Publié le 27 février 2019
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
À l’heure où la parité semble un sujet chaud de l’actualité, que ce soit sur le plan de la politique, des salaires ou encore des responsabilités et des conditions familiales, je constate que plusieurs problèmes de santé semblent se jouer de cette règle.
Mis à part les problèmes reliés au système reproducteur pour des raisons très logiques et évidentes, il existe de grandes différences, de nombreuses maladies qui se vivent différemment chez les hommes et chez les femmes.
J’ai été étonnée de lire dans un document certains faits rapportés par Dre Clara Tannenbaum, directrice scientifique de l’Institut de la santé des femmes et des hommes des Instituts de recherche en santé du Canada (IRCS). Elle y mentionne ceci : « Entre les années 60 et 80, les organismes de réglementation des médicaments recommandaient d’exclure les femmes en âge de procréer des essais cliniques. » Les médications généralement recommandées peuvent donc avoir des effets non seulement différents sur les hommes et sur les femmes, mais aussi sur le groupe d’âge des utilisateurs.
Quant aux différents symptômes et aux présentations de différents problèmes de santé selon les genres, il existe aussi des différences dans le nombre et dans les formes.
Un des problèmes de santé qui est nettement plus présent chez les femmes est la maladie d’Alzheimer. Les femmes sont deux fois plus touchées par la maladie d’Alzheimer que les hommes et représentent environ 70 % des personnes atteintes. Les raisons suivantes expliquent en partie pourquoi il y a plus de femmes que d’hommes atteintes de la maladie d’Alzheimer :
Une autre maladie neurodégénérative qui se vit différemment
La maladie de Parkinson est la deuxième en importance comme trouble neurodégénératif, après la maladie d’Alzheimer.
Il existe aussi ici une différence dans le vécu des gens atteints. On reconnaît généralement la maladie de Parkinson à une perturbation des mouvements : tremblements, déséquilibre, lenteur, raideur, problèmes cognitifs ; ces symptômes sont généralement plus présents chez les hommes.
Chez les femmes, les tremblements arrivent deux ans plus tard et peuvent tout d’abord se présenter par une apparence de démence, une dépression, de l’insomnie, une difficulté à écrire, une diminution de la reconnaissance visuospatiale, une difficulté à s’habiller et à marcher (lenteur apparente, mais associée à une problématique kinétique corporelle) et de la constipation chronique.
Selon une méta-analyse publiée dans le Journal of Clinical Epidemiology par les chercheurs Elbaz (2004), Deng (2004) et d’autres collaborateurs, des preuves suggèrent que les hommes courent un plus grand risque de développement lors de l’exposition aux pesticides. Quels que soient la période ou le lieu, il y a deux fois plus d’hommes atteints que de femmes, ce qui fait que les différences quant aux conditions de vie liées aux symptômes des femmes sont moins connues ou observées.
Pour ce qui est du double du nombre d’hommes atteints de Parkinson, les habitudes de vie peuvent être pointées du doigt, par exemple l’exposition à des substances toxiques telles que certains pesticides ou un traumatisme crânien.
Encore ici, la différenciation au niveau de la présentation et de la séquence dans le temps des symptômes peut rendre les paramètres reliés au diagnostic précoce chez les femmes plus proactives et permettre de mettre au point des protocoles mieux adaptés.
La différence avec les problèmes reliés au système cardiovasculaire
Pendant de trop nombreuses années, les signes annonciateurs d’une crise cardiaque étaient basés sur les signes généralement attribués majoritairement aux hommes. Heureusement, aujourd’hui, les choses ont évolué. Chez les hommes, les symptômes les plus reconnus sont la douleur dans le bras gauche et la sensation de poignard au niveau thoracique ; cette douleur constante peut irradier dans les bras (le plus souvent dans le gauche), dans la mâchoire inférieure et dans la gorge.
Toutefois, chez les femmes, les signes peuvent différer :
Pendant longtemps, les femmes subissaient un mauvais diagnostic dans des moments cruciaux où chaque seconde compte. Heureusement, il y a de plus en plus d’informations diffusées à ce sujet de nos jours.
Saviez-vous que la dépression augmente le risque de problèmes cardiovasculaires ?
En 2014, un article publié dans le Journal of the American Heart Association révélait les résultats d’études menées auprès de 3200 hommes et femmes atteints de coronaropathies, soit que les femmes de moins de 55 ans souffrant de dépression modérée à grave avaient deux fois plus de chance de subir un AVC ou un infarctus, et ce, à l’instar du diabète ou de l’hypertension. En 2016, le Reading Hospital & Medical Center de Pennsylvanie a démontré l’influence de la dépression sur le risque de maladies cardiovasculaires sur 10 ans. Plus de 1100 femmes avaient été observées lors de cette étude.
Un facteur qui me semble intéressant, et qui différencie les hommes et les femmes face à la consultation médicale : plusieurs femmes ont l’habitude, même souffrant à l’extrême émotionnellement ou physiquement, de se maquiller et de s’habiller de façon « convenable » devant les professionnels de la santé. Cela pourrait fausser la première impression de la personne qui consulte, surtout face à la dépression et le mal-être, même profond. Combien d’entre vous, sans le vouloir, par coquetterie, ont voilé certains symptômes importants à cause de votre apparence. Mesdames, un homme malade ou souffrant ne se maquille pas et n’essaie pas sa garde-robe avant une consultation !
Et comme on a aussi découvert que les cardiopathies sont liées à la démence, ce qui touche le cœur touche le cerveau, et vice versa. Cela ne change pas : il y a un lien cerveau-cœur chez les femmes au sens propre ou figuré, indissociable en toute matière !
Comme vous pouvez le constater, une seule école de pensée ou une vision « genrée » ne peuvent donc logiquement pas répondre à tous les maux ! Alors, imaginez la différence physiologique, chimique, neurologique, hormonale, entre les hommes et les femmes.
Que cela soit au niveau du dépistage, des diagnostics faits par la médecine allopathique, certaines différences devraient être prises en compte par rapport aux différents symptômes et aux protocoles de retour vers un équilibre santé.
Ce que je peux vous suggérer de mieux, pour vous personnellement, mais aussi pour vos proches, qui devront peut-être prendre soin de vous dans le futur, c’est de faire un portrait objectif de qui vous êtes maintenant, de ce que vous avez vécu (traumatismes crâniens, dépression), de ce que vous avez reçu dans vos bagages génétiques, etc. Ensuite, devant des symptômes préoccupants, allez consulter avec vos proches au besoin, afin de mieux comprendre votre situation. Ainsi, les symptômes mieux cernés, vous aurez droit à un protocole lié à votre genre, à votre situation intrinsèque, afin d’être proactif pour votre mieux-être.
Mesdames, messieurs, prenons en main notre santé en ce début d’année. Je vous la souhaite fantastique et remplie de bons moments à garder en mémoire longtemps !
RÉFÉRENCES
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