Ann Wigmore, la prêtresse du jus d’herbe de blé

Publié le 27 janvier 2016
Écrit par Anne-Marie Poulin

Ann Wigmore, la prêtresse du jus d’herbe de blé

Bercé par l’océan Atlantique, sur la côte ouest de l’île de Porto Rico, l’Institut de santé naturelle Ann Wigmore est l’endroit rêvé pour suivre une cure de nettoyage et retrouver un état de bien-être. On découvre, avec l’alimentation vivante et le jus d’herbe de blé, la santé et la vitalité qui nous fait vibrer d’énergie.

 

L’INSTITUT Ann Wigmore est un secret bien gardé dans le petit village d’Aguada. La plupart des Portoricains ignorent encore son existence. Il faut d’ailleurs être bien guidé pour trouver la petite allée qui mène au centre situé sur le bord de la mer. Pourtant, Ann Wigmore a ouvert cet institut de santé naturelle en 1991, afin de poursuivre sa mission sous le soleil, après avoir fondé l’Institut Hippocrate à Boston en 1963.

La grande prêtresse du jus d’herbe de blé et de l’alimentation vivante avait 82 ans lorsqu’elle est arrivée dans l’archipel des Caraïbes. À un âge où la plupart des gens ont la vieillesse bien avancée et sont en perte d’autonomie, Ann Wigmore entreprend des projets d’avenir. D’ailleurs, vieillir est un concept qui n’existe pas chez elle. La vieillesse est plutôt l’aboutissement d’un corps encrassé et pollué par une alimentation déficiente et une attitude négative face à la vie, qui entraînent un état de dégénérescence physique et psychique. Ses 35 années de travaux et de recherches lui ont permis d’affirmer que le mode de vie et l’alimentation surpassent la génétique.

Pendant les trois dernières années de sa vie, Ann Wigmore, fera des allers-retours entre Boston et Porto Rico, d’un institut à l’autre, pour répandre son enseignement basé sur sa propre expérience de guérison, à la suite d’un cancer du côlon à l’âge de 50 ans.

 

L’HÉRITAGE D’ANN WIGMORE

La clientèle que l’on retrouve à l’Institut est variée. Des gens de tous âges y viennent pour toutes sortes de raisons, qu’il s’agisse de refaire le plein d’énergie, restaurer sa santé ou apprivoiser un nouveau mode de vie.

Les nouveaux sont d’ailleurs bien entourés par les habitués et les formateurs qui les accompgnent tout au long des différentes étapes de la désintoxication. Le changement alimentaire du cuit au cru peut amener toutes sortes d’inconforts pendant les premiers jours. Cependant, les bienfaits ne tardent pas à se faire sentir, et on ressent vite un état de calme et sérénité. Le teint s’éclaircit, les yeux deviennent plus clairs et les petits malaises disparaissent au fur et à mesure que l’organisme libère les toxines du corps. Vous constaterez par vous-même les effets impressionnants de l’alimentation vivante. La vie génère la vie !

L’esprit de feue Ann Wigmore est toujours présent ici. Lalita Salas et Leola Brooks, directrices de l’Institut, ont préservé jusqu’ici et de manière presque intacte les cours et ateliers culinaires en alimentation vivante selon la méthode Wigmore. L’idée étant qu’un aliment vivant possède tout son potentiel nutritif lorsqu’il n’est pas modifié par la cuisson. Une cuisson à plus de 40 degrés Celsius détruit les enzymes indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et à la régénération des cellules.

Au fil du temps, le menu offert à l’Institut a été légèrement modifié, mais reflète encore très bien la diète élaborée par celle qu’on appelle « DreAnn ». On y trouve un menu riche en aliments verts, comprenant des salades variées avec pousses de tournesol, de sarrasin, et germinations à profusion. On découvre notamment la soupe Énergie créée par Ann Wigmore, combinant des légumes crus, des pousses et des avocats passés au mélangeur, ainsi que le plat de lasagne et spaghettis crus à base de courgette. Le menu contient aussi des laits de noix et de graines, des smoothies aux fruits, des craquelins déshydratés et de la choucroute maison. Jus d’herbe de blé à volonté.

Le sel sous toutes ses formes est remplacé par l’algue rouge appelée « petit goémon» ou « main de-mer palmée ». On n’utilise pas d’épices traditionnelles. On assaisonne de fines herbes fraîches et d’échalotes du jardin. Pas de sucre. Pas d’huile. Exit les condiments, car on veut éviter d’altérer le goût naturel des aliments.

Soyez avertis : les papilles s’adapteront aux nouvelles saveurs, mais selon votre degré d’intoxication, il vous faudra au moins quelques jours pour savourer pleinement ce régime hypotoxique riche en chlorophylle qui fait perdre en un temps record les kilos en trop. Les suppléments alimentaires sont aussi proscrits et leur usage à l’Institut est fortement déconseillé.

 

PROGRAMME

Le programme de 10 jours permet aux néophytes de s’initier aux rudiments de l’alimentation vivante, dont la philosophie est centrée autour du principe majeur d’Hippocrate : « Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit ta nourriture ». Fort simple comme prémisse, mais à une époque où les chefs culinaires et pâtissiers ont la cote à la télévision, manger est devenu un divertissement. Le séjour à l’Institut permet donc de se réapproprier le sens véritable de l’acte de se nourrir et de mieux comprendre le pouvoir des aliments vivants sur l’organisme.

Différentes techniques ont été développées afin de préserver le potentiel optimal de chaque aliment. Il y a le volet pratique pour apprendre à faire pousser de l’herbe de blé et les germinations. On développe aussi la méthode du trempage des noix et des graines pour en faire du lait, du fromage ou des pâtés de noix. Le trempage et la fermentation permettent d’accroître le processus enzymatique et facilitent la digestion.

La formation offerte permet aussi de faire un survol théorique des combinaisons alimentaires et du processus de la digestion. Lorsque les aliments se combinent mal, des toxines se forment. Il faut jusqu’à deux ou trois semaines pour éliminer complètement ce poison et retrouver son état normal, quand on réussit à bien éliminer ! On met donc l’accent sur les lavements et les irrigations du côlon, qui sont des outils importants pour favoriser le nettoyage du corps et l’élimination des toxines. La technique de lavement est enseignée dès le premier jour. Parler de ces « choses » qui ne se disent pas ouvertement en général n’est plus un tabou ici. Ça fait partie du quotidien.

Dans la lignée d’Ann Wigmore, Lalita Salas, âgée de 66 ans, transmet cet enseignement avec grande sagesse, conviction et passion. Originaire d’Argentine et pharmacienne de formation, elle a rencontré Ann Wigmore il y a 23 ans, lors de la création de l’Institut à Aguada. Elle a depuis délaissé la pharmacie pour se consacrer à l’Institut Ann Wigmore. Rayonnante d’énergie, Lalita enseigne plusieurs cours et ateliers dont la plupart se déroulent à l’extérieur sur fond de brise, dans une atmosphère de franche camaraderie.

 

HERBE DE BLÉ, HERBE DE VIE

La pierre angulaire du programme est sans conteste l’herbe de blé et son précieux jus vert. Un atelier y est d’ailleurs consacré. L’herbe de blé pousse en abondance dans la serre adjacente au bâtiment principal de l’Institut.

Le matin, on pratique un rituel précis. Après la classe de yoga, tout le monde se rassemble à 7 h pour prendre sa dose de jus vert. Par la suite, on peut, en tout temps, avoir accès aux extracteurs spécialement désignés pour le jus d’herbe de blé.

C’est un superaliment désintoxiquant dont la valeur et l’usage thérapeutiques sont inestimables. Le jus d’herbe de blé est incroyablement riche en enzymes, en acides aminés, en minéraux et oligo-éléments, et en vitamines A, B, C et E. Consommer du jus d’herbe de blé est une des meilleures façons d’absorber de la chlorophylle puisqu’il en est com posé à 70%.

Ce jus aux mille vertus est également employé comme masque pour le visage. C’est un classique à l’Institut. Il est aussi recommandé de s’en mettre dans le nez pour aider à atténuer les problèmes de sinus. Lalita se plaît d’ailleurs à en faire la démonstration devant les regards ébahis des étudiants, qui, tour à tour, en feront l’essai. Fous rires garantis.

 

MANGER POUR VIVRE

Le programme de l’Institut Ann Wigmore permet de vivre une réelle transformation à tout point de vue et de prendre conscience des aliments que nous choisissons ainsi que de leurs répercussions sur notre qualité de vie. En fait, tout le programme repose sur cet enseignement fort simple qu’Ann Wigmore résume en une seule phrase : « Tout ce que je mange crée en moi l’harmonie. » Autrement dit, manger pour vivre, et non l’inverse !