La résistance des bactéries aux antibiotiques : une situation très préoccupante

Publié le 15 janvier 2017
Écrit par Michel Turbide

La résistance des bactéries aux antibiotiques : une situation très préoccupante
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Aujourd’hui, les gens pensent que nous sommes bien protégés des infections, et pourtant, il y a des renseignements qui circulent affirmant le contraire.

 

On remarque une recrudescence importante des infections et de nouvelles infections sont en émergence. On peut affirmer que la découverte des antibiotiques, au début du 20e siècle, a été une découverte marquante. Cette approche pour contrer les infections bactériennes a été extraordinaire. Dans les années 1900, les maladies bactériennes représentaient les principales causes de décès. La pneumonie et la tuberculose, à elles seules, étaient responsables de 25 % des décès aux États-Unis. En 1990, les infections ne représentaient plus que4% des décès. La découverte des antibiotiques, mais aussi un ensemble de procédures, les a en partie éliminées.

 

RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES

Sommes-nous encore protégés des microbes ? Les antibiotiques agissent-ils toujours aussi efficacement ?

Au Canada, en 1988, la résistance au Sreptococcus pneumoniae était inférieure à 2 %. Mais en 1994, elle est passéeà7 ou8 %, et elle atteint aujourd’hui près de 16 %, et 40 % dans certaines régions.

En juin 2000, déjà, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a sensibilisé le milieu médical à la résistance aux antibiotiques, et elle a émis un rapport, Vaincre la résistance microbienne, certaines maladies guérissables risquant de devenir incurables.

De plus, selon l’Organisation mondiale de la santé, les bactéries résistantes peuvent être transmises par des animaux d’élevage à l’homme, essentiellement par les aliments. Manger la viande de ces animaux fait en sorte que l’on acquiert les bactéries résistantes aux antibiotiques. Des infections difficiles à guérir peuvent alors survenir, puisque les bactéries résistantes ne répondent plus aux traitements par les antimicrobiens.

Voici une étude réalisée en Allemagne de l’Est. Elle a démontré à quelle vitesse la résistance à un antibiotique pouvait se développer.

  • En 1982, l‘antibiotique appelé « streptothricine» a été administré à des porcs.
  • En 1983, la streptothricine a été retrouvée dans les bactéries intestinales des porcs.
  • En 1984, cette résistance    s’était    étendue aux bactéries intestinales des agriculteurs et de leurs familles.
  • En 1985, cette résistance s’était étendue au grand public et aux souches pathogènes de bactéries.
  • En 1990, l’antibiotique a été retiré du marché.
  • En 1993, la prédominance des bactéries résistantes était encore haute lors des analyses.

 

La menace est réelle et inquiétante

Le 15 décembre 2014, une commission d’experts s’est réunie en Angleterre. Quand le premier ministre britannique a annoncé la création de cette commission, il avait qualifié de « menace bien réelle et inquiétante » le développement rapide des bactéries résistantes à l’échelle mondiale, craignant que l’inefficacité des antibiotiques puisse renvoyer le monde « au Moyen-Âge de la médecine, avec des morts provoquées par des infections et lésions qu’on peut soigner aujourd’hui ».

Cette commission mentionne que la résistance aux antibiotiques pourrait causer « 10 millions de morts par an dans le monde, en 2050 » et deviendrait la première cause de mortalité, selon le rapport du groupe d’experts internationaux, mis en place par David Cameron.

 

L’origine et la transmission de la résistance                                                           

Voici une expérience qui a été réalisée sur des bactéries résistantes à la pénicilline pour découvrir certains aspects de la résistance à l’antibiotique. Ces bactéries furent isolées trois ans après que la pénicilline fut largement employée.

La recherche a permis de découvrir que les gènes de résistance sont présents sur les chromosomes des bactéries. La résistance peut être due à des mutations spontanées dans le chromosome. L’antibiotique ne peut se fixer ni inhiber la croissance de la bactérie résistante.

Une bactérie pathogène est résistante aux antibiotiques parce qu’elle contient un plasmide porteur d’un ou de plusieurs gènes de résistance. C’est ce qu’on appelle un « plasmide R » ou « plasmide de résistance ».

Dès qu’un plasmide R est présent dans une cellule bactérienne, il peut être assez rapidement transmis à d’autres cellules par des mécanismes normaux d’échange génétique. Du fait qu’un seul plasmide peut porter plusieurs gènes de résistance différents, une population de germes pathogènes peut devenir résistante simultanément à plusieurs antibiotiques.

 

L’AROMATHÉRAPIE, UNE SOLUTION DE RECHANGE DE CHOIX

Il existe des solutions de rechange pour neutraliser les infections. L’homéopathie a fait ses preuves ainsi que la phytothérapie et bien d’autres approches, comme la médecine chinoise et ayurvédique.

Les huiles essentielles constituent un outil de choix qui peut très bien être associé à d’autres approches, parce que leur pouvoir thérapeutique et surtout leurs actions anti-infectieuses sont incontestables.

Les huiles essentielles sont des regroupements de molécules aromatiques concentrées. Chaque huile essentielle a une structure qui lui est propre, ayant des actions thérapeutiques spécifiques. Le menthol de la menthe poivrée a des effets analgésiques. Les phénols de l’origan compact et du clou de girofle ainsi que les aldéhydes aromatiques de la cannelle du Ceylan ont des effets anti-infectieux très efficaces, à large spectre d’action. Si vous allez sur Google scholar et que vous tapez « essential oil (all time) », vous aurez accès à trois millions de références scientifiques faites avec les huiles essentielles, et la majorité de ces recherches porte sur les infections bactériennes, virales, fongiques et parasitaires neutralisées par les huiles essentielles.

 

PHARMACIEN-AROMATHÉRAPEUTE

Dominique Baudoux, docteur en pharmacie, est aussi aromathérapeute et donne des formations en aromathérapie en Europe et partout dans le monde. Il a écrit plusieurs livres sur le sujet.

Dominique Baudoux mentionne que les huiles essentielles constituent une solution de rechange efficace et valable sur le plan antibactérien et antiviral pour plusieurs raisons :

  • Les mélanges synergétiques d’huiles essentielles éliminent les germes sans possibilité de créer une résistance.
  • Elles sont toniques, et stimulent l’immunité et la résistance de l’organisme. Cette double action permet un retour à la santé plus rapidement.
  • Elles sont bifidogènes, alors elles contribuent à préserver la flore commensale et à favoriser une guérison plus rapide, parce que la flore commensale joue un rôle très positif sur le système immunitaire.
  • Elles agissent sur les émotions. Lorsqu’on respire, l’odeur affecte le système limbique, qui est le siège des émotions, et par le fait même, influence l’humeur pour la rendre positive, procurant ainsi un sentiment de bien-être.

Dominique Baudoux ajoute que la surconsommation, c’est-à-dire les prescriptions abusives d’antibiotiques, entraîne l’apparition des résistances bactériennes. Par conséquent, les traitements nécessitent des antibiotiques de plus en plus puissants qui perturbent et dévitalisent de plus en plus notre organisme. Rappelons que la flore commensale des intestins est responsable de 50 % de notre immunité. Un antibiotique (comme son nom l’indique clairement) détruira sur son passage les bonnes comme les mauvaises bactéries.

L’élimination des germes symbiotiques, c’est-à-dire les bonnes bactéries, laisse des niches libres rapidement colonisées par d’autres germes qui peuvent être pathogènes (par exemple, le Candida albicans) en trop grand nombre. Une faiblesse immunitaire apparaît alors et s’aggrave avec toute nouvelle antibiothérapie. Le cercle vicieux est enclenché. Plus on avale d’antibiotiques, plus le système immunitaire s’affaiblit. Le risque infectieux s’accroît et de nouveaux antibiotiques se pointent à l’horizon pour aggraver encore cette situation plutôt désastreuse. On peut constater que plusieurs personnes vivent sur les antibiotiques trois mois par an, sinon davantage.

 

EN CONCLUSION

Les huiles essentielles sont des outils qui peuvent contribuer à nous protéger des infections bactériennes, virales, parasitaires et fongiques. On ne peut pas l’ignorer. Si les huiles essentielles ne sont pas choisies par le milieu médical, c’est en partie parce que les médecins ne connaissent pas bien cette option, et c’est aussi parce qu’il y a peu de produits pharmaceutiques qui en contiennent. La recherche clinique sur un produit naturel contenant des centaines de molécules est difficile à réaliser et serait très coûteuse.

De plus, le produit serait pratiquement impossible à breveter puisqu’on en retrouve facilement sur le marché. Il faut donc vous informer sur les façons de les utiliser ou rechercher l’expertise d’un professionnel qui les connaît bien.

 

 

Références

PRESCOTT, L. M., J. M. WILLEY, L. M. SHERWOOD et C. J. WOOLVERTON. Microbiologie, De Boeck, 2013.

BAUDOUX, Dominique. L’aromathérapie : se soigner par les huiles essentielles, Éditions Amyris, 2008.