Fertilité : mode d’emploi ?

Publié le 13 février 2017
Écrit par Laurence Sala, naturopathe

Fertilité : mode d’emploi ?

Le sujet de la fertilité est encore tabou dans notre société. À en croire certains, tout le monde peut avoir des enfants facilement !

 

Or, en 2013, 15 % des couples canadiens consultaient pour des problèmes de fertilité, selon Santé Canada… et ils sont 80 millions de couples partout dans le monde* à être concernés par l’infertilité, terme que l’on emploie après un an de rapports sexuels non protégés.

Les raisons sont bien diverses : alimentation appauvrie, pesticides, toxines environnementales, pilule contraceptive, produits cosmétiques, produits ménagers, produits d’hygiène féminine, etc. Aujourd’hui, nous n’avons pas toujours un corps prêt à enfanter… mais plutôt un corps qui survit.

 

COMPRENDRE LA REPRODUCTION

Un bébé, c’est comme un projet de construction. On a besoin d’un chef de chantier (le système nerveux), d’une équipe (les glandes endocrines – dont la thyroïde, le foie et les gonades), de matériaux de qualité (les hormones)… mais aussi de poutres solides (les vitamines et minéraux nécessaires à la reproduction). Viendra ensuite le choix d’un bon terrain pour construire ce projet de construction (le système reproducteur de la femme).

Le système immunitaire est souvent le grand oublié alors qu’il est intimement lié à la fertilité. C’est lui qui décide de tolérer ou non l’implantation embryonnaire. Cependant, si le système immunitaire combat sans arrêt une infection ou des allergies, il ne pourra pas se concentrer sur l’arrivée de bébé.

On s’aperçoit que la fertilité repose à la fois sur les systèmes nerveux, endocrinien, digestif, immunitaire… ET reproducteur. C’est un vrai jeu d’équilibre pour créer la vie !

Mais détrompez-vous : les femmes et les hommes sont autant concernés ! Pour avoir de bons spermatozoïdes, on a aussi besoin de cette équipe de construction au complet. Messieurs, vous êtes en charge de 50 % de ce beau projet.

 

3 étapes clés pour préparer son corps

Chaque couple a son histoire. Chaque personne est unique. C’est pourquoi la naturopathie peut jouer pleinement un rôle et aider ces futurs parents à mettre toutes les chances de leurs côtés. L’objectif est de retrouver un équilibre et d’être en mesure de construire la vie.

Avant d’entreprendre toute démarche, pensez à consulter un professionnel de la santé afin de personnaliser au mieux ces conseils et d’être accompagné(e) dans des conditions propices à votre état de santé.

 

Étape 1 : nettoyer son corps

On produit naturellement des toxines, comme des déchets métaboliques et des débris cellulaires. Mais on accumule aussi des toxines exogènes : additifs alimentaires, pesticides, OGM, métaux lourds, agents de conservation, etc.

C’est pourquoi il est important de soutenir son corps pour éliminer ces toxines afin d’en transmettre le moins possible dans le futur placenta.

On pensera alors à :

  • boire de l’eau en bonne quantité tous les jours ;
  • manger de la betterave, des endives et de la roquette ;
  • ajouter du curcuma et du gingembre dans son menu ;
  • consommer des aromates frais comme la coriandre ;
  • dans un potage, remplacer le bouillon par une cuillère à table de miso ;
  • favoriser les algues et les petits fruits (comme les bleuets et baies de goji).

Faire du sport, aller au sauna (infrarouge idéalement), brosser la peau à sec sont aussi de bonnes habitudes d’hygiène de vie.

 

Étape 2 : nourrir son corps

On est ce qu’on mange, ce qu’on assimile… et ce qu’on élimine. Le système digestif est aussi un organe clé dans la fertilité. Si l’on a de la difficulté à digérer certains aliments, il est important de regarder en premier lieu la cause de cette problématique. Si on a par exemple une certaine fragilité de la paroi intestinale, on ne peut pas assimiler correctement… ce qui déclenche parfois des réactions immunitaires (comme des sensibilités ou allergies alimentaires).

L’équilibre alimentaire est important. On s’attardera ici sur l’importance de la micro-nutrition (vitamines et minéraux) pour donner tous les outils à son corps.

Par exemple, d’une part, la vitamine E est essentielle à la fabrication des hormones sexuelles. On en retrouve dans l’avocat, les graines de tournesol et l’huile de germe de blé. Il est aussi important de considérer un bon apport de vitamines B afin de soutenir la santé testiculaire et un meilleur métabolisme des œstrogènes. Les céréales entières, les légumineuses et les légumes verts feuillus sont de bonnes sources alimentaires.

D’autre part, les minéraux ont aussi un grand rôle à jouer. Le magnésium participe à la fabrication des hormones sexuelles ; le zinc favorise une meilleure quantité et mobilité des spermatozoïdes ; le sélénium aide à diminuer le risque de fausse couche. L’artichaut, les graines de citrouille, les amandes et les noix du Brésil sont ainsi quelques aliments à ajouter dans son assiette.

 

Étape 3 : soutenir sa fertilité

Pour madame, on entend souvent parler de l’acide folique… et avec raison ! Il s’agit de la vitamine B9, une vitamine stockée seulement quatre mois dans le foie. Comme elle est nécessaire au bon développement du fœtus, il est nécessaire d’ajouter à son alimentation des pois chiches, des lentilles et des légumes verts foncés (comme le brocoli, les asperges et le kale).

Quant à monsieur, le zinc, le sélénium et la vitamine C sont à considérer attentivement pour la spermatogénèse. On retrouve ces minéraux et vitamines dans les noix de pécan, le shiitake, l’ail, l’avoine, les algues et les légumes verts feuillus.

 

Suis-je prêt ou prête ?

La question n’est pas si facile. Accueillir un enfant, c’est aussi la naissance d’un parent. On a parfois besoin de réparer des blessures, de vivre certaines émotions pour mieux comprendre le modèle que l’on souhaite devenir. On apprend au fur et à mesure, bien entendu, mais y réfléchir au préalable s’avère parfois nécessaire. Être parent est un métier passionnant, mais aussi difficile et exigeant.

Se préparer émotionnellement est une étape tout aussi importante.

D’un point de vue préparation physique, voici quelques questions pour vous permettre de savoir où vous en êtes et si vous avez besoin de soutenir votre fertilité de manière plus personnalisée :

  • Suis-je une personne nerveuse, anxieuse ou souvent stressée ?
  • Ai-je de la difficulté à dormir ?
  • Suis-je d’humeur changeante ? Irritable ? Colérique ?
  • Suis-je une personne émotive ? Suis-je tout le temps fatigué(e) ?
  • Est-ce que j’ai des maux de tête ou des migraines régulièrement ?
  • Suis-je souvent malade ?
  • Ai-je des rages d’aliments sucrés ? D’aliments salés ?
  • Est-ce que j’ai faim tout le temps ?
  • Ai-je de la difficulté à digérer ? (reflux, ballonnements, gaz, etc.)
  • Mon visage est-il sujet à l’acné ? À l’eczéma ?
  • Est-ce que je perds beaucoup mes cheveux ?
  • M’arrive-t-il d’avoir des nausées sans raison? Des étourdissements?
  • Mon cycle menstruel est-il irrégulier ? Trop court ? Trop long ?
  • Ai-je de la libido ?
  • Est-ce que mes seins sont sensibles avant mes règles ?
  • Mes menstruations sont-elles douloureuses ?
  • Suis-je sujette aux vaginites ? Aux infections urinaires ?
  • Ai-je eu la tristesse de connaître une fausse couche ?
  • Mon médecin m’a-t-il diagnostiqué des kystes, des fibromes, de l’endométriose ou une autre pathologie gynécologique ?

Si vous avez répondu positivement à plus de trois questions, pensez à consulter un professionnel de la santé. Les plantes et les huiles essentielles sont aussi de précieuses alliées en préconception, si elles sont bien adaptées à votre condition.

Devenir parent est tout un changement dans une vie. Se préparer en couple est une étape clé pour construire la vie et adopter une hygiène de vie saine. Le chemin est parfois long et difficile, mais le jeu en vaut la chandelle !

* Fertilité Info