Préserver notre vitalité et notre budget!

Publié le 30 décembre 2023
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.

Préserver notre vitalité et notre budget!
Now pour juillet

La vie est une succession de choix. Depuis les dernières années, plusieurs familles et individus doivent faire des compromis, afin d’équilibrer le vivre et les vivres.

J’aimerais, par le biais de cette chronique, vous offrir quelques pistes à l’approche des festivités, afin de continuer à bien vous alimenter avec des aliments de qualité biologique tout en maintenant un budget sans extravagance.

Voici quelques astuces simples pour rentabiliser au maximum ce que votre budget vous permet.

 

On ne le dira jamais assez : jeter de la nourriture est la meilleure façon de ne pas y arriver sur le plan budgétaire, et ce, sans compter toutes les énergies humaines, mécaniques et énergétiques qui sont perdues. Nos grands-parents ont su élever et nourrir de très grandes familles en se basant sur la gestion et les modes de conservation simples, mais aussi sur la disponibilité saisonnière des denrées.

Aujourd’hui, nous avons le privilège d’avoir, en plus des méthodes plus traditionnelles (mise en pots, fermentation, etc.), accès à des réfrigérateurs et à des congélateurs. Alors, c’est à nous d’être créatifs et futés. Il est encore possible de profiter en novembre de l’abondance des récoltes et des promotions.

Tous ceux et toutes celles qui ont assisté par le passé aux ateliers que j’ai offerts se souviennent de mes nombreux usages et formats de pots Mason. C’est une excellente méthode écologique pour votre santé et votre budget.

 

Comme les Fêtes s’en viennent à grands pas, permettez-moi de vous révéler un secret de famille. Chaque année, je réserve toujours plusieurs dindes biologiques non congelées, c’est plus facile en cette période de l’année. Chez moi, nous mangeons moins de viande, mais, lorsque c’est le cas, c’est biologique. C’est un choix : « moins, mais mieux » ! Je fais cuire une dinde à la fois, lentement et doucement, dans un bouillon, au four, dans une grosse cocotte à couvert avec des aromates (oignons, céleri, carottes, herbes, etc.). Une fois cuite, je la mets en pot, désossée, dans son jus de cuisson. J’en congèle plusieurs en prenant soin de laisser un espace en haut lors de la mise en pots pour sécuriser la congélation. Si bien que, même en juillet, après la décongélation, la viande est loin d’être sèche, je dirais plutôt qu’elle est très tendre puisqu’elle est dans son bouillon. Cela peut se transformer rapidement en pâté ou en sauce pour accompagner des pâtes, s’ajouter dans un riz, dans un sauté de légumes, dans une soupe-repas (vous avez déjà un bouillon dans le pot), etc. Le calcul vaut assurément le travail : saveurs, tendreté et rapidité en prime.

En toute humilité, j’ai partagé ce truc à plusieurs collègues qui pensaient que la dinde était une volaille sèche et qui ont adopté cette astuce par la suite. À vous d’essayer ! C’est un investissement de base, mais qui vous fera gagner du temps et de l’argent, sans compter la qualité du produit au moment de le consommer.

Vous pouvez conserver de nombreux aliments de cette façon ; il suffit de les mettre en pots lorsque vous faites de grosses « chaudronnées » de soupes ou de potages, lorsqu’ils sont encore chauds. Cela permet à votre famille de ne pas manger la même chose pendant plusieurs jours d’affilée et vous offre aussi la latitude plus tard d’avoir une variété déjà prête ; il suffit de les décongeler au réfrigérateur le matin, et, le soir venu, de tout simplement les réchauffer.

Pendant des centaines d’années et sur tous les continents, les soupes et les potages ont été la façon de rentabiliser les portions, mais aussi d’offrir plus de légumes et de protéines aux familles nombreuses. C’est aussi une excellente façon de sauver tous les légumes achetés avec de bonnes intentions, qui commencent à rider quelque peu ! C’est un appel suprême pour le chaudron avec une soupe de légumes « touski ».

Puisque nous sommes dans les soupes et les potages, en voici un qui devrait vous sustenter, en plus d’offrir de belles valeurs santé ainsi qu’une part de protéines. Vous avez sûrement en octobre fait le plein de courges d’hiver, alors voici une façon de les utiliser !

 

Potage à la courge, aux lentilles corail et au lait de coco

  • Ingrédients

1 échalote française, hachée finement

1 oignon biologique, haché finement

2 ou 3 c. à soupe d’huile d’olive ou d’huile végétale (au choix)

½ ou 1 c. à thé de cari

1 ou 2 c. à thé de pâte de tomate biologique

2 tasses de courge musquée (butternut) biologique, en dés

½ tasse de lentilles corail (rouges) biologiques

1 boîte de lait de coco biologique (l’équivalent de 400 ml)

1 c. à soupe de bouillon de légumes concentré en pâte + de l’eau (suffisamment pour couvrir) ou 3 ou 4 tasses de bouillon de poulet, de dinde ou de légumes fait maison

¼ poivron rouge, en dés fins, pour garnir (selon vos goûts)

3 c. à thé de coriandre fraîche, hachée

 

  • Préparation

Faire fondre les échalotes françaises et les oignons hachés dans un grand chaudron avec l’huile.

Ajouter le cari, la pâte de tomate, les morceaux de courges et les lentilles corail, rincées, pour les faire rissoler pendant environ 4 à 5 minutes à feu moyen en remuant régulièrement. Ajouter le lait de coco et le bouillon de légumes concentré. Laisser mijoter un peu, puis ajouter l’eau pour couvrir le tout. Laisser mijoter à feu doux pendant environ 25 à 35 minutes à couvert.

Laisser réduire pendant environ 5 minutes à découvert en brassant régulièrement. Passer au mélangeur ou au robot, pour obtenir une texture homogène. Garnir de poivrons et de coriandre fraîche, si désiré.

Vous pouvez mettre le potage en pots et le congeler. Ce potage est vraiment onctueux, savoureux !

Pour les courges d’hiver, les meilleurs alliages de saveurs en tant qu’épices sont notamment la muscade, la cannelle, la noix de coco, la coriandre, l’ail et l’échalote.

 

Une autre astuce, encore possible en novembre grâce à la fraîcheur et à l’abondance de la ressource, est de préparer des légumes, pour qu’ils soient prêts à l’usage, et les congeler. Personnellement, je prépare des poireaux (en rondelles) et des courges (en cubes), que je conserve dans des sacs pour congélation. Il en va de même pour les aubergines et les rutabagas, pour les purées, les soupes et les potages, et même les légumes grillés au four. Cela rend la préparation plus rapide pour des menus de semaine ; de plus, il y a beaucoup moins de pertes, et vous profitez de quantités et de prix plus avantageux.

Une des catégories de légumes qui se conserve bien pour la saison froide et qui est relativement accessible d’un point de vue économique, c’est la famille des crucifères (choux). De plus, les choux comportent des nutriments et des vertus pour la santé. Saviez-vous que, dans la famille des crucifères, ceux qui apportent le plus de bienfaits en matière de calcium sont le chou frisé (kale), le brocoli, le chou cavalier (collard), le rutabaga et le navet ?

Saviez-vous que, relativement au cancer du sein, l’indole-3-carbinol (I3C) est très important et qu’il est présent dans la famille des crucifères ? Il a pour principale activité anticancéreuse de surveiller les effets de l’œstrogène. Or, l’I3C peut se fixer sur les récepteurs d’œstrogène, comme un cadenas, et bloquer une suractivité. De plus, l’I3C agit sur l’équilibre des œstrogènes ; en fait, c’est un dompteur de l’œstrogène dans l’organisme, ce qui peut protéger les femmes des cancers hormonodépendants.

Imaginez, votre brocoli ou votre chou ne sera plus du tout le même maintenant, ce sera une merveilleuse « assurance équilibre » pour vos hormones ! Chez la femme, une consommation de 2 portions par jour de crucifères favorise la réduction des cellules cancéreuses du sein de 20 à 40 %, selon le docteur Richard Béliveau, chercheur montréalais bien connu. Selon ce dernier, les agents chimiques naturels des crucifères agiraient un peu comme le tamoxifène, en bloquant la bêta-oestradiol, n’est-ce pas extraordinaire ? Comme il y en a toute une variété, c’est facile. La généreuse nature et nos aliments sont vraiment des remèdes !

 

Voici quelques trucs pour éviter les flatulences avec la famille des crucifères :

— Ne pas trop cuire les crucifères et ne pas mettre trop d’eau de cuisson.

— Ajouter des aromates ou des épices : gingembre, ail, cumin, carvi, coriandre ou cardamome en grains, cayenne, anis, aneth, fenouil, sarriette, baies de genièvre, etc.

— Éviter d’ajouter des éléments sucrants dans vos recettes de choux et autres crucifères.

 

Chouette compotée de chou et d’oignons

(Très polyvalente et se conserve dans des pots Mason, pour des usages ultérieurs.)

  • Ingrédients

6 oignons biologiques, en tranches fines

1 chou biologique (de votre choix : nappa, de Savoie ou autre), haché finement

1 noisette de beurre ou de beurre clarifié biologique

3 ou 4 c. à soupe d’huile biologique de votre choix

Sel

Poivre du moulin

¼ tasse ou plus de bouillon de légumes biologique

 

  • Préparation

Couper en fines demi-lunes les six oignons. Trancher en deux, sur le long, votre chou, puis le hacher finement en demi-lunes et réserver.

Dans un poêlon à fond épais avec couvercle, faire fondre la noisette de beurre dans l’huile. Ajouter les oignons et faire fondre jusqu’à l’obtention d’une caramélisation légère. Ajouter le chou, faire suer avec l’oignon, puis brasser régulièrement pendant au moins 5 minutes. Ajouter le bouillon de légumes et fermer le couvercle, pour une cuisson à l’étouffée. Faire mijoter pendant environ 15 à 20 minutes, selon la tendreté désirée. Brasser de temps à autre. Ajuster les assaisonnements. Empoter chaud. Cela devient un délicieux condiment qui se marie avec tout, un incontournable dans le frigo !

 

Une autre façon économique, et surtout remplie de vitalité, est d’opter pour un petit jardin intérieur. Faire des germes de brocoli, de radis, de luzerne, entre autres, est une façon très intéressante et interactive d’impliquer les enfants, et ce sont là les légumes les plus frais et les plus généreux en potentiel nutritionnel.

Lorsqu’arrive l’hiver, quelquefois, les légumes surgelés ne subissent pas autant de fluctuations de prix que les légumes frais. Dans votre boutique d’aliments naturels préférée, il y a toute une variété offerte à l’année si vous n’avez pas eu la chance d’en congeler lors de la saison des récoltes ; de plus, il y a souvent moins de pertes si vous êtes seul ou que vous n’avez pas une grosse famille.

Le plus beau des cadeaux que nous pouvons offrir à nos familles est la santé. Et cela débute par l’assiette. Nous approchons de la période de réjouissances, alors je souhaite aussi sérénité et santé à nos lecteurs et à leur famille !