Le syndrome des ovaires polykystiques, mon plus beau cadeau !

Publié le 27 novembre 2022
Écrit par Marik Péro ND.A.

Le syndrome des ovaires polykystiques, mon plus beau cadeau !
Now pour mai 2024

Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder avec vous un sujet bien personnel.

Je pense que beaucoup de naturopathes ont découvert ce métier « grâce à » un problème de santé qui les affligeait, mais devant lequel la médecine conventionnelle était impuissante, pour finalement rencontrer un naturopathe qui les a accompagnés dans des changements durables à leur mode de vie, et se rendre compte que la réponse était là. Pour moi, ce problème de santé était le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).

Le SOPK, qui touche en fait une femme sur dix, peut passer inaperçu pendant de nombreuses années, parfois même toute la vie fertile d’une femme. Le plus souvent, toutefois, c’est quand le projet de devenir maman tarde à se concrétiser que des tests médicaux révèlent sa présence insidieuse. Effectivement, les ovaires aux prises avec ce syndrome ne parviennent pas à relâcher chaque mois un ovule ; plutôt, ceux-ci s’enkystent et demeurent au sein de l’ovaire. Difficile, voire impossible, pour un spermatozoïde de rencontrer sa douce moitié dans ces conditions… !

Moi, j’avais pas mal toujours été une petite fille en bonne santé, mais quand l’adolescence est arrivée, j’ai développé tout un tas de signes. Prise de poids, acné majeure, hirsutisme et, surtout, irrégularités menstruelles avec douleurs invalidantes étaient mon lot. Bonjour l’estime de soi !

 

Lorsque j’avais mes règles, c’était une hémorragie qui s’étendait sur plus de sept jours, propulsée par des crampes tellement fortes que je faisais chaque fois une chute de pression. Je devais vite m’asseoir pour ne pas m’évanouir, puis je vomissais et j’allais « dormir » en agonisant. Systématiquement. Chaque fois.

Quand tu es en secondaire 3 et que ton grand-père doit venir te chercher à l’école parce que tu saignes tellement que tu t’effondres… ce n’est pas la joie ! J’avais mes règles en général aux six à huit semaines, mais j’ai déjà passé jusqu’à huit mois sans aucune menstruation.

J’ai compris beaucoup plus tard que je souffrais en fait du SOPK. J’ai cru longtemps que j’étais simplement faite comme ça et que la seule chose à faire était d’attendre sagement la ménopause. Les médecins n’avaient rien d’autre à me proposer que de prendre la pilule contraceptive – que je ne voulais pas prendre, puisque j’avais vu ma grande sœur souffrir profondément des effets secondaires de cette dernière.

C’est la naturopathie qui m’a aidée à comprendre et à réguler tout ça. La bibitte à sucre que j’étais a enfin compris que l’équilibre des hormones dépend de l’équilibre de la glycémie (taux de sucre dans le sang), de la thyroïde, du microbiote et du foie, notamment. Mon SOPK, je peux aujourd’hui affirmer que c’était mon cadeau de la vie ! C’était mon baromètre, la voie empruntée par mon corps pour me communiquer un message, m’avertissant d’un déséquilibre potentiellement ravageur.

En effet, un SOPK ignoré peut mener au diabète de type II et à ses complications, puisque les mécanismes glycémiques sous-jacents sont souvent les mêmes. Ce signal d’alarme que j’ai su entendre dès mon adolescence m’aura probablement évité bien des désagréments plus tard !

 

J’ai donc expérimenté plusieurs approches alimentaires à travers les années (initialement végétarisme, véganisme et crudivorisme, puis éventuellement paléo et enfin LCHF – faible en glucides et élevée en bons gras, etc.). Peu importe l’approche, en fait, elles partageaient un point commun entre elles qui les distinguaient de l’alimentation conventionnelle avec laquelle j’avais grandi : elles m’ont toutes menée à manger vraiment beaucoup plus de légumes, à faire le point sur la qualité des aliments que je choisis de mettre dans mon corps, et à cesser de carburer constamment aux glucides.

Juste ça, sans même encore avoir intégré l’activité physique ni aucune supplémentation, a révolutionné mon univers. Mon acné qui m’avait suivi jusque dans la vingtaine s’est résorbée presque d’un coup, mes règles ont commencé à suivre des cycles un peu moins longs (je ne suis pas devenue régulière pour autant, mais je n’ai plus sauté huit cycles non plus !), et j’ai mis un frein à une prise de poids qui semblait autrement vouloir s’emballer sans fin.

Complètement émerveillée par l’efficacité et la simplicité de cette démarche, mais également bouleversée qu’aucun médecin ni gynécologue ne m’ait mentionné la possibilité d’une amélioration par de simples changements de mode de vie, j’ai poursuivi ma quête de réponses pour normaliser mes cycles menstruels et les vivre sans douleur pour cultiver ma fertilité advenant un éventuel désir d’enfant et pour profondément faire la paix avec ma féminité.

Il n’y a pas de recette unique pour toutes ni de pilule miracle ; chaque petit geste compte dans la santé globale. J’ai donc continué d’explorer diverses avenues alimentaires afin de trouver le meilleur équilibre pour moi. J’ai intégré l’activité physique (même si c’est vraiment ma bête noire et que je ne peux me targuer d’être assidue ; ça vient par vagues, ça repart et ça finit toujours par revenir, parce que ça me fait un bien fou !).

 

J’ai intégré des suppléments aussi, graduellement et tour à tour, au fil du temps.

  • Pour soutenir mon pancréas et l’équilibre de ma glycémie, qui est le pilier central de ma résistance à l’insuline et donc de mon SOPK.
  • Pour soutenir ma thyroïde, qui régule mon métabolisme et donc ma tolérance au glucose et à l’insuline.
  • Pour soutenir mes surrénales qui ont été mises à rude épreuve avec mon stress de fille qui a toujours fait de l’anxiété de performance, et qui ont un impact majeur sur ma glycémie et mon insulinorésistance.
  • Pour soutenir mon hypophyse, qui est la cheffe d’orchestre de toutes les glandes susnommées.
  • Pour soutenir mon foie, qui gère l’élimination des hormones et qui joue un rôle central dans l’équilibre glycémique.
  • Pour soutenir mon microbiote, qui peut perturber l’élimination de mes hormones s’il est en déséquilibre.
  • Pour soutenir l’intégrité de mes membranes cellulaires et ma capacité à ovuler.
  • Pour soutenir mes mitochondries et mon énergie cellulaire.

 

Inositol, complexe B, zinc, magnésium, chrome, vanadium, berbérine, coenzyme Q10, omégas-3, cumin noir, huile d’onagre, antioxydants, toutes sortes de tisanes… ne sont qu’un échantillon du soutien que j’ai offert à mon corps pour le nourrir en profondeur et lui assurer toutes les ressources nécessaires pour retrouver son équilibre. Évidemment, je n’ai pas pris tout cela en même temps. Il y a eu une évolution, une progression dans cette démarche. Certaines choses sont restées longtemps, d’autres moins.

Mais à divers degrés, tout cela m’a fait du bien. J’ai quelques boutons qui apparaissent encore ici et là dans mon cycle, mais l’acné n’est plus ma carte d’identité. J’obtiens mes règles au moins 9 ou 10 fois par année. Celles-ci sont désormais confortables ; je n’ai plus à annuler toutes mes obligations de la journée quand elles surviennent, car je suis maintenant fonctionnelle quand je les ai (chose que je n’avais pas connue avant la mi-vingtaine environ).

Et surtout, avec le portrait hormonal que j’avais, je n’aurais normalement pas pu tomber enceinte très facilement. Grâce à la naturopathie, j’ai le grand bonheur (et défi quotidien, disons-le) d’être la maman d’un beau bébé surprise !

C’est donc sans étonnement que j’ai eu envie de devenir naturopathe à mon tour et de me spécialiser en santé féminine, reproductive et familiale.

 

J’aimerais envelopper de mon empathie la plus profonde toutes les adolescentes qui traversent cette période en pensant ou en se faisant dire que c’est « normal » ou qu’il n’y a rien à faire à part se gaver de contraceptifs oraux dont les effets sont graves, profonds et ne se limitent pas à la période où elles les prendront. Qui se font dire qu’elles pourront consulter de nouveau si elles ont un jour du mal à concevoir un bébé.

J’aimerais aussi serrer dans mes bras les femmes qui tentent depuis des années de devenir maman et qui se soumettent à une panoplie de tests et de traitements tous plus invasifs les uns que les autres, alors qu’en général, on suggère à leurs conjoints un beau complexe nutritionnel de qualité qui pourrait leur faire le plus grand bien à elles aussi.

Pour reprendre les statistiques d’Aviva Romm (médecin, sage-femme et herboriste américaine renommée pour son travail auprès des femmes), environ 78 % des femmes américaines sont surmédicamentées, et les 5 chirurgies les plus pratiquées sont d’ordre gynécologique et obstétrique.

Être curieuse du fonctionnement de son corps, se connecter à lui et à ses messages, puis apporter à son mode de vie les changements qui s’imposent, c’est reprendre son pouvoir personnel sur sa santé reproductive (et globale) et se donner une véritable chance de vivre une vie épanouie où chacune de nos cellules vibre de santé et accomplit sa biologie fluidement et sans entrave. C’est ce que je souhaite à toutes les filles et les femmes, quel que soit leur âge !