L’Argentine du nord au sud

Publié le 4 octobre 2013
Écrit par Aurore Bonvalot, présidente l’agence Collectionneurs de Voyages

L’Argentine du nord au sud
Atelier Deuil-Temps des fêtes

L’Argentine, c’est aussi Salta et ses déserts de sel, la Terre de Feu, la forêt tropicale et les chutes d’Iguaçu, et le bout du monde à Ushuaia…

Nous avions donc devant nous un beau programme pour continuer de visiter ce pays enchanteur qu’est l’Argentine.

 

Les chutes d’Iguaçu

Les chutes d’Iguaçu, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984, se situent à la frontière du Brésil et de l’Argentine, mais c’est du côté argentin que la vue est la plus belle ! On compte au total 275 cascades réparties sur 3 kilomètres de long, déversant près de 6 millions de litres d’eau par seconde : autant vous dire qu’elles sont très impressionnantes ! On peut admirer ces chutes sur trois paliers et de trois manières différentes. Nous vous recommandons de commencer votre journée par un aperçu de ces dernières en bateau. L’excursion dure environ une heure : on vous équipe d’un gilet de sauvetage tandis que l’on vous conseille de bien protéger vos effets personnels dans les sacs en plastique fournis. Nous avions également amené nos propres ponchos, qui se sont révélés fort utiles !

En effet, après avoir tourné un peu autour des chutes, nous nous enfonçons littéralement sous l’une d’entre elles, pour être complètement arrosés et boire la tasse ! On ressent alors la force de cette eau qui nous tombe dessus ! Sensations fortes garanties !

Le temps de sécher est assez rapide, car niché dans la forêt tropicale, le site nous offre un climat des plus chauds. Nous partons ainsi vers une des passerelles faisant face aux chutes : en effet, le site est bien aménagé, et les différentes passerelles construites permettent aux visiteurs de s’approcher de très près de ces géants d’eau. Le temps d’une photo, nous apercevons quelques arcs-en-ciel. 

Puis, nous nous dirigeons vers notre dernier point de vue, le plus spectaculaire, pour découvrir la chute nommée la « Gorge du diable ». Après avoir emprunté un petit train d’époque, nous foulons la passerelle qui nous amène littéralement au sommet de cette chute vertigineuse. L’un des charmes de cet endroit est également la multitude de papillons qui nous accompagnent durant notre traversée : ils se posent volontiers sur nos épaules ou nos sacs et adorent les couleurs flamboyantes.

Nous avons également été voir les chutes du côté brésilien : les passerelles sont plus éloignées des chutes, ce qui nous permet d’avoir une belle vue d’ensemble. Nous avons fait un tour d’hélicoptère, idéal pour avoir une idée du site au complet et en hauteur. La vue est assez impressionnante !

Le Parc des oiseaux vaut aussi le détour : flamands roses, toucans, aras, iguanes, coatis, c’est une belle manière de découvrir les espèces tropicales en semi-liberté propres à la région.

Vous pouvez trouver des hôtels des deux côtés des chutes, mais nous avions préféré loger dans un des hôtels près du village argentin d’Iguaçu. De nombreux restaurants proposent une gastronomie typique et sont très bons. 

Profitez par temps clair d’une montée en téléphérique jusqu’à Cerro San Bernardo, d’où vous aurez un superbe panorama sur cette ville de 650 000 habitants. Nous avons pu souper dans un restaurant classique de la région, appelé aussi « pena » : un repas à base de maïs et de viande de vache et de mouton nous est servi pendant que nous assistons à un magnifique spectacle de danse folklorique. Les chanteurs comme les danseurs revêtent le costume traditionnel des Gauchos et nous font découvrir l’histoire de cette danse du nord-ouest argentin.

Le lendemain, départ très tôt vers le désert. La traversée prend plusieurs heures, et nous changeons de paysage au fur et à mesure que nous montons en altitude : le chauffeur avait d’ailleurs prévu des feuilles de coca que nous mâchions afin de lutter contre les méfaits de l’altitude. Nous passons à travers des canyons, des terres très sèches, croisons sur notre route des vigognes (une espèce de lama). Le paysage est très plat, et nous apercevons au loin une vaste étendue blanche, appelée « Salinas Grandes », située à 3 350 mètres d’altitude. C’est un désert de sel, le plus grand au monde, d’une blancheur incroyable. On peut même former des boules de sel, comme on formerait des boules de neige ! Le contraste avec le bleu du ciel et le blanc du sel est saisissant.

Le lendemain, nous sommes déjà sur notre retour, mais quels paysages incroyables nous allions encore croiser. 

 

Salta et son désert de sel

Nous avons fait affaire avec un chauffeur privé, qui nous a amenés à Salta La Linda (Salta la Belle), au pied de la cordillère des Andes, à 1 187 mètres d’altitude.

Salta se situe au cœur d’une région agricole importante, où l’on cultive les céréales, la canne à sucre, le tabac et le maïs. Restez-y une nuit pour avoir le temps de visiter la ville, son architecture coloniale, sa belle cathédrale et son église San Francisco de style néoclassique, et son musée MAAM, qui présente deux personnes momifiées du temps des Incas : un enfant et sa gouvernante, vraisemblablement donnés en sacrifice humain et incroyablement conservés depuis près de 500 ans. 

Nous nous dirigeons en effet vers la Quebrada de Humahuaca, un immense canyon, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2003 pour la beauté de son site, de ses paysages et de ses villages. Nous en avons d’ailleurs visité quelques-uns tels que Tilcara, Pumamarca et Humahuaca, avec leurs églises, leurs petites maisons et leurs habitants si chaleureux. Sur notre route, nous ne nous lassons pas d’admirer ces montagnes colorées et ces immenses cactus verts ponctuant le paysage. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser quelques promeneurs prenant le champagne au détour de la route, histoire de célébrer une telle beauté de la nature. Puis, nous nous retrouvons face à la Palette du peintre, un mont aux sept couleurs : en conséquence du phénomène de frottement des plaques tectoniques, les roches se sont inversées, retournées à l’envers.

 

Le glacier d’El Calafate

Maintenant, direction la Patagonie et la ville d’El Calafate, comportant 6 100 habitants et située au centre-ouest de l’Argentine, connue pour sa proximité au fameux glacier Perito Moreno. Nous sommes allés découvrir cette beauté naturelle de 5 000 mètres de long et de 60 mètres de haut au-dessus du niveau de l’eau. Des passerelles permettent de l’admirer de loin : plus on s’en rapproche, plus on sent le froid nous gagner. Prêtez l’oreille et soyez vigilant, car il n’est pas rare de voir certains petits morceaux se détacher ou d’entendre la glace bouger : El Calafate continue en effet d’avancer continuellement vers la terre, au rythme de deux mètres par jour, et lorsqu’il touche cette dernière, la pression de l’eau est telle qu’elle provoque une rupture du glacier et offre aux visiteurs un spectacle éblouissant. Nous avons également navigué à bord d’un petit bateau qui s’en approche à quelques mètres : la vue est aussi impressionnante, et on se sent tout petit devant cette immensité de glace. El Calafate est aussi la capitale mondiale du trekking, et un des sentiers prisés par les amateurs de ce sport réside sur le glacier même.

Nous avons terminé notre séjour en Argentine par la visite d’Ushuaia, la ville la plus australe du monde, sur la Terre de Feu. Plusieurs curiosités attirent notre attention : tout d’abord, la visite du parc national de la Terre de Feu, avec ses grandes étendues, ses tourbières, son lac de castors importés du Canada et ses renards de Magellan peu farouches.

Ensuite, il y a le village d’Ushuaia, avec ses cabanes de pêcheur qui servent de bureaux d’excursions : préférez celles qui vous baladent sur le canal Beagle et vous amènent jusqu’au phare des éclaireurs, icône incontestée de la ville. Avec un peu de chance, vous irez sur l’île des pingouins (malheureusement pour nous, nous étions en fin de saison, et ils avaient déjà migré au Brésil), vous vous approcherez de l’île aux phoques ou vous apercevrez le jeu de quelques baleines, comme ce fut notre cas : la maman et son bébé s’en donnaient à cœur joie et tournaient autour de notre bateau !

Le port d’Ushuaia est aussi prisé des bateaux de croisières qui partent en Antarctique. La ville offre quelques hôtels, de nombreux gîtes touristiques, quelques boutiques et des restaurants : nous avons testé les sushis du bout du monde, un vrai régal de fraîcheur, ainsi que de véritables gougères (ces petits choux typiques de la région de Bourgogne en France) !

Enfin, Ushuaia est une destination de ski, surtout pour les équipes de skieurs professionnels canadiennes, française et italiennes qui viennent s’y entraîner, durant l’hiver austral, avant leur compétition. 

C’est donc avec le cœur gros que nous quittons cette Argentine, mais nous y laissons une petite partie de nous : nos amis, Lara, Luz et Santiago, avec qui nous sommes toujours en contact régulièrement nous manquent bien sûr, tout comme ces paysages si diversifiés et ces habitants au grand cœur.