C’est maintenant qu’il faut agir! Participons à sauver nos naturopathes et bien plus

Publié le 31 mars 2024
Écrit par Pierre Martineau

C’est maintenant qu’il faut agir! Participons à sauver nos naturopathes et bien plus
Now pour juillet

Je me suis entretenu avec la naturopathe madame Annie Juneau, fondatrice de la clinique VITACRU située à Laval (vitacru.com). Son slogan : « Pensez autrement, Vivez autrement ».

Je vais aller droit au but car vous, chers lectrices et lecteurs, connaissez déjà très bien les enjeux d’opter pour une santé globale et préventive. C’est votre combat quotidien de faire respecter vos choix santé.

Permettez-moi de relater les événements des dernières années, entre le Collège des Médecins du Québec et madame Annie Juneau.

 

LES FAITS EN RAFALE

1- Madame Juneau a été victime d’un piège, mis en place par le Collège des Médecins du Québec, le 7 novembre 2019 dont l’objectif était de la filmer et l’enregistrer à son insu, lors d’une consultation de 90 minutes qu’elle réalisait à sa clinique. Le but était de faire l’émission de constats d’infraction en vertu de la Loi médicale de la province du Québec et ainsi, de la poursuivre en Cour du Québec

2- Procès à la Cour du Québec et jugement rendu le 27 janvier 2021 en faveur du Collège des Médecins

3- Procès porté en appel à la Cour Supérieure du Québec et jugement rendu le 18 septembre 2023 en faveur du Collège des Médecins

4- Madame Juneau dépose une requête à la Cour d’appel du Québec et elle est acceptée le 16 novembre 2023

5- Dépôt du mémoire de plaidoirie de madame Annie Juneau par son équipe d’avocats à la Cour d’appel du Québec le 15 janvier 2024

6- La partie adverse a 60 jours pour déposer son mémoire et par la suite, une date d’audition sera fixée

 

POURQUOI UNE TELLE MANOEUVRE DE LA PART DU COLLÈGE DES MÉDECINS

Pierre Martineau : Pourquoi selon vous, le Collège des Médecins a élaboré tout ce piège contre vous ? Pensez-vous que vous dérangez ? Ou pire, que la santé au naturel dérange tant que ça ? Et pourquoi ?

Annie Juneau : Je ne crois pas être visée personnellement, c’est plutôt l’ensemble des médecines douces qui semble être dans leur mire. Depuis 2017, une dizaine de mes consoeurs ont subi le même sort, cette même pression, et ont préféré se retirer de l’industrie. Pourquoi nous tendre des pièges ? Probablement, et ceci est mon opinion, désirent-ils faire disparaître les médecines alternatives. Les gens en santé ne sont pas rentables ; la rentabilité vient avec les gens malades. Durant les vingt dernières années, saviez-vous que les plaidoiries de culpabilité de la part des naturopathes et naturothérapeutes en faveur du collège ont augmenté de façon fulgurante : 3500 % ! Une hausse qui donne froid dans le dos et qui démontre un réel malaise face à notre industrie. Au final, il s’agit d’une atteinte directe à notre liberté de choisir comment nous désirons être soignés.

 

ON PEUT PARLER D’UN EXPLOIT

Pierre Martineau :  On le sait au Québec, il y a toujours eu beaucoup de poursuites déposées par le Collège des Médecins et il y en aura toujours. Celles-ci sont soit, réglées hors cour soit, perdues, car les juges se basent sur la jurisprudence des 50 dernières années.

Vous avez réussi à porter votre dossier devant la Cour d’appel du Québec. Peut-on parler d’un exploit de votre part d’avoir réussi ?

Annie Juneau : Le seul exploit que je peux m’octroyer est celui de ne jamais avoir lâché. Jamais je n’ai ni pu, ni voulu plaider coupable à quelque chose qui ne faisait aucun sens : celui d’avoir éduqué une cliente venue me consulter pour de simples ballonnements. Mon crime est d’avoir expliqué à cette dernière le fonctionnement du corps et de lui avoir recommandé de procéder à une détox comprenant fibres, enzymes et jus d’aloès afin de soulager ses inconforts. Maintenant, il est beau de conscientiser ceci, encore faut-il être en mesure de pouvoir débattre de cette absurdité en cour de justice. Le souci actuellement au niveau légal est que 100% des jurisprudences utilisées à ce jour pour condamner les médecines douces se base sur de vielles jurisprudences d’il y a plus de 30 ans. 

La chance que j’ai eu est de découvrir que la loi médicale avait été changée en 2003 mais que jamais personne n’avait porté ce changement au grand jour. Maintenant, j’ai beau avoir pu dénicher ce trésor encore caché, il ne me restait qu’à le démontrer aux tribunaux. Et c’est là que la galère commence. Nous devons comprendre que les jurisprudences ont force de loi et dictent la ligne de conduite des juges. Un juge de première instance ne pourra jamais aller contre un mouvement jurisprudentiel. Il doit respecter ce courant. Seule une cour élevée peut briser un mouvement. Le souci est que pour porter une cause à un tribunal pouvant briser une jurisprudence construite depuis plus de 50 ans, cela demande beaucoup de moyens financiers en plus d’avoir une cause jugée assez importante pour avoir un impact significatif sur l’administration de la justice. Et c’est ceci qui est extraordinaire dans ma cause : elle a effectivement été jugée assez importante pour être acceptée en cour d’Appel du Québec et ainsi revoir l’applicabilité de l’article 31, alinéa 2. Alléluia ! 

 

QUESTION DE RESPONSABILITÉ : QUÉBEC – VS – CANADA

Pierre Martineau : Parlez-nous de l’article 31 et de ses alinéas de la Loi médicale du Québec.

Annie Juneau : L’ancienne version de l’article 31 comprenait dans son premier alinéa la mention qui octroyait aux médecins l’exclusivité sur le diagnostic des déficiences de la santé ainsi que sur celui des maladies. Or, la modification de 2003 sépare l’ancien alinéa 1 en deux : le premier portant sur le diagnostic des déficiences de la santé et un deuxième (inexistant avant 2003) énonçant une série de douze activités, toutes réservées uniquement aux médecins, membres en règle du Collège des médecins. Or, on peut clairement lire au point 1 du deuxième alinéa que seuls les diagnostics de maladies (et non pas de déficiences de la santé) sont des actes réservés aux médecins.

 

Pierre Martineau : En quoi le Règlement canadien sur les produits de santé naturels au Canada vous aide-t-il dans votre cause ?

Annie Juneau : Encore une fois, nous revenons à l’applicabilité de la jurisprudence sur l’ensemble des jugements rendus encore à ce jour par les cours de justice concernant les produits de santé naturels (PSN). Si on se fie aux jugements rendus concernant les PSN, il est clair que personne n’a pas le droit de recommander un produit de santé naturel s’il n’est pas médecin et ce, malgré le fait que les PSN sont pourtant tous en vente libre. 

Le mouvement jurisprudentiel utilise un jugement datant de plus de 40 ans pour interdire à toute personne de recommander toutes substances pouvant aider le soulagement d’un symptôme. Ceci revient à dire que si vous recommandez un jus de légumes, des fibres, des enzymes ou tout autres substances, vous serez en défaut selon l’interprétation actuelle de l’article 31 alinéa 2 (5) : « prescrire les médicaments et les autres substances ». 

Dans nos recherches nous avons découvert plusieurs nouvelles lois et règlements, encore inconnus à ce jour et jamais portés devant les cours de justice et qui pourtant nous semblent être déterminants dans l’administration de la justice québécoise. Et ceci est aussi un élément sur lequel les juges de la cour d’appel devront se pencher.

 

DES CONTRIBUTIONS POUR VOUS SOUTENIR

Pierre Martineau : Évidemment, ces démarches juridiques ont un coût élevé pour vous. Sur votre site internet, vitacru.com, vous encouragez les gens à contribuer et vous soutenir financièrement. Pouvez-vous nous expliquer cette démarche ?

Annie Juneau : Bien sûr. En effet, cette cause est beaucoup plus grande que moi. Elle appartient à chacun d’entre nous. Jamais, en vingt années, avons-nous eu l’opportunité de définir l’applicabilité de l’article 31 et c’est pourquoi je me sens investie d’une mission, soit celle de défendre les médecines douces pour qu’enfin, les thérapeutes puissent pratiquer en toute liberté, libre de cette inquiétude d’être piégés à tout instant. 

Il va sans dire que se rendre jusqu’à la cour d’appel est un privilège mais ce dernier vient avec une lourde réalité financière. Peu de thérapeutes peuvent se permettre d’acquitter des honoraires et des frais aussi onéreux. C’est pourquoi ceux qui ont été poursuivis ont plaidé coupable d’entrée de jeu. Les cours de justice entraînent non seulement des coûts élevés mais aussi un travail ardu et un stress inévitable. 

Pourquoi choisir d’embarquer dans une telle aventure ? La réponse est fort simple pourtant : pourquoi plaider coupable lorsque je ne le suis pas ? Armée de ma foi et forte du soutien de mon conjoint, Stéphane, de mon incroyable équipe et clientèle Vitacru et des contributions financières d’un nombre inouï de gens qui croient à cette cause, j’ai foncé, convaincue et motivée de porter cette cause jusqu’au plus haut sommet afin de mettre en lumière cette injustice vécue par nous tous et toutes depuis des décennies.

 

Pierre Martineau : J’ai d’ailleurs constaté que plusieurs personnes vous ont déjà soutenu jusqu’à ce jour. J’ai passé en revue la liste des donateurs, il y en a qui sont de mes amis, puis des joueurs importants de notre industrie, des personnes qui croient en vous mais surtout, des anonymes… 

Pourquoi selon vous ont-ils contribué anonymement ?  Je ne peux d’ailleurs m’empêcher de faire un parallèle avec la pandémie de la COVID-19 et les « Non-vax ». Au Québec, ceux-ci ont été persécutés, dénoncés, humiliés et surtout, leur droit de choisir en respect avec « leur libre arbitre » a été bafoué. Est-on obligé d’adhérer à la pensée unique et a-t-on peur de dire ce qu’on pense ?

Annie Juneau : Il serait difficile de ne pas avoir peur : les gens de cette belle industrie ont peur des représailles, peur de perdre leur gagne-pain, peur d’attirer l’attention, peur de recevoir une visite à leur tour. Bref, je crois que les gens choisissent de rester incognito pour se protéger. On n’a qu’à penser au fameux « convoi de la liberté » pour bien comprendre ce qu’ils vivent. 

Nous vivons dans un monde où la pensée unique règne et où, malheureusement, l’argent est maître. Lorsque ce fut mon tour de voir la foudre s’abattre sur moi, mon premier réflexe a été de faire comme tous les autres et de rester tapie dans l’ombre. La honte et la peur m’habitaient toute entière. Mais, petit à petit, une force s’est révélée. C’est cette force qui m’a donné le courage de porter ce message au grand public. Il est grand temps de cesser d’avoir peur et de laisser cette peur nous tétaniser, nous paralyser sur place. Ensemble, nous pouvons mettre la lumière sur la vérité. Cette cause est NOTRE cause. Merci pour votre aide et votre soutien. 

 

NOTRE DEMANDE ENVERS VOUS

Chers lectrices et chers lecteurs, je vous invite personnellement, ainsi que toute l’équipe du magazineVitalité Québec, à soutenir la cause de madame Juneau, et ainsi, défendre encore une fois, l’importance de la santé au naturel dans la province du Québec. 

Peu importe le montant de votre contribution, chacune a son importance. Il ne faut pas manquer cette opportunité qui se présente. 

Serons-nous écouté… ce coup-ci ? Je le souhaite.

Bonne chance Annie, il y a beaucoup de personnes qui te soutiennent dans cette quête !

 

Pour soutenir madame Juneau, vous pouvez contribuer ici : https://vitacru.com/sauvons-les-medecines-douces/