Publié le 1 janvier 2021
Écrit par Anny Schneider, auteure, conférencière et herboriste-thérapeute accréditée
« Au cœur de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. »
Albert Camus
Ici, dès novembre, les jours raccourcissent, la luminosité décline, la grisaille domine et rares sont ceux qui n’en sont pas affectés.
Cette année 2020 a été éprouvante comme nulle autre, malgré le temps retrouvé pour s’adonner à des passions plus terre-à-terre : la cuisine, les promenades en nature et le jardinage. Trop de changements cumulés en peu de temps nuisent à tout le monde, et les personnes les plus vulnérables sont les plus affectées, tant moralement que physiquement.
Remèdes accessibles contre la dépression saisonnière
Quelques autres suppléments sont salutaires pour les nerfs et leur enveloppe : la levure de bière pour du B complexe assimilable, du calcium et magnésium, des acides gras essentiels en haute dose (huile de bourrache, onagre, lin ou poissons gras riches en oméga 3)
D’autres suppléments concentrés ont fait leurs preuves pour renforcer et équilibrer le système nerveux :
Enfin, les meilleures plantes amies du système nerveux
Comme il est impossible de tracer un portrait sommaire « physionomique » personnalisé de tout un chacun, espérons que vous vous y retrouverez, selon vos besoins, votre chimie propre ou votre personnalité.
Pour avoir plus de tonus, les plantes énergisantes sont recommandées. Celles-ci sont des carburants nutritifs et stimulants du cerveau et des glandes, gestionnaires de l’énergie nerveuse et hormonale.
Chlorelle (Chlorella pyrenoidosa ou vulgaris)
C’est une algue très ancienne vieille de près de quatre milliards d’années, et outre l’eau pure, on pourrait presque survivre en se contentant d’elle pour se nourrir.
Elle contient tous ces nutriments :18 acides aminés (58 % de son poids est composé de protéines) ; vitamine A ; groupe B, incluant la vitamine B12 ; vitamine C ; vitamine E et oméga 3. L’algue contient également tous ces minéraux : fer, calcium, magnésium, zinc, potassium, soufre, manganèse, et est une source incomparable de chlorophylle et d’acides nucléiques antioxydants, très toniques et dynamisants.
Elle contient 10 fois plus de vitamine A que le foie de bœuf et 40 fois plus de protéines que le soya, le riz ou le blé. Et surtout, c’est la plante la plus riche en chlorophylle.
Elle est essentiellement détoxifiante et réellement énergisante, avec des effets nutritifs et antioxydants. On la retrouve habituellement en comprimés, plus rarement en poudre. Elle est cultivée dans des bassins d’eau douce. Son cousin direct est le phytoplancton marin, notre principale source de chlorophylle et d’oxygène, surtout l’hiver. Hélas ! À cause de la pollution des mers, celui-ci est en déclin inquiétant (40 % en moins depuis 50 ans !).
Ortie : (Urtica dioïca ou Laportea canadensis)
Plante à feuilles très vertes et aux poils urticants, elle est aussi très riche en chlorophylle et très concentrée en minéraux, surtout le calcium, la silice et le fer. Merveilleuse reconstituante, elle est également dépurative, diurétique et antihistaminique. Ses feuilles les plus entières possible sont plus puissantes cueillies avant la floraison et gardées sèches. À boire à volonté, en tisane bio ou en concentré liquide, en cure assez prolongée.
Ginseng canadien (Panax quinquefolius)
Petite araliacée à cinq feuilles à la tige centrale fructifère qui arbore de jolis fruits rouge brillant à maturité, elle est désormais presque introuvable en forêt à l’état naturel. On en cultive des variétés adaptées au Québec et en Ontario, d’excellents choix disponibles en extraits liquides ou en capsules.
Excellent tonique des surrénales, notre racine de longévité convient aux deux sexes, pour stimuler tant l’énergie mentale que physique. Pris à la bonne dose, il nourrit et active le chi, ou l’énergie vitale.
À prendre le jour de préférence, avant les repas, le soir en plus haute dose, mais seulement en prévision d’une nuit « chaude ». À éviter chez les enfants et les gens très âgés, et si vous souffrez d’hypertension.
Les plantes nervines, ou engrais des nerfs
Elles aident à nourrir, à réparer et à moduler les circuits et tissus nerveux.
Avoine (Avena sativa)
Cette gracieuse graminée (maintenant une poacée…) est semée annuellement en plein champ, le plus souvent comme aliment pour les chevaux ou les êtres humains. En herboristerie, on cueille son épillet fleuri en début d’éclosion, téguments compris, et on la boit en abondance contre le stress, l’hyperacidité, les spasmes nerveux et l’agitation en général.
Le Dr Bach recommande sa proche cousine l’avoine sauvage (wild oat) contre l’indécision chronique.
Entière, germée, en gruau, en comprimés, en teinture mère ou en tisane, l’avoine en grains, en flocons ou fleurie (locale et certifiée bio, évidemment !) procure force, santé, endurance, énergie et vitalité.
Camomille (Matricaria chamomilla ou recutita)
De ses petites fleurs joyeuses tournées vers le soleil, chacune mûrit en son jour propice et se cueille un capitule doré à la fois. En tisane légère (trois à cinq fleurs par tasse, plusieurs par jour avant les repas), elle combat la fièvre, les coliques et les crampes intestinales reliées aux diarrhées de diverses origines. De plus, elle calme les tensions de toute nature, alcalinise et apaise le corps entier, du système digestif aux nerfs trop tendus.
Scutellaire (Scutellaria lateriflora et/ou baïkalensis)
Discrète petite plante des rivages humides, elle se dissimule sous les feuillages de plantes riveraines plus imposantes.
Ses fleurs bleu-violet sont éphémères et fixées latéralement. Toute la partie aérienne de la plante rassérène et répare les nerfs trop tendus. Elle aide aussi à se sevrer de ces poisons : caféine, nicotine et autres alcaloïdes et narcotiques potentiellement toxiques. On la trouve et la consomme surtout en teinture mère, à intervalle régulier pour répartir ses effets tout au long d’une journée très stressante.
Les calmantes et/ou hypnotiques
Elles prédisposent au sommeil profond, à la détente et à la relaxation des muscles, et des nerfs épuisés par l’excès de tension. En tisane, en capsules ou en concentré liquide, choisissez-en de préférence une seule à la fois, pour ressentir ses effets plus spécifiques pour vous aider à la détente. Testez, trouvez, et utilisez votre favorite régulièrement !
Mélisse (Melissa officinalis)
D’un vert franc au parfum citronné, ses petites feuilles gaufrées se cueillent en tout début de sa discrète floraison.
Aussi nommée « citronnelle », elle détend et vivifie, autant par son arôme que son contact. En tisane légère ou en concentré liquide, prise trois fois par jour avant les repas pour une absorption plus directe, elle est calmante et euphorisante. Fraîche, on peut ajouter ses feuilles aux plats exotiques et aux desserts. En dose plus concentrée dans la veillée, elle aide à dormir d’un sommeil profond et à faire de beaux rêves dont on se souvient plus aisément.
Tilleul (Tilia americana, cordata ou europea)
Les jolies fleurs ailées de ce précieux arbre au port altier soignent la nervosité et l’hyperactivité. Elles aident aussi à prendre du recul sur les pensées noires obsessives qui affligent, hélas !, même les enfants de nos jours. En outre, c’est un bon fébrifuge et antiviral délicieux en tisane agrémentée de miel et citron. Veillez à ce que les fleurettes soient certifiées bio, toujours fraîches, odorantes et presque entières. Étrangement, le tilleul est très peu cultivé au Québec, ou du moins peu commercialisé, et personne n’en vend en concentré. Dommage !
Valériane (Valériana officinalis)
L’usage de la valériane comme calmant est validé par les plus grands médecins et herboristes de l’Antiquité, dont Dioscoride, Pline et Galien. Analgésique, anticonvulsive, antispasmodique, calmante, euphorisante, hypnotique, hypotensive, relaxante musculaire, tranquillisante, la si odorante racine de valériane possède toutes ces vertus. La valériane, déjà surnommée le « Valium » végétal, soignerait aussi l’hyperactivité des enfants et les méfaits de l’alcool chez les personnes qui en sont dépendantes. Pas étonnant qu’elle pousse aussi abondamment autour des grandes villes comme Montréal ! L’idéal est, pour une rare fois, de la prendre en capsules, à raison d’un minimum de 1 g ou 1 000 mg à la fois, pendant au moins 10 soirs d’affilée, pour réussir à rétablir son cycle de sommeil naturel.
Heureusement, outre les bons choix, un état d’esprit positif, l’exercice en plein air, les aliments riches en enzymes, en sérotonine ou en tryptophane déjà assez nombreux, nous avons les plantes, toutes prêtes à nous renforcer, à nous soutenir et à nous calmer au besoin !
À nous de les privilégier pour finir en beauté une fin d’année qui fut difficile !
RÉFÉRENCES
www.annyschneider.com