Plantes et approches germaniques pour éviter les grippes ou les soigner

Publié le 27 octobre 2022
Écrit par Anny Schneider, autrice et herboriste-thérapeute

Plantes et approches germaniques pour éviter les grippes ou les soigner
Expo manger santé Quebec

Une santé parfaite, voilà un avantage que nul privilège, nul rang, nulle richesse ne sauraient remplacer.

Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur la sagesse dans la vie

 

Conseils de santé naturistes germaniques

L’été a été intense, entre canicules et grosses pluies, et, de mon côté, il a vite passé, entre enfants et petit-fils, cueillettes et recherches pour un autre livre à compléter. Cependant, l’automne nous ramène à la réalité du travail, de l’école et de la promiscuité. Comme nous toutes et tous, j’ai été très troublée par cet épisode sans précédent, et j’ai aussi été prise par des urgences, y compris celles de l’hôpital, entre autres à cause d’un cubitus brisé et d’un décollement de rétine, bien traités par les chirurgiens, que je salue.

Heureusement, ce cauchemar pandémique s’atténue, mais nous nous devons de rester vigilants et de bien protéger notre organisme pour éviter la contamination et les récidives probables.

Je vous livre ici un résumé très succinct de l’approche antivirale germanique. Le statut de naturheilpraktiker (praticien en naturopathie) est un statut reconnu, voire très valorisé en Allemagne, où plusieurs médecins sont aussi phytothérapeutes ou homéopathes.

 

Pratiques immunostimulantes accessibles

Exercice et air pur

Ils préconisent, entre autres, l’exercice régulier (30 minutes, trois fois par semaine) au grand air, en forêt et en montagne, idéalement.

 

Manger très sainement

Beaucoup d’Allemands préconisent la bouffe bio et locale ; on retrouve d’ailleurs de nombreux magasins d’aliments naturels et marchés publics, ainsi que leurs fidèles clients.

 

L’eau froide, une bonne médecine

Ce sont les Allemands, dont l’abbé Kneipp, qui ont ressuscité et étoffé l’hydrothérapie, très pratiquée dans de nombreux sanatoriums, sinon dans les ruisseaux et les lacs de montagnes, sans oublier dans leur propre salle de bain.

Ceci n’exclut pas l’usage régulier du sauna, hammam ou finlandais, d’un bon brossage de la peau au loofa et d’une douche glacée subséquente.

 

Travail intérieur : méditer ou prier chaque jour

Choisir son meilleur moment, où l’énergie et l’attention sont bien présentes. Endroit silencieux, écrits stimulants, images inspirantes et encens. Pratiquer un minimum de 10 minutes chaque jour, idéalement à la même heure, pour aligner l’esprit et le corps, sensibles aux rites et aux rythmes récessifs.

Tentez de faire le vide pour laisser descendre ou monter l’inspiration.

 

Plantes alliées de l’immunité préconisées

Comme nous et les thérapeutes holistiques américains, les Allemands valorisent et préconisent ces plantes antivirales immunostimulantes classiques : l’astragale, l’échinacée, la réglisse, la scutellaire et le gingembre. Bien sûr, il faut les administrer et les prendre en dosages adaptés à l’âge, au terrain et aux malaises prédominants.

Ils conseillent aussi vivement nos lamiacées aromatiques favorites, entre autres les suivantes : hysope, mélisse, sauge, sarriette et thym.

Plus étonnant est l’emploi de ciste ladanifère, de géranium odorant, de desmodie, d’eupatoire et de salicaire pourpre.

Liste inspirée des conseils de Lena Abensberg sur le site www.Medmix.at

 

Le Dr Buhner, vulgarisateur américano-germanique bien connu pour ses livres et ses traitements contre la maladie de Lyme, préconise le céanothe américain (joli buisson des marais clairs), l’indigotier (Isatis tinctoria), le gingembre et encore la réglisse. C’est aussi lui qui conseille l’eupatoire chanvrine, la pulsatille et la menthe poivrée contre les fortes fièvres à moduler.

Contre les infections aiguës, il prescrit l’angélique, la sauge rouge (Salvia miltiorrhiza) et le bident palustre, rarement mentionné ailleurs, mais très présent dans la nature ici.

Pour l’aspect pectoral, il préconise l’asclépiade tubéreuse, l’astragale et le cordyceps, un champignon croissant sur les pentes de l’Himalaya, désormais cultivé aux États-Unis.

Pour obtenir plus de détails sur leur nature et leur utilisation, effectuez une recherche à l’aide du nom des plantes et utilisez-les selon les critères et les dosages souvent décrits dans mes chroniques de La boîte aux herbes, sinon dans mes livres.

En homéopathie et aussi en vertu de l’approche orthomoléculaire ou vitaminothérapie européenne, dès le début des symptômes, on prend des granules d’oscillococcinum (extrait de gras de dos de canard !), ainsi que du sélénium et du zinc, pour renforcer le terrain, les organes et les fonctions immunitaires.

 

Autres outils complémentaires d’une herboriste alsacienne

Plus on est en bonne santé, moins on sera malade…

Excusez cette vérité de La Palice, mais elle est particulièrement vraie pour la grippe et les autres maladies saisonnières dues à la contagion, à l’excès de froid ou de chauffage et à certaines carences.

Ce qui compte aussi, si on veut éviter qu’un minuscule virus hivernal nous colonise, c’est d’avoir une flore intestinale saine.

Celle-ci aussi influence un bon taux de neurotransmetteurs, de sérotonine, de dopamine et d’autres hormones de l’énergie et du plaisir, sécrétées par des intestins en bon état, et favorise un tempérament joyeux et positif.

Aussi, le sucre raffiné et toutes les substances cachées dans les produits industriels, comme les charcuteries et les plats cuisinés, nuisent autant à notre bonne flore intestinale qu’à notre humeur et à notre système de défense en général.

Donc, avant tout, évitez l’excès de stress et de fatigue, mangez bien, assimilez et éliminez ce qui doit l’être, tout ceci constituant déjà un grand pas vers une bonne immunité hivernale et générale.

Buvez beaucoup d’eau pure, aérez souvent votre demeure et prenez l’air souvent pour renouveler l’oxygène de vos poumons comme de la maison.

Si vous avez des enfants et des proches aux poumons et aux sinus fragiles, procurez-vous un diffuseur d’huiles essentielles et choisissez des antiseptiques respiratoires, comme nos chers conifères : épinette noire, pin blanc et sapin baumier, et faites-le fonctionner une heure, matin et soir. Faites des rinçages de nez et des sinus avec des sérums physiologiques bien dosés.

Consommez même le matin, plutôt que du café acidifiant, des tisanes d’astragale, de thym ou de sauge officinale.

En cas de fièvre modérée, d’ailleurs un signal sain de sécrétion de facteurs pyrogènes défensifs, buvez des tisanes refroidies d’achillée, de camomille ou de cataire ; même les jeunes enfants les tolèrent bien.

 

Pour ce qui est des suppléments, la vitamine C avec bioflavonoïdes, souvent combinés dans les mêmes comprimés, ainsi que le magnésium et le zinc sont de bons immunostimulants concentrés qui ont fait leurs preuves.

Même la bonne vieille huile de foie de morue ou de flétan, si riche en vitamines A et D protège bien les muqueuses et les poumons des infections. Il est plus facile de la prendre en capsules plutôt qu’à la cuillère, comme le faisaient nos grands-mères.

Si vous avez des signes précurseurs d’attaque grippale, consommez des épices fortes comme le gingembre, le poivre de Cayenne, la cannelle et l’ail en décoction, voire en soupe, pourquoi pas ? Couchez-vous tôt et, après une bonne suée, tout sera réglé, même sans la ponce au gin de grand-papa !

Si les signes sont plus alarmants, avec fièvre et toux, choisissez un traitement court, mais plus drastique, en teinture mère de préférence, d’hydraste ou de propolis d’abeille. L’extrait de baies de sureau ou de notre bon ginseng canadien (cultivé, évidemment !) a aussi fait ses preuves comme adaptogènes antiviraux.

Tous ces conseils, à appliquer sélectivement, un à la fois bien sûr, ne remplacent pas l’importance d’une consultation médicale en urgence, s’il s’agit d’un jeune enfant, d’un malade chronique ou d’une souche virale très redoutable.

Mais, dans tous les cas, rappelez-vous l’adage classique : Mieux vaut prévenir que guérir !