Publié le 20 septembre 2018
Écrit par Francine Dubuc, T.S., PCC, n.d.
Réflexions sur un sujet de poids !
AU MENU – un paradoxe. Cet article explore avec vous différentes pistes de réflexion au sujet de ce phénomène social des pays dits industrialisés, alors que dans d’autres parties du monde la famine est encore un fléau.
L’environnement alimentaire
De récentes recherches faites par Santé Canada indiquent entre autres « qu’il existe […] [des] marais alimentaires, c’est-à-dire des quartiers où on retrouve de nombreux commerces offrant des aliments riches en lipides et en calories […]. Les marais alimentaires influenceraient de façon plus importante l’alimentation des résidents que les déserts alimentaires 1. »
Nous pouvons aussi inclure la publicité sur les aliments comme partie intégrante de l’environnement alimentaire qui influence notre consommation d’une façon souvent inconsciente.
L’indice de masse corporelle (IMC)
« Il est important de noter que l’IMC ne mesure pas directement la masse adipeuse et peut entraîner une classification erronée du risque pour la santé. […] Selon les résultats d’indice de masse corporelle (IMC) mesuré de l’En quête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) de 2012 à 2013, près de 2 Canadiens sur 3 (62 %), âgés de 18 à 79 ans, faisaient de l’embonpoint ou étaient obèses tandis que 2% avaient un poids insuffisant et 36 % avaient un IMC normal […] 2. »
L’industrie des régimes alimentaires, la seule véritable gagnante !
« Aux États-Unis seulement, chaque année, 45 millions de personnes s’essayent à une cure amaigrissante, ce qui alimente une industrie de plus de 33 milliards de dollars de chiffre d’affaires ! Plus la population grossit, plus elle devient obnubilée par son poids. Au Québec, selon un sondage du Conseil québécois sur le poids et la santé réalisé l’an dernier [2014] 57 % des adultes espèrent maigrir dans les six prochains mois. Au Canada, parmi les personnes en surpoids, 6 sur 10 ont déjà essayé au moins six fois de faire un régime, sans pour autant se débarrasser de leur embonpoint ou de leur obésité 3 ! »
Perdre du poids n’est pas synonyme de santé
Le maintien d’un poids santé est une expression populaire qui continue de créer la confusion au sujet de la définition de la santé. La santé est un ensemble de facteurs et le poids n’en est pas l’unique mesure.
La santé et une bonne condition physique 4 nous permettent de jouir pleinement de la vie et s’évaluent en Amérique avec les indicateurs suivants :
Au-delà de ces indicateurs mesurables, voici une définition de la santé plus près de notre bien-être, selon Gabrielle Lisa Collard, dans Urbania :
« La santé, c’est bouger pour le plaisir, savoir se reposer, manger des choses qu’on aime. C’est respecter et chérir son corps, [ne] pas le forcer à se conformer aux standards du moment. »
Qualité nutritionnelle et mode de vie
La diversité et l’abondance alimentaires ne sont pas synonymes de qualité ni de densité nutritionnelles. Cela signifie que tout en mangeant au-delà de notre appétit et de nos besoins énergétiques, nous pouvons toutefois rester sur notre faim nutritionnelle. Si nos aliments ont bon goût et stimulent l’appétit, cela ne veut pas dire pour autant qu’ils nous apportent les nutriments essentiels pour notre santé optimale physique, émotionnelle et mentale. Des cellules affamées nutritionnellement continueront de nous envoyer des messages de faim, alors que nous avons déjà largement dépassé notre apport énergétique. Notre mode de vie, qu’il soit actif ou sédentaire, influence non seulement notre métabolisme, mais aussi notre qualité de vie.
Les mythes de la beauté
Selon la culture et l’époque, les critères de beauté sont sans cesse redéfinis. La beauté n’a pas qu’un seul format, mais les médias nous envahissent d’images de jeunes femmes minces ou encore musclées, comme si les seules belles femmes devaient correspondre à ce format. Les hommes ne sont d’ailleurs pas plus protégés de cette tendance.
La motivation et l’image de soi
La motivation est une source d’énergie interne ou externe. Les raisons pour lesquel les une personne choisit de perdre du poids sont multiples. Prendre le temps de cerner nos motivations nous permettra de prendre conscience de ce qu’elle renforce en nous ou comment elle pourra transformer notre image de nous-même. Pensons entre autres aux motivations telles que l’esthétique ; la santé ; le fait de se sentir mieux, de s’aimer plus, d’être aimé…
Les émotions
« Manger ses émotions » est une expression bien connue. Certes, manger des aliments riches en gras et en sucre peut apporter un soulagement temporaire à des émotions intenses. Par contre, c’est notre capacité à les accueillir et à les exprimer sainement qui nous permet de mieux prendre soin de nous. Un surplus alimentaire peut bien sûr apporter du réconfort et une forme de protection, même inconscients, mais aussi un surpoids. Le cycle des régimes avec restriction alimentaire sévère n’est pas la solution à ce surpoids. Ces régimes ne peuvent qu’être source de futures compulsions alimentaires. L’estime de soi et la diminution des émotions qui nous ont troublés à l’origine en seront nécessairement affectées.
Les effets du stress, du manque de sommeil et des hormones
Le stress fréquent et excessif que nous pouvons vivre dans notre société moderne apporte de nombreux effets néfastes sur notre santé, notre vitalité et notre poids. Selon les experts de l’entraînement et de la transformation physique, les hormones que nous produisons de façon excessive en situation de stress influencent notre composition corporelle. Par exemple, le cortisol, hormone du stress, augmenterait notre gras autour de la taille.
Le manque de sommeil, quant à lui, déséquilibre les hormones de la satiété (leptine) et de la faim (ghréline) et nous porte à manger davantage afin de nous donner un effet de stimulation. Dormir moins de sept heures par nuit a été associé entre autres à des niveaux plus élevés de ghréline, à une diminution de la leptine, à l’augmentation de la faim ainsi qu’à un poids corporel plus élevé 5.
Le paradigme militaire de la vie
Vouloir perdre du poids n’est pas de gagner… Pourtant, c’est souvent l’un des objectifs personnels qui revient fréquemment sur notre liste. Nous vivons avec une conception du monde pour laquelle pour gagner, nous devons nous battre. Voici quelques exemples de ce paradigme dans le langage courant : la lutte contre le cancer, combattre une grippe, lutter contre la pauvreté, nous débattre dans la vie, gagner sa vie. Cette façon de voir le monde nous a permis de survivre, mais nous laisse dans un état de stress chronique.
Les régimes sont aussi construits sur ce paradigme. Pour gagner sa bataille contre ce gras diabolique, nous devons éviter une longue liste d’aliments interdits, ce sont nos ennemis. Nous croyons que nous gagnerons la guerre, dans la mesure où nous avons la volonté de résister à nos ennemis. Ce qui nous entraîne, entre autres, à nous couper de nos signaux naturels de la faim et de l’intelligence nutritionnelle de notre corps. Aussitôt la « famine » terminée, le corps se souvient, et nous reprenons plus de poids. Cette guerre n’a pas de « faim », tant que nous ne choisissons pas d’y mettre « fin » consciemment. La fin de cette guerre se trouve dans notre coeur. Nous cessons alors notre combat intérieur, choisissons de nous aimer et de vivre pleinement notre vie !
Mettre fin à la guerre en soi
Toutes ces pistes de réflexion servent en fait à nous lancer l’invitation de redéfinir le bonheur, la santé et la beauté pour soi. Nous pouvons choisir de laisser nos propres jugements et de nous reconnecter à nous-mêmes avec amour et bienveillance, et cesser de vouloir répondre à des critères extérieurs à nous pour être aimés, reconnus et avoir notre place. En d’autres mots, nous aimer tels que nous sommes pour mieux prendre soin de nous.
Actions de coaching
Voici les exercices que votre coach vous propose :
À votre vitalité !
RÉFÉRENCES
Pour obtenir plus de renseignements sur l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, veuillez communiquer avec le Centre de contact national de Statistique Canada (numéro sans frais 1 800 263-1136 ; 613-951-8116 ; infostats@statcan.gc.ca).