À la découverte de Rio !

Publié le 5 octobre 2013
Écrit par Aurore Bonvalot, présidente l’agence Collectionneurs de Voyages

À la découverte de Rio !

Après notre séjour à l’Île de Pâques, nous nous sommes envolés pour Rio de Janeiro, la cidade maravilhosa, la ville merveilleuse. C’est avec une multitude d’images en tête que nous sommes arrivés dans cette quasi-mégapole de plus de 6 millions d’habitants intramuros située au sud-est du Brésil. Son nom à lui seul évoque le Pain de Sucre, le Corcovado, les favelas, le Carnaval, la succession de baies et de plages et la chaleur des Cariocas. Nous avions hâte de commencer notre aventure brésilienne !

 

IPANEMA, COPACABANA ET LE PAIN DE SUCRE

La plage de Copacabana, longue de 4,5 km, et celle d’Ipanema, célèbre pour ses cou- chers de soleil, sont certainement les plages les plus connues de la ville et probablement de la planète. En nous baladant le long de la promenade au pavage noir et blanc qui borde la plage de Copacabana et qui a été dessinée par l’architecte paysagiste Roberto Burle Marx, nous avons observé deux phénomènes omniprésents. Tout d’abord, les parties de football que des jeunes de tous âges organisent à l’improviste en fin d’après-midi. Les pieds dans le sable, ils s’entraînent à devenir les Pelé ou les Ronaldo de demain. Ensuite, les allées et venues des gens riches et célèbres qui gravitent autour du très célèbre Copacabana Palace, le plus ancien hôtel de luxe d’Amérique du Sud, construit selon les plans de l’architecte français Joseph Gire. Tout est splendide à l’intérieur. Les salons et les terrasses invitent à la flânerie et à la détente, comme si le temps s’était arrêté. C’est l’endroit idéal pour s’imprégner de l’ambiance d’autrefois.

Notre hôtel, situé sur le front de mer de Copacabana, avait une superbe terrasse sur le toit, avec piscine, d’où nous pouvions admirer la baie de Rio et, au loin, l’impressionnant Pain de Sucre. Ce pic de granit pointu de 395 mètres doit son nom à sa forme qui rappelle les moules d’argile utilisés pour faire des pains de sucre. Il s’élève directement depuis le bord de mer et on y accède en empruntant deux téléphériques successifs ou, pour les plus téméraires, en l’escaladant. La vue est splendide, surtout au lever et au coucher du soleil, et permet d’admirer la baie, les plages et le Christ Rédempteur, autre symbole internationalement connu du Brésil.

 

DU HAUT DU CORCOVADO

La statue du Christ Rédempteur, classée monument historique du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1973, a été érigée en 1931 sur le mont du Corcovado (« bossu » en portugais) et s’élève à 710 mètres au cœur de la forêt de Tijuca. Haute de 38 mètres et pesant 1145 tonnes, cette œuvre imposante est l’une des plus grandes du genre au monde et attire chaque année près de 750 000 visiteurs.

Réalisée par le sculpteur français Paul Landowski et érigée par l’ingénieur brésilien Heitor da Silva Costa, la statue du Christ Rédempteur symbolise le désir de l’Église, dans les années 1920, de réaffirmer son influence au Brésil et, plus largement, en Amérique du Sud. Rappelons que 74 % de la population du pays est catholique.

À la base de la statue se trouve une chapelle où sont célébrés mariages et baptêmes. Nous avons eu la chance d’assister à une cérémonie baptismale. À la fin, le prêtre a soulevé le bébé à bout de bras pour le présenter au Christ Rédempteur. Un moment fort en émotions !

La vue est vraiment époustouflante du haut du Corcovado puisqu’on a l’impression de dominer le monde. Au loin, on aperçoit le Pain de Sucre, les plages, le lac Rodrigo de Freitas et les nombreuses favelas environnantes. Choisissez bien votre journée pour faire votre visite, car par temps nuageux il peut être difficile de voir la statue. Nous vous conseillons par ailleurs de réserver un taxi à votre hôtel. Le chauffeur vous conduira jusqu’au mont et vous attendra le temps nécessaire en plus de vous ramener à votre hôtel.

 

LA VISITE DE ROCINHA

Rocinha est la plus grande favela de la ville avec ses 150 000 à 500 000 habitants. Le nombre exact n’est pas connu puisqu’aucun recensement n’y a jamais été fait. Les favelas sont des quartiers défavorisés situés à proximité des quartiers les plus riches : il y en a plusieurs et le nombre d’habitants est très variable. À l’origine, ces terrains à flanc de colline éloignés du centre-ville n’appartenaient pas à la ville. Des ouvriers – plombiers, garagistes, menuisiers et électriciens – qui n’avaient pas assez d’argent pour payer les taxes municipales ont choisi d’y élire domicile.

C’est ainsi qu’ils ont construit petit à petit villages, maisons, réseaux d’électricité et d’internet. Des commerces y ont été établis et la vie de quartier est vite devenue très animée : dépanneurs, restaurants, bars et marché local durant le week-end. Quelques années plus tard, les trafiquants de drogue ont malheureusement pris possession de la majorité des favelas pour y développer leur commerce.

Il est facile d’accéder aux favelas situées à la base de la colline et il y a même des bus et des voitures qui y circulent. Mais plus on monte et plus les routes deviennent étroites ; seules les motos sont capables de s’y rendre. À un certain point, il n’y a que les piétons qui peuvent y avoir accès. Les favelas sont un phénomène de société unique en son genre. Pendant notre tour du monde, nous avons visité le slum de Dharavi, en banlieue de Mumbai en Inde, où près de 600 000 habitants vivent entassés sur 225 hectares d’anciens marécages, sans électricité ni eau courante pour la plupart, à proximité des amas de déchets aux odeurs fortes.

Mais les favelas de Rio n’ont rien à voir avec cela. Celle de Rocinha a été pacifiée de- puis le 13 novembre 2011 et une Unité de Police Pacificatrice y a été installée afin d’empêcher le retour des trafiquants de drogue.

Nous avons effectué notre tour avec une association qui verse la majeure partie du coût de l’excursion au profit d’une œuvre sociale qui construit des écoles et donne des cours généraux et d’artisanat aux jeunes de la favela. Notre guide nous a parlé de l’histoire et des enjeux de la vie quotidienne de Rocinha. Nous nous sommes baladés à travers des ruelles étroites et avons dégusté dans un boteco une caïpirinha, ce cocktail typique à base de cachaça, de sucre de canne et de citron vert. Le panorama que l’on peut admirer du haut d’un toit-terrasse, sur toute la baie de Rio, est à couper le souffle. De nombreuses associations ont été créées afin d’inciter les adolescents de la place à rêver d’un futur meilleur. Rappelons qu’un vaste projet de pacification des favelas a été entrepris depuis quelques années en vue d’assainir ces quartiers en prévision de la Coupe du monde de football qui aura lieu cette année (voir encadré).

 

AU RYTHME DE LA SAMBA ET DE LA CHURRASCARIA

La samba est à la fois un genre musical et une danse populaire. Elle a fait son apparition dans les bidonvilles au début du XXe siècle. Avec la fin de l’esclavage, plusieurs anciens esclaves se sont dirigés vers Rio pour travailler dans les ports. Ils ont emporté avec eux leur tradition de danses africaines qui s’est transformée au fil des années. Nous sommes allés dans l’un des meilleurs clubs de samba de la ville, le Rio Scenarium, dans le quartier bohème de Lapa. Ce bar musical est une ancienne boutique d’antiquités qui occupe trois étages et est constitué de quatre vieilles maisons du quartier. Chaque soir, il accueille jusqu’à 1500 Cariocas et touristes dans un charme d’antan fort agréable.

Nous avons dansé aux rythmes endiablés de la samba, mais aussi du forro, du chorinho ou de la gafieira, et ce, dans une ambiance survoltée. Tous se retrouvent au centre de la piste pour entonner des chansons dont ils connaissent les paroles par cœur. Oui, les Brésiliens savent faire indéniablement la fête !

Côté gastronomie, on retrouve les churrascarias, des restaurants typiques du Brésil et du Portugal. Les serveurs, vêtus à la façon des gauchos traditionnels, servent de la viande rouge, du porc et du poulet rôtis sur charbon de bois en faisant le tour des tables avec leurs brochettes et couteaux aiguisés à la perfection. Des petits cartons vert et rouge placés bien en vue sur notre table leur indiquent si nous désirons être resservis. Un véritable festin à volonté ! De plus, un généreux buffet de légumes et de viandes froides est habituellement dressé au centre de la table.

 

LE TOUR DE VILLE, DU CENTRO À SANTA TERESA

Nous vous recommandons de faire un tour de ville d’une journée afin de vous imprégner du passé colonial des lieux. En compagnie d’un guide expérimenté, notre visite a commencé dans le quartier des affaires, le Centro, où se mêlent bâtiments historiques et gratte-ciel modernes. Nous avons découvert de nombreuses églises ainsi que le magnifique monastère de São Bento, puis nous nous sommes faufilés à travers les ruelles étroites de la ville pour aller prendre un café et une pâtisserie à la Confeitaria Colombo. Cette institution nous plonge dans le Rio de la Belle Époque avec ses fresques et ses miroirs belges, ses balcons en marbre et ses vitrines en bois.

Non loin de là se trouve l’imposante cathédrale Saint-Sébastien de Rio de Janeiro à l’architecture très moderne. C’est là que se sont déroulées les Journées mondiales de la jeunesse en 2013. Ses lignes rappellent les pyramides précolombiennes et son intérieur immense peut accueillir près de 20 000 fidèles. Ses quatre côtés sont ornés de gigantesques vitraux magnifiques qui montent du sol jusqu’au sommet pour former une grande croix de lumière.

Nous avons ensuite traversé le quartier de Lapa, célèbre pour son ancien aqueduc. Nous avons terminé notre journée par une visite du fameux quartier culturel et artistique de Santa Teresa, le Montmartre de Rio. Nous avons gravi les 215 marches colorées de l’escalier Selarón, une petite merveille de l’artiste chilien Jorge Selarón. Ce sont près de 2000 carreaux de faïence provenant de 120 pays qui ornent ces marches.

La visite de Rio et la découverte de ses facettes multiples et colorées nous ont réellement conquis. Au-delà des images reprises inlassablement par les médias et les cartes postales, nous avons davantage été touchés par la chaleur des Cariocas. Leur joie de vivre, leur fascination pour les choses simples de la vie, leur amour pour leur pays et la samba démontrent à quel point notre paix intérieure et l’attitude positive que nous développons peuvent nous aider à vivre dans un monde pas toujours facile. Brésil, nous reviendrons te visiter afin de découvrir toutes les autres richesses que tu as à offrir… peut-être en 2016 pour les Jeux olympiques d’été !