Le vieillissement, une question d’acidité ?

Publié le 9 novembre 2015
Écrit par Sylvie Rousseau nd.a

Le vieillissement, une question d’acidité ?

On définit la santé comme étant la résultante d’un équilibre sans cesse renouvelé dans l’organisme.

 

CET ÉQUILIBRE se joue à plusieurs niveaux, soit entre les apports alimentaires et les dépenses énergétiques, entre l’activité et le repos, de même qu’entre la production et l’élimination des toxines. L’équilibre acido-basique fait partie de ces différentes dynamiques. Il s’agit de l’équilibre entre les substances acides et alcalines présentes dans notre corps. Il faut comprendre que la présence de quantités réduites d’acides dans l’organisme est normale, car les reins et la peau les éliminent au fur et à mesure. Cela devient un problème sérieux seulement si on dépasse la capacité de ces organes à rejeter les acides.

Le problème actuel, c’est qu’avec le mode de vie occidental comprenant une alimentation déficiente et une pollution environnementale omniprésente, la population générale s’acidifie à un rythme effarant.

Plusieurs chercheurs considèrent d’ailleurs que le vieillissement est principalement causé par l’acidose, un processus amorçant une lente dégradation dans l’organisme et pouvant prendre de multiples visages en fonction de la génétique d’un individu.

Par exemple, certains auront les cheveux ternes et tombants, les dents qui s’effritent et se carient, les os qui deviennent poreux ou les articulations qui s’irritent, amenant l’apparition de l’arthrose, véritable pandémie aujourd’hui. D’autres souffriront de maux de tête, de rhumatismes ou encore d’acidité stomacale.

 

COMMENT S’ACIDIFIE-T-ON ?

Il existe deux sortes d’acidose. La première, l’acidose métabolique, vient de la production exagérée de l’acide lactique dans la cellule. Celui-ci est le produit final créé lorsque la production de l’énergie cellulaire ne se fait pas correctement. Ce problème peut être causé par une déficience en certaines vitamines et en certains minéraux requis pour ce processus, dont la thiamine (B1), le coenzyme Q10 ou le fer. Il est important de comprendre qu’au lieu d’une production optimale d’énergie produite par la mitochondrie (unité de la cellule responsable de la production de l’énergie), cette production pourrait s’abaisser en deçà de 20 % pour un même apport calorique. Ce déficit d’énergie perturbe plusieurs activités fondamentales dans le corps, dont la fonction cognitive et le système immunitaire.

Le deuxième type d’acidose découle de l’ingestion importante d’aliments riche en phosphore ou en soufre comme les protéines, les boissons gazeuses ou les aliments en conserve. L’alimentation joue alors un rôle important dans la solution de ce problème.

La réponse de la cellule dans une situation d’acidose importante d’acide lactique fait baisser le pH de la cellule. Le corps empêche alors ce processus en prélevant dans le sang les réserves minérales alcalines, dont le calcium, principalement, pour tamponner celles-ci. Si les réserves dans le sang ne sont pas suffisantes, la glande thyroïde, qui régule les mouvements du calcium dans le corps, est sollicitée pour aller puiser le calcium dans les réserves osseuses et les dents, puis l’acheminer dans les cellules.

On arrive donc à la neutralisation de l’acidité dans les cellules, mais la surcharge de calcium à l’intérieur de celles-ci entraîne des problèmes dans leur fonctionnement de base.

Le stress chronique serait aussi lié à ce phénomène et provoquerait ce qu’on appelle la calcification des tissus mous. En effet, on a démontré que les ions calcium pénétraient en plus grande quantité dans les cellules sous l’action du cortisol produit par les glandes surrénales, lors de stress. Or, ces ions calcium favorisent les transmissions nerveuses. Ils permettent à la cellule de relâcher ses diverses hormones et ses neurotransmetteurs, qui sont les messagers de l’information dans le corps. Quand ce phénomène est amorcé, au début, la cellule devient hyperactive et produit des messagers en excès ; ensuite, elle se calcifie, perd ses fonctions et meurt. Pour cette raison, on cherche, en médecine classique, le moyen d’empêcher l’entrée du calcium dans les cellules pour contrer le vieillissement.

La formation de dépôts est une autre des conséquences de cette acidification. En effet, la grande quantité de minéraux prélevés dans les tissus encombre les organes, le sang et la lymphe. Ils finissent par s’accumuler pour former des dépôts un peu partout dans le système. On pourra alors développer des calculs biliaires, urinaires, salivaires ou souffrir de sclérose des organes, d’articulations bloquées, de problème de surdité, etc.

 

LE PH URINAIRE POUR DÉCELER UNE ACIDOSE

Il est important de noter qu’on ne peut voir l’évolution de l’acidification dans les analyses sanguines habituelles. En effet, le rôle crucial du sang étant d’amener les nutriments et l’oxygène à toutes les cellules dans le corps, il fera tout en son pouvoir pour assurer la neutralité du pH. Il sera donc impossible de voir des variations importantes du calcium sanguin à moins que le problème ait pris une ampleur qui dépasse largement la naturopathie.

On suggère souvent de vérifier son taux d’acidité urinaire à l’aide d’un papier réactif qui change de couleur en présence d’acides et prend des teintes différentes suivant la concentration en acides de l’urine testée. Cela nous donne le pH urinaire, qui est le reflet assez fidèle du pH tissulaire. Le pH normal devrait tourner autour de 6,5 et 6,8 lors de la première urine du matin et de 7 à 7,5 par après. Toutefois, il existe des analyses plus fiables pour confirmer le niveau d’acidose dans le corps, dont l’analyse minérale capillaire et l’analyse du terrain biologique (QFA 3500).

 

LE RÔLE DE L’ALIMENTATION

Il est primordial, dans un premier temps, de corriger l’acidité en augmentant sa consommation en sels minéraux. Nommons, parmi les aliments alcalins, les pommes de terre, les légumes verts crus ou cuits (la laitue, les haricots verts, le chou, par exemple), les bananes et les amandes. Évitez les aliments acidifiants comme le pain blanc, les aliments contenant du sucre blanc, de la farine blanche, le chocolat, les pâtisseries, le café, l’alcool, le tabac et la restauration rapide. Il faut éviter de consommer de façon excessive des protéines animales (viande, fromage, etc.). Privilégiez la viande blanche et le poisson. Les protéines végétales produisent des acides plus faciles à excréter (légumineuses, pois chiches, soya, etc.). Modérez la consommation de produits laitiers et d’œufs.

Les suppléments de sels minéraux sous forme de citrates facilitent l’assimilation des principaux minéraux basiques comme le calcium, le magnésium, le sodium, le potassium, le fer et le manganèse. Il est important de soutenir les reins et la peau lors d’acidité, car ce sont les portes de sortie des acides avec des herbes médicinales comme le pissenlit, l’artichaut, la queue de cerise, l’ortie, la bruyère, la piloselle et l’aubier de tilleul.

Ces quelques règles de base doivent être mises en place très rapidement. Mais il est aussi important de corriger toute problématique à l’origine de cette acidification, soit une faiblesse des glandes digestives, une assimilation réduite des nutriments, un foie surchargé, des reins déficients, les carences en vitamines, en minéraux et en oligo-éléments, la sous-oxygénation, le surmenage physique ou encore le stress. Il est judicieux de consulter un naturopathe agréé lorsqu’on veut s’attaquer aux racines profondes des malaises (parfois diffus) qui nous habitent, et encore plus lorsque les problèmes de santé en question ont un nom !

 

RÉFÉRENCES

  1. ANAMOL laboratories, Newsletter, printemps 2005.
  2. BALCH, James M.D. Prescription for nutritional healing, Avery publishing group, 1997.
  3. CHAPUT, Mario N.D., Le sommeil tranquille, Éditions Fleurs sociales, 1998.
  4. VASEY, Christopher. L’équilibre acido-basique, Éditions jouvence, 1991.