Pour rester croustillant, mangez vivant !

Publié le 15 février 2016
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.

Pour rester croustillant, mangez vivant !

En février, plusieurs d’entre vous rêvent déjà de leur jardin, commandent leurs semences et planifient le territoire accordé aux végétaux nourriciers.

 

C’est aussi une période de l’année avec la saison froide où nous ressentons une petite baisse d’énergie ou même d’immunité. J’aimerais vous proposer un petit jardin rempli de bénéfices, d’antioxydants, de potentiel vital, que vous pourrez faire à l’intérieur, bien au chaud, soit les germinations et les pousses. C’est si simple de faire vivre devant vous ces semences avec les bons outils. C’est peu dispendieux, pas compliqué, et les enfants adorent voir grandir ces petites sources de vie. Selon les variétés, des valeurs pour votre santé des plus impressionnantes. À l’heure actuelle, il y a de nombreuses études qui tendent à prouver les grandes valeurs thérapeutiques et santé de ces pousses et germinations.

 

LES POUSSES DE BROCOLI

Une variété très impressionnante en matière de bénéfices santé est les pousses de brocoli. Selon l’Université Johns Hopkins, réputée au niveau de l’alimentation thérapeutique, cinq grammes de pousses de brocoli (0,17 once) seulement auraient un potentiel de lutte contre le cancer équivalant à 150 grammes (5,2 onces) des fleurettes de brocoli mature. Pour tous ceux qui ont des becs fins à la maison et qui font la grève de la faim devant des fleurettes de brocoli, sachez que les pousses sont délicates en matière de goût et se mangent avec plaisir.

Selon les auteurs, les pousses de brocoli pourraient contenir jusqu’à 200 fois plus de sulforaphane que dans les fleurettes de brocoli. Or, le brocoli est la meilleure source du précurseur chimique du sulforaphane, soit le glucoraphanine. Celui-ci en fait un composé qui protège les cellules contre les aspects mutagéniques et néoplasiques, donc contre la transformation et la réduction de la malignité des cellules, toujours selon l’Université Johns Hopkins. Les chercheurs se réfèrent à un aspect de « chimioprotection » des cellules. Dans les faits, une étude datant de 2008, publiée dans le PLoS One 12 a mentionné que de servir seulement une fois par semaine du brocoli de par son contenu en sulforaphanes pourrait protéger contre le cancer de la prostate.

Alors imaginez les pousses, qui en contiennent tellement plus. D’autres recherches se sont penchées sur l’action des sulforaphanes et ses effets sur d’autres types de cancers. Selon le Dr Paul Talalay, professeur de pharmacologie de l’Université Johns Hopkins et de l’École de médecine à Baltimore, aux États-Unis, certaines composantes des pousses de brocoli pourraient protéger votre peau contre les dommages du soleil et des rayons ultraviolets, qui, comme on le sait, peuvent dans certains cas mener au cancer de la peau.

Dans le magazine Psychomédia, publié le 14 octobre 2014, le sulforaphane extrait de pousses de brocoli soulagerait les symptômes comportementaux des troubles du spectre de l’autisme, selon une petite étude clinique publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Paul Talalay et Andrew Zimmerman de l’Université Johns Hopkins ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 40 adolescents et jeunes adultes atteints d’autisme sévère à modéré, âgés de 13 à 27 ans.

Imaginez tout ça et bien plus dans de petites pousses ! Selon le Dr Joseph Mercola, bien connu chez nos voisins du Sud pour son ouverture d’esprit et sa vision holistique de la santé, lui-même fait pousser des germinations et en consomme tous les jours pour ses enzymes et tous ses bénéfices thérapeutiques.

 

L’HERBE DE BLÉ

Dans les années 1950, Ann Wigmore a découvert les propriétés du jus d’herbe de blé, dont elle fait usage auprès des prisonniers de guerre, pour sa forte teneur en chlorophylle, dont la structure moléculaire est quasi-identique à celle de l’hémoglobine. Elle fut considérée dès lors comme étant la mère du mouvement de « l’alimentation vivante ».

Selon un article publié par l’institut Hippocrate de Floride, voici quelques-uns des bénéfices alloués à l’herbe de blé :

L’herbe de blé est une plante aux propriétés particulières, et le jus d’herbe de blé a toujours constitué l’un des piliers du programme de bien-être de l’institut Hippocrate, depuis plus de 60 ans. Pour un œil non exercé, elle peut paraître semblable à n’importe quelle herbe. L’herbe de blé est cultivée à partir du grain de blé, dont la qualité supérieure et la variété de ses éléments nutritifs la distingue des autres herbes. Voici quelques effets que cet aliment peut apporter.

D’après nos recherches et nos observations, l’herbe de blé :

  • est l’une des sources les plus riches en vitamines A et C;
  • contient de nombreux éléments permettant d’assimiler plus facilement les vitamines B, y compris le laetrile (B17), qui peut détruire certaines cellules cancéreuses sans affecter les cellules normales ;
  • contient du calcium de haute qualité, du phosphore, du magnésium, du sodium et du potassium en quantités équilibrées ;
  • apporte du fer bio disponible, améliorant ainsi la circulation ;
  • contient 92 des 102 oligo-éléments qu’on peut trouver dans les plantes ;
  • est la forme la plus efficace de traitement par la chlorophylle ;
  • aide à réduire la tension artérielle ;
  • est similaire à la structure chimique moléculaire des globules rouges, améliorant ainsi la capacité du sang à transporter l’oxygène à toutes les cellules du corps ;
  • aide à éliminer les résidus de médicament dans l’organisme ;
  • purifie le foie ;
  • aide les plaies à cicatriser plus vite ;
  • neutralise les toxines métaboliques dans le corps ;
  • aide à réguler les problèmes de taux de sucre dans le sang ;
  • peut mettre un terme à la perte de cheveux et aux cheveux grisonnants ;
  • aide à soulager la constipation ;
  • augmente la résistance aux radiations et élimine les symptômes d’empoisonnement par rayonnement ;
  • agit comme désinfectant en détruisant les bactéries dans le sang, la lymphe et les tissus ;
  • est considérée comme un aliment complet, car elle contient tous les acides aminés nécessaires à l’organisme humain.

 

Parce que l’herbe de blé agit comme un nettoyant puissant à l’intérieur du corps humain, vous pouvez vous sentir nauséeux peu de temps après l’avoir ingérée.

Cette réaction est provoquée par la libération de toxines dans votre corps. Il est préférable de commencer avec de petites quantités, environ 30 ml, puis d’augmenter progressivement, jusqu’à quatre fois la dose initiale […] Une fois en jus, l’herbe de blé n’est pas stable et a tendance à « rancir » rapidement. Il est donc préférable de la boire dans les quinze minutes. Cependant, l’herbe coupée peut être stockée pendant une semaine ou deux au réfrigérateur, si elle est mise dans un sac ou un contenant en plastique.

Le jus d’herbe de blé congelé peut être utilisé, mais il restera moins efficace que le jus frais, qui possède encore tous ses nutriments intacts.

À la maison, nous cultivons l’herbe de blé non pas sur des plateaux de terreau, mais sur des billes de terre cuite, que nous pouvons nettoyer et recycler. Et nous préférons « brouter » plutôt que boire le jus d’herbe de blé coupé finement dans les légumes, sur les potages, dans les salades et diverses préparations. Son goût est très fin, et son action est moins concentrée de cette façon. De plus, afin d’extraire de façon convenable le jus de cette herbe, il faut un extracteur modifié. Je suis convaincue que le personnage d’Alakazoo dans l’émission fétiche Passe-Partout aurait succombé aux nombreuses vertus de l’herbe de blé dans ses sandwichs au gazon !

 

Le trèfle rouge

Les germinations de trèfles rouges sont aussi fort agréables, faciles et rapides à faire à la maison. C’est une des germinations riches en vitamines B, C, E et en provitamine A.

 

Le sarrasin vert

Les pousses de sarrasin vert sont riches en vitamine A, en vitamine C, en calcium et en chlorophylle. Elles ne contiennent pas de gluten, sont riches en fibres et sont délicieuses.

 

Le fenugrec

Depuis l’antiquité, on reconnaît aux grains de fenugrec des vertus thérapeutiques. En 1990, la Commission E a approuvé l’usage médicinal des graines de fenugrec pour stimuler l’appétit et, par voie externe, pour soulager l’inflammation. En Allemagne, il est courant d’utiliser des cataplasmes préparés avec des graines de fenugrec réduites en poudre, pour soulager les inflammations cutanées de toutes sortes ainsi que les douleurs rhumatismales et névralgiques. Selon une étude datant de 2006, les graines de fenugrec peuvent contribuer à réguler les taux de glucose sanguin. On s’est notamment intéressé à la 4-hydroxy-isoleucine, un acide aminé propre au fenugrec. Utilisés en médecine ayurvédique et dans les composés d’épices tant indiennes que chinoises, les grains de fenugrec provenant d’une légumineuse sont fertiles en bénéfices et en saveurs. Or, les pousses de fenugrec sont croquantes et juteuses, elles parfument d’une odeur presque sucrée d’érable lors de leurs croissances. Elles se conservent, si faites maison, presque deux semaines sans problème. Elles contiennent des vitamines A, B1, B2, B3, B4, B6, B8, B12, de la vitamine C, du calcium, du phosphore, du potassium, du fer, etc. Elles contiennent aussi deux acides aminés essentiels, soit la lysine et la méthionine. Selon certains auteurs et leur réputation « folklorique », une fois germés, les grains de fenugrec favoriseraient la digestion, aideraient à la réduction du mauvais cholestérol et favoriseraient la bonne fonction du foie et de la vésicule biliaire.

 

Les radis

Il existe différents types de radis à germer : roses, pourpres et daïkon. Selon les variétés, elles peuvent avoir un goût légèrement piquant. Elles sont juteuses et se conservent jusqu’à deux semaines sans problèmes au réfrigérateur lorsque faites maison. Comme plusieurs types de radis, on leur confère des potentiels dépuratifs, antioxydants, calmants et reminéralisants. Elles peuvent, selon la variété et la fraîcheur, offrir de nombreux minéraux, dont du calcium, du magnésium, du potassium, de l’iode, du fer, du phosphore et du soufre.

 

DES IDÉES LUDIQUES POUR UTILISER LES GERMINATIONS OU LES POUSSES

J’ai souvent utilisé les pousses avec mes cuistots comme agréments comestibles. À notre rencontre de l’Halloween, j’avais découpé des tomates campari pour les transformer en Jack O’Lantern, les avais garnies de tartinade de tofu, pour enfin les coiffer avec des pousses variées comme des cheveux hirsutes. Avec les enfants, utilisez votre imagination, et ainsi, de nouveaux aliments deviennent ludiques et délicieux !

Les pousses et germinations s’utilisent avec des bénéfices santé, mais aussi gustatifs, dans les sandwichs, wraps, salades, dans vos boissons frappées, dans des rouleaux genre sushis froids, pour garnir des bouchées. Pour les mets chauds comme sur vos potages, soupes, sur des sautés de légumes (comme le chop suey, qui sont des fèves mungo germées), les ajouter au moment de servir seulement, etc.

Alors, broutez vivant, si vous voulez rester croustillant ! Et amusez-vous à faire naître la vie en attendant votre jardin nourricier, encore sous la neige !

 

RÉFÉRENCES

NARENDER, T., A. PURI, et autres.

« 4-hydroxyisoleucine an unusual amino acid as antidyslipidemic and antihyperglycemic agent », Bioorganic & Medicinal Chemistry Letters, vol. 16, no 2, 15 janvier 2006, pp. 293-296.

Site Web  du  Dr Mercola

Centre Ann Wigmore, Puerto Rico

Institut Hippocrate, Floride