Précautions, plantes et substances pour la santé articulaire

Publié le 27 janvier 2023
Écrit par Anny Schneider, autrice, conférencière et herboriste-thérapeute accréditée

Précautions, plantes et substances pour la santé articulaire

Un cœur joyeux est un excellent remède, un esprit abattu dessèche les os.

Salomon, dans l’Ecclésiaste

 

Comme bien des personnes proches de l’âge mûr, même si j’ai une bonne santé générale à soixante-six ans, les matins froids et humides, mes articulations me rappellent que je n’ai plus vingt ans, surtout quand se réveillent parfois les traumatismes passés, inscrits dans nos jointures comme dans nos os et dans notre mémoire corporelle.

Effectivement, notre corps capte tout et il a la mémoire longue : efforts répétitifs, poids trop lourds, mauvaise posture prolongée, accidents, fractures et luxations, tout ceci est inscrit dans nos cellules.

Des infections bactériennes, une mauvaise alimentation, un microbiote pauvre et une hérédité inflammatoire n’aident pas non plus à rester longtemps en bonne forme.

 

D’abord, ne pas se nuire, c’est sûr !

Avec l’âge, et même tout jeune, il faut éviter de trop forcer, les bras, les jambes et le dos étant les plus fragiles. La planche à roulettes, la planche à neige et le ski, et même le jogging régulier sur l’asphalte, fragilisent ces articulations majeures. Porter de lourdes charges et exécuter tout type de mouvements répétitifs nuisent à nos braves membres, serviteurs de notre volonté.

Le froid trop vif et l’humidité stressent les articulations, l’immobilité prolongée aussi.

Comme pour toutes choses, ralentir, rechercher l’équilibre et apprendre à se prendre en douceur tout en restant en mouvement aideront beaucoup.

 

Bouger modérément, mais régulièrement

Marche en nature, natation, gymnastique douce, yoga, qi gong, biodanza : choisissez ce qui vous convient le mieux, mais pratiquez-le régulièrement. L’immobilité prolongée paralyse, sclérose et nuit aux muscles et aux os autant qu’au moral.

 

Aliments favorisant ou non l’arthrite

Il est prouvé que l’acide urique contenu dans les protéines animales, particulièrement les abats, la viande rouge et les charcuteries, est le plus riche en purines. L’alcool, le vin et les boissons fortes contenant plus de 40 pour cent d’alcool sont les pires. Le sucre raffiné et le café sont également nuisibles, ainsi que les fritures, les produits laitiers et même le gluten. Parfois, même la levure alimentaire et l’excès de légumineuses peuvent être acidifiants. Ça fait beaucoup, mais le mieux-être demande parfois un renoncement et des sacrifices.

Même si les produits d’origine animale consommés régulièrement sont nuisibles, surtout quand ils sont dénaturés, mal élevés et mal nourris, le collagène issu d’un bon poulet bio longtemps mijoté avec de bons légumes ou encore celui issu d’un poisson sauvage entier (saumon, dorade, raie) est excellent pour les cartilages.

Beaucoup de légumes sont bénéfiques pour les articulations, surtout ceux de la famille des alliacées : ail, échalotes, oignons et poireaux. Les cucurbitacées aussi sont bénéfiques : vive les courges et compagnie, de bons légumes économiques qui se consomment tout l’hiver durant.

 

Épices anti-inflammatoires

Le trio huile d’olive, curcuma et poivre noir a été amplement louangé et commenté par le Dr Béliveau pour ses effets antioxydants.

On peut même trouver le poivre de Cayenne en cataplasme adhésif, à placer localement. Les classiques cataplasmes à la poudre de moutarde à faire soi-même gagnent à être testés, éventuellement en y ajoutant du girofle en poudre ou des graines de lin en poudre, pour atténuer l’effet réchauffant.

Il est tout aussi facile de l’intégrer à de nombreux plats, par exemple des soupes ou des mijotés à base de légumineuses ou de légumes racines.

 

Plantes anti-inflammatoires, une longue liste…

La griffe du diable de l’Afrique du Sud ou encore la griffe de chat de la jungle sud-américaine ont été beaucoup louangées, mais sont de plus en plus rares et chères.

Dans les plantes médicinales indigènes, outre les bouleaux jaunes et blancs, les anti-inflammatoires sont nombreux : gaulthérie et petit-thé, genévrier, ortie, peuplier et sureau.

Parmi les importées naturalisées, il y a plusieurs plantes indiquées, même en première phase de cure de nettoyage, étape parfois nécessaire pour obtenir des résultats et un soulagement probants.

Les racines de bardane, de pissenlit, de patience ou de rhubarbe sont des plantes importantes pour le nettoyage de nos filtres et émonctoires majeurs : intestins et colon, foie et vésicule biliaire, reins, lymphe, sang et peau. Beaucoup de livres et de documents Web traitent de ce sujet.

Parfois, un jeûne ou un régime entièrement végétal accompagnant ces types de cure favorisera davantage la détoxification méthodique et jouera un rôle décisif, perte de poids superflu en prime.

Le surplus de poids est une des causes majeures du remplacement des genoux, opération coûteuse très couramment pratiquée, quand les injections d’anti-inflammatoires ou d’analgésiques ne suffisent plus. Attention aussi à la prise systématique d’AINS, anti-inflammatoires oraux qui nuisent à l’estomac, au foie, aux reins, voire aux os.

 

Rappel essentiel : bien sûr, en naturopathie comme en phytothérapie, nous insistons pour un bilan personnalisé complet et un accompagnement sérieux et rigoureux par un thérapeute d’expérience. Mais pour nous, la toxémie est une des indéniables causes de maladie.

 

Bains chauds réconfortants : rien ne réchauffe autant les os et les muscles qu’un bon bain chaud ! D’y ajouter du sel de mer, d’Epsom ou même de l’argile en poudre est très agréable et bénéfique. Les huiles essentielles suivantes aussi. Bien sûr, il faut qu’elles soient diluées dans de l’huile végétale, de la crème ou tout autre dispersant, comme les huiles à massage. Pour les dosages exacts, reportez-vous aux écrits de Stéphanie Plamondon ; le numéro de septembre traite du sujet. Néanmoins, le clou de girofle, la gaulthérie, la menthe poivrée et la plupart de nos conifères font du bien à nos articulations ainsi qu’aux muscles douloureux et trop tendus.

Évidemment, tous les bons massages et traitements ostéopathiques avec un suivi régulier soulagent aussi beaucoup.

 

Recette

 Cataplasme pour soulager les articulations

Pour accélérer la réparation des articulations et diminuer les douleurs, je peux conseiller ces traitements quotidiens, durant deux semaines d’affilée au moins, puisque je les ai expérimentés. Appliquer là où ça fait mal, évidemment !

  • 100 ml d’argile verte ou grise
  • 10 ml d’hydrolat de romarin
  • 40 ml d’huile de ricin
  • 3 ml de chacune de ces huiles essentielles : gaulthérie, menthe, girofle

Bien mélanger le tout dans un bol.

Faire chauffer des feuilles de chou de Savoie à la vapeur.

Enrober le mélange d’huile et d’argile dans les feuilles. Fixer avec un bandage. Laisser agir pendant au moins une heure par jour, au repos, voire une nuit entière.

Rincer et recommencer le lendemain.

 

Compléments préventifs, voire curatifs

Suppléments divers à tenter avant une intervention chirurgicale :

Choisir ceux qui sont bien balancés en synergie similaire au cycle de Krebs : calcium, magnésium, potassium et zinc, parfois additionnés de bore, de vitamine D ou de vitamine K. Pour les meilleures marques et les dosages, demandez à vos naturopathes-conseillers.

L’extrait de coquilles d’huîtres, le neem, les membranes internes de l’œuf, les combinaisons de glucosamine et de chondroïtine, avec ou sans MSM, et, bien sûr, le collagène ont aussi fait leurs preuves.

 

Bons gras : essentiels !

Pour bien graisser et huiler nos articulations, consommons régulièrement de bons gras.

En plus des omégas 3 des poissons, les huiles issues des graines de lin, de nigelle ou de bourrache sont très intéressantes et complètes. On peut aussi choisir des huiles biologiques, à utiliser crues en cuisine : chanvre, noisettes et noix de Grenoble, ou carthame, sésame et tournesol, souvent plus économiques, pour ajouter aux salades.

 

Pour conclure en beauté et en souplesse

Avec les plantes tout comme avec les suppléments, un thérapeute expérimenté et le bon sens permettent de choisir les bons produits et le bon dosage pour vous.

Comme toujours et partout, sur le plan de la santé durable, il faut éviter les excès de travail forçant et écouter son corps, afin de rester autonome, libre et joyeux le plus longtemps possible.

Bref, soyez doux avec vous, avec les aînés comme avec les bébés, car notre corps est indéniablement notre plus grand trésor.