Gaba et glutamate, deux neurotransmetteurs d’intérêt pour la sante du cerveau

Publié le 8 avril 2019
Écrit par sylvie Rousseau, nd.a.

Gaba et glutamate, deux neurotransmetteurs d’intérêt pour la sante du cerveau

Les neurotransmetteurs sont des messagers biochimiques qui contrôlent le signal entre les neurones. On a observé que quatre neurotransmetteurs majeurs gouvernent la façon dont le cerveau utilise l’électricité produite par les cellules.

 

Le premier en importance, la dopamine assure une puissance électrique au cerveau L’acétylcholine, quant à elle, donne une vitesse à l’utilisation de cette énergie. L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) stabilise le rythme de fonctionnement du cerveau et finalement, la sérotonine synchronise parfaitement le GABA. J’aimerais aujourd’hui vous entretenir du rôle essentiel du GABA et de son opposé, le glutamate, dans le fonctionnement cérébral.

 

L’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et le glutamate

Le GABA est un neurotransmetteur de première importance, car c’est lui qui détermine le rythme auquel le cerveau fonctionne. Si le GABA est optimal, vous réagissez de façon appropriée aux défis de tous les jours, car il contrôle la dopamine et l’acétylcholine. S’il est bas, on peut se sentir nerveux, irritable et affamé, par exemple.

En fait, il est le principal neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central. Il empêche l’excitation prolongée des neurones et favorise leur croissance. Le GABA est un neurotransmetteur calmant essentiel pour l’usage de la parole. Il contrebalance les effets du glutamate, qui est, de son côté, le neuromodulateur excitateur le plus important du système nerveux central, mais aussi le précurseur principal du GABA. Le glutamate est important pour l’apprentissage et pour la mémoire à court et à long terme. Il faut surtout savoir que les métabolismes du GABA et du glutamate sont intimement liés et qu’un déséquilibre entre les deux peut amener des troubles de santé majeurs.

 

Le portrait d’un déséquilibre entre GABA et glutamate

Un des déséquilibres biochimiques les plus dévastateurs pour la santé du cerveau est bien celui qui touche ces deux neuromodulateurs. Par exemple, en excès, le glutamate peut causer une inflammation cérébrale et à l’extrême, il peut avoir un effet destructeur sur les neurones et être responsable d’une accélération du vieillissement. Cela amène de la douleur et peut entraîner certains troubles de l’humeur, dont l’anxiété, la dépression, les troubles obsessifs, les crises de panique, les difficultés de con centration, les troubles du sommeil et la fatigue.

Le Dr J. Z. Tsien et ses collaborateurs ont réussi à démontrer qu’il existe une corrélation entre l’hyperstimulation des récepteurs de glutamate et la capacité améliorée dans l’apprentissage et la mémoire telle qu’observée chez les enfants autistes, souvent décrits comme ayant une intelligence supérieure. Toutefois, un excès de glutamate amène aussi de l’insomnie, de l’incontinence, une difficulté d’attention, une incapacité à établir un contact visuel ou encore une absence mentale, en plus de provoquer une déficience relative en GABA. Cette déficience perturbe le langage, augmente l’anxiété et l’agressivité, et le comportement social observé devient presque inexistant. Le GABA étant essentiel pour la motilité intestinale, une carence entraîne également de la constipation.

 

L’excitotoxicité  ou destruction des neurones

Concrètement, un niveau élevé de glutamate entraîne un problème connu sous le nom d’excitotoxicité, soit un phénomène d’autodestruction des neurones sous l’effet d’une surstimulation. Ce phénomène commence par une inflammation neurologique, suivie d’un endommagement des cellules nerveuses, et déclenche par la suite des symptômes qui s’apparentent à de l’autisme ou à d’autres troubles neurologiques. À long terme, un excès de glutamate peut conduire à des maladies neurodégénératives, dont l’Alzheimer, le Parkinson, des maladies cardiovasculaires, l’épilepsie, la sclérose en plaques et la sclérose latérale amyotrophique.

Pour mieux comprendre ce processus, le Dr Mark Neveu, un ancien président de la National Foundation of Alternative Medicine, illustre le dommage causé par cette autodestruction en comparant le glutamate à un pistolet et le calcium à la balle dans le pistolet. En effet, le glutamate se fixe à différents types de récepteurs dans le cerveau, dont le N-méthyl Daspartate (NMDA), qui fait notamment entrer le calcium dans les cellules nerveuses afin d’améliorer la plasticité synaptique (zone de contact entre deux neurones). S’il y a excès de glutamate et de calcium, les neurones sont continuellement excités et laissent pénétrer le calcium à l’intérieur de façon incontrôlée. Cette boucle en circuit fermé provoque une inflammation des neurones, entraînant leur mort.

Le neurochirurgien Russell Blaylock (Health Press, 1996) mentionne que les substances connues sous le nom d’excitotoxines sont des molécules pouvant provoquer des dommages neurologiques aux cellules nerveuses, car elles ont pour rôle d’augmenter le glutamate. Parmi les substances les plus nocives, il cite les additifs alimentaires, dont le glutamate monosodique (MSG), l’aspartame et les protéines végétales hydrolysées, que l’on retrouve principalement dans les aliments transformés. Il recommande d’éviter ce type d’aliments, très présents dans les restaurants de type fast food.

 

Solutions naturopathiques

Bonne nouvelle, les recherches en nutrition ont démontré que lorsqu’il y a déséquilibre biochimique dans le cerveau, celui-ci peut être modulé par l’alimentation. En fait, le premier lien en importance à rétablir avant tout autre déséquilibre neurologique est bien celui entre le glutamate et le GABA. Une des premières actions à prendre est de diminuer l’apport d’aliments contenant du glutamate pour préserver ses neurones, soit toute forme d’additifs alimentaires ou excitotoxines.

Comme le glutamate est le précurseur du GABA, les cofacteurs aideront à la conversion du glutamate en GABA. Les nutriments d’intérêt pour optimiser cette conversion sont la vitamine B6, l’extrait de thé vert (EGCG), le magnésium ainsi que les précurseurs du glutathion hépatique, soit la N-acétyl-cystéine (NAC). Également, il faut vérifier tous les facteurs de risque empêchant cette conversion, notamment l’intoxication aux métaux lourds, les troubles de méthylation ou encore un taux de cortisol élevé. De plus, il est important de contrôler sa glycémie, car selon certaines études, l’élimination du glutamate peut être entravée lorsque le glucose est trop bas, comme dans une situation d’hypoglycémie ou lors de régime hypocalorique. Enfin, le magnésium est le principal nutriment capable de renverser le phénomène d’excitotoxicité cérébrale, en modulant l’entrée du calcium dans les cellules nerveuses.

La clé pour arriver à augmenter le GABA va dans le choix des aliments qui sont riches en inositol, dont les haricots, le riz brun, le maïs, les lentilles, l’avoine et les légumes racines. Parmi les suppléments ayant un effet sur le GABA, on retrouve l’inositol, la taurine, le magnésium, la théanine et les vitamines du complexe B, dont la B6 et la B12. Le GABA bio-identique et de source naturelle peut être d’un grand intérêt dans cette situation. N’hésitez pas à consulter un naturopathe agréé pour mettre en place une stratégie de prévention.

 

RÉFÉRENCES

BRAVERMAN, Eric R. MD. The edge effect, Sterling Publishing Co., New York, 2004.

LOMBARD, Jay, D.O. Neuroprotection: a functional approach for common and uncommon neurologic syndromes, Neuroendocrine balance, Institute for functional medicine, Arizona, octobre 2006.

PERLMUTTER, David M.D. BrainrecoVery.com, The Perlmutter Health Center, Naples, Floride, États-Unis, 2000.

https://www.dramyyasko.com/wp-content/files_flut- ter/1327512160_9_1_1_8_pdf_02_file.pdf

http://landofpuregold.com/the-pdfs/Excitotoxins.pdf