Publié le 13 octobre 2013
Écrit par Aurore Bonvalot, présidente l’agence Collectionneurs de Voyages
VOILÀ LA QUESTION QUE J’AI POSÉE À MA TENDRE MOITIÉ L’ANNÉE DERNIÈRE.
APRÈS QUELQUES MOMENTS d’hésitation, tiraillée entre son ambition professionnelle et sa passion pour les voyages, elle a dit OUI. Nous n’avions que trois mois pour tout préparer : choix des pays et des excursions, réservations des billets d’avion et des hôtels, visas, vaccins et tant d’autres choses. Nous n’avions plus une minute à perdre !
Nous avons établi les balises de notre voyage en nous inspirant du guide GEO intitulé 110 pays, 6000 idées. Nous avons également dressé la liste des pays que nous voulions absolument visiter, tant mes coups de cœur que ceux de ma compagne. Nous nous sommes fixé certaines règles : ne pas aller dans un pays que nous connaissions déjà (un tri qui en a éliminé plusieurs !), toujours aller vers l’est et ne jamais revenir sur nos pas. Nous avons placé notre globe terrestre en plein milieu de notre chambre afin de mieux rêver chaque soir aux pays qui nous attiraient le plus. Nous avons décidé de renoncer à ceux de l’hémis- phère nord et de nous concentrer principale- ment sur le sud afin de simplifier la logistique des transports. Nous avons donc pointé 17 pays sur notre carte Le Monde en relief d’Ulysse. À la différence du personnage Phileas Fogg créé par Jules Verne, nous avons planifié notre itinéraire avec soin. Mais, comme lui, nous avons décidé d’utiliser tous les moyens de transports imaginables : avion, bateau, train, vélo, jonque, jet ski, éléphant (que nous n’avons pas acheté !), tuk-tuk et cyclo !
Pour connaître les villes et les activités les plus intéressantes, il fallait planifier notre voyage sans négliger le moindre détail. Alors, quoi de mieux que les guides touristiques pour nous aider ? Ils donnent un bon aperçu des villes et des attraits touristiques. Il est aussi fort instructif de prendre le pouls des expatriés installés dans un pays depuis plusieurs années ou de lire les commentaires des visiteurs qui partagent les expériences extraordinaires qu’ils ont faites hors des sentiers battus, via les blogues.
Armés des principaux guides Ulysse, Lonely Planet, National Geographic, Hachette, Cartoville, et après avoir parcouru la toile pendant des centaines d’heures, nous sommes parvenus à tracer un itinéraire d’envergure, avec des points de chute pas mal intéressants et moins touristiques dispersés sur les cinq continents.
Nous avons fait nos choix en nous fiant entre autres à la liste du patrimoine mondial publiée sur le site internet de l’UNESCO.
Fourchette et sac à dos, ce n’est pas pour nous ! Nous avons donc opté pour un tour du monde de luxe, dans des hôtels quatre et cinq étoiles confortables comme nous aimons : chambre dans un ancien palais de Maharaja dans le Rajasthan en Inde, bungalow sur pilotis à Bora Bora, suite nuptiale dans une jonque sur la Baie d’Halong…. Mais nous avons fait aussi quelques séjours dans des lieux plus modestes, dans le but de rencontrer plus facilement les habitants de la place : tente de camping dans le pays masaï en Tanzanie, chambre d’hôtes sur l’île de Pâques, mini-cabine sur un voilier sur la Grande barrière de corail en Australie…. Le luxe est en fait une affaire très personnelle et subjective puisqu’il est relatif au niveau de vie du pays visité. Au Vietnam, par exemple, un hôtel cinq étoiles coûte trois fois rien tandis qu’à Tokyo un tel confort coûte une fortune.
Plusieurs sites internet nous ont permis de connaître en un clin d’œil les pays pour les- quels nous avions besoin de visas ainsi que les procédures à suivre avant notre départ ou une fois rendus sur place. Ma conjointe, qui voyage avec un passeport français, a eu besoin d’un moins grand nombre de visas que moi qui suis Canadien. Les Français auraient-ils plus de facilité lorsqu’ils voyagent dans le monde ? Les voyageurs canadiens seraient-ils victimes des représailles politiques et économiques imposées par certains pays ? Quoi qu’il en soit, j’ai dû me procurer près de 10 visas, et mon préféré est celui que j’ai obtenu à Ushuaia, ‘El Fin del Mundo’, le bout du monde !
Plus besoin de se déplacer puisqu’on peut maintenant commander plusieurs devises en ligne, sauf certaines devises dites « fermées ». Plusieurs institutions financières offrent ce service fort utile à leur clientèle. Lorsqu’il n’avait pas été possible de nous procurer des devises à l’avance, nous avons attendu d’être sur place pour les obtenir en échange de dollars américains ou en utilisant les guichets automatiques. Les services bancaires en ligne se sont aussi avérés très pratiques pour gérer nos comptes et payer nos factures sans soucis à distance. Nous sommes donc partis avec beaucoup de dollars américains et d’euros en poche pour parer aux imprévus et limiter les dépenses liées aux taux de change.
C’est bien ce que j’avais dit ! Moi qui évolue dans le monde des produits naturels, de la médecine naturelle et parallèle, il était hors de question que je me fasse administrer quelque vaccin que ce soit. Mais, après moult recherches, nous avons compris que nous n’avions pas le choix de nous faire vacciner pour pouvoir rentrer dans certains pays. Nous avons donc reçu le vaccin DT-Polio ainsi que ceux contre l’hépatite A et la fièvre jaune. Les deux premiers nous protégeaient, dans tous les pays, contre les risques liés aux coupures et à l’eau. Celui de la fièvre jaune est obligatoire pour toute personne souhaitant entrer dans certains pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud.
Nous avons ressenti peu d’effets secondaires à part quelques sensations de lourdeur dans les jambes durant plusieurs semaines. Une fois arrivés en Tanzanie, nous avons parlé de ce vaccin obligatoire à notre guide.
À notre plus grand étonnement, il nous a répondu : « C’est n’importe quoi… ça fait plus de 50 ans qu’aucun cas de fièvre jaune n’a été déclaré ici. » Vive les retombées économiques des vaccins et les propagandes gouvernementales !
Nous avons toutefois refusé d’entamer le protocole de protection contre la malaria en nous contentant de mettre dans nos bagages les médicaments nécessaires au cas où les premiers symptômes se seraient manifestés.
Notre devise est de voyager léger. Il était impensable de traîner des valises de 50 kg chacune dans tous ces pays, au risque de les voir se perdre dans les méandres des aéroports ou de se les faire voler. Nous avons plutôt opté pour une petite valise de taille cabine et un petit sac à dos antivol PacSafe. Parfaits et ultradiscrets… mais un peu moins vers la fin du voyage puisque nos valises arboraient fièrement des autocollants recueillis dans tous les pays visités. J’avais fait ajouter des poches intérieures au bas de mes pantalons pour y glisser passeports, argent et papiers importants.
Grâce à l’internet et à Facetime, nous n’avons eu aucune difficulté à nous connecter, que ce soit au fin fond d’un lodge africain, au bord du Gange, dans notre villa sur pilotis à Bora Bora ou au bout du monde, à Ushuaia. J’ai donc pu continuer, comme si de rien n’était, à travailler à distance sur mon MacBook Air et mon iPad, en ayant parfois jusqu’à une journée d’avance sur Montréal… décalage horaire oblige ! Ma conjointe a pris un congé sans solde, ce qui lui a donné l’opportunité de décrocher complètement tout en lui donnant le temps de se consacrer corps et âme à la planification et l’organisation du voyage.
Le 5 décembre 2012, c’est avec une grande émotion que nous avons fermé la porte de notre condo et dit au revoir aux personnes qui nous sont chères, à Montréal… et à l’hiver. Nous nous sommes envolés vers notre première destination, l’une des plus exotiques de notre périple, la Tanzanie, pour un safari de 10 jours. Dès que l’avion a décollé, nous avons pris une grande respiration et nous nous sommes re- gardés, remplis de joie, d’excitation et d’impatience. « Ça y est, nous partons à l’aventure, sans filet, légers et le cœur en paix… Nous partons faire le tour du monde ! ».
Retrouvez-nous pour la suite de notre carnet de voyage dans la prochaine édition afin de découvrir la Tanzanie et les plages de Zanzibar et lire une entrevue exclusive avec un guide masaï.