régulation à la baisse de la fréquence cardiaque et une meilleure réponse au stress ainsi que par de nombreux effets positifs sur la santé.
Si vous voulez vous sentir mieux rapidement, déposez votre téléphone intelligent, éloignez-vous de votre écran d’ordinateur et allez voir une personne chère pour lui faire un gros câlin! Grâce à une analyse à grande échelle, des chercheurs de l’Institut néerlandais de neurosciences ont découvert que le toucher améliore considérablement le bien-être physique et mental, par exemple grâce à la réduction de la douleur, de l’anxiété, de la dépression et du stress chez les adultes. À noter que les personnes ayant des problèmes de santé physique ou mentale bénéficient encore plus du toucher que les adultes en bonne santé. Fait intéressant, la personne qui vous touche, la façon dont elle vous touche et la durée de son contact ne font pas de différence quant à l’impact. Cependant, la fréquence du contact est importante.
Généralement, on sourit lorsqu’on est heureux. Saviez-vous que sourire peut également nous aider à nous sentir heureux? En effet, sourire active les voies cérébrales qui influencent notre état émotionnel. Cela signifie qu’en adoptant une expression faciale heureuse, on peut littéralement « tromper » notre esprit pour qu’il entre dans un état de bonheur. Un simple sourire peut déclencher la libération de neuropeptides, qui améliorent notre communication neuronale. Il provoque également la libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine et la sérotonine, qui peuvent stimuler la bonne humeur. Considérez donc le sourire comme un antidépresseur naturel.
Les propriétaires d’animaux de compagnie n’ont pas besoin d’études pour savoir que leur relation avec eux est bénéfique à leur santé, voire salvatrice! La science valide aussi que l’interaction avec nos bêtes à poils augmente le niveau d’ocytocine – une hormone associée à l’attachement – diminue les niveaux de cortisol et abaisse la pression artérielle, qu’elle peut réduire la solitude, augmenter le sentiment de soutien social et stimuler la bonne humeur. Vivre avec un animal de compagnie plus tard dans la vie est associé à une réduction des symptômes d’anxiété. Posséder un chien contribuerait au bien-être, notamment en soutenant les propriétaires pendant les périodes de mauvaise santé mentale et en leur fournissant un but. Soulignons aussi que la présence d’un chien est associée à un niveau plus élevé d’activité physique.
* Suite de l’article dans le prochain numéro.