Publié le 9 avril 2019
Écrit par Stéphanie Plamondon, Ac., M. Sc.
Dans le cadre de ma pratique en aromathérapie, on me demande souvent comment les huiles essentielles peuvent aider à soulager divers troubles de santé. Certaines questions reviennent régulièrement, dont celles concernant les infections urinaires, les troubles menstruels et les problèmes cutanés. Bien qu’une consultation soit nécessaire pour personnaliser les formules d’huiles essentielles, voici quelques exemples de protocoles pouvant aider à soulager ce type d’affections.
1.Infection urinaire
Question : Eva M. demande si l’aromathérapie pourrait aider à soigner une infection urinaire. Elle a 35 ans, n’est pas enceinte, et ses symptômes sont mineurs, sans présence de fièvre. Elle a consulté son médecin, qui lui confirme qu’il s’agit d’une cystite d’origine bactérienne.
Réponse : La grande majorité des infections urinaires sont causées par la bactérie Escherichia coli (E. coli), contre laquelle certaines huiles essentielles sont très efficaces, à savoir, entre autres, le thym à thujanol (Thymus vulgaris thujanoliferum), l’origan à fleurs compactes (Origanum compactum) et la cannelle vraie (écorce) (Cinnamomum verum). Ces huiles possèdent de puissantes propriétés antibactériennes, qui agissent de façon ciblée, efficace et rapide sur la bactérie E. coli en neutralisant ses activités infectieuses. Afin de profiter de leurs bienfaits, les huiles seront combinées dans une formule destinée à être absorbée par la bouche. Il est important ici de mentionner la très grande importance de recourir à des huiles essentielles de qualité authentique et thérapeutique.
Une autre huile essentielle utile et efficace dans le soulagement de la cystite est celle provenant du basilic (Ocimum basilicum). Elle possède des molécules désinfectantes et antispasmodiques qui apaiseront les crampes et les spasmes accompagnant habituellement les infections urinaires. L’huile essentielle de basilic se combine bien à celle de la marjolaine à coquilles (Origanum majorana), afin de diminuer les crampes, les douleurs et l’anxiété.
Comme traitement complémentaire à ces huiles essentielles, la busserole (Arctostaphylos uva-ursi) est tout indiquée. En effet, il s’agit d’une des plantes médicinales les plus antiseptiques pour le système urinaire. Elle est utilisée sous forme d’infusion et de teinture-mère. Comme il est important de s’hydrater beaucoup en cas d’infection urinaire, afin d’empêcher que les bactéries se fixent aux parois de la vessie, il est intéressant de privilégier des boissons qui apporteront également des propriétés thérapeutiques, telles que des infusions de busserole, du jus de canneberge ou de bleuet, dans lesquelles on ajoutera des gouttes de teinture-mère de busserole.
Pour résumer, voici le protocole suggéré à Eva pour soulager son infection urinaire :
À absorber :
Formule d’huiles essentielles antibactériennes et antispasmodiques
Versez les gouttes dans une bouteille d’huile essentielle vide de 5 ml. Prenez 3 gouttes du mélange dans ¼ de c. à thé d’huile d’olive 4 fois par jour pendant 3 jours, puis 2 gouttes dans la même quantité d’huile d’olive 3 fois par jour pendant 5 jours.
Traitement complémentaire
Infusion de busserole :
Infusez 1 c. à thé de feuilles de busserole dans 1 tasse d’eau chaude pendant 10 min, et buvez le mélange 3 fois par jour.
Teinture-mère de busserole :
Prenez 30 gouttes de teinture-mère de busserole dans un verre d’eau, de jus de canneberge ou de bleuet 3 fois par jour pendant 1 semaine.
À appliquer :
Formule d’huiles essentielles désinfectantes et analgésiques
Versez les gouttes dans une bouteille d’huile essentielle vide de 5 ml. Diluez 5 gouttes du mélange dans ½ c. à thé d’huile d’olive ou d’amande douce. Masser le bas ventre et la région des reins 3 fois par jour. Répétez le tout pendant 1 semaine.
Comme tout traitement antibiotique, ce protocole doit être suivi pendant une semaine complète, même si les symptômes s’atténuent, afin de s’assurer que l’infection ne revienne en force.
Les huiles essentielles sont très efficaces dans le soulagement des infections urinaires. Il est important cependant de constater des améliorations dans un délai maximal de deux à trois jours, afin d’éviter que l’infection n’atteigne les reins. J’ai expliqué à Eva qu’il était essentiel qu’elle consulte à nouveau son médecin, si elle développe de la fièvre, si ses douleurs s’accentuent ou si son état général se détériore.
2.Dysménorrhée
Question : Marie M., 31 ans, me demande quelles huiles essentielles seraient les plus efficaces pour soulager les douleurs qu’elle ressent durant ses menstruations. Ses douleurs sont fréquentes, et d’intensité moyenne à aiguë. Son gynécologue lui a expliqué qu’il s’agissait de dysménorrhées, et Marie souhaite explorer l’efficacité de l’aromathérapie sur ce trouble menstruel fréquent.
Réponse : Les douleurs menstruelles sont causées par des crampes utérines et apparaissent généralement au début des règles. Les huiles essentielles d’anis étoilé (Illicum verum), d’anis vert (Pimpinella anisum) et de fenouil (Foeniculum vulgare) possèdent de puissantes propriétés anti-spasmodiques et endocrinorégulatrices en raison de leur richesse en anéthol, une molécule qui leur confère une odeur réglissée caractéristique. Elles seront appliquées au besoin sur le bas ventre et sur la région lombaire, afin d’aider à détendre les spasmes utérins.
Les huiles essentielles de niaouli (Melaleuca quinquenervia cineolifera) et de sauge officinale (Salvia officinalis) sont deux autres huiles endocrinorégulatrices importantes et précieuses pour régulariser les cycles hormonaux féminins.
Une plante médicinale qui complémente de façon exceptionnelle cette formule d’huiles essentielles est le pimbina (Viburnum opulus), dont l’écorce possède de grandes propriétés antispasmodiques et décontractantes utérines. Elle fait partie de la pharmacopée amérindienne, et est si efficace dans le soulagement des crampes qu’on l’appelle en anglais « cramp bark ». L’écorce de pimbina se consomme sous forme de décoction et de teinture-mère.
Le protocole proposé à Marie est le suivant :
Formule d’huiles essentielles phyto-œstrogène apaisantes et antispasmodiques
Versez les gouttes dans une bouteille d’huile essentielle vide de 5 ml. Diluez 5 gouttes du mélange dans ½ c. à thé d’huile d’olive ou d’amande douce. Massez la région ovarienne 3 fois par jour ou plus souvent si nécessaire.
Traitement complémentaire
La teinture-mère de pimbina, à raison de 40 gouttes dans un verre d’eau, 3 à 4 fois par jour, selon l’intensité des symptômes, est une autre option.
3.Verrue plantaire
Question : Angèle m’explique que sa fille de 16 ans, une grande adepte de natation, souffre d’une verrue plantaire. Elle se demande si les huiles essentielles peuvent l’aider.
Réponse : Les verrues plantaires sont causées par le virus du papillome humain (VPH 1 ou 2), et prennent l’apparence de petites excroissances non cancéreuses de la peau des pieds possédant des racines qui peuvent être ancrées profondément dans la peau. Les huiles essentielles efficaces dans leur traitement seront désinfectantes et antivirales, désclérosantes et analgésiques.
Formule antiverrues plantaires
À l’aide d’un coton-tige, déposez deux gouttes du mélange sur la partie affectée en évitant de déborder sur la peau saine. Répétez le tout trois fois par jour jusqu’à la disparition de la verrue. Entre les applications, il est possible de frotter un peu la verrue, afin d’éliminer la peau morte qui se forme, ce qui permettra d’en atteindre les racines plus en profondeur. Afin de prévenir le développement de nouvelles verrues, je conseillerais à la fille d’Angèle de protéger ses pieds à la piscine en portant des sandales et en les nettoyant bien avant de quitter sa séance de natation.
L’aromathérapie apporte un soulagement souvent très rapide et efficace dans plusieurs affections courantes. Vous avez des questions concernant l’usage des huiles essentielles ?