Préserver votre peau… de l’intérieur ?

Publié le 8 juin 2022
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.

Préserver votre peau… de l’intérieur ?
Now pour mai 2024

La peau est l’organe avec la plus grande superficie.

Elle est aussi vulnérable, étant constamment en contact direct avec différents éléments pathogènes. L’équilibre de son pH est important ; il est généralement de 4,5, alors que le sang a un pH de 7,0 à 7,2, donc la peau est plus acide. La raison est simple : un pH acide de la peau et des muqueuses assure une certaine barrière contre les bactéries.

La peau est aussi un émonctoire. En effet, elle permet d’éliminer les toxines de l’organisme, par la sueur, le sébum, etc. Plusieurs personnes se sont retrouvées avec de la rosacée, de l’acné, sous les couvre-visages exigés, ce qu’elles n’avaient jamais eu avant. La peau a donc besoin d’air, a besoin de respirer et de ne pas être soumise à un microclimat fermé. Il en est de même pour certains maquillages ou certaines crèmes contenant des ingrédients néfastes, comme les « dirty dozen* », qui fragilisent son équilibre.

Certaines composantes des crèmes ou des produits d’hygiène peuvent être cancérigènes ou contenir des perturbateurs endocriniens… Dans ce domaine, les valeurs naturelles et simples sont vos meilleures alliées. Lors de la lecture des composantes d’une crème, si vous vous ennuyez de votre cours de chimie 101, dans le doute, abstenez-vous !

De plus, durant ces deux dernières années, plusieurs ont aussi modifié leur mode d’alimentation et, comme la peau est un organe d’élimination des déchets métaboliques, certains ont connu des réactions cutanées. Il convient aussi de ne pas surcharger les autres émonctoires : foie, intestins, reins, entre autres, sinon la peau pourrait bien prendre la relève !

Pour beaucoup de problèmes de peau, lorsqu’une personne s’applique à s’alimenter convenablement selon ses besoins, elle obtient des résultats assez rapides. Bien entendu, il faut parfois, selon les diagnostics médicaux déjà établis, être suivi par un professionnel pour mieux personnaliser la démarche. Plusieurs problèmes de peau peuvent être reliés à des sensibilités, voire à des intolérances alimentaires.

Pour consigner vos observations, faites comme Sherlock Holmes et établissez un journal alimentaire réactionnel sur plusieurs semaines. Notez tous les aliments et les breuvages et vos réactions ainsi que l’heure de consommation pendant plusieurs semaines. Dresser des constats réels et tangibles, c’est une clé précieuse !

La peau est aussi l’intermédiaire par laquelle nous pouvons créer de la vitamine D de façon tout à fait naturelle avec la lumière du soleil. En contact avec la peau, les rayons de type UVB provenant du soleil ont la capacité d’altérer un dérivé du cholestérol normalement présent dans notre corps. La molécule ainsi produite est ensuite retransformée par le foie et les reins afin d’obtenir la fameuse vitamine D. En général, 2 ou 3 bains de soleil de 15 minutes par semaine suffisent à générer toute la vitamine D dont vous avez besoin, mais cela peut varier, bien entendu.

Facile ?

Ça dépend ! Bien des facteurs peuvent affecter ce processus : la couverture nuageuse, la présence de brouillard, la latitude, l’habillement, l’utilisation d’un écran solaire, la pigmentation de la peau… Et que dire de l’hiver ? De ce climat hivernal émerge une popularité grandissante pour les suppléments de vitamine D.

De plus, certains médicaments ou certaines plantes (possédant des molécules de la famille des coumarines) peuvent provoquer une hypersensibilité au soleil, on dit alors qu’ils ont des propriétés photosensibilisantes.

Notre peau est composée de trois couches : l’hypoderme (la plus profonde), le derme et l’épiderme. La mélanine est produite par des cellules, les mélanocytes, qui sont situées dans la couche profonde de l’épiderme. Selon le type de rayonnement solaire, la mélanine agit différemment :

  • Par rapport aux rayons UVA, qui pénètrent la peau en profondeur, la mélanine présente dans notre organisme va remonter à la surface de l’épiderme, servir de rempart contre les rayons du soleil et ainsi protéger les autres couches de la peau. La mélanine étant un pigment coloré, notre peau change ainsi de couleur, pour prendre un teint hâlé.
  • Par rapport aux rayons UVB, qui, eux, sont des ondes courtes du soleil qui s’arrêtent à l’épiderme, la mélanine réagit autrement. Ici, les mélanocytes vont s’activer pour produire plus de mélanine et renforcer la barrière protectrice. C’est grâce à cette surproduction que notre peau fonce et que le bronzage s’installe.

 

La mélanine est ce pigment foncé qui donne la couleur à notre peau, à nos yeux et à nos cheveux. Elle protège notre peau des méfaits des rayons ultraviolets du soleil. C’est un véritable bouclier anti-UV, capable de bloquer les radicaux libres responsables de certains cancers et du vieillissement prématuré de la peau.

Malheureusement, nous ne partons pas tous avec le même capital solaire, et notre organisme peut souffrir d’un manque de mélanine. Si votre génétique a fait de vous un blondinet ou une rouquine aux yeux pâles et à la peau blanche, il se peut que vous ne développiez pas autant de mélanine que votre voisin. Voici donc comment stimuler la production de mélanine.

Les caroténoïdes stimulent la mélanine.

Il est possible d’augmenter son apport par le biais de l’alimentation ou de suppléments. Les caroténoïdes sont présents dans les carottes, les melons, les abricots et les pêches. Ça tombe bien, l’été, nous avons accès à de nombreux fruits et légumes frais et locaux remplis de caroténoïdes : les pigments verts, orange, rouges et jaunes.

Le lycopène fait partie de la famille des caroténoïdes, il renforce également la protection solaire de 33 %. Les fruits qui contiennent le plus de lycopène sont les suivants : la tomate cuite, la pastèque crue, le poivron rouge, le pamplemousse rose, la goyave et la papaye.

Notez que certains médicaments qui abaissent le taux de cholestérol et de triglycérides (statines, cholestiramine, probucol) pourraient réduire le taux sanguin de lycopène (caroténoïde). Si vous avez eu des recommandations de votre médecin à ce sujet, consultez votre pharmacien ou votre médecin pour compenser les carences qui pourraient être reliées à la prise de ces médicaments.

La lutéine fait aussi partie de la famille des caroténoïdes (pigments colorés), comme les lycopènes et les indoles. La lutéine est un antioxydant de premier ordre. Elle est reconnue scientifiquement, entre autres pour la prévention de différents cancers (poumons, colons, etc.). Selon plusieurs scientifiques, la lutéine serait aussi sinon plus efficace que le bêta-carotène. La lutéine est aussi connue pour aider à lutter contre une maladie des yeux héréditaire appelée « rétinite pigmentaire ».

 

Voici quelques ingrédients ou phénomènes qui pourraient être nocifs pour la santé de votre peau :

  • Le soleil est un facteur naturel pour stimuler la production de mélanine, mais à petite dose… Une surexposition au soleil affecte durablement le système protecteur, car la mélanine n’est alors plus en capacité de filtrer les rayons UV. Les coups de soleil apparaissent, c’est le stress oxydatif, et les radicaux libres s’accumulent… d’où l’apparition possible de certaines lésions cutanées.
  • Les gras trans, comme les huiles hydrogénées (mets cuisinés, beignes, pâtisseries commerciales, frites, beurres d’arachide du commerce qui contiennent des huiles hydrogénées, les shortenings, les fritures, le maïs soufflé du cinéma ou au micro-ondes, etc.).
  • L’acrylamide est une substance neurotoxique qui a été détectée dans les fritures à haute température de plusieurs amidons, dont celle contenue dans les pommes de terre, les farines, les féculents en général et les glucides simples (panures, craquelins, croustilles, etc.).
  • Les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et les AH (amines hétérocycles) provenant de la cuisson des protéines animales, surtout la viande sur le gril. Le fait de faire mariner la viande diminue la production d’AH si les ingrédients ne contiennent pas de féculents. Les poissons et les fruits de mer produisent lors de la cuisson beaucoup moins d’HAP nocifs.
  • La consommation régulière d’alcool : certaines recherches s’échelonnant pendant plus de 25 ans démontrent un lien entre la consommation d’alcool et une modification, selon certaines hypothèses, du taux d’androgène chez les hommes et d’œstrogène chez les femmes. Cela favoriserait le développement du cancer de l’œsophage, du pharynx, de la bouche, du foie, du sein, de la prostate et de la peau.

 

Pour lutter contre la prolifération des radicaux libres, notre corps se défend grâce aux antioxydants. La mélanine doit alors consommer une partie des antioxydants naturellement présents dans notre corps. Cependant, notre organisme a besoin de ces antioxydants pour régénérer aussi la peau. Leur niveau s’en trouve alors déséquilibré, ce qui entraîne un vieillissement cutané prématuré.

Donc, pour bien nourrir votre peau, mais aussi vous assurer durant la période d’été de profiter de l’astre solaire et d’avoir suffisamment d’antioxydants, il faut aller chercher des pigments. C’est dans les fruits et les légumes les plus colorés que se trouve une partie de votre trousse de réparation cutanée.

Pour la prévention des cancers de la peau, voici quelques trucs et aliments antioxydants pour la protéger de l’intérieur :

 

N’oublions pas les aliments sources de silice : luzerne, pousses en général, betteraves, riz brun, ortie, lait maternel, lait de chèvre, poivrons, fèves de soya, légumes verts, céréales entières, choux, etc.

Aussi, les aliments sources de calcium : saumon (en boîte avec os), sardines, graines de sésame non décortiquées, amandes, figues, levure nutritionnelle, caroube, choux, brocolis, algues, noisettes, lait de chèvre, persil, feuillus verts (p. ex., kale), tofu, petit-lait, produits laitiers, etc.

Il ne faut pas oublier les acides gras dits essentiels, source alimentaire d’acides gras omégas 3 et 6 : huiles de graines, de noix ou de légumineuses (canola ou colza, chia, soya, lin, chanvre, cameline, noix, son de riz avec son taux élevé de vitamine E), huiles de poisson et d’algues. Les huiles d’onagre et de bourrache sont aussi excellentes pour la peau.

Bref, en guise de prévention et afin de préserver la santé de votre peau, il faut créer dans votre assiette une formidable palette de couleurs et y joindre de bons gras. Alors, faites de vous des artistes de l’assiette, sans compter tous les parfums et toutes les saveurs que ces nombreux aliments vous apporteront. Profitez d’un été en couleurs, en saveurs, et goûtez au bonheur… d’être vivant, c’est un privilège qui n’est pas offert à tous ! Bon été lumineux !