Publié le 16 septembre 2016
Écrit par Laëtitia Laurendeau, réflexologue et praticienne en hypnose
On ne parle pas ici de spectacle d’hypnose ou d’hypnose de scène, mais bien de l’utilisation de la technique d’hypnose à des fins thérapeutiques..
QU’EST-CE QUE L’HYPNOSE ?
Lors d’une séance d’hypnose thérapeutique, le corps, telle une pile, se met en veille afin de mieux se recharger en énergie et faire les ajustements nécessaires à son bon fonctionnement, pour ainsi optimiser l’utilisation de toutes ses fonctions. C’est un peu comme votre cellulaire qui, les batteries presque à plat, ne peut pas utiliser toutes ses fonctionnalités de façon optimale tant que vous ne le rechargez pas.
Le but de l’hypnose thérapeutique est de vous aider à éliminer les tensions en favorisant la réception et l’activation de suggestions afin de vous redonner le contrôle de votre vie. Elle vise à aider la personne à se reprendre en main, et ce, autant sur le plan physique que sur les plans affectif et émotionnel.
Pour ce faire, et pour assurer l’efficacité de la démarche thérapeutique, une étroite collaboration et un lien de confiance doivent s’établir entre le client et son thérapeute.
Il est également requis que le client prenne l’initiative de lui-même pour entreprendre une consultation en hypnose, c’est-à-dire qu’il soit d’accord.
L’HISTOIRE DE L’HYPNOSE
On peut considérer comme une forme d’hypnose la transe chamanique, illustrée et immortalisée par les peintures rupestres, comme celle de la grotte de Lascaux, en France. La transe chamanique chez un malade est encore utilisée aujourd’hui à des fins médicales dans de nombreuses régions, par exemple en Amérique du Sud, en Afrique, en Mongolie et en Sibérie.
Le Britannique James Braid nomme « hypnose » cet état surprenant inspiré de la mythologie grecque. Selon cette mythologie, il existerait dans le monde souterrain de l’Olympe un dieu bienveillant qui panse les plaies du cœur, du corps et de l’esprit pendant le sommeil : Hypnos. Dès 1845, l’anesthésie hypnotique est pratiquée, avant l’apparition du premier anesthésique chimique, le protoxyde d’azote (ou gaz hilarant). C’est James Esdaille, chirurgien effectuant son service militaire à Calcutta, alors une colonie de l’empire de la reine Victoria, qui introduisit l’hypnose comme anesthésie dans le camp indien où il se trouvait. Il réalisa ainsi plus de 200 interventions chirurgicales en 7 ans : amputations de membres, tumeurs abdominales, calculs rénaux et mammectomies, pour n’en citer que quelques-unes. Une notable amélioration était observable avec l’introduction de l’hypnose comme anesthésie, alors qu’auparavant les patients étaient opérés à vif et mouraient de douleurs, d’hémorragies ou d’infections.
Jean-Martin Charcot (1825-1893) introduisit l’hypnose médicale en France et organisa des démonstrations d’hypnose durant ses séances publiques à l’Hôpital de la Salpêtrière. Sa méthode fut vivement critiquée, comme il ne l’appliquait que sur des personnes hystériques. Cela contribua sans doute à marginaliser la technique de l’hypnose. Le neuropsychiatre réputé de l’époque, Hippolyte Bernheim, avec le médecin
Ambroise Liébeault, s’opposa alors au travail de Charcot, affirmant que l’hypnose était applicable à tous les patients, à l’exception des hystériques. L’hypnose qu’il pratiquait alors était différente de celle de Charcot et ne fondait l’hypnose que sur des suggestions verbales. Par la suite, Pierre Janet et Iman Pavlov développèrent respectivement leurs idées de l’hypnose psychologique et de l’hypnose neurobiologique. Puis, la pratique de l’hypnose ne cessa d’évoluer.
En 1933, aux États-Unis, un ouvrage sur l’application clinique de l’hypnose comme traitement de la douleur est publié par le médecin Clark Leonard Hull, dans lequel il souligne également son efficacité en anesthésie. Un de ses élèves, Milton Erikson, introduisit le concept de suggestions non directives et mit en évidence l’importance de la pratique de l’autohypnose.
Aujourd’hui, l’hypnose est de plus en plus reconnue et utilisée. Sa pratique se développe notamment en milieu médical, en complément des traitements du cancer, en oncologie, ou simplement pour favoriser un prompt rétablissement. Les informations données ici sont non exhaustives, mais soulignent les faits saillants de l’histoire de l’hypnose et de l’évolution de son utilisation.
Les applications de l’hypnose
Les consultations en hypnose peuvent vous aider dans plusieurs domaines de votre vie. En voici une liste non exhaustive.
Au niveau du corps
Au niveau de la tête et de l’esprit
*Veuillez noter qu’un praticien en hypnose ne fait pas de psychothérapie ni ne peut se prétendre psychothérapeute. Pour toute consultation thérapeutique en psychothérapie ou pour tout renseignement complémentaire en ce sens, veuillez-vous adresser à l’Ordre des psychologues du Québec. Notez également que la pratique de l’hypnose thérapeutique ne remplace aucunement les méthodes préventives et les traitements médicaux reconnus.
RÉFÉRENCES
BECCHIO, Jean, et Bruno SUAREZ. Dossier « L’hypnose et ses applications » dans Cerveau et psycho no 58, juillet-août 2013.
BROJDE, Peter. Centre d’oncologie pulmonaire, Hôpital général juif. Fonds CROIRE de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
MEMORIAL SLOAN KETTERING CANCER CENTER. [http://www.mskcc.org/cancer-care/patient- education/resources/complementary-therapies-ease-way-dur- ing-treatment-and-recovery