
Publié le 1 mai 2025
Écrit par Stéphanie Plamondon, M. Sc. Aromathérapeute certifiée
Le mois d’avril est consacré à la sensibilisation à la maladie de Parkinson, une pathologie neurodégénérative qui touche des millions de personnes partout au monde. C’est l’occasion idéale pour mettre en lumière les approches naturelles qui peuvent contribuer au soutien des fonctions cognitives et à la prévention de leur déclin.
Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou encore la sclérose en plaques, sont en constante progression, en particulier dans les sociétés occidentales où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Ces affections, caractérisées par la détérioration progressive des neurones et des fonctions cognitives, n’ont actuellement aucun traitement curatif.
Toutefois, la prévention et l’accompagnement des troubles cognitifs bénéficient de plus en plus des apports de l’aromathérapie scientifique. Certaines huiles essentielles, grâce à leurs propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires et neuroprotectrices, présentent un intérêt croissant dans la prévention du vieillissement neuronal.
Dans les dernières années, plusieurs études ont démontré l’efficacité de l’aromathérapie dans la prévention cognitive. Parmi elles, une recherche a notamment démontré qu’une exposition à l’huile essentielle de romarin à cinéole améliore significativement la mémoire de travail et la vitesse de traitement de l’information. Une autre a mis en évidence l’effet neurogène de la turmérone, confirmant ainsi l’intérêt du curcuma dans le maintien des fonctions cognitives.
Comprendre la neurodégénérescence
La dégénérescence neuronale est un phénomène complexe impliquant plusieurs facteurs interconnectés qui accélèrent la destruction progressive des neurones. L’un des principaux coupables est le stress oxydatif, soit une production excessive de radicaux libres qui attaquent les membranes cellulaires et l’ADN des neurones, entraînant leur dégénérescence. L’inflammation chronique joue aussi un rôle majeur dans la progression des maladies neurodégénératives. Une activation prolongée des cellules immunitaires du cerveau, la microglie, est également reconnue pour aggraver les dommages neuronaux et accélérer la perte des fonctions cognitives.
Les troubles des neurotransmetteurs constituent une autre composante essentielle du processus neurodégénératif. La diminution de certains neurotransmetteurs, comme l’acétylcholine (impliquée dans la mémoire et l’apprentissage) dans la maladie d’Alzheimer ou la dopamine (impliquée dans le contrôle des mouvements) dans la maladie de Parkinson, perturbe la communication entre les neurones et entraîne des symptômes handicapants. Enfin, l’accumulation de protéines toxiques, comme les agrégats de bêta-amyloïde dans la maladie d’Alzheimer ou d’alpha-synucléine dans la maladie de Parkinson, interfère avec la fonction neuronale et mène à la mort cellulaire progressive.
Face à ces mécanismes destructeurs, plusieurs huiles essentielles se démarquent par leurs effets protecteurs sur le cerveau et leur capacité à ralentir certains processus dégénératifs.
Les huiles essentielles neuroprotectrices
Afin de bénéficier de leurs effets neuroprotecteurs, les huiles essentielles à privilégier sont celles qui sont les plus riches en composants antioxydants, anti-inflammatoires et modulateurs des neurotransmetteurs.
Huiles essentielles antioxydantes
Les propriétés antioxydantes de certaines huiles essentielles peuvent aider à lutter contre les effets délétères du stress oxydatif sur le cerveau.
Parmi elles, l’huile essentielle de romarin à cinéole (Rosmarinus officinalis cineoliferum) est particulièrement intéressante. Son action sur l’inhibition de l’acétylcholinestérase, une enzyme responsable de la dégradation de l’acétylcholine, en fait un excellent stimulant cognitif. Des études ont montré que son utilisation régulière pouvait améliorer la mémoire et la concentration, ce qui en fait une alliée précieuse en prévention des troubles neurodégénératifs.
L’essence de zeste de citron (Citrus limonum) (z), riche en limonène, possède des propriétés antioxydantes et neuroprotectrices. Des études montrent son effet anxiolytique par modulation du GABA, contribuant à une meilleure gestion du stress, facteur de risque dans la neurodégénérescence. Elle complète efficacement les synergies neuroprotectrices en diffusion.
Autre huile essentielle prometteuse, l’huile essentielle de curcuma (Curcuma longa) contient de la turmérone, un composé bioactif qui favorise la neurogenèse, c’est-à-dire la formation de nouveaux neurones. De plus, le curcuma possède une forte action anti-inflammatoire, ce qui renforce encore son intérêt dans la lutte contre les maladies neurodégénératives.
Huiles essentielles anti-inflammatoires
L’inflammation chronique étant un facteur aggravant dans la neurodégénérescence, certaines huiles essentielles aux propriétés anti-inflammatoires peuvent être particulièrement bénéfiques.
L’huile essentielle d’encens (Boswellia carterii), grâce à ses acides boswelliques, est connue pour ses effets neuroprotecteurs. Elle aide à réduire l’activation excessive de la microglie, ce qui pourrait ralentir la progression des maladies comme Alzheimer et Parkinson.
L’huile essentielle de gingembre (Zingiber officinale), quant à elle, a démontré une capacité à moduler les réactions inflammatoires dans le cerveau. En réduisant l’activité de certaines cytokines pro-inflammatoires, elle contribue à protéger les cellules nerveuses et pourrait jouer un rôle préventif face au déclin cognitif.
Huiles essentielles modulatrices des neurotransmetteurs
Certaines huiles essentielles ont la capacité d’agir directement sur l’équilibre des neurotransmetteurs, ce qui les rend précieuses dans la prévention et l’accompagnement des troubles neurodégénératifs.
L’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia) est reconnue pour son effet relaxant et sa capacité à moduler le système nerveux central. En favorisant la production de GABA, elle agit comme un sédatif naturel et contribue à améliorer le sommeil et à réduire l’anxiété, deux facteurs de risque importants dans les maladies neurodégénératives.
L’huile essentielle de sauge sclarée (Salvia sclarea) joue un rôle intéressant dans la régulation de la dopamine, un neurotransmetteur impliqué dans le plaisir et la motivation. En soutenant son activité, elle aide à améliorer la concentration, l’humeur et potentiellement à ralentir l’apparition de certains symptômes de la maladie de Parkinson.
Formules et protocoles d’utilisation
Voici quelques formules permettant à la fois de prévenir le déclin cognitif et de servir de soutien pour les personnes atteintes d’un trouble neurodégénératif.
Formule stimulante
Quantité : 15 gouttes
Visée : stimulante pour la mémoire et la concentration
8 gouttes d’huile essentielle de romarin à cinéole (Rosmarinus officinalis cineoliferum)
4 gouttes d’huile essentielle d‘encens (Boswellia carterii)
3 gouttes d’essence de zeste de citron (Citrus limonum) (z)
Déposer les gouttes d’huiles essentielles dans le diffuseur et diffuser pendant 20 minutes. Répéter deux ou trois fois par jour.
Formule apaisante
Quantité : 10 ml
Visée : apaisante pour le stress et l’anxiété
10 ml d’huile de jojoba
20 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia)
10 gouttes d’huile essentielle de sauge sclarée (Salvia sclarea)
Déposer les gouttes d’huiles essentielles dans une contenant à bille de 10 ml. Ajouter l’huile de jojoba pour remplir le contenant. Refermer la fiole, mélanger et étiqueter.
Glisser pour appliquer sur la nuque et les poignets matin et soir.
Formule neuroprotectrice
Quantité : 5 ml
Visée : neuroprotectrice et anti-inflammatoire
Huile d’olive
150 gouttes d’huile essentielle de curcuma (Curcuma longa)
Verser les gouttes dans une bouteille d’huile essentielle de 5 ml vide. Déposer une goutte dans 1 ml (¼ c. à thé) d’huile d’olive et ingérer trois fois par jour, aux repas, pendant une semaine. Répéter aux changements de saison.
Conclusion
L’aromathérapie constitue une approche prometteuse pour préserver la santé cognitive et prévenir les maladies neurodégénératives. En agissant sur le stress oxydatif, l’inflammation et la modulation des neurotransmetteurs, certaines huiles essentielles offrent un soutien intéressant contre le vieillissement neuronal. En ce mois de sensibilisation à la maladie de Parkinson, il est intéressant d’intégrer les propriétés neuroprotectrices des huiles essentielles à notre hygiène de vie.