Publié le 6 novembre 2022
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.A.
Ces derniers temps, il a beaucoup été question de la « grande réinitialisation » propulsée par le Forum économique mondial (WEF), puis du « grand renoncement » en référence au nombre croissant de travailleurs qui décident de quitter leur emploi simplement parce qu’ils en ont assez. Inspirée par mon processus de transition personnel, ce mois-ci, j’ai eu envie de vous parler d’un autre phénomène que j’observe de plus en plus depuis plus de deux ans, soit celui de tout quitter pour aller vivre ailleurs. Peu importe ce qui motive cette décision, elle comporte nécessairement un important processus de détachement, non seulement en matière de biens matériels, mais aussi sur le plan relationnel et culturel. Ces détachements se font de manière plus ou moins fluide en fonction des personnes et des motivations à partir, mais dans certains cas, elles peuvent s’avérer assez éprouvantes. Explorons donc ensemble le grand détachement et je vous proposerai des outils pour vous accompagner durant ce passage de la vie.
Un contexte social inédit
Selon le plus récent bilan démographique du Québec rendu public en décembre, quelque 36 000 individus ont déserté le territoire québécois en 2018[i]. Ça, c’était avant la pandémie de COVID-19 et l’imposition des mesures sanitaires qui ont poussé un nombre record de Québécois à fuir la province ! Bien que je n’aie pas pu dénicher les chiffres officiels, nous connaissons tous des personnes qui ont fait le grand saut ! Mis à part les mesures sanitaires imposées au Québec et l’impact qu’elles ont eu sur l’économie, certains en ont profité pour réévaluer leur mode de vie et procéder à des modifications, d’autres ont profité de la bulle immobilière pour vendre leur propriété et d’autres encore, pour changer de carrière ou prendre leur retraite. Quoi qu’il en soit, toutes ces transformations de notre climat social ont des répercussions sur notre vie et que ce soit de manière volontaire, ou même involontaire dans certains cas, plusieurs d’entre nous sont confrontés à une forme de détachement ou à une autre.
La psychologie du lâcher-prise
Le processus de lâcher-prise inhérent à tout détachement est généralement difficile, car il implique de devoir se libérer de certains aspects de notre passé. Qu’il s’agisse d’objets, de personnes, de milieux de vie ou de notre culture, ils sont devenus une partie de nous-mêmes, de la personne que nous sommes aujourd’hui. Tout changement, aussi positif soit-il, implique un stress et dans certains cas, le détachement peut s’avérer douloureux, voire effrayant ! On comprend bien que se séparer de certaines personnes soit difficile ou que d’aller vers l’inconnu soit parfois anxiogène, mais on tend à banaliser le détachement matériel. Certaines personnes diront : « Ce n’est que du matériel ! » ou encore : « Ça fait de la place pour du neuf ! » Si c’est le cas pour certains ou pour certains aspects du détachement, il ne faudrait pas sous-estimer l’importance du processus ni son impact émotionnel. Par exemple, les objets ne sont pas « que du matériel ». Très souvent, ils sont rattachés à des souvenirs et ont une valeur sentimentale. L’attachement à ce qui nous est familier est aussi sécurisant. Cet aspect n’est pas négligeable en période de changements et de bouleversements. En ce qui a trait aux personnes qui nous sont chères, elles font partie intégrante de notre vie, parfois de notre routine quotidienne et souvent de notre identité. S’éloigner ou se séparer d’un enfant ou d’un parent, ne serait-ce que pour partir vivre à l’étranger, constitue souvent une étape marquante et parfois même éprouvante. Si on traverse un processus de détachement, il importe de s’accueillir sans jugement là-dedans et tout autant de manifester notre appui et notre sympathie à ceux de notre entourage qui y font face.
Outils pour mieux vivre le détachement
Qu’il s’agisse d’un déménagement à l’étranger ou dans une nouvelle demeure, du départ d’un enfant, d’une rupture ou d’un deuil, de la perte d’un emploi ou d’un commerce, le processus de détachement peut générer toute une gamme d’émotions allant de la peur à la tristesse, en passant par l’angoisse, la culpabilité et même le désespoir ! Plusieurs moyens sont à notre disposition pour y faire face. Comme toujours, il ne faut pas hésiter à chercher de l’aide professionnelle en cas de besoin.
Quelle est la source principale de notre stress et pourquoi ne parvient-on pas à s’y adapter ? Certaines croyances, certains discours intérieurs, certains jugements sur ce que nous vivons peuvent induire certaines émotions qui risquent de nous faire poser des actes ou prononcer des paroles qui donnent lieu à des émotions pénibles et des conduites inadaptées. Nous voilà enfermés dans un cercle vicieux. Noter nos stresseurs, puis nos pensées et nos dialogues intérieurs, puis nos émotions, puis nos actions et ce qui s’ensuit nous permet de mieux cerner notre dynamique et de prendre les moyens pour la modifier.
Rien ne sert de lutter contre nos émotions et nos pensées. Observons-les lorsqu’elles nous submergent, sans les juger. On sent notre gorge se nouer ou on est au bord des larmes ? On ne résiste pas ! On se laisse aller et SANS CULPABILITÉ. Nul autre que nous ne peut saisir pleinement ce que nous traversons, alors on accueille les émotions et on se rappelle que rien ne dure toujours.
Lorsque nous percevons un stress, nous avons tendance à modifier notre respiration, qui devient alors plus superficielle et sollicitera davantage les épaules que le diaphragme. Ce type de respiration induit à son tour un stress physiologique qui tend à prolonger l’état de malaise. La respiration est un outil formidable pour lâcher prise. Pratiquer la respiration abdominale (ou ventrale) libère le diaphragme et nous apporte une sensation immédiate d’apaisement et de bien-être. La cohérence cardiaque constitue un autre outil extraordinaire, accessible à tous et gratuit qui nous permet de tirer profit des bienfaits de la respiration.
Tout exercice qui nous permet de reprendre contact avec le sol et de canaliser l’énergie vers les pieds et la terre plutôt que de la disperser dans notre mental souvent déjà exacerbé sera bénéfique. La marche consciente, surtout lorsque pratiquée en nature, est très bénéfique. Des pratiques telles que le tai-chi, le gi qong et le yoga sont aussi intéressantes.
Le corps aime la routine. En période de changement, il importe d’essayer de conserver au maximum notre routine habituelle et de déroger le moins possible aux bonnes habitudes de vie. Des choses simples telles que s’assurer de rester bien hydraté, de dormir suffisamment et de manger à heures fixes feront toute la différence durant un processus de détachement et de changement en général.
Durant les périodes de détachement, il est fréquent de perdre l’appétit ou au contraire, de vouloir manger nos émotions ! Il est toutefois très important d’éviter ces deux extrêmes et d’essayer de bien s’alimenter. On doit accorder une attention particulière aux protéines de bonne qualité et aux végétaux tout en évitant le sucre le plus possible. Les aliments riches en bons gras sont aussi indiqués.
Bien qu’on puisse être tenté d’avoir recours aux stimulants ou à différentes formes d’automédication pour passer à travers cette période difficile, il faut éviter d’y succomber. Même si ces substances procurent parfois un sentiment d’amélioration à court terme, elles sont habituellement inductrices d’un effet rebond qui nous pousse à devoir en prendre toujours davantage. Ces cycles en montagnes russes épuisent l’organisme et peuvent entraîner des dépendances.
Le système limbique est un groupe de structures complexes et interconnectées dans le cerveau qui sont responsables des réponses émotionnelles et comportementales d’une personne. En situation de stress, une partie de notre système limbique appelée « amygdale » prend le contrôle de la situation et active la réponse de combat ou de fuite tout en inhibant le cortex préfrontal responsable de la logique et du raisonnement[ii]. Des études en neurosciences nous révèlent que l’étiquetage, ou l’exercice de nommer nos émotions, réduit la réactivité limbique en faveur du cortex préfrontal. La verbalisation soulage donc notre douleur émotionnelle parce que nous devenons moins réactifs et plus conscients[iii]. Il importe toutefois de se confier aux bonnes personnes et de choisir le bon moment.
Les suppléments nutritionnels qui favorisent la bonne santé du système nerveux et des glandes surrénales sont à adopter. Les vitamines du complexe B sous leur forme bioactive, le magnésium sous forme de glycine, par exemple, les acides gras oméga-3 et les plantes adaptogènes telles que l’ashwagandha, le rhodiola, le ginseng, la réglisse – pour ne nommer que ceux-là – constituent de précieux alliés. Il est toujours préférable de consulter un naturopathe compétent afin de déterminer les meilleures options pour vous et d’éviter les risques d’interactions médicamenteuses.
J’adore ces préparations subtiles à base de végétaux obtenues par un procédé d’infusion solaire permettant une harmonisation de nos émotions et l’expression d’une dynamique de transformation personnelle. Il existe 38 quintessences (39 avec le remède d’urgence, nommé « Rescue ») que l’on peut combiner entre elles afin de s’attaquer à différentes émotions ou à divers états spécifiques.
Les 7 remèdes que je trouve les plus utiles pour soutenir le processus de détachement.
Conclusion
Bien que souvent inconfortable, le processus de détachement est inévitable, puisque la vie est faite de changements. Il est important de se rappeler, durant les épisodes douloureux, que ces situations sont passagères et que la croissance survient seulement à l’extérieur de notre zone de confort. Il faut prendre soin de soi, s’entourer de bonnes personnes et ne pas chercher à escamoter le processus en fuyant les émotions moins agréables. Si on peut éprouver de la gratitude envers les choses, les personnes ou les événements que nous devons laisser aller et de la compassion envers soi-même, cela facilite et accélère ce passage.
RÉFÉRENCES
[i] https://www.journaldequebec.com/2020/01/18/des-milliers-de-travailleurs-quittent-le-quebec
[ii] https://www.healthline.com/health/stress/amygdala-hijack#:~:text=When%20you%20perceive%20a%20dangerous,the%20brain%20called%20the%20hypothalamus.
[iii] https://www.psychologytoday.com/ca/blog/your-personal-renaissance/201906/why-talking-about-our-problems-makes-us-feel-better