Publié le 15 septembre 2016
Écrit par Louise Lamontagne
Parce que l’urine entraîne les déchets hors de l’organisme, elle procure beaucoup de renseignements sur la façon dont le corps produit ces dits déchets.
Grâce à l’urine, on ne scrute pas seulement le fonctionnement des reins et de la vessie, mais aussi celui des glandes endocrines, du métabolisme et de la circulation. Les tests dépendent de ce que l’on recherche comme problème, mais le simple examen des urines à l’œil nu est déjà riche d’enseignements.
En quelques mots, l’appareil urinaire renferme les reins, qui excrètent l’urine, les uretères, qui conduisent l’urine jusqu’à la vessie, la vessie, où s’accumule l’urine, et l’urètre, qui sert de canal évacuateur.L’urine normale contient beaucoup d’eau, environ 950 g dans 1 litre, le reste étant des déchets azotés, des sels minéraux, des chlorures, des phosphates et de la créatinine. Dans une urine à problèmes, on peut aussi y trouver des protéines, des sucres, des pigments biliaires, des nitrites, des leucocytes (globules blancs), du sang et toutes sortes de germes.
Les urines sont fabriquées de manière continue, même durant la nuit. Chez un adulte normal, le volume d’urine éliminé en 24 heures varie entre 1 et 2 litres, la moyenne étant de 1500 ml. De nombreux facteurs influencent la quantité d’urine produite : les liquides absorbés, le régime alimentaire, la température, les diurétiques, la pression artérielle, la concentration sanguine, l’état mental et l’état de santé général.
Lorsque la vessie est pleine, sa capacité moyenne variant entre 300 et 400 ml, le besoin d’aller au « petit coin » se fait sentir.
Les urines normales sont limpides, jaune citron ou ambrées. De nombreuses maladies des voies urinaires peuvent altérer l’aspect des urines. Des urines troubles (présence de pus sous forme de flocons blanchâtres) feront suspecter une infection urinaire. Des urines rouge-marron indiquent la présence de sang due à une lésion organique du rein ou de la vessie ; attention, la coloration rouge peut également être due à l’absorption de certains médicaments ou à la consommation de betteraves.
Des urines brunes traduisent la présence de bilirubine et font penser à une infection du foie ou de la vésicule. Des urines foncées indiquent qu’elles sont concentrées, ce qui peut être dû à une fièvre élevée, un trouble cardiaque, des diarrhées ou des vomissements. Les urines peuvent aussi contenir une sorte de sable, qui est le signe de l’évacuation spontanée de calculs.
La plupart des gens n’urinent pas durant la nuit, mais les reins continuent à produire de l’urine en quantité moindre puisqu’il n’y a pas d’absorption de liquide. L’urine du matin est donc plus concentrée et plus foncée. C’est un meilleur échantillon pour faire les analyses qui portent sur les substances qui ne s’y trouvent qu’en petites quantités.
Parfois, on vous demande de garder toute l’urine éliminée pendant 24 heures : c’est qu’on y fait des recherches sur le fonctionnement de votre système endocrinien. Comme ces glandes sécrètent leurs hormones en quantité variable selon les moments de la journée, il faut avoir un échantillon de leurs sécrétions sur une journée complète, pour les étudier de façon valable.
L’alcool a plusieurs effets bien connus, mais saviez-vous qu’il stimule l’activité rénale ? Son effet diurétique force les reins à éliminer beaucoup plus d’urine, et donc d’eau, ce qui correspond à la quantité de boisson avalée. Le fait d’éliminer beaucoup d’urine très diluée provoque la déshydratation. Vous avez alors la bouche sèche et mal à la tête, car vos cellules cérébrales manquent d’eau.
La meilleure chose à faire pour éviter « la gueule de bois », qui provient en partie de la déshydratation, consiste à boire beaucoup d’eau dès que vous prenez des boissons alcoolisées.
Lorsque le corps ne peut emmagasiner le glucose sanguin de façon appropriée, le glucose excédentaire est éventuellement éliminé dans l’urine. L’urine aura alors une odeur « douceâtre » qui ressemble à une odeur de pomme à cause de la présence d’acétone. Un taux élevé de glucose dans l’urine est une indication de diabète, mais il est possible d’avoir un taux de glucose sanguin élevé sans que l’on trouve du glucose dans l’urine.
INCONTINENCE URINAIRE À L’EFFORT
C’est la forme d’incontinence la plus courante chez la femme. Une petite quantité d’urine fuit quand on rit, on éternue, on tousse, on fait un effort physique. Les accouchements et la ménopause la favorisent. Le problème peut être dû à un relâchement des muscles du périnée, à une faiblesse du sphincter ou encore à une descente de l’utérus ou de la vessie.
INCONTINENCE URINAIRE D’URGENCE
Si cette forme d’incontinence représente 25 % des incontinences féminines, elle peut aussi se retrouver chez l’enfant et l’homme âgé. On la connaît sous le nom de « vessie hyperactive ». Marcher, rire ou entendre l’eau couler peut provoquer des pertes d’urine parfois importantes. Comme les muscles de la vessie sont hypersensibles à l’étirement et aux signaux nerveux, les personnes atteintes urinent fréquemment, et si l’on urine très souvent parce qu’on ne peut se retenir, la vessie va perdre progressivement de son élasticité parce qu’elle n’a plus l’habitude de se remplir.
INCONTINENCE PAR ENGORGEMENT
C’est la forme d’incontinence la plus fréquente chez l’homme. Les troubles de la prostate en sont le plus souvent à l’origine. À partir de 50 ans, cette glande a tendance à grossir exagérément. Cette hypertrophie a pour conséquence d’obstruer partiellement l’orifice de la vessie et d’entraîner des difficultés. Le sujet prend plus de temps avant d’arriver à uriner et il ne réussit pas à vider complètement sa vessie. L’urine qui reste stagnante risque alors de s’infecter.
BIEN D’AUTRES CAUSES PEUVENT ÊTRE À L’ORIGINE DE CE PROBLÈME
En voici quelques-unes :
Il s’agit de contracter les muscles du vagin comme si vous vouliez arrêter un écoulement d’urine, retenir puis relâcher. Exercez-vous lors de la miction, et quand vous aurez identifié le bon muscle, vous pourrez faire ces exercices partout, plusieurs fois par jour, incognito.
RÉFÉRENCES
LACOSTE, Sophie. Cystites, calculs et autres maux de vessie et de reins, Paris, éd. Mosaïque-Santé, 2011.
MALLARD, Barbara. Urologie et néphrologie, Paris, éd. De Boeck-Sten, 2011.
PROULX-SAMMUT, Lucette. La ménopause, mieux comprise, mieux vécue, Montréal, éd. Coup d’œil, 2009 (nouvelle édition).