Place au virage vert dans les cosmétiques

Publié le 13 octobre 2016
Écrit par Danielle Huard

Place au virage vert dans les cosmétiques
Expo manger santé Quebec

J’ai démarré le mouvement «Aucun déchet dans ma salle de bain» pour sensibiliser les gens à moins consommer et à faire des achats intelligents dans leurs cosmétiques, car en travaillant régulièrement sur les plateaux de tournage, j’ai vu un grand gaspillage de produits de beauté, alors il est temps d’en parler.

 

LIBÉREZ-VOUS DU LAVAGE DE CERVEAU COSMÉTIQUE !

C’est ce que je m’engage à faire dans les prochaines chroniques, notamment en comparant les cosmétiques conventionnels aux biocosmétiques, soit la nouvelle tendance de l’écocosmétique, une attitude à la fois économique et écologique pour consommer la beauté autrement et prendre soin de nous simplement.

Seront également mises à votre disposition des fiches pratiques pour prendre enfin de bonnes habitudes, des astuces toutes simples et des recettes de cosmétiques faciles pour nettoyer, hydrater, maquiller.

Je peux vous assurer que vous allez aimer faire le virage vers les cosmétiques bio.

Cependant, il est important de connaître certaines différences majeures afin de faire des achats intelligents.

 

BIOLOGIQUE, NATUREL, ÉCORESPONSABLE, ÉQUITABLE… COMMENT S’Y RETROUVER

AVEC TOUTES CES ÉTIQUETTES ?

Il importe de distinguer le naturel (d’origine végétale) et le biologique. Loin d’être des synonymes !

« NATUREL » Presque tous les composants d’une crème peuvent être qualifiés de naturels, c’est-à-dire provenant de la nature. On ne peut conclure pour autant qu’ils sont issus de sol sans pesticides ou qu’ils soient exempts d’OGM. Donc, ils ne sont pas forcément « BIO », mais ils peuvent être naturels à 100 %. L’étiquette « Naturel » ne garantit pas non plus l’innocuité du produit, puisqu’il faut voir la liste complète des ingrédients.

« BIOLOGIQUE » Un cosmétique certifié biologique veut dire qu’il garantit qu’un corps de certification a vérifié le lieu de fabrication pour s’assurer que le pourcentage requis d’ingrédients issus de l’agriculture biologique (aucun engrais, pesticides de synthèse ni OGM) dans la formulation est atteint. Bien que le cadre de réglementation des produits bio ne soit pas uniformisé, plusieurs organismes de certification reconnus offrent de véritables garanties, notamment en ce qui concerne le pourcentage.

 

L’appellation « Cosmétique biologique » :

– 95 % minimum des ingrédients végétaux de la formule doivent être issus de l’agriculture biologique ;

– 10% minimum du total des ingrédients doivent être issus de l’agriculture biologique.

La portion d’eau n’étant pas clairement définie, on peut se retrouver avec un shampoing aux ingrédients BIO à très faible pourcentage dans une grande majorité d’eau.

Et que dire de l’utilisation d’un agent chimique potentiellement dangereux pour la santé dans les produits BIO ? Malgré les apparences, les substances chimiques sont utilisées et ne sont pas automatiquement exclues par les certifications.

Note : Un produit « naturel » peut aussi contenir des ingrédients certifiés BIO sans toutefois afficher le logo de certification.

 

« ÉCORESPONSABLE » Qu’est-ce qu’un produit écoresponsable ? Ces mots indiquent que le processus de fabrication respecte l’environnement ou que le produit est biodégradable. Certaines marques écoresponsables, par exemple Aveda, utilisent l’énergie éolienne pour produire leurs pots. D’autres, comme Cargo et Kibio, misent sur un emballage minimaliste fait de matériaux recyclés.

Selon les spécialistes, le véritable problème avec l’avènement des cosmétiques verts, c’est que trop de petites entreprises improvisent la fabrication de leurs produits. Elles promettent la lune aux femmes, laissant entendre que le naturel est nécessairement meilleur pour leur santé. Le plus important pour une crème, naturelle ou pas, c’est qu’elle soit sécuritaire, c’est-à-dire qu’elle ne risque pas d’être un foyer de prolifération pour les bactéries.

 

IL FAUT DONC SE FIER AUX ENTREPRISES QUI ONT FAIT LEUR NOM SUR LE MARCHÉ

Le truc est de vraiment lire les étiquettes et de bien comprendre ce que l’on met sur notre peau ; nous devrions être capables de manger notre crème ou nos produits de beauté, c’est ce que j’explique souvent dans mes conférences. La plupart des crèmes naturelles sont faites à base d’huile végétale et d’eau ou d’hydrolat en plus de quelques agents de conservation naturels, pas plus ni moins, ce qui n’est vraiment pas le cas dans les lignes cosmétiques conventionnelles…

 

PEUT-ON SE PASSER DE CONSERVATEURS CHIMIQUES ?

Les parabènes, par exemple :(préfixes « methyl », « propyl », « butyl », « ethyl »). Ces agents de conservation utilisés dans 80 % des produits cosmétiques et d’hygiène personnelle sont parmi les plus efficaces, mais ils ont gagné une fâcheuse réputation. Ceux-ci ont été mis au banc des accusés à titre d’agents cancérigènes et perturbateurs hormonaux, et la population s’est tournée vers des solutions VERTES.

Les fabricants de cosmétiques VERTS proposent des solutions de rechange aux agents conservateurs de synthèse, les troquant notamment contre des huiles essentielles, des extraits de noyaux de pamplemousse, du sel et d’autres agents non toxiques pour le corps et l’environnement. Heureusement, certains ont trouvé des solutions qui arrivent à offrir au moins deux ans de conservation sans agents conservateurs de synthèse. Je pense ici à quelques laboratoires du Québec qui utilisent des extraits fermentés de plantes aux puissants pouvoirs antibactérien et fongicide dans leurs délicieuses crèmes et leurs sérums.

Les produits de beauté verts exercent une influence positive sur l’industrie en général : « Ils forcent les multinationales à se rendre compte que les consommateurs d’aujourd’hui veulent avoir accès à des produits les plus naturels possible. »

L’agriculture biologique ne recourt pas aux engrais et pesticides de synthèse ni aux OGM. Bien que le cadre de réglementation des produits bio ne soit pas uniformisé, plusieurs organismes de certification reconnus offrent de véritables garanties, notamment en ce qui concerne le pourcentage de chaque ingrédient d’un point de vue environnemental. On s’assure qu’il ne nuit pas à la biodiversité, aux communauté locales ou aux droits humains. On estime qu’au moins 10 % des femmes se tournent aujourd’hui vers les produits de beauté dits VERTS.

Finalement, ce que j’adopte pour créer le mouvement Aucun déchet dans ma salle de bain est :

Des cosmétiques INTELLIGENTS : en utilisant des produits naturels et en utilisant correctement les bases biologiques.

Des cosmétiques pleins de BON SENS : en limitant le nombre de pots et de bouteilles (a-t-on vraiment besoin d’un régime à 5 ou 6 bouteilles, pour être en beauté ?) et en arrêtant de croire aux promesses du produit miracle (perdre 10 cm de tour de cuisse, effacer les rides en 3 minutes)… Naturellement, moi je n’y crois pas !

Des cosmétiques ÉCOLOGIQUES : en évitant les produits chimiques à fort impact écologique et perturbateurs hormonaux (production, emballage, etc.).

 

FAVORISEZ LES MARQUES BIO, FAITES AU QUÉBEC

Des cosmétiques qui invitent aux PLAISIRS SIMPLES : sans parfums de synthèse ni emballages sophistiqués ou publicités mensongères.

Où acheter les cosmétiques et le maquillage bio ? Ils tendent à prendre de l’ampleur et à être accessibles ; je vous conseille de vous approvisionner dans les magasins de produits naturels, car ils offrent énormément de choix et surtout vous avez souvent des bioesthéticiennes sur place.

Finalement, il est toujours bon de faire le virage écocosmétique par étapes, surtout si vous avez une famille : il suffit de remplacer vos prochains achats par des produits plus intelligents pour l’écologie.

 

Bon début de route !