Publié le 20 avril 2023
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
La jeunesse, c’est l’avenir : nos jeunes adultes et nos adolescents sont notre futur. Ces dernières années, je constate que de trop nombreux parents sont très préoccupés devant la détresse de leurs adolescents ou de leurs jeunes adultes. Mais que s’est-il passé pour que ces jeunes prometteurs soient atteints d’un nouveau type de mal-être ?
Selon la Fondation petits trésors, le nombre d’hospitalisations au Québec pour des raisons de santé mentale a augmenté de 61 % de 2008 à 2019. Et les années « chaotiques » qui ont suivi n’ont certainement pas amélioré cette statistique. Normalement, l’adolescence est la période au cours de laquelle les jeunes adolescents et les jeunes adultes sont dans un bouillonnement de transformations à tous les niveaux : social, physique, émotionnel, nerveux, hormonal, endocrinien, psychologique et moral. La période où ils bâtissent leur confiance en eux, en leur potentiel, mais aussi une confiance dans le monde qui les entoure. La période où l’individu construit sa personnalité, voit ses possibilités, ses limites, et tend vers un destin qui lui est propre. Tous les espoirs devraient être permis lors de cette période cruciale du développement intrinsèque de chaque personne. Pour plusieurs parents rencontrés, tout à coup, tout semble s’effriter, et ils ne reconnaissent plus leur jeune. Il se referme sur lui-même, il a des problèmes de sommeil, des problèmes d’appétit, des difficultés de socialisation, des comportements différents, de l’agressivité, des émotions hors contexte, une perte notoire de joie de vivre, etc.
Les causes et les sources des états d’âme sont multifactorielles, et certaines méritent d’être examinées par des professionnels des soins de santé. Saviez-vous qu’il existe principalement cinq types de troubles anxieux ?
L’anxiété généralisée ;
L’anxiété sociale ;
Le trouble de panique ;
L’agoraphobie ;
La phobie spécifique.
Évidemment, le phénomène de l’anxiété est multiple vu l’état actuel des choses dans notre monde en mutation. Les jeunes sont sensibles à la situation de l’environnement (écoanxiété), à la situation économique, au coût de la vie, aux possibilités de logement, qui semble hors de prix pour les jeunes, etc. Il est normal qu’ils se questionnent sur les possibilités de leur avenir. C’est à nous, adultes et société, d’y voir et d’instaurer des pratiques viables et à long terme pour les générations à venir. Les parents sont aux abois et se sentent impuissants devant le manque flagrant de services gouvernementaux en santé pour accompagner leurs jeunes. Les temps d’attente sont interminables afin d’obtenir de l’aide psychologique. Lorsque la détresse est intense, il faut du soutien, et rapidement.
Lors du passage de l’adolescence à la vie de jeunes adultes, la socialisation est primordiale ; le clan, la « gang », le sentiment de faire partie d’un groupe, de la société, sont formateurs pour la psyché d’un individu. Certains vont rechercher la conformité et l’appartenance toute leur vie, même adultes ! Le principal lien social de nos jeunes est souvent les réseaux sociaux. Ils sont maintenant dépendants des appareils électroniques : cellulaires, tablettes, ordinateurs, etc. Ces derniers sont devenus, par défaut, le cordon ombilical de leur vie sociale.
Or, nous savons maintenant que les lumières bleues et les écrans perturbent la chimie du cerveau et ne remplaceront jamais la franche camaraderie qui se dégage en présence de personnes qui partagent vos passions et vos valeurs. Le fait d’être constamment bombardés par ces lumières bleues, qui se répercutent sur la glande pinéale, perturbe le sommeil, car ce signal lumineux qui passe à travers nos yeux déclenche la mélanopsine dans la rétine, ce qui a pour effet de réduire la mélatonine, hormone qui prédispose au sommeil. Certaines ressources mentionnent que les effets à moyen et à long terme pourraient même comprendre une baisse du taux de cellules NK (Natural Killer) du système immunitaire. Elles peuvent aussi perturber la mémoire et l’apprentissage, car c’est pendant une bonne nuit de sommeil que l’humain engrange les notions apprises. Cela peut aussi avoir une action sur le taux de cortisol (provenant des glandes surrénales, les glandes du stress) en relation avec le stress et l’inflammation. Il serait donc sage de tenter de minimiser l’usage de ces appareils, surtout en fin de journée. Ayez plutôt recours à la luminothérapie de 16 lux tout au plus, au déjeuner, tôt le matin, et réduisez ces lumières bleues le soir, surtout si vos jeunes sont sujets à vivre des épisodes de perturbations émotionnelles, de l’angoisse, de la déprime, des crises de panique et de l’insomnie.
Il y a une expression bien d’ici qui dit : « Prends ton gaz égal ! » Or, avec toutes ces phases d’ébullition et ces changements physiologiques et hormonaux, il est d’autant plus essentiel d’offrir à nos jeunes adultes une alimentation à la hauteur de leurs besoins durant cette période. C’est alors plus qu’important d’avoir des repas à heures régulières qui sont suffisamment chargés, nutritionnellement parlant. Prenez aussi en considération que la croissance et ces multiples transformations peuvent, chez les garçons, se terminer entre 23 et 25 ans, alors que, chez les filles, c’est entre 21 et 23 ans.
Le déjeuner est très important. Le nom le dit : « dé-jeûner », donc cesser le jeûne. Chez des jeunes qui n’ont probablement pas terminé leur croissance et leur développement neuronal, il est impératif de refaire le plein le matin avec des végétaux, des fruits, des protéines (15 à 20 grammes), surtout s’ils sont actifs physiquement, de même que des fibres provenant de produits céréaliers complets et de graines (citrouille, chanvre, etc.). L’horaire débute généralement tôt, et on sait que le sommeil des adolescents se prolongerait au-delà de l’heure de passage de l’autobus ! Alors, optez à l’occasion pour des boissons protéinées sous forme de « shake » : certaines contiennent aussi des vitamines, des minéraux et des antioxydants ; vaut mieux cela que rien du tout ! Essayez de déjeuner avant 8 h ou 8 h 30 afin de rétablir la glycémie.
Tous les adolescents méritent, parce qu’ils ont des besoins élevés, d’avoir un supplément de vitamines et de minéraux tous les jours. Ils sont en mutation constante et ne mangent pas toujours ce qu’ils devraient, c’est un minimum.
Voici quelques exemples de variations de protéines et de glucides complètes au déjeuner :
Galettes de sarrasin et beurre d’amande roulées comme un wrap
Maintenant, si vous le pouvez, avec leur aide, tenez un journal alimentaire réactionnel relativement objectif, surtout si vos jeunes vivent avec des périodes d’angoisse ou de changement de tempérament subits. Notez les heures de repas, le contenu, les réactions et l’heure. Vous pourrez même, avec votre jeune, vérifier si le repas est déficient ou s’il est pris conformément à l’horaire prévu, lorsque les émotions sont vives. N’hésitez pas à établir un lien entre la nourriture pour le cerveau et le système nerveux et la valse des émotions. La glycémie est souvent un élément clé des fluctuations émotionnelles.
Une étude publiée dans le journal Clinical Nutrition démontre par exemple qu’une alimentation riche en fruits et en légumes peut diminuer les risques de dépression, d’anxiété et de détresse psychologique. Les poissons d’eau froide, les fruits de mer et les grains entiers, qui sont pleins d’acides gras oméga-3, sont, eux aussi, des alliés de notre santé mentale !
Dans une étude de l’Université de Shizuoka, au Japon, il a été démontré dès 1999 que la L-théanine (provenant du thé vert de qualité) stimule les ondes alpha dans le cerveau. Ce produit permet de se détendre, sans toutefois provoquer de somnolence.
Si votre jeune n’est soumis à aucune médication, qui peut être nécessaire en présence d’anxiété et de dépression, il y a des herbes et des compléments à l’alimentation qui peuvent soutenir son moral. Veillez toujours à valider l’information avec un professionnel de la santé.
Nous avons tous, comme parents mais surtout comme société, à nous questionner sur nos priorités devant ce fléau qui décime le moral et la vigueur d’une partie de cette génération. Avec le mois d’avril, le printemps revient : tentons d’utiliser tous les moyens afin de soutenir cette belle jeunesse, qui devrait être remplie d’espoir, de vitalité et d’une énergie renouvelée.
RÉFÉRENCES :
«Guérir, le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse», David Servan Shreiber, Robert Laffont Édieur, 2003, 336 pages
«La nutrithérapie, médecines des suppléments alimentaires» Roseline Gagnon, Atlantica douce alternative, 2001, 287 pages,
«Alimentation thérapeutiques pour petits et grands» Sylvie Leblanc, n.d. 1995, 2011, 169 pages
https://seveformation.ca/a-propos/
Source : https://www.eatingwell.com/…/foods-to-eat-for-better…/
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