Publié le 1 juillet 2024
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
En mai, la température nous invite un peu plus vers un mode de vie moins soutenu et vers la préparation des vacances estivales. Si vous voulez préserver à long terme votre santé globale, il faut prendre en compte le facteur repos : physiologique, émotionnel (charge mentale), digestif, etc. J’aimerais vous présenter des glandes qui sont des plus actives pour votre santé dans notre monde actuel survolté.
Permettez-moi de mettre en lumière quelques fonctions et relations organiques de vos glandes surrénales. Malheureusement, avec un mode de vie épuisant et une alimentation nord-américaine trop souvent déficiente ou décalée, nous ne donnons pas tellement de chance à nos surrénales, qui siègent au-dessus de vos reins, d’où leur nom.
Les surrénales produisent non seulement des hormones et des neuromédiateurs, mais favorisent aussi la santé et l’équilibre de nombreux organes tels que les reins, la thyroïde et la parathyroïde, en plus de notre concentration, de notre humeur et de notre sommeil. Elles préviennent des problèmes inflammatoires comme les réactions allergiques ou l’asthme. Elles favorisent le maintien de la pression artérielle, l’équilibre de plusieurs minéraux, elles jouent un rôle en lien avec la glande pinéale dans les fluctuations de veille et de sommeil, et en font tellement plus encore.
Elles se présentent en deux parties, et la partie interne des glandes surrénales est appelée la médullosurrénale. C’est cette partie qui sécrète l’hormone la plus connue du grand public : l’adrénaline.
La corticosurrénale, soit l’enveloppe, est une partie des surrénales très active. Elle produit entre autres la corticostérone (cortisol), qui est une hormone faite à partir du cholestérol (votre cholestérol) sous la dépendance de la corticotrophine (ACTH) de l’hypophyse (glande maîtresse supérieure cérébrale). Saviez-vous que l’organisme utilise le cholestérol pour synthétiser différentes hormones telles que les œstrogènes, la testostérone, l’œstradiol ou le cortisol ? Au besoin, le cortisol peut envoyer des signaux au foie pour augmenter sa production de cholestérol lors de stress : c’est à considérer pour surveiller son taux de cholestérol.
La « fatigue surrénalienne » pourrait se présenter, notamment par des douleurs physiques, de la fatigue, de la nervosité, des perturbations du sommeil, des troubles digestifs, des sensations de manque de repos au réveil, une incapacité accrue à faire face au stress, un cerveau embrouillé, une diminution des facultés cognitives, un vertige en se levant d’une position assise ou couchée, une faible libido, une réponse allergique plus aiguë, de l’hypotension ou de l’hypertension artérielle, de hypoglycémie, et plus encore. Bien que l’emploi de l’expression « fatigue des surrénales » soit courant, ce n’est pas un diagnostic médicalement reconnu pour le moment. Voyons ce qu’un très important chercheur a publié sur le sujet.
Hans Seyle, pionnier des études sur le stress, parlait du syndrome général d’adaptation (SGA), qui se présente dans notre organisme par un ensemble de réponses endocriniennes et de neuromédiateurs chimiques subissant un effet domino, sans que vous en ayez vraiment conscience.
Que vous éprouviez un stress mental ou une douleur tenace, votre organisme, à partir de vos centres nerveux supérieurs et de votre système neurovégétatif (sympathique), déclenchera une série de réponses.
Selon Seyle, la première phase est la phase d’alarme, la seconde est la phase de résistance, et, enfin, la troisième phase est celle de l’épuisement.
La première phase correspond à l’ensemble des phénomènes généraux non spécifiques provoqués par l’exposition soudaine de l’organisme à un agent stressant, auquel cet organisme n’est pas adapté, par exemple lorsqu’un être humain est soumis à une charge mentale, émotionnelle ou physique trop importante dans un bref délai. Le SGA se traduit par un état de souffrance générale de l’organisme tel que la tachycardie, l’augmentation du tonus musculaire, la dilatation des pupilles, l’hypothermie, l’hypotension, etc. Cette phase peut durer de quelques minutes à 24 heures. Hans Selye a remarqué une modification de l’adénohypophyse et du cortex surrénalien, témoignant de l’hyperactivité de ces glandes lors de la première phase. Si les stimuli qui ont provoqué la réaction d’alarme se prolongent, l’organisme entre dans la phase de résistance.
Selye définit la phase de résistance comme étant l’ensemble des réactions provoquées par l’exposition prolongée de l’organisme à des stimuli nocifs, auxquels il s’est adapté au cours de la réaction d’alarme. Lorsque la situation stressante se prolonge, l’organisme peut atteindre la phase d’épuisement.
Selye définit cette dernière phase comme l’ensemble des réactions qui caractérisent le moment où l’organisme cesse de pouvoir s’adapter au stimulus auquel il est soumis. Cette dernière phase constitue l’épuisement de l’organisme au fil du temps. La capacité de résistance devient plus faible et peut conduire à une fatigue physique généralisée. Il en résulte un épuisement des glandes surrénales, pouvant devenir chronique.
Certains aliments pourraient augmenter les niveaux de cortisol, il serait donc sage, afin de préserver la santé de vos surrénales, de ne pas en abuser. Les aliments ou les boissons qui provoquent un stress physiologique sont les suivants :
En naturopathie, nous parlons d’hygiénisme, soit les différents facteurs qui mènent à une hygiène de vie favorable ou globale au maintien d’une bonne santé. Voici ce que feu Paul Chauchard, médecin français et chercheur en neurophysiologie, mentionnait : « Ce n’est qu’en observant une vie hygiénique, c’est-à-dire une vie aussi naturelle que possible (vie régulière comportant assez d’exercice physique, de l’aération, un sommeil suffisant la nuit à heures fixes, une alimentation équilibrée, la lutte contre la constipation, pas d’émotions violentes ni d’excès, une abstention vis-à-vis des toxiques tels que l’alcool, le tabac, ou les excitants…), que notre système peut être maintenu en équilibre, condition obligatoire à la santé »
Lorsque l’on constate le nombre de plus en plus élevé de gens qui souffrent de diabète, d’hypertension artérielle, de processus inflammatoires divers, de métamorphoses hormonales difficiles, qui pourraient être en rapport avec les sécrétions des glandes surrénales, je me questionne. Et si nous donnions un peu de répit et de bons nutriments à nos surrénales ?
C’est pourquoi je vous invite à planifier des périodes quotidiennes d’émerveillement, de farniente avec le beau temps et les vacances. Accordez-vous du repos, ne surchargez pas vos journées. Veillez sur votre alimentation avec des aliments sains, ayez des horaires réguliers, et accordez-vous quelques écarts. Ainsi, ces glandes du stress pourront reprendre un peu de vitalité et vous permettront de mieux vivre à moyen et à long terme.
Préservons nos glandes surrénales et, surtout, profitons de la période estivale pour permettre un répit à notre organisme. Bon mois de mai à toutes et à tous !
RÉFÉRENCES:
«ENDOCRINES ORGANS AND THEIR IMPACT», Edward F. SCHWARZ, Ph.D. Edmar Editor, USA 1980, 244 pages
«The Wisdom of Menopause», Christiane Northrup, M.D. BANTAM Editor, 589 pages
«La nutrithérapie, médecine des suppléments alimentaire», Roseline Gagnon, Éditions Altlantica, 2001, 287 pages
Carvalho KMB, Ronca DB, Michels N, et al. Does the Mediterranean Diet Protect against Stress-Induced Inflammatory Activation in European Adolescents? The HELENA Study. Nutrients. 2018;10(11):1770. Published 2018 Nov 15. doi:10.3390/nu10111770. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6266959/
https://www.researchgate.net/scientific-contributions/S-Silbernagl-2066056834
https://www.lab-cerba.com/files/live/sites/Cerba/files/documents/FR/0086F.pdf
https://www.le-guide-sante.org/actualites/nutrition/regime-alimentaire-anti-stress