Publié le 16 février 2023
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
Et si nous retournions à l’essentiel, à la base de notre santé. Dans les facteurs de santé les plus importants, il y a l’alimentation certes, l’assimilation des nutriments, mais aussi la fin du processus, soit l’élimination des déchets. Ainsi, tout ce qui n’a pu être assimilé lors du transit est éliminé sous la forme de selles ! Si vous êtes parent ou grand-parent, repensez au petit visage si fier et heureux de votre progéniture, qui a réussi à faire son « numéro deux » !
Dans le cadre de mon travail, je peux vous confirmer que, pour plusieurs personnes, la magie d’autrefois qui rayonnait sur les petits minois n’opère plus ! Songeons entre autres à toutes celles et à tous ceux qui nous décrivent des inconforts, se disent gonflés en se frottant le ventre, qui mentionnent avoir des ballonnements, des gaz, etc.
Peut-être par habitude de vivre avec une constipation chronique, de nombreuses personnes ne voient pas toujours le lien entre la constipation et les malaises (fermentations, par exemple). Si vous n’éliminez pas avec régularité, ne soyez pas étonné que le tout fermente dans vos intestins ! Tout ce que vous mangez et buvez a une incidence sur votre bien-être !
Je me suis replongée dernièrement dans un ouvrage que je n’avais pas lu depuis plus d’une trentaine d’années. Le livre Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus de la Dre Catherine Kousmine reflète, comme on le dit, le « gros bon sens ». Puisque c’est le sujet de cette chronique, entrons dans le vif du sujet : qu’est-ce qu’un problème de constipation ? Selon la Dre Kousmine, nous devrions éliminer au moins une ou deux fois par jour. Normalement, plusieurs mouvements péristaltiques de l’intestin surviennent chaque jour pour activer sa motilité.
Autrement dit, c’est le neuf (le dernier repas) qui pousse sur le vieux. Le premier mouvement dans notre hémisphère aurait lieu tôt le matin, entre 5 h et 7 h. Rassurez-vous, peu de gens ont un métabolisme qui permet plus d’un mouvement intestinal quotidiennement, à moins de souffrir d’un problème intestinal ou d’un virus. Normalement, si votre repas le plus dense est le midi, ce que mentionne la Dre Kousmine, le transit devrait se retrouver dans le premier mouvement péristaltique du lendemain matin. Elle suggère aussi que le repas du soir devrait être plus frugal.
La couleur, toujours selon la Dre Kousmine, devrait être d’un brun clair à un brun foncé, selon la teneur en pigments biliaires et les sucs pancréatiques. Que voulez-vous, il faut bien décrire l’objet résultant du transit ! D’ailleurs, notez que, malgré une alimentation riche en fibres solubles et non solubles et une consommation suffisante en eau, sans l’apport du foie, de la vésicule biliaire, du pancréas et des muqueuses intestinales, les selles peuvent être totalement différentes. Il devient donc probable que, lors d’un changement métabolique ou viscéral, votre transit en soit aussi affecté.
À moins d’une situation particulière ou sous recommandation médicale, les laxatifs devraient être un outil temporaire et ne jamais être utilisés à long terme. Les laxatifs ont une action qui « agresse » les muqueuses. Or l’intestin (le côlon) s’empresse d’éliminer ces substances naturelles ou autres, pour illustrer leur action. Ces derniers conviennent donc à un usage temporaire lors d’irrégularités (changement d’horaire, voyages, etc.).
Et sachez que les laxatifs ne font pas qu’éliminer les selles, une partie de votre microbiote peut y passer aussi. Le Dr Perlmutter, dans son questionnaire sur la qualité du microbiote que l’on trouve dans son ouvrage Brain Maker, mentionne très clairement à quel point la prise de laxatifs de façon quotidienne dénature la qualité et la quantité de votre flore. La flore bactérienne présente dans le côlon est beaucoup plus dense que celle que l’on retrouve ailleurs dans le système digestif. Elle est de l’ordre de plusieurs centaines de milliards de bactéries par gramme dans les selles ; en comparaison, dans le grêle, il y en a mille fois moins.
Notez que la flore doit être ensemencée par de bons ferments ou de bonnes bactéries régulièrement, toutes les 36 à 48 heures, surtout lors de constipation ou de fermentation (gaz et ballonnements). Il n’est pas nécessaire que la quantité de probiotiques soit très élevée, il est préférable d’aller chercher une variété maximale de souches. Chez certaines personnes souffrant de constipation, une quantité élevée peut quelques fois resserrer les selles. Il faut donc miser sur la variété plutôt que sur la quantité totale de probiotiques.
J’ai, par le passé, dans les conférences et les chroniques radio, bien fait rire les gens lorsque je tentais d’illustrer le moment fatidique où « la nature vous appelle ». Vous attendez bien l’autobus, pour être certain de ne pas manquer votre transport… Eh bien, c’est la même chose ici, lorsque l’appel du numéro deux se fait sentir. Si l’autobus passe, on prend l’autobus numéro deux ! Les messieurs ont généralement plus de facilité à avoir plus d’un mouvement de selles par jour, parce qu’ils lâchent tout face à l’autobus numéro deux !
Il faut rééduquer l’intestin par l’assiette et par notre mode de vie, afin que le transit se fasse sans agressions, naturellement. Bien entendu, face à certains problèmes de santé, il faut investiguer et consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic, par exemple en cas d’occlusion ou de maladie de Crohn. Le fait de ne pas évacuer tous les jours ne doit pas être pris à la légère, car la rétention de déchets dans l’organisme peut finir par engendrer de l’inflammation à différents niveaux.
En faisant de nombreuses lectures, j’ai constaté que plusieurs chercheurs et médecins tels le Dr David Perlmutter, neurologue, le Dr Paolo Giordo, neurochirurgien, le feu Dr David Servan-Schreiber, psychiatre, et la feue Dre Kousmine, qui a travaillé sur la prévention du cancer et sur la sclérose en plaques, considèrent qu’il existe véritablement un lien entre le cerveau et l’intestin.
Votre chimie intérieure est liée au stress, qui provoque la libération d’hormones centrales, comme la corticotropine, qui active les voies parasympathiques, qui, à leur tour, stimulent la motricité du côlon. Pour ceux qui souffrent de constipation, leur système nerveux autonome peut leur jouer des tours. Il en va aussi de la libération des neurotransmetteurs excitateurs du parasympathique, l’acétylcholine et la sérotonine, qui ont pour fonction l’activation des chaînes nerveuses locales, dont celles qui commandent la contraction musculaire, parce que votre côlon est muni de contractions annulaires afin d’assurer le transit (le mouvement péristaltique).
Veiller à une bonne vascularisation des abdominaux peut favoriser la motricité de votre intestin, par l’exercice, le massage, etc. On masse bien les petits bedons de nos rejetons pour faire passer les gaz et activer le mouvement péristaltique !
Notre mode de vie précipité, tant pour prendre votre repas que pour favoriser le bon moment où la nature vous appelle, devient pour certains un véritable enjeu. J’ai cru remarquer que, soit par pudeur ou en raison d’une éducation puritaine, plus de femmes que d’hommes sont aux prises avec des problèmes de constipation. Les émotions qui sont générées pendant et après vos repas, votre mode de vie, les traumatismes, le vécu émotionnel ou d’autres facteurs peuvent influencer votre assimilation, mais aussi l’élimination des déchets.
D’autres causes de constipation sont possibles :
Les fibres sont particulièrement importantes, d’où la présence dans votre assiette de fibres solubles et de fibres non solubles. Et ce sont les légumes, les légumineuses et les céréales entières qui sont vos alliés pour nourrir la flore intestinale. On parle beaucoup des prébiotiques pour nourrir la flore bactérienne, dernièrement. Sachez que, si vous mangez suffisamment de légumes, de fibres solubles, de fibres issues des produits céréaliers, vous devriez avoir ce qu’il faut en temps normal. Un des légumes racines ou bulbes qui apporte le plus d’inuline (source de prébiotique) est le topinambour, ou la poudre de topinambour.
Liste d’aliments ou facteurs de santé à privilégier pour rééduquer un intestin moins actif
Faites votre profil alimentaire réactionnel, c’est impératif, et consultez pour personnaliser votre démarche, si besoin est. N’hésitez pas à avoir recours aux professionnels de la santé.
Comme vous pouvez le constater, il y a de nombreux facteurs qui participent à une régularité quotidienne des intestins et qui l’influencent. Nous tenons tellement de choses pour acquises. Mieux comprendre et apprécier le fonctionnement de notre organisme apporte souvent un regard différent qui nous apprend à mieux respecter toutes les magnifiques fonctions qui nous permettent d’être en santé. En ce mois de février, mois de l’amour et du cœur, puis-je vous faire une suggestion : aimez votre santé et chérissez-la par de petits gestes au quotidien, ensuite, il vous sera plus facile de partager votre belle énergie avec ceux que vous aimez !
RÉFÉRENCES :
«Combattre les maladies du cerveau» Dr. Paolo Giodo, Éditions Macro, 2018 180 pages
«Guérir, le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse», David Servan Shreiber, Robert Laffont Édieur, 2003, 336 pages
«Brain maker» Dr. David Perlmutter m.d. with Kristin Loberg Little Brown and company 2015, 310 pages
«La santé de l’intestin, du colon» Norman Walker Edition Macro, 2014, 188 pages
«Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus» Dr C. Kousmine, Primeur Sand Éediteur 1985
«Alimentation thérapeutiques pour petits et grands» Sylvie Leblanc, n.d. 1995, 2011, 169 pages