Ce stress qui éveille notre vraie nature

Publié le 17 juin 2019
Écrit par Francine Dubuc, T.S., PCC, n.d.

Ce stress qui éveille notre vraie nature
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En effet, pour survivre aux cinq blessures potentielles d’un être humain (le rejet, l’abandon, l’humiliation, l’injustice et la trahison 1), celui-ci s’adapte à son environnement. Il découvre que tel comportement est apprécié ou qu’un autre est découragé, voire puni. C’est dans ce contexte que se développe, entre 0 et 21 ans 2, une personnalité adaptée, qui recherche à l’extérieur de soi la confirmation de sa valeur, la reconnaissance, l’amour et la sécurité.

 

Le maintien dans le temps de ce mode de fonctionnement adapté requiert une grande énergie vitale. C’est ainsi qu’il arrive un moment où ces stratégies d’adaptation ne sont plus utiles. Elles ne permettent plus un ajustement adéquat et elles nous épuisent. À ce point, si elles perdurent, notre frustration grandit ou le processus d’éveil de la conscience nous permet de constater que nous sommes déconnectés de notre vraie nature. Ce processus a donc le potentiel de nous libérer de notre identification à notre personnalité adaptée et de nous relier ultimement à notre essence. « La libération de la souffrance vient de l’acceptation de ce qui est sans juger ou condamner3. »

 

Exploration de trois concepts appuyant cette hypothèse

 

  1. La construction du monde

Nous vivons tous sur la même planète et, à la fois, nous ne sommes pas du même monde. La construction de notre monde est fondée sur l’ensemble de nos croyances individuelles et collectives en lien avec le travail, l’école, la politique, la famille, les amis, les loisirs et les religions. Nos origines familiales et culturelles tout comme nos expériences ont formé notre construction du monde.

En fin de compte, notre personnalité devient ce que nous croyons et voyons. Il n’y a plus de distance entre nous et notre personnalité. Nous sommes dès lors « identifiés » à notre personnalité. Les croyances enregistrées le long du chemin agissent comme des filtres et deviennent des vérités. Notre mental est programmé pour retenir tout ce qui renforce ces croyances et la construction du monde de notre personnalité, de notre ego. Cela lui procure une illusion de sécurité, c’est sa zone de confort. Sortir de cette zone, c’est se distancer de l’illusion véhiculée par la personnalité et perdre ainsi la conviction que nous avions raison. C’est insécurisant pour la personnalité, et c’est pourquoi elle est si attachée à ses croyances, même si elles nous limitent.

 

  1. La personnalité adaptée

Comme nous l’expliquions dans l’introduction, le développement de la personnalité et de notre cerveau est le fruit de nos expériences et de notre environnement. Selon notre genre et notre environnement familial et social, nous avons adopté certains comportements et croyances. Ces dernières ont formé une personnalité adaptée. Nous y retrouvons nos mécanismes de défense et de protection.

 

  1. La place

Afin de nous faire une place, nous nous sommes adaptés à notre environnement. Avoir sa place au sein de notre « tribu » (famille, groupe d’amis, équipe de travail) nous donne le sentiment d’exister et de compter. En début de vie, se faire une place nous assure de répondre à nos besoins fondamentaux : être crédible, aimé et en sécurité. Le concept de la place est si attaché à notre survie que nous avons su rapidement adopter les comportements qui l’assuraient. Dans ce processus, nous avons appris à contrôler notre environnement, mais aussi, trop souvent, à cesser d’écouter notre voix intérieure.

Hypothèse : le plus grand stress est d’être déconnecté de sa vraie nature Quelle est la différence entre avoir à « se faire » une place et « être » à sa place ? Quand nous avons à faire notre place, nous cherchons à l’extérieur de nous les comportements ou croyances à adopter pour être vus, reconnus et retenus. Mais comme le flux de la vie est en changement continu, cela nous demande une grande capacité d’adaptation. Ce mode de fonctionnement nous a permis de répondre initialement à nos besoins, mais nous maintient inévitablement dans un état de survie. Cela peut même nous plonger dans une forme d’épuisement.

 

Le stress, qu’en est-il ?

Le stress, par définition, est la réponse physiologique à un changement qui est perçu comme un danger à notre survie. Trois réactions sont associées au stress : la fuite, la lutte ou la paralysie. Ces réactions sont parfaites, quand il s’agit d’une question de vie ou de mort. Par contre, lorsqu’elles deviennent un mode de fonctionnement réactionnel à tout changement (ce qui est pratiquement la norme inconsciente aujourd’hui), elles épuisent notre système nerveux et notre capacité d’adaptation en est diminuée.

D’abord, revenons au concept de la personnalité adaptée. En d’autres termes, notre personnalité s’est développée afin de nous permettre de ne plus ressentir de nouveau une blessure ou un ensemble de nos cinq blessures (le rejet, l’abandon, l’humiliation, l’injustice et la trahison), et même une sixième4, le sentiment d’impuissance.

Le maintien de ce système de protection crée une tension intérieure constante qui gruge notre énergie vitale. Nous devenons de plus en plus déconnectés de notre source, notre véritable nature. Si être nous-mêmes nous met à risque de nous sentir rejetés ou abandonnés, par exemple, nous continuerons à adopter différentes stratégies ou mécanismes de défense pour éviter de ressentir de nouveau ces blessures. Pour l’enfant, éviter d’être rejeté ou abandonné était tout à fait une question de survie. La difficulté est donc de continuer à vivre en mode survie, car nous épuisons notre vitalité et notre expression personnelle. Nous vivons désormais dans un monde (notre construction) où nous sommes en danger, continuellement dans un état de stress inconscient.

Pour le conscientiser et en sortir, nous avons besoin de mettre à jour nos vieux programmes et de nous reconnecter à notre essence, à notre vraie nature.

 

L’impact d’une construction du monde de survie sur notre planète

Nous avons adopté un modèle de la réussite dans le contexte d’un paradigme matérialiste, de survie et de séparation. Nous consommons trop pour nos besoins, nous courons trop, nous sommes dans la fuite de nous-mêmes. Nous sommes devenus des « faire » humains, plus que des « êtres » humains. Nous avons appris à mesurer la valeur de notre existence par la quantité de réalisations accomplies, et pour certains, par nos possessions. Nous avons appris à performer pour « ÊTRE quelqu’un de VALEUR ».

Cet état d’être dans lequel nous baignons nous maintient collectivement dans l’illusion de s’accomplir et de se réaliser pleinement. Il n’y a pas de réel enrichissement humain et social si, pour augmenter le produit national brut, nous nous épuisons, nous détruisons la planète, et nos relations souffrent de notre absence. Cette pression de performance arrive avec son fardeau de stress, d’anxiété, et parfois même de panique. Nous sommes déconnectés de nous-mêmes ! C’est le monde de l’ego. Un monde où nous donnons une valeur à notre existence par la surproduction et la surconsommation.

« Selon l’ONG Global Footprint Network, il fallait, au jour du dépassement, le 8 août 2016, l’équivalent de 1,6 planète pour alimenter notre consommation 5… »

 

Bonne nouvelle : un Nouveau Monde est en émergence !

Dans cet Ancien Monde de l’ego, où nous vivons la lutte et le chaos, nous sentons de plus en plus cet appel à ralentir. Notre construction du monde est en transformation. Nous ne pouvons plus ignorer l’intelligence de notre cœur, qui demande que nous revenions à notre essence. Nous avons à redéfinir la réussite pour l’« être » humain et non le « faire » humain. Nous avons à redéfinir le succès, non pas comme notre capacité de consommer, mais comme notre capacité à être bien. Individuellement et collectivement, des personnes font ce virage de l’ego à l’Être, ou du mental au cœur.

« La liberté extérieure ne nous sera octroyée que dans la mesure exacte où nous aurons su,à un moment donné, développer notre liberté intérieure. »

Gandhi

 

Le changement se fait de toute façon

Après s’être perdu à devenir quelqu’un de valeur, nous nous reconnectons à notre essence et nous laissons émerger notre vraie nature. Le premier pas, c’est d’accepter de ne pas savoir comment faire. Comment faire pour être ? Il n’y a pourtant rien à faire. Tout est là, ici, maintenant ! Ça demande de retourner dans notre corps et notre cœur. C’est un monde de ressenti. C’est de nous demander ce qui nous apporte le plus de bonheur, de cette paix intérieure qui est là, qui a toujours été là. Nous arrêtons de vouloir prouver quoi que ce soit. Nous revenons à la maison, et l’amour, tout en douceur, est là qui nous attend.

 

Actions de coaching

Voici les exercices que votre coach vous propose :

  1. Prendre le temps de vous arrêter et de goûter, ressentir votre présence
  2. Posez-vous des questions et attendez avec assurance la réponse intérieure

 

À votre vitalité !

 

RÉFÉRENCES

1.BOURBEAU, Lise. Les 5 blessures de l’âme, [en ligne], écoutetoncorps.com.

2.Pour en savoir davantage sur le cerveau : http://lecerveau.mcgill.ca.

3.EYMERI, Robert. Le bonheur quoi qu’il arrive : Propos fulgurants d’Armelle Six- Robert Eymeri.

4.Salomé, Jacques. Les 6 blessures émotionnelles, [en ligne], http://www.j-salome.com/.

5.https://www.footprintnetwork.org/