Conseils naturels pour une libido épanouie

Publié le 16 février 2020
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée

Conseils naturels pour une libido épanouie

Si nous voulons apprendre comment aimer, nous devons procéder de la même manière que pour apprendre n’importe quel autre art, à savoir la musique, la peinture, la charpenterie, ou l’art de la médecine ou de la mécanique. Avec acuité, zèle et persévérance. – Erich Fromm (Psychanalyste américain, 1900-1980)

 

La capacité et le désir d’amour exclusif et charnel viennent avant tout de la psyché et de son besoin de fusionner avec l’autre, corps et âmes unis, pour un plus ou moins long moment, selon l’entente mutuelle.

Certains parlent de cet instinct primordial comme d’une pulsion activée essentiellement par le désir, conscient ou inconscient, de reproduction, qui est le plus actif entre 20 et 40 ans. Freud, quant à lui, évoque cette puissante pulsion de vie, la libido, comme s’exprimant au sommet de la courbe hormonale, plus fluctuante chez la femme, dans l’élan de l’acte, et lors du climax sexuel, idéalement simultané pour un maximum de plaisir partagé.

 

Qu’est-ce qui nuit le plus à une sexualité épanouie ?

La fatigue, la dépression, le stress et les soucis de la vie, si courants de nos jours, sont les pires obstacles à une vie sexuelle bien vécue et partagée. Le manque d’amour et de désir pour l’autre, la solitude et la vieillesse aussi, bien sûr, en diminuent le besoin, le goût, l’importance et la fréquence.

Dans nos pays si froids et si productifs, c’est un des seuls plaisirs accessibles et librement partagés, et un des meilleurs moyens de se réchauffer mutuellement, lors de nos longues nuits nordiques, même si c’est dans l’hémisphère sud qu’on fait le plus souvent l’amour et bien plus de bébés.

L’amour propre, le respect mutuel et celui de son propre corps afin de le garder attrayant, propre et en bonne forme, ainsi que l’imagination et l’écoute attentive de l’autre, sont les meilleurs aphrodisiaques.

 

Aliments et concentrés stimulants sensoriels

En général, mais pas toujours, les aliments à fort potentiel énergétique et sensoriel suivants donnent des résultats plus rapides et évidents chez l’homme, qui peut plus difficilement cacher que la femme son désir ou son manque.

 

À vous de choisir ceux qui vous paraissent les plus accessibles.

Ail (Allium sativum) : anticoagulante, antiseptique, aphrodisiaque, dépurative, hypotenseuse et tonique circulatoire, cette chère « rose puante ». Choisissez de l’ail bio et local comme allié sûr du bon sang et d’une circulation périphérique aisée : fraîchement pilé, en teinture vinaigrée ou à toutes les sauces, dans la cuisine quotidienne, à condition que tous en consomment, évidemment suivi de grains d’anis, de café ou d’une goutte de menthe douce pour aider l’haleine. Sinon, en comprimés réputés sans odeur.

Avoine (Avena sativa) : entier, germé, en gruau, en teinture mère ou en tisane, l’avoine procure force, santé, endurance, énergie et vitalité ; regardez les étalons, dont c’est le mets préféré !

Basilic (Ocimum basilicum) : cette herbe en fleur glissée derrière l’oreille des Grecs qui cherchent un ou une partenaire est présente dans presque toutes les assiettes méditerranéennes et aide à la digestion, à la clarté d’esprit et à la viscosité des fluides interstitiels. Cru, en pesto ou ajouté en fin de cuisson, c’est encore mieux !

Canneberge (Vaccinium macrocarpon) : notre merveilleux petit fruit issu des tourbières est très riche en antioxydants : acides organiques, flavonoïdes, polyphénols et tanins. Chez la femme, elle prévient et soigne les infections urinaires, parfois liées aux rapports sexuels. Chez l’homme, elle soigne et prévient l’hyperplasie de la prostate, première cause d’impuissance. Seule précaution : elle éclaircit le sang et interfère avec les anticoagulants.

Igname sauvage (Dioscorea villosa) : cette racine très répandue dans le sud contient énormément de progestérone, très précieuse pour la libido des hommes comme des femmes, surtout après la cinquantaine, où elle diminue graduellement.

Épilobe (Epilobium parviflorum) : ce discret petit épilobe issu des lieux humides est bien caché, il s’agit d’une plante de prédilection pour l’homme post-andropausé. C’est en infusion ou en teinture père (sic), frais et en cure soutenue qu’il agit le mieux. Allié à une émolliente (guimauve, mauve ou une dissolvante au choix : gaillet, framboisier, prêle), c’est encore bien mieux !

Ginkgo biloba : les feuilles de cet arbre de longévité aident à la vasodilatation, donc à la vascularisation de nos nobles et chaudes extrémités. Il a également des effets anticoagulants à éviter avec des médicaments de ce type. On peut le prendre en capsules, en comprimés ou en teinture mère.

Ginseng (Panax spp.) : tous les ginsengs stimulent les surrénales et les organes sexuels. Le ginseng américain (Panax quinquefolius) est bon pour tous, le ginseng de Sibérie (Eleutherococcus senticosus) convient davantage aux femmes, et le ginseng de Corée (Panax ginseng) est plus indiqué pour les hommes.

Gingembre (Zingiber officinale) : cette racine facile à trouver dans toutes les épiceries est un puissant antinauséeux, aphrodisiaque, cholagogue, digestif et lipoïdique. De plus, il réchauffe le sang et active la circulation périphérique… pas inutile pour l’homme viril, ni sa compagne !

Ortie (Urtica dioica) : cette panacée végétale est une draineuse universelle tout en étant un reconstituant et un reminéralisant. Ses jeunes    feuilles assainissent les reins et le sang, et ses graines fortifient les cheveux et les glandes de même que… la si précieuse semence mâle.

Raifort (Cochlearia  armoracia) : antiseptique, anti-inflammatoire et pectoral, c’est aussi un puissant tonique circulatoire périphérique et, bien sûr, il réchauffe les sens et le sang !

Trèfle rose (Trifolium pratense) : cette autre plante immunostimulante est aussi un diurétique, nutritif, et surtout une excellente source d’isoflavones variées. Autant chez l’homme que chez la femme, ses principes actifs principaux (biochanine, génistéine, Daïdzéine, formoténine) agissent sur l’organisme tout entier pour bien répartir les hormones de régénération actives toute notre vie.

 

Les épices amies des glandes et des sens

Les épices exotiques fortes suivantes sont aussi de puissants alliés antitumoraux, bactéricides et de précieux cholagogues : le cayenne, la cannelle, le curcuma, le gingembre, le girofle et le cinq-épices sont de formidables antiputrides, digestifs et bactéricides, et, encore une fois, tous des aphrodisiaques, à doser savamment, surtout chez les jeunes hommes déjà très vigoureux !

Les apiacées (anis, aneth, cerfeuil, coriandre, cumin, fenouil, persil) sont d’excellents prophylactiques antitumoraux, surtout des organes digestifs. La plupart sont des précurseurs de progestérone, surtout les graines, bien sûr également carminatives, car les gaz répétitifs sont, bien sûr, très anti-érotiques…

Les plantes exotiques dites aphrodisiaques sélectives, surtout présentées en capsules très coûteuses, comme la damiane, le kola, le muira puama, le tribule terrestre et le yohimbe sont tous des pro-stéroïdes. La plupart, sauf le maca, sont excitants et inducteurs de testostérone, et donnent parfois des résultats à court terme probants contre l’impuissance des post-quinquagénaires. Toutefois, ils sont aussi, pour la plupart, des hypertenseurs potentiellement dangereux pour les reins et le cœur.

En ce qui a trait aux suppléments, l’acide aminé arginine, les vitamines C et E, le zinc, et les acides gras essentiels du lin, de la bourrache ou de l’onagre aident vraiment les hormones, les muqueuses et les fluides corporels reliés au plaisir sexuel.

 

Superaliments pour augmenter le bonheur sexuel et la santé en général

Invariablement bons pour le microbiote et l’énergie sexuelle, voire la fertilité des hommes et des femmes : le soya, surtout fermenté et lactofermenté (edamame, tempeh, tamari, miso), et les lactofermentations de légumes en général.

Les algues de mer (aramé, dulse, nori, kombu, wakamé) et d’eau douce (chlorelle ou spiruline), à cause de leur richesse en vitamine A, en fer, en iode et en protéines, sont également d’excellents toniques glandulaires et généraux.

La levure alimentaire de bonne qualité (Bio-Strath, Bjäst, Engevita ou Red Star), grâce à son haut taux d’acides nucléiques, de complexe B, de sélénium et de chrome, est un nutriment précieux pour les nerfs comme pour les hormones.

Tous les fruits et légumes très verts et colorés contiennent des anthocyanes, des xanthines et des phytostérols très bénéfiques, outre leurs vitamines. C’est encore mieux si on croque les graines de ces fruits : amélanchiers, bleuets, cassis, fraises, groseilles, raisins, sureau. Ainsi, un bon chocolat noir, riche en phényléthylamine, et des petits fruits, en fondue épicée à la cannelle ou à la cardamome avec une pincée de cayenne, par exemple, ferait un délicieux dessert aphrodisiaque !

Pour la régénération des muscles, des muqueuses et des hormones, les aliments les plus concentrés en acides nucléiques de même qu’en protéines sont les œufs, les produits laitiers sains, bio autant que possible, les huitres et les moules, les petits poissons et leur laitance, et les abats d’animaux, bien sûr pour ceux que ça ne dégoûte pas…

Mais, par pitié, évitez tous ces animaux déjà menacés : la bile d’ours, l’hippocampe, le pénis de morse ou de phoque, la corne de rhinocéros, la poudre de serpent, les anguilles ou les ailes de requin.

 

Conclusion pour la Saint-Valentin et pour toute l’année

En cette année du cochon de terre, le plaisir et la sensualité auront certainement une place prépondérante… Toutefois, pour parvenir à connaître et à entretenir le plus longtemps possible l’amour partagé, il faut nourrir nos pensées, nos émotions, nos intentions et nos actions au quotidien. Ainsi, nous pourrons profiter longtemps par des pratiques amoureuses exclusives, attentives et respectueuses, par l’entremise de notre corps et de celui de notre partenaire, en variantes infinies, pour un aperçu du 7e ciel entre adultes librement consentants.

 

« Il n’y a pas d’amour qui tienne, sans gestes d’amour répétés », a écrit saint Augustin.