Publié le 15 novembre 2016
Écrit par Louise Lamontagne
On se rassure tout de suite : l’oubli est un phénomène psychologique normal. Il nous sauve d’une quantité de souvenirs plus ou moins inutiles. La vie serait impossible, si nous devions garder en mémoire toutes les informations que nous recevons, et la capacité de notre disque dur, si imposante soit-elle, serait rapidement dépassée.
VIEILLISSEMENT OU MALADIE D’ALZHEIMER
Le fait de rencontrer quelques difficultés de mémoire dans la vie quotidienne est banal à tout âge. Ne pas se souvenir où l’on a garé sa voiture dans un stationnement bondé, oublier le nom d’une personne qui vient de vous être présentée, ne plus savoir ce que vous êtes venu chercher dans une pièce, perdre le fil de vos idées quand on vous interrompt dans une conversation : ce sont tous des exemples d’informations qui n’ont pas eu le temps d’être encodées, par défaut d’attention.
La mémoire à court terme dispose d’un temps de concentration très court ; si on tient à retenir une information, on doit éviter à tout prix les distractions. La mémoire à court terme possède trois caractéristiques :
1- Elle est de courte durée ;
2- Elle est facilement perturbée ;
3- Elle a des capacités limitées.
On doit quand même admettre que la fréquence de ces difficultés augmente avec l’âge, et il faut bien le dire, le risque de contracter la maladie d’Alzheimer augmente aussi avec l’âge.
LA MALADIE D’ALZHEIMER (MA)
C’est une maladie au même titre que les maladies cardiaques, le cancer, le diabète ou l’accident vasculaire cérébral (AVC). C’est une maladie neurologique qui n’a aucun rapport avec le vieillissement normal. La MA attaque les fonctions cognitives dans de multiples parties du cerveau.
La maladie d’Alzheimer ne survient pas du jour au lendemain. Elle évolue si lentement qu’elle passe souvent inaperçue, surtout au début. Elle progresse non pas en termes de jours ou de semaines, mais plutôt en termes de mois et d’années. Selon la Société Alzheimer de Québec, avant que les symptômes de cette maladie cognitive apparaissent, la MA peut rester dormante dans le cerveau jusqu’à une période de 25 ans. Particulièrement déroutante, elle touche éventuellement à tous les aspects de la vie d’un individu : sa façon de penser, de se sentir et d’agir.
Au milieu de ce siècle, il y aura plus de 2 milliards de personnes âgées de plus de 60 ans dans le monde. Si en 1900 l’espérance de vie moyenne était de 47 ans au Canada, en 2016 elle a dépassé le cap des 80 ans. Il n’y a pas que le segment des gens âgés qui est en pleine progression, celui des personnes très âgées l’est aussi. Par exemple, aux États-Unis, les nonagénaires et les centenaires forment la portion de la population dont la croissance est la plus rapide. Inquiétant, puisqu’il y aura désormais plus de personnes susceptibles de contracter la MA.
LES RESPONSABLES
Évidemment, le patrimoine génétique joue un grand rôle dans le fait de développer ou non la maladie. L’environnement y est aussi pour quelque chose. Par exemple, le milieu de travail et l’exposition aux substances toxiques (plomb, mercure, arsenic, monoxyde de carbone) ne peuvent être passés sous silence.
Avec raison, on parle de plus en plus de commotions cérébrales liées au sport, car le cerveau est extrêmement sensible aux coups portés à la tête. Déjà, en 1928, « la démence des boxeurs » était bien connue. Ce fut notamment le cas des champions Joe Louis et Sugar Rae Robinson. Les blessures crâniennes répétées ne sont pas le propre de la boxe. On retrouve ce risque dans tous les sports où l’individu est exposé à un choc crânien répété, dont le hockey, le soccer et le football.
Puisque la MA est un phénomène progressif qui s’étend sur des dizaines d’années, l’influence des facteurs associés au mode de vie prend là toute son importance.
Il y a bien sûr les recommandations habituelles qu’on pourrait retrouver dans tous les conseils de santé et qui s’appliquent aussi au cerveau :
Et il y a aussi d’autres recommandations, qui passent souvent inaperçues :
GARDEZ VOTRE ÉQUILIBRE
Je dois avouer que cette recommandation m’a étonnée. Paraît-il qu’un bon équilibre diminue les risques de démence. Combien de temps pouvez-vous rester en équilibre sur une seule jambe ? Jean Carper rapporte qu’une étude de l’Université de Washington a révélé qu’une diminution de l’équilibre physique est souvent l’un des premiers signes annonciateurs d’une démence future, avant même le déficit mémoriel.
Une personne de 30 à 70 ans devrait être capable de se tenir sur une seule jambe 30 secondes, les bras croisés et les yeux ouverts. Le Dr John E. Morley, professeur de gériatrie, mentionne que ce test fait les yeux fermés est plus significatif, car il est plus compliqué de se tenir en équilibre en l’absence de repères visuels.
Pratiquer le tai-chi ou le yoga est déjà une bonne façon d’améliorer son équilibre. Si vous désirez bonifier votre stabilité, essayez donc de vous tenir debout sur une seule jambe. En peu de jours, vos résultats vous étonneront. Un petit conseil, quand vous commencez l’exercice, tenez-vous près d’un comptoir ou d’une table par mesure de précaution !
ACTIVITÉS MENTALES
Si vous cherchez des activités mentales propices à la santé du cerveau, en voici quelques-unes : jeux de société, jeux de cartes, mots croisés, sudoku, jeux vidéo, lecture, écriture, éducation permanente, apprentissage de langues nouvelles, création artistique, pratique d’un instrument de musique, travaux d’artisanat nécessitant des aptitudes intellectuelles et de l’attention et combien d’autres.
Optez pour l’apprentissage à vie !
RÉFÉRENCES
CARPER, Jean. 100 conseils simples et efficaces pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, éd. de l’Homme (traduction française), Montréal, 2011.
SELMES, Jacques et DEROUESNE, Christian. La maladie d’Alzheimer pour les nuls, ed. First, Paris, 2009.