Face au deuil périnatal

Publié le 13 septembre 2018
Écrit par Laurence Sala, naturopathe

Face au deuil périnatal
Now pour mai 2024

Un sujet tabou. Un sujet qui fait peur. Un sujet qui a une grande place dans mon cœur…

 

Ceux qui me connaissent le savent : quatre petits anges veillent sur nous aujourd’hui. La vie m’a apporté ces épreuves pour les transcender, pour percevoir des cadeaux à travers chacun de ces enfants, pour accompagner les parents sur le chemin de la fertilité. Cela n’a pas été facile… mais chaque histoire est unique.

 

Définitions du deuil périnatal

Communément, on parle de la mort d’un bébé lors d’une grossesse, au moment de l’accouchement ou pendant sa première année de vie. Il englobe alors : fausse couche, arrêt de grossesse, interruption volontaire de grossesse (IVG), mort in utero, interruption médicale de grossesse (IMG), bébé mort-né, bébé décédé après la naissance.

À mon sens, on oublie trop souvent d’inclure l’échec de la procréation médicalement assistée (PMA). Les parents vivent aussi un deuil : l’espoir s’envole de tenir un enfant dans leurs bras. Lors d’une fécondation in vitro (FIV), l’embryon a trois ou cinq jours lorsqu’il est implanté dans le nid de maman. La vie est présente. Alors perdre ce bébé est une démarche tout aussi douloureuse, qui a sa place parmi la définition du deuil périnatal.

 

Une naissance au ciel

Après la mort de son bébé, on peut ressentir le besoin de tout effacer. De vouloir oublier. De passer à autre chose. Mais prendre le temps de vivre son deuil est important. C’est aux parents de décider quand ce sera le bon moment. Même quelques années plus tard, si c’est leur chemin de vie.

Chaque « naissance au ciel » est différente, particulière et unique. Pour ma part, j’étais dans l’incompréhension pour la première, l’action de reprendre le pouvoir de mon corps pour la deuxième, la colère et la fuite pour la troisième, l’acceptation pour la quatrième.

Votre histoire est la vôtre. Elle est unique. Écrire le récit de cet enfant perdu peut être une façon de lui rendre hommage, de lui donner sa place au sein de votre famille. La date anniversaire ou la date prévue d’accouchement sont parfois de bons moments pour ritualiser et honorer ce petit ange.

 

Accompagner la mort

Que l’on ait choisi d’avorter ou que l’on perde naturellement son bébé, on accompagne la mort dans son ventre. C’est un passage pour l’âme de cet enfant, comme pour la femme qui le porte. D’ailleurs, Karine la sage-femme a écrit un fabuleux texte à ce sujet : « Une fausse couche pleine de grâce ». (* http://karinelasagefemme.com/fausse-couche-pleine-de-grace)

Il n’en reste pas moins que le deuil périnatal peut être un traumatisme. Les phrases comme « tu en auras d’autres », « tu es jeune », « c’est héréditaire » ne mettent aucun baume au cœur. Il est vrai qu’aucun mot n’est adéquat… comme pour n’importe quel deuil. Seule la présence compte et fait la différence.

Dernièrement, les funérailles de la petite Zélie m’ont amenée à Paris. Elle est née au ciel à 38 semaines de grossesse, parce qu’elle avait contracté le cytomégalovirus (CMV). Une infection qui implique retard de croissance, malformations, séquelles auditives, dysfonctions au niveau du système nerveux.

Je ne pouvais pas être loin de ma meilleure amie, de la maman de Zélie. J’ai sauté dans le premier avion pour les rejoindre et assister aux funérailles. Il n’y a pas de frontières pour les urgences de la vie. Témoigner de mon amour et ma présence m’a demandé de la force et du courage… pour accompagner le deuil périnatal encore une fois.

Il n’est pas rare que j’accompagne des couples dans ces terribles épreuves de la fertilité. Accompagner la vie et la mort est si proche. À la fois si dur, mais si beau et si touchant. La naturopathie m’a permis d’apporter des réponses physiologiques, de soutenir mon corps après chaque fausse couche, de le nourrir et d’être maman. Il est pour moi alors une mission de vie de transmettre mes connaissances et de guider les femmes sur le chemin de la maternité.

 

Les huiles essentielles du deuil

Pour vous soutenir dans cette période, la chimie des huiles essentielles est d’une grande aide sur le plan physique et émotionnel. On les surnomme « les âmes des plantes », alors elles sont très appropriées pour les épreuves de la vie.

Je vous invite à consulter un aromathérapeute certifié si vous souhaitez utiliser les huiles essentielles plus en profondeur. Par leur composition biochimique, elles sont très puissantes.

 

Les différentes huiles

Accompagner un avortement en conscience ou une interruption médicale de grossesse (IMG)

Huile essentielle d’angélique (Angelica archangelica)

  •  Mettre une goutte sur le plexus solaire.

 

Surmonter les stress répétés, comme les fausses couches à répétition, le parcours d’une grossesse assistée, etc.

Huile essentielle de valériane (Valeriana wallichii)

  •  3 gouttes à inhaler dans un mouchoir ou dans ses mains

 

Se donner du courage lors de l’accouchement d’un bébé mort-né

Huile essentielle de laurier noble (Laurus nobilis)

  • en diffusion ou 2 gouttes sur les poignets

 

Ritualiser le deuil

Huile essentielle d’encens (Boswellia caterii)

  • en diffusion

 

(Re)vivre après la perte d’un enfant

Hydrolat de la rose de Damas (Rosa damascena)

  • Utiliser un vaporisateur comme un parfum ou sur l’oreiller avant de se coucher

 

Les outils qui peuvent aider

Au-delà d’un suivi psychologique, spécialisé en périnatalité ou deuil périnatal, plusieurs approches peuvent vous accompagner sur le chemin de la guérison. Je vous partage ci-dessous les outils que j’ai découverts et appréciés.

Je vous souhaite du temps pour vous… de l’amour envers vous-même et votre corps.

Je vous souhaite du temps de couple… pour mettre des mots et transformer cette expérience de vie.

Je vous souhaite de la compassion et de la présence… si vous accompagnez des parents endeuillés.

 

Les différents outils

Accompagnement en deuil périnatal.

Que ce soit pour un avortement, une FIV ou une fausse couche, certaines doulas se sont spécialisées dans le soutien au deuil périnatal. Chacune a sa couleur de thérapeute et peut être présente à sa manière, selon vos envies.

Médecines alternatives.

Le rebozo, un rituel (d’origine mexicain) afin de refermer la matrice physique/énergétique et d’ouvrir un nouveau chapitre de vie.

L’Ayurvéda, une médecine datant de plus de 3000 ans :

  • Massage shirodhara pour laisser aller le mental et cette petite voix qui cherche des explications
  • Massage abhyanga pour un soin enveloppant qui nourrit les tissus en profondeur et offre un réconfort semblable à un câlin maternel

La naturopathie, une approche naturelle qui permet de soutenir et de nourrir le corps pendant/après, avec les plantes et les huiles essentielles, notamment.

L’ostéopathie, une approche thérapeutique pour vérifier les éventuelles adhérences et harmoniser l’ensemble du corps musculo-squelettique.

L’acupuncture et la médecine chinoise pour retrouver son cycle, soutenir l’élimination des médicaments reçus et fluidifier les énergies du corps.

Groupes Facebook.

Parfois, on ressent le besoin d’exprimer son histoire. L’entourage n’est pas toujours la meilleure oreille. Se tourner vers les médias sociaux peut convenir à certaines personnes. Il existe alors les groupes suivants :

  • fausse couche au Québec
  • la grossesse après la fausse couche au Québec

Tentes rouges.

Partager entre femmes, dans un espace bienveillant où l’écoute confidentielle est de mise, peut aussi libérer les tensions et aider à accepter ce qui s’est passé.

Prochaines dates disponibles sur le groupe Facebook « Tentes rouges au Québec ».

Associations.

Parents orphelins : www.parentsorphelins.org

Les perséides : www.lesperseides.org

Livres.

Ma petite plume de Julie De Troy Lecante

Fausse couche, Vrai deuil d’Isabelle Clément et Manon Cyr

Le féminin guérisseur de Yaël Catherinet Buk

 

RÉFÉRENCES

FRANCHOMME, Pierre, et Daniel Penoël. L’aromathérapie exactement, Éd. Roger.

FAUCON, Michel. Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, Éd. Sang de la terre.

BOSSON, Lydia. L’aromathérapie énergétique, Éd. Amyris.