Publié le 13 mai 2021
Écrit par Chantal-Ann Dumas, ND.A.
Nous allons décortiquer les différences entre l’infection à Candida, les autres mycoses et l’exposition aux mycotoxines. Je vous proposerai ensuite des solutions naturelles pour vous en débarrasser.
Microbiote et champignons
Nous sommes de plus en plus conscients de l’importance pour notre santé de la multitude de bactéries qui colonisent notre organisme, mais notre microbiote est aussi composé d’une variété de champignons. Ceux-ci sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et inoffensifs, la plupart du temps. Cependant, certaines conditions, telles que la prise d’antibiotiques, une alimentation déséquilibrée ou la présence de métaux lourds, peuvent bouleverser l’équilibre du microbiote et favoriser une prolifération excessive de champignons, qui pourront alors devenir la source d’ennuis de santé.
En plus des champignons présents dans notre microbiote, on peut en ingérer via l’alimentation, y être exposés dans notre environnement et ils peuvent aussi être introduits par un animal et provoquer une infection. La mycose est le terme générique qui englobe les différentes infections provoquées par des champignons microscopiques. Les mycoses diffèrent par l’espèce fongique en cause, la localisation de l’infection, son caractère aigu ou chronique, le mode d’infection, etc. Au total, 200 à 400 espèces de champignons peuvent causer des maladies chez l’humain. Parmi ceux qu’on retrouve le plus fréquemment, notons :
Candida albicans
Les infections causées par les Candida représentent la principale cause des infections fongiques suivies par celles qui sont causées par les Aspergillus. Candida constitue un groupe d’environ 150 espèces de levures, mais C. albicans est responsable d’environ 70 à 80 % de toutes les infections à Candida.
Le C. albicans est une levure fongique qu’on retrouve naturellement dans le corps humain. Il réside normalement dans les muqueuses du tractus intestinal, de la bouche, de la gorge et des organes génitaux. Il cohabite habituellement de manière harmonieuse avec les autres micro-organismes tout en remplissant certaines fonctions. Cependant, lorsqu’il prolifère de manière excessive, il engendre l’hyperporosité intestinale, qui lui permet de pénétrer dans la circulation sanguine, d’où il peut se frayer un chemin vers n’importe quel organe ou région du corps. Cette infection, appelée « candidose chronique », génère une réponse immunitaire face au C. albicans et aux plus de 70 types de toxines différentes qu’il produit.
Mycotoxines
Les mycotoxines sont les métabolites toxiques naturellement produits par certains types de moisissures et de champignons. Elles sont largement répandues dans notre environnement. Plus de 300 mycotoxines ont été identifiées, mais 6 se retrouvent couramment dans notre alimentation, dont l’ochratoxine A et la patuline, produites par les moisissures Aspergillus et Penicillium. Les moisissures et champignons produisant les mycotoxines se développent dans des conditions chaudes et humides. Ils peuvent contaminer l’alimentation, les édifices et même les voitures ! (Tableau Aliments)
C’est au foie que revient la lourde tâche de détoxifier toutes ces mycotoxines, alors à la longue, il peut devenir submergé. La toxémie qui en résulte peut provoquer l’hyperporosité intestinale, des dérèglements du système immunitaire, l’allergie à la mycotoxine, l’inflammation chronique, la fatigue chronique et même le cancer. Les mycotoxines sont particulièrement dangereuses pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli par une maladie ou un traitement médicamenteux.
Quelles sont les méthodes de diagnostic ?
L’analyse de selles conventionnelle (coproculture) n’est habituellement pas très fiable pour détecter la candidose et d’autres expositions aux mycotoxines. Des tests fonctionnels tels que celui des acides organiques ou ceux de selles basées sur la recherche d’ADN des micro-organismes effectués aux États-Unis donnent de meilleurs résultats. Il existe des tests urinaires spécifiques aux mycotoxines. Sinon, on doit se fier aux symptômes. (Tableau Symptômes)
S’en sortir, une fois pour toutes !
Il est important de ne pas négliger ces infections, qui taxent notre santé sur plusieurs plans, mais il faut s’armer de patience pour s’en débarrasser ! L’identification de la source et du type de champignon ou de moisissure facilite le processus, car on doit idéalement éliminer la principale source d’exposition. Les candidoses apparaissent parfois en conséquence à l’exposition aux métaux lourds comme à la suite de plombages dentaires, alors la recherche de leur présence est souvent utile. Ensuite, des changements quant à l’alimentation et au style de vie doivent appuyer les protocoles d’élimination afin de retrouver l’équilibre et la santé de l’écosystème interne.
N. B. : Les antifongiques tels que Diflucan et Nystatin causent des effets secondaires assez importants, et la résistance à ces médicaments est devenue problématique. Les rechutes sont aussi nombreuses, puisque les problèmes de base ne sont pas réglés par la médication.
Éliminer la candidose et autres mycoses en 10 étapes
10 symptômes courants associés à la candidose
Conclusion
L’élimination des moisissures et des mycoses de notre environnement et de notre organisme est un processus assez laborieux mais absolument nécessaire. Les étapes proposées varient évidemment d’une personne à l’autre et nécessitent souvent l’ajout d’autres suppléments ciblés. La tâche peut être un peu décourageante et complexe si on ne s’y connaît pas, alors il est toujours préférable de se faire accompagner par un clinicien compétent ou une clinicienne compétente. Comme les champignons, on fait preuve de résilience et on plonge aux profondeurs de notre être pour y effectuer un grand ménage ! L’effort investi fait vraiment une grande différence, et les bienfaits se font ressentir sur toutes les sphères de notre santé. Bon courage !
RÉFÉRENCES
1. DIRECTION DES RISQUES BIOLOGIQUES, ENVIRONNEMENTAUX ET OCCUPATIONNELS ET LABORATOIRE DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBÉC. RAPPORT SCIENTIFIQUE LES RISQUES À LA SANTÉ ASSOCIÉS À LA PRÉSENCE DE MOISISSURES EN MILIEU INTÉRIEUR. NOVEMBRE 2002 https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/126_RisquesMoisissuresMilieuInterieur.pdf
2. Principaux Champignons impliqués en pathologie humaine. P. Rispail. Février 2008.
3. LE MANUEL MERCK. Version pour professionnels de la santé. https://www.merckmanuals.com/fr-ca/professional/troubles-dermatologiques/infections-mycosiques-cutan%C3%A9es/candidose-cutan%C3%A9omuqueuse
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