L’herpès sous toutes ses formes

Publié le 9 février 2016
Écrit par Sylvie Rousseau, nd.a.

L’herpès sous toutes ses formes
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Le Prix Nobel, Sir Peter Medawar, un biologiste britannique principalement connu pour ses travaux sur le système immunitaire et sur la greffe des tissus, a été le premier scientifique à tenter de définir ce qu’est un virus. Il a d’ailleurs frappé l’imaginaire de la communauté médicale avec cette surprenante définition de ce microbe : « Bad news wrapped in protein ».

 

LES VIRUS sont des parasites au vrai sens du terme. Ils sont incapables de survivre sans la participation des cellules, ne possédant pas de mécanisme propre pour pouvoir se répliquer (Clark, 2003). Leur mode de fonctionnement est d’envahir les cellules, d’incorporer leur code génétique au génome cellulaire et de se multiplier dans l’espace intracellulaire. Plus tard, les cellules deviennent submergées par le nombre important de ces envahisseurs et finissent par mourir. Alors, elles se rupturent et relâchent de nombreuses copies de ce virus, qui peuvent ensuite envahir les cellules avoisinantes.

Le virus de l’herpès est, parmi tous ceux ayant été répertoriés, un des plus dangereux pour l’organisme humain. Ce qu’il faut savoir sur celui-ci, c’est qu’il est unique dans sa pathogénie. En effet, c’est dans sa nature d’entrer dans une période de dormance dans l’organisme pendant plusieurs années pour ensuite émerger en agent infectieux actif lors d’un élément déclencheur. Même dans son état latent, il cause, ici aussi, un dommage silencieux aux cellules du corps en les parasitant, car une fois que le virus a trouvé une porte d’entrée, il se multiplie à l’intérieur des globules blancs en utilisant leur ADN comme matériel génétique. Les antibiotiques sont inefficaces contre les virus. Seules les drogues antivirales peuvent ralentir le processus de réplication intracellulaire.

 

LA GRANDE FAMILLE DE L’HERPÈS

On a dénombré au moins huit types différents d’herpès, et la majorité de la population est porteuse d’au moins un de ces types de virus.

Le premier d’intérêt, le virus Epstein-Barr (EBV), est responsable de la mononucléose dans 85 % des cas, du syndrome de fatigue chronique ainsi que des amygdalites aigues. Mais il peut aussi induire le cancer. Il n’existe actuellement aucun vaccin prophylactique ou thérapeutique contre le virus Epstein-Barr. Le cytomégalovirus (CMV) cause également la mononucléose, mais peut aussi être un facteur de risque pour l’hépatite. Le virus herpès simplex I (VHS-1) est responsable des feux sauvages, tandis que celui de l’herpès simplex II (VHS-2) est associé à l’herpès génital. L’herpès virus humain 6 (HVH-6) est l’agent étiologique principal dans l’émergence de la roséole. Il serait responsable d’au moins 20% des urgences médicales chez les nourrissons. On l’a également associé au déclenchement de la sclérose en plaques. L’herpès virus humain 7 (HVH-7) est un facteur initiateur du pityriasis et de la mononucléose. L’herpès virus humain 8 (HVH-8) est associé au sarcome de Kaposi, en lien avec le sida. Finalement, l’herpès zoster, responsable du zona, une maladie très douloureuse, est causé par la réactivation du virus varicelle-zona (VZV), en lien avec la varicelle. Ce virus peut rester enfoui dans les racines nerveuses et se réactiver dans les situations de stress, une immunité basse ou le vieillissement.

 

LES FACTEURS DE RISQUE

Une fois que vous avez été exposé à l’un des virus de l’herpès, vous devenez porteur du virus et les symptômes associés à l’infection peuvent arriver dans plusieurs situations. La santé du système immunitaire est le facteur prédominant dans la susceptibilité à développer une infection. Entre autres, une diète riche en sucre raffiné et en mauvais gras affaiblit le système immunitaire et ralentit le fonctionnement des globules blancs (Western Botanicals, 2000 ; Clark, 2003). D’ailleurs, les athlètes de haut niveau augmentent leur risque de développer des infections d’herpès simplex, puisqu’ils ont souvent un système immunitaire déprimé (Friman et autres, 2000). Un traumatisme physique comme une chirurgie, les menstruations, des vêtements trop serrés et des relations sexuelles peuvent contribuer à l’émergence de l’herpès génital. La fatigue et le stress émotionnel diminuent la résistance aux infections, tout comme un niveau élevé d’anxiété, en entravant le bon fonctionnement du système immunitaire. Une exposition aux rayons ultraviolets (UV) et aux températures extrêmes peuvent déclencher une réactivation du virus herpès simplex.

 

L’APPROCHE NATURELLE

De nombreuses études ont démontré l’efficacité antivirale de plusieurs substances naturelles. Par ordre de puissance, le curcuma aurait la plus grande action anti-EBV, suivi de la passiflore et de la feuille d’olivier, sans oublier les catéchines contenues dans le thé vert, dont l’activité antimicrobienne et antivirale est digne de mention. Le stress oxydatif induit par le virus serait bloqué par la vitamine E. Également, la vitamine C renforce les globules blancs et maintient le système immunitaire. C’est d’autant plus utile que le virus abaisse le niveau de ce nutriment dans les globules blancs. Citons également la très grande efficacité de la vitamine A pour renforcer le système immunitaire.

D’autre part, le DHA (déhydroépiandrostérone) est une hormone androgène qui protège le système immunitaire en stimulant les lymphocytes et les cytokines, qui modulent le système immunitaire.

Le traitement de l’herpès avec la lysine a fait l’objet de plusieurs études. Entre autres, on a observé que la lysine permettait une diminution des symptômes et du temps de guérison ainsi qu’une baisse de récurrence lorsqu’administrée sur une période de six mois (Griffith et autres, 1987). En effet, un déséquilibre entre les acides aminés de lysine et d’arginine peuvent induire une réactivation en permettant au virus de se répliquer plus facilement, puisque l’arginine augmente la vitesse de réplication, tandis que la lysine la diminue. Les aliments contenant des doses significatives de lysine sont le poulet, le fromage, les œufs, les pommes de terre et le yogourt, tandis que ceux contenant plus d’arginine sont le chocolat, les arachides, les amandes, les graines, la caroube et les raisins.

Le type d’acides gras composant les membranes cellulaires joue un rôle fondamental dans ce problème de santé. En effet, le virus de l’herpès entre plus facilement dans les cellules lorsque les membranes sont plus perméables. Par exemple, si trop d’acides gras saturés ou d’acides gras trans composent celles-ci, cela permet au virus de traverser les membranes et même de s’enrober de ces gras pour se créer une enveloppe externe. Une supplémentation en huile de bourrache et en huile de poisson est nécessaire pour corriger ce déséquilibre.

Les probiotiques de type Lactobacillus acidophilus ont également un effet antiviral. Le Lactobacillus plantarum, quant à lui, augmente la synthèse de la lysine et est indiqué dans le traitement des virus herpès simplex I et II. Finalement, en topique, la mélisse (Melissa officinalis) a un historique d’utilisation bien connu pour guérir les vésicules dues à l’herpès, tout comme le zinc. N’hésitez pas à consulter un naturopathe agréé, car la naturopathie peut offrir une aide concrète pour les gens qui sont aux prises avec ce trouble de santé.

 

RÉFÉRENCES

BALCH, Dr James. Prescription for nutritional healing, Avery publishing group, 1997.

ERASMUS, Udo. Fats that heal, fats that kill, Alive books, 1993.

SEGALA Melanie. Disease Prevention and Treatment, 4e édition revue, É.-U., Life Extension, 2003.

VANDERHAEGHE, Lorna R. La cure du système immunitaire, Éditions AdA, 2001.