Publié le 15 mars 2017
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
Dans notre société où le mental, la performance, la rentabilité et la consommation prennent des places prédominantes, nous finissons quelques fois par succomber au marketing et croire que ses attributs possèdent les clés du bonheur.
Or, plusieurs scientifiques dans les dernières années ont démontré que nos ressentis émotionnels et comportementaux avaient des origines hormonales.
Actuellement, des concepts économiques dits « néolibéraux » ont créé de nouveaux gourous et chercheurs, en l’occurrence des « neuroéconomistes ». Un des grands prêtres de la neuroéconomie est Paul J. Zak, auteur de The Moral Molecule: The Source of Love and Prosperity. Ce dernier analyse nos hormones pour créer un lien de confiance à des fins commerciales !
La molécule qui suscite et possède de nombreuses vertus est l’ocytocine. Elle a longtemps été associée aux femmes, lors de la grossesse, l’accouchement et l’allaitement, ainsi qu’au lien mère-enfant.
LES EFFETS DE L’OCYTOCINE
L’ocytocine, hormone incontournable, produite par l’hypothalamus et sécrétée par la glande pituitaire, joue un grand rôle dans nos émotions et nos réponses au stress. Elle interviendrait dans les manifestations d’empathie, la confiance en soi, la générosité, le sentiment de bien-être, d’apaisement et de sécurité, tout en jouant un rôle dans nos états d’âme amoureux. Notez que la production d’ocytocine se fait par voie nerveuse et que cette hormone est issue de la présence de neuf acides aminés au niveau de l’organisme. D’où l’importance d’une alimentation équilibrée incluant une source variée d’acides aminés.
CHEZ LES FEMMES
Chez les femmes, l’ocytocine agit pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement ainsi qu’au cours des quelques mois qui suivent pour faire connaissance, notamment en :
AUTRES BÉNÉFICES ET PISTES THÉRAPEUTIQUES DE L’OCYTOCINE TOUCHANT TOUS LES ÊTRES HUMAINS
Ce qui est fantastique, c’est que tous les êtres humains, peu importe leur race, leur couleur ou leur genre, en produisent dans les meilleures conditions.
L’ocytocine est actuellement très étudiée pour de nombreuses pistes thérapeutiques, dont son interaction entre le stress et les variations de poids, puisque la nourriture a chez certains un effet très apaisant, mais aussi par rapport à l’isolement social et à l’obésité.
Les chercheurs ont ainsi découvert un autre bénéfice de l’ocytocine : sa faculté à diminuer la masse de graisse et à régulariser les taux de sucre trop élevés en cas de diabète. Une étude réalisée par une équipe genevoise chez des rats obèses nourris par une alimentation riche en lipides a démontré qu’une injection d’ocytocine pendant quatorze jours cause une importante perte de poids, indépendamment de la quantité de nourriture ingérée. Mieux encore, elle montre une diminution précise de la masse de graisse.
Parlant de gras, selon deux études publiées, l’une d’elles, réalisée aux États-Unis, a consisté à administrer de l’ocytocine par voie intranasale à des patients obèses, quatre fois par jour, pendant neuf semaines.
Résultat : une diminution significative du poids – environ 9 kg (20 lb) – et une réduction du cholestérol LDL, aussi appelé « mauvais cholestérol ». Aucun effet secondaire n’a été observé au cours de ce traitement, qui a plutôt procuré un réel bien-être
Cette hormone n’est pas liée seulement aux humains, car plusieurs animaux qui ont été soumis à des recherches tels que la brebis, le campagnol, le rat et les primates sont aussi pourvus d’ocytocine, qui influence leurs comportements.
Selon une recherche chez les humains, publiée en 2010, Promoting social behavior with oxytocin in high-functioning autism spectrum disorders, l’administration d’ocytocine pourrait améliorer le comportement social de personnes souffrant d’autisme de haut niveau ou du syndrome d’Asperger. Une autre étude de 2010 a également mentionné l’efficacité de vaporisateurs sur des gens souffrant de schizophrénie, en association avec des antipsychotiques.
D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé, selon la dernière mise à jour de 2013, considère que l’ocytocine fait partie de la liste des médicaments essentiels.
Les recherches sont établies avec des molécules recréées en laboratoire, mais nous pouvons tous produire naturellement des doses d’ocytocine. Selon Kerstin Uvnäs Moberg, professeure de physiologie et de pharmacologie à Stockholm, chercheuse à l’Institut Karolinska (Suède) et auteure d’Ocytocine : l’hormone de l’amour, l’ocytocine est un véritable nectar de guérison. Selon celle-ci, le toucher, les caresses et les massages sont des voies royales pour sécréter de l’ocytocine. Selon la professeure Kerstin Uvnäs Moberg, l’ocytocine pourrait contrecarrer les méfaits reliés aux stress et à l’adrénaline. Il serait bien plus agréable et favorable, chez les enfants, d’apporter à l’organisme la détente, la récupération, l’assimilation et la croissance grâce à cette hormone.
Selon cette chercheuse, l’ocytocine serait d’un grand intérêt pour les professionnels de la santé et pour les personnes souffrant de problèmes anxieux ou de douleurs chroniques.
Comment naturellement améliorer son taux d’ocytocine ? D’abord, sachez que ses effets, une fois relâchés par l’organisme, ne durent qu’environ dix minutes, dommage !
Le sourire stimule la production d’ocytocine chez l’autre. Ce qui explique, en partie, pourquoi nous éprouvons plus de désir à entrer en contact avec une personne qui sourit. S’entourer de personnes souriantes et porter son attention sur des visages souriants augmenteraient naturellement notre taux d’ocytocine dans le sang. Dans la même veine, soulignons le rire, partager des moments d’humour avec ses amis sur des sujets positifs et rire ensemble seraient d’excellents moyens pour stimuler la production d’ocytocine et favoriser un sentiment de bien-être.
Le toucher, lorsqu’il est bienveillant bien entendu, est un excellent moyen de stimuler la production d’ocytocine, que ce soit grâce à la pratique de la danse en duo, à un massage ou un gros câlin, ou aux échanges tactiles avec nos semblables. Certains auteurs mentionnent que seulement vingt secondes peuvent suffire à engendrer une augmentation de la production d’ocytocine. Voilà une réconfortante raison qui nous pousse à prendre instinctivement dans nos bras nos enfants (petits-enfants) et nos proches.
Paul Zak a prouvé que nourrir des pensées d’amour et de tendresse pour son conjoint augmentait le niveau d’ocytocine dans le corps. Une prise de sang était effectuée avant et après l’expérience. Paul Zak a ainsi demandé à 32 hommes, lors de la Saint-Valentin, de prendre quelques minutes pour penser à une déclaration d’amour qu’ils pourraient faire à leur compagne. Le taux d’ocytocine présent dans leur sang était nettement supérieur après avoir nourri des pensées d’amour et de tendresse pour leur partenaire. N’est-ce pas merveilleux, les bonnes pensées profitent aux deux parties ! Mais attention, le contraire pourrait bien amener des conséquences sur votre propre chimie intérieure, lorsqu’on pense par exemple à des personnes que nous sommes loin de chérir !
Parlant de personnes que l’on chérit, il existe aussi un moyen des plus efficaces pour faire monter votre taux d’ocytocine… Il s’agit, selon les chercheurs, d’expérimenter la plus haute libération d’ocytocine dans le sang, l’orgasme ! Le secret derrière cet état de félicité et de béatitude est maintenant dévoilé !
Vous demandez-vous pourquoi il y a tellement de pubs avec des bébés, des petits enfants, des chiens et des chats ? C’est dans l’espoir de favoriser des niveaux d’ocytocine élevés pour vous disposer à la confiance et créer un effet de bien-être devant un produit ou service !
Il appert que le taux d’ocytocine était plus élevé chez les humains qui avaient joué avec leur propre chien plutôt qu’avec le chien d’un autre. Cela démontre encore que l’interaction avec un proche est l’un des meilleurs stimuli pour la sécrétion d’ocytocine. Ces sécrétions pourraient expliquer en partie le fort lien émotionnel qui peut exister entre un humain et un chien. D’autres recherches ont été faites sur les « ronrons » et les « patounes » que vous prodiguent vos chats, ces gestes réduisent le stress et tissent un lien entre les humains et leurs minous. Il n’y a pas que l’amour entre humains qui compte en ce qui concerne la production d‘ocytocine.
Afin d’avoir les bons ingrédients pour la création de la production naturelle d’ocytocine par votre organisme, assurez-vous d’avoir de bonnes sources de nutriments, dont des protéines saines (animales ou végétales) généreuses en acides aminés (chanvre, etc.) et comprenant des vitamines du complexe B. Selon le docteur Dominique Boute, endocrinologue et diabétologue, de l’Ille-et-Vilaine, en France : « Au total, il est difficile d’individualiser des nutriments antistress ; toutefois, les omégas 3 et le magnésium paraissent intéressants de ce point de vue. Reste qu’une alimentation diversifiée, équilibrée et constituant une source de plaisir contribue certainement à la prévention du stress au quotidien ».
Des spécialistes de l’ocytocine affirment qu’au-delà de son rôle bien établi dans le lien mère-enfant et dans le lien amoureux, nous nous administrons une bonne dose d’ocytocine chaque fois que nous prenons part à une interaction affectueuse avec quelqu’un qu’on aime. Et ce sentiment de bien-être ressenti lorsqu’on se sent « connecté » à notre famille et à nos amis.
À l’heure où, sur notre terre, il existe encore de trop nombreux conflits meurtriers, où des actionnaires d’entreprises et certains gouvernants n’hésitent pas à mettre en péril la santé et les conditions de vie de leur population (environnement, etc.) pour faire des profits purement pécuniaires, je ne peux m’empêcher de penser que si les êtres humains, en général, peuvent être influencés pour acheter et « faire marcher l’économie » par certains composés de notre chimie intérieure, pourquoi ces mêmes découvertes ne pourraient-elles pas être utilisées pour influencer positivement, en créant un monde présentant un tissu social plus fort ?
On devrait recommander, comme agents de bonheur et de paix dans le monde, une bonne dose quotidienne naturellement produite de cette fabuleuse hormone, cela servirait mieux l’humanité. Alors maintenant, mangez bien et allez chercher un câlin d’un membre de votre famille ou d’un ami à deux ou quatre pattes !
Cette recette fait partie du répertoire de recette « Alimentation thérapeutique pour petits et grands, tome II ». Droits d’auteur exclusifs © Sylvie Leblanc, n.d.