Moi, je connais des aliments pour prévenir les allergies saisonnières !

Publié le 1 juin 2024
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.

Moi, je connais des aliments pour prévenir les allergies saisonnières !
Now pour juillet

Bon printemps, mes cuistots ! Dans votre famille, y a-t-il des personnes qui sont prédisposées à des allergies saisonnières, dès que la neige fond et que les bourgeons se pointent ?

 

Sachez que, généralement, si vous avez un parent qui souffre d’allergies saisonnières, vous avez génétiquement de 35 à 40 % de chance de développer différents types d’allergies dites croisées ; si vos deux parents sont sujets à des phénomènes de réactions allergiques, alors là, votre chance d’en développer sera alors de 75 à 80 %.

Lorsque le corps réagit de façon excessive et crée une montée d’éléments de défense de l’organisme, on croirait un tsunami d’histamine ; vos muqueuses du nez, de la gorge, des yeux deviennent comme hyperactives.

Par exemple, en cas de rhinite allergique, la muqueuse nasale est envahie par des cellules immunitaires activées à cause de la présence de l’allergène. Elles produisent des composés qui sont à l’origine des symptômes, l’histamine et les leucotriènes, qui amplifient et entretiennent la réponse inflammatoire, ce qui produit des réactions : yeux qui piquent, palais et gorge qui piquent, reniflements, éternuements, yeux larmoyants et, chez certains, des réactions cutanées, entre autres.

 

Savez-vous, mes cuistots, qu’il y a une relation entre la nourriture et certaines allergies au pollen d’herbe ou au pollen d’arbres, par exemple le bouleau, l’herbe à poux, l’armoise, la fléole des prés (foin) ?

Il existe ce que l’on appelle des allergies croisées, ou syndrome d’allergie orale, ou syndrome pollen-aliments. Rien n’est simple en matière d’allergies. En effet, certains aliments pourraient empirer votre état. Ce sont des aliments dits riches en histamine. De 50 à 70 % des personnes atteintes de l’allergie au pollen de bouleau souffrent également d’une allergie croisée. Différents symptômes peuvent se manifester lors du syndrome d’allergie orale. Ceux-ci apparaissent généralement quelques minutes après la consommation de l’aliment et sont typiquement concentrés dans les régions de la bouche et de la gorge. Les plus fréquents sont les suivants : démangeaisons, enflure et brûlures aux lèvres, à la bouche et à la gorge ; écoulements et démangeaisons oculaires ; écoulements nasaux ; éternuements ; etc.

 

Voici une liste sommaire des pollens reconnus ici comme étant allergènes ainsi que des aliments qui pourraient créer des réactions dites croisées :

Tableau 1 : Aliments à éviter durant la saison des allergies, selon le type de pollen associé*

 

Des nutriments qui aident face aux réactions allergiques

Les nutriments réputés contenus dans de nombreux aliments pour leurs vertus antiallergiques sont le sélénium ; le zinc ; le magnésium ; les vitamines A, C, D et E ; et les oméga 3, surtout à haute teneur en AEP.

Un élément très étudié et réputé contenu dans de nombreux aliments est la quercétine, qui fait partie des pigments de la famille des flavonoïdes. Une étude sur la quercétine menée au sein de l’Université de Gifu au Japon par le professeur Kimata1 a confirmé un effet d’inhibition de la production d’histamine (responsable de nombreux désagréments des allergies saisonnières), de leucotriènes et de prostaglandine D2.

Tableau 2 : Sources alimentaires de quercétine (mg par 100 g)

 

Certains éléments que l’on retrouve quelques fois cachés dans l’alimentation plus conventionnelle et non biologique peuvent aussi déclencher une cavalcade de réactions ; le glutamate monosodique a déjà fait la manchette, plusieurs personnes pourraient avoir une sensibilité accrue à ce rehausseur de saveurs. Les sulfites sont utilisés dans de nombreux produits, entre autres les fruits séchés plus commerciaux et non biologiques, mais aussi le vin et les sauces. Notez que plusieurs produits végétaux (fruits et légumes non biologiques) peuvent être exposés aux fongicides et aux pesticides lors de leur croissance. Ces produits peuvent aussi causer des réactions. De là l’avantage de consommer des aliments certifiés biologiques lorsque vous ou un membre de votre famille souffrez de différentes réactions allergiques.

Durant la période la plus aigüe où vous souffrez de réactions allergiques, il serait intéressant pendant une période d’essai de vérifier si certains aliments pourraient provoquer une sécrétion de mucus additionnelle. Certains aliments sont considérés comme étant « formateurs de mucus ». Afin d’être certains que ces derniers ne font pas augmenter les sécrétions, il serait bien de s’abstenir pendant quelques jours, voire quelques semaines des produits laitiers, de l’avoine (gruau d’avoine, barre tendre, etc.) et des bananes, tout en notant vos réactions, pour savoir si ces derniers influent sur votre production de mucus.

Il devient donc impératif de bien lire les étiquettes et de faire un journal alimentaire réactionnel (avec l’heure des réactions ou des désagréments) pour mieux cibler les aliments et comprendre les ingrédients qui suscitent des réactions allergiques.

Heureusement, au printemps apparaissent de petites plantes riches en potentiel nutritif et en vertus, comme l’ortie sur les terrains vagues. Mère Nature doit avoir programmé l’apparition de cette plante en cette saison ! L’ortie (Urtica dioica) procure un effet antihistaminique, pouvant ainsi prévenir et soulager les allergies saisonnières, l’urticaire et l’asthme. En effet, l’ortie « se verrouille » sur les récepteurs histaminiques qui causent les symptômes allergiques du rhume des foins. Les résultats d’un essai à double insu avec placebo mené auprès de 69 sujets indiquent qu’un extrait de feuilles d’ortie peut soulager les symptômes de la rhinite allergique2. Il s’agit d’un usage traditionnel de l’ortie qui, selon certains cliniciens, mérite une place de choix comme élément contre les allergies3.

 

Trucs et astuces pour utiliser l’ortie tous les jours

Il est facile de consommer l’ortie (feuilles séchées) en boisson (moitié tisane, moitié jus, ou dans une boisson verte) ; il vaut mieux prendre un peu d’avance sur les pollens et commencer tôt avant que la neige disparaisse et que les bourgeons se déploient. Il est aussi possible de l’utiliser comme aromates séchés, un peu comme nous le ferions avec du persil ou d’autres herbes séchées, dans la soupe, dans les purées de légumes, dans les sauces, dans les vinaigrettes, etc.

 

Salade « flav-eur »

Cette salade est vraiment une généreuse source de flavonoïdes comme la quercétine. Ces nutriments favorisent la santé de votre système immunitaire.

  • Ingrédients

½ botte de persil italien, haché

Quelques feuilles de livèche, hachées

½ gros poivron rouge, en cubes

¼ oignon rouge, en fines lamelles

½ brocoli, en petits bouquets

½ tasse ou plus de pois mange-tout crus, hachés

½ tasse ou plus de framboises

1 c. à thé d’huile de sésame grillé

¼ de tasse d’huile de cameline

3 ou 4 c. à soupe de jus de canneberges, ou de framboises, ou de sureau

½ c. à thé de fleur d’ail

½ c. à thé de gingembre frais, pressé ou râpé

1 ou 2 c. à thé de sauce Tamari sans gluten

2 c. à soupe de sirop d’érable

3 ou 4 c. à soupe de graines de chanvre bio

 

  • Préparation

Préparer les herbes, les légumes et les fruits. Mélanger tous les ingrédients dans un bol.

Travailler la salade avec l’huile, le jus, la fleur d’ail, le gingembre, la sauce tamari et le sirop d’érable. Ajouter les graines de chanvre.

Cette salade est encore plus délicieuse si elle a reposé quelques heures. Peut être servie sur un lit de mesclun ou de salade rouge.

Pour en faire une salade-repas, vous pouvez ajouter des légumineuses cuites, du poulet cuit ou des crevettes cuites. Bon appétit, mes cuistots !

Suggestion : il vous est possible de rajouter une pincée ou plus d’ortie séchée, en poudre, dans votre vinaigrette. L’ortie séchée a un goût très délicat, elle passe presque incognito dans les préparations.

 

Vous trouverez l’ortie sous plusieurs formes dans vos boutiques d’aliments naturels, pour tous les membres de la famille, et pourrez la prendre tout de suite, avant la venue des bourgeons.

Alors, mes cuistots, faites place à un menu qui amoindrira vos réactions allergiques pour ainsi profiter de la belle saison qui s’en vient. Bon printemps à tous !

 

 

RÉFÉRENCES: 

  1. Kimata, M. et al. Effects of luteolin, quercetin and baicalein on immunoglobulin E-mediated mediator release from human cultured mast cells. Exp. Allergy 2000, 30, 501–508.
  2. Mittman P. Randomized, double-blind study of freeze-dried Urtica dioica in the treatment of allergic rhinitis. Planta Med1990 Feb; 56(1):44-7.
  3. Thornhill SM, Kelly AM. Natural treatment of perennial allergic rhinitis. Altern Med Rev2000 Oct;5(5):448-54.

https://www.julienvenesson.fr/quels-sont-les-aliments-les-plus-riches-en-quercetine/

La recette fait partie du répertoire de recette « Alimentation thérapeutique pour petits et grands tome II » Copyright exclusif © ISBN 2-9804831-1-7 Sylvie Leblanc n.d.

Tableau 1 :

* Adapté de : Zarkadas M, Scott FW, Salminen J, Ham Pong A. Common Allergenic Foods and Their Labelling in Canada – A Review. Canadian Journal Allergy & Clinical Immunology 1999; 4:118-141. Et Sussman, G., Sussman, A., & Sussman, D. (2010). Le syndrome d’allergie oral. Canadian Medical Association Journal, 182(11), 1210‑1211.