La merveilleuse vitamine C, impossible de se passer d’elle !

Publié le 21 juin 2016
Écrit par Sylvie Rousseau

La merveilleuse vitamine C, impossible de se passer d’elle !
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Au Ve siècle déjà, Aristote connaissait les symptômes du scorbut. Ceux-ci prenaient la forme de déchaussement des dents, de saignement des gencives, de mauvaise cicatrisation et d’hémorragies. Ce mal qui affecta de nombreux peuples dans l’histoire de l’humanité était causé par les nombreux rationnements déficients en vitamine C lors des guerres interminables et des longs voyages en mer. Ce n’est toutefois qu’au XVIIIesiècle qu’on découvrit que le citron prévenait cette maladie.

 

IL REVIENT au Dr Albert Szent-Gyorgyi (prix Nobel de physiologie en 1937) le mérite d’avoir isolé la première fois la vitamine C des tissus de glandes surrénales qui regorgeaient de cet antioxydant, mais aussi des oranges et du chou. Il la nomma d’abord « acide hexuronique », puis le changea pour « acide ascorbique » (une abréviation d’« antiscorbutique »).

La plupart des mammifères sont capables de synthétiser dans leur foie ou dans les reins cette vitamine. Également, elle peut être synthétisée par une grande variété de végétaux. Toutefois, la majorité des primates, dont l’être humain, le cochon d’Inde et les oiseaux, en sont incapables. Ce serait le résultat d’une mutation génétique, il y a 40 millions d’années, empêchant la transformation du glucose en acide ascorbique. Les animaux qui ne peuvent synthétiser cette vitamine doivent absolument aller la chercher dans leur alimentation.

Parmi les meilleures sources de vitamine C, on retrouve en avant-plan les fruits citrins, les petits fruits, les melons, les tomates, les poivrons verts, le chou cru et les légumes à feuilles vertes. Cette vitamine aux multiples vertus est toutefois la plus instable de toutes, car elle s’oxyde vite. La cuisson la détruit rapidement, tout comme la manipulation des aliments, dont le fait de les hacher, de les mettre en purée ou en conserve.

 

Les multiples vertus de la vitamine C

Cet antioxydant joue un rôle de première importance pour la santé, car les tissus humains en contiennent des quantités non négligeables. D’une part, elle agit comme antioxydant hydrosoluble, permet la formation du collagène, stimule le système immunitaire, accroît l’absorption du fer et aide à réduire l’histamine, la rendant ainsi utile lors d’allergies.

Elle joue un rôle capital dans la détoxication hépatique et elle participe également au métabolisme du cholestérol en activant l’enzyme qui synthétise les acides biliaires. D’ailleurs, on a remarqué que des calculs biliaires se forment généralement chez les animaux qui sont soumis à une diète élevée en cholestérol et déficiente en vitamine C.

La recherche a permis de mettre en lumière d’autres applications moins connues pour la santé humaine, dont la protection contre les maladies cardiovasculaires. Rappelons que le développement de l’athérosclérose implique une dysfonction de l’endothélium (la couche la plus interne des vaisseaux sanguins), une accumulation de plaques et un épaississement des vaisseaux sanguins. Ces derniers deviennent rigides et peuvent moins participer au contrôle de la pression sanguine et assurer un afflux sanguin régulier. Cela augmente le risque de thrombose, soit des caillots se détachant dans la circulation sanguine. Or, la vitamine C réduit l’adhérence des plaquettes sanguines et diminue la fragilité des capillaires, minimisant le risque d’accident vasculaire cérébral. De plus, chez les diabétiques, elle retarde la réponse de l’insuline à une provocation au glucose, prévenant ainsi une chute rapide du taux du sucre sanguin, un autre facteur en cause dans les troubles cardiovasculaires.

Cette vitamine offre une belle protection pour les fumeurs et ceux exposés à la fumée secondaire de cigarette. En effet, on a remarqué que les fumeurs ont un taux élevé de protéine Créactive, un marqueur inflammatoire relié au risque de maladie cardiovasculaire. Or, la vitamine C aide à réduire ce marqueur. Le cortex surrénalien est un des organes qui concentrent le plus cette vitamine. Cette dernière est impliquée dans le métabolisme des stéroïdes et des hormones sexuelles dans les glandes surrénales. Lors d’un stress aigu, les glandes surrénales reçoivent une hyperstimulation par le cerveau, augmentant ainsi les besoins pour cet antioxydant et pouvant provoquer une carence rapide en vitamine C.

En effet, elle est nécessaire à la production de noradrénaline et de cortisone, deux hormones responsables de la réponse de l’organisme au stress. Conséquemment, les systèmes immunitaire et endocrinien peuvent être sérieusement affectés sans apport suffisant en vitamine C.

De plus, elle est considérée comme utile dans la prévention et le traitement du cancer. Entre autres, l’American National Cancer Institute a publié une étude menée auprès de 10 millions d’individus en Chine portant sur le rôle des antioxydants dans la prévention du cancer dont la B-carotène ainsi que les vitamines C et E.

 

Les symptômes de carence

Une importante carence en vitamine C provoque le scorbut lorsque l’apport est en deçà de 10mg par jour. Mais les hypovitaminoses, plus discrètes, sont plus répandues que l’on pense. Elles se présentent sous forme d’asthénie, d’amaigrissement, de maux de tête, de douleurs osseuses, de sensibilité aux infections et de facilité à avoir des ecchymoses. Également, une carence en acide ascorbique peut prendre la forme de rigidité des mollets, de douleur aux articulations, de perte de cheveux et de sécheresse des yeux et des lèvres.

L’apport quotidien recommandé est d’environ 75 mg pour les femmes et de 90 mg pour les hommes. Paradoxalement, certains scientifiques, dont Linus Pauling (prix Nobel de chimie en 1954), ont plutôt avancé que les apports recommandés devaient être d’au moins 6000mg à 18000mg par jour. Dans le même sens, les analyses nutritionnelles chez les primates en liberté d’un poids comparable ou légèrement supérieur à l’humain ont confirmé qu’ils avaient une consommation quotidienne d’environ 2000 à 8000mg par jour.

 

Différentes formes de vitamine C

Il existe deux principales formes de vitamine C, soit l’acide ascorbique et les ascorbates. Ces derniers sont produits en les fusionnant à des bicarbonates de calcium, de potassium ou de magnésium pour réduire l’acidité de l’acide ascorbique. Ils ont l’avantage d’être mieux tolérés pour les personnes souffrant d’acidité stomacale et n’entraînent de diarrhée qu’à un dosage élevé. L’Ester-C® est une autre forme neutre de vitamine C.

Cette vitamine est considérée comme étant sécuritaire et bien tolérée. Depuis1930, celle-ci a été utilisée  à toutes les doses à travers le monde et les seuls effets secondaires remarqués ont été des diarrhées bénignes et une action diurétique lorsqu’elle est consommée trop rapidement et en trop grande quantité.

La science moderne confirme l’énorme potentiel antioxydant de la vitamine C, capable de prévenir de nombreux problèmes de santé. Il n’y a pas de doute que les recherches futures vont nous révéler encore beaucoup de bénéfices à se supplémenter en vitamine C. Elle fait d’ailleurs partie de la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la Santé (2013). Toutefois, certaines personnes souffrant de troubles de santé devraient consulter un naturopathe agréé avant de se supplémenter en vitamine C.

 

RÉFÉRENCES

  1. GOEPP Julius MD. « Newly Discovered health benefits of vitamin C », Life Extension, avril2008, p. 65-71.
  2. MURRAY Michael N.D. Encyclopedia of nutritional supplements, Prima publishing, USA, 1996.
  3. PARENT Gilles ND.A. Vitaminothérapie Niveau II, printemps 2001. EESNQ.