Remise en forme et désintoxication par les plantes

Publié le 20 avril 2017
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée

Remise en forme et désintoxication par les plantes

Le thérapeute comme le malade peuvent puiser à l’infini dans les richesses innombrables que leur offre la nature généreuse pour entretenir ou retrouver le bien le plus cher à l’homme : la santé ! – Louis Lagriffe, Le livre des épices.

 

Notre corps est une formidable machine qui, dans les meilleures conditions, s’autorégule et se régénère naturellement, pour fonctionner à son meilleur, en principe durant près d’un siècle. Mais, depuis une centaine d’années, justement, apparaissent des milliers d’étranges molécules inorganiques, très différentes des substances générées par la nature que nous avions l’habitude d’ingérer depuis des millénaires, qui font éclore de nouvelles maladies. Néanmoins, depuis des siècles aussi, c’est instinctivement au printemps, durant le carême chez les Occidentaux et la fin des provisions des viandes d’automne déterrées sous la neige chez les autochtones, qu’on jeûnait pendant un certain temps et qu’on faisait des cures végétales, pour nettoyer et dynamiser l’organisme avec les premières pousses vertes resurgies du sol.

Par exemple, les soupes vertes aux herbes sauvages et les salades de mâche des vignes, de pissenlit et de pourpier étaient présentes sur toutes les tables de ma vieille Europe champêtre, et ce, dès l’apparition des premières verdures sauvages printanières.

 

UTILE OU NÉCESSAIRE, LA CURE DE DÉSINTOXICATION ?

Tous, nous sommes envahis de milliers de toxines exogènes impossibles à éviter par le biais de l’air, de l’eau et de la plupart des aliments que nous ingérons, et ce sont nos filtres et émonctoires qui doivent gérer, neutraliser et éliminer les poisons que nous absorbons.

Bien sûr qu’un jeûne ou une cure se limitant à des végétaux sains font beaucoup de bien, mais d’y adjoindre les plantes détoxifiantes judicieusement conjuguées sera encore plus efficace.

 

DÉSINTOXIQUER QUOI ET POURQUOI ?

« Qui veut voyager loin ménage sa monture », affirme un vieux dicton populaire français, tout à fait applicable à la philosophie naturiste.

C’est un fait reconnu que nous absorbons des centaines de substances inorganiques par le biais de l’air, de l’eau, et surtout du contenu de nos assiettes. Nous avalons en moyenne 50 kilos de produits chimiques par an et par adulte Nord-américain !

Même les naturistes qui mangent bio, qui évitent les médicaments, les cosmétiques, les produits d’hygiène et détergents chimiques, sont exposés à la toxémie. L’engorgement de nos filtres et émonctoires serait la première cause de la plupart des maladies, d’après les naturopathes et herboristes d’expérience, car notre corps ne fonctionne pas comme un four autonettoyant, quoi qu’en disent certains scientifiques orthodoxes…

Voici nos organes filtres ou émonctoires principaux, avec un bref rappel selon leur ordre d’importance : les poumons, le foie, les intestins et le côlon, les reins et la vessie, la lymphe, le sang et la peau.

Dans les poumons, par exemple, 300 millions d’alvéoles irriguent 20 milliards de globules rouges qui purifient inlassablement notre sang et nos cellules, sur une surface équivalant à 100 mètres carrés, soit la moitié d’un terrain de tennis ! Et ce cher foie, lourd d’à peine 1 kilogramme, procède au nettoyage de 1,5 litre de sang chaque minute, le débarrassant des toxines : alcool, médicaments, mauvais gras, pesticides, etc. Il remplit à lui seul 500 fonctions vitales (!) de stockage d’énergie, de purification, et même de production de bon cholestérol, d’hormones, d’enzymes et d’anticorps, sans oublier de nombreuses vitamines et minéraux (A, la plupart des B, D, E, K, D, fer, cuivre, etc.).

Par l’entremise de sa vésicule et de sa bile libérée dans le duodénum, il concentre et élimine la plupart des déchets métaboliques, globules rouges, protéines et gras oxydés.

Les reins, quant à eux, contrôlent la pression sanguine et purifient inlassablement le sang et la lymphe, éliminant toutes les protéines dégradées, l’excès de sucre et de minéraux, grâce à leurs millions de petits néphrons filtrants, minces comme des cheveux. Les reins sont les organes les plus faciles à endommager, les plus sollicités par nos excès et les plus demandés pour les transplantations : ménagez vos rognons en buvant au moins deux litres d’eau pure (légèrement acide) chaque jour et évitez le contact avec le froid, surtout au niveau lombaire et aux pieds, mais aussi en interne, par exemple en consommant des boissons glacées.

 

Les aliments qui nuisent, ceux qui rétablissent

Cuisine, c’est médecine, c’est la médecine préventive, la meilleure… Claude Michelet

Outre la nécessité de boire effectivement huit verres d’eau pure (filtrée et légèrement acide et minéralisée) entre les repas, il est bon de supprimer radicalement de notre assiette les pires irritants. Éviter toutes les charcuteries, les graisses hydrogénées, les féculents raffinés et toutes les sucreries, sans oublier l’alcool et le café, du moins pendant le nettoyage, et idéalement, pendant au moins quelques jours par semaine. Il est recommandé d’ajouter à notre diète, temporairement sinon définitivement, les légumes certifiés biologiques saisonniers, crus ou peu cuits, surtout les plus verts et colorés, les céréales complètes sous toutes les formes et une portion moindre de graines, noix ou légumineuses biologiques riches en protéines, pour compléter harmonieusement les repas principaux.

 

LES BONNES PLANTES, MÉNAGÈRES EFFICACES ET POLYVALENTES

Le plus simple est de boire des tisanes faites avec les plantes indiquées ci-dessous à base de bonne eau filtrée, chaudes ou froides, avant ou entre les repas, sinon à jeun, pour une meilleure absorption.

Ceci complètera une cure méthodique, faite de concentrés de ces plantes reconnues, parfois depuis des millénaires, pour leurs effets expectorants, cholagogues, diurétiques ou dépuratifs, recherchés dans les cures.

Pour minimiser les crises de guérison, il faut faire cela en douceur et en profondeur (on procède habituellement par étapes, idéalement durant un minimum d’un mois), être à l’écoute de son corps et doser selon les signaux de celui-ci.

 

DÉGAGER LES POUMONS EN PREMIER

Choisir en dose proportionnelle au poids et à l’âge plusieurs de ces pectorales reconnues : la molène, le sapin, le pin, le thym ; ou encore, ces charmantes fleurettes printanières, parfois avec leurs feuilles : le lierre terrestre, le tussilage, les primevères et les violettes, toutes de retour au bois ou au jardin, au renouveau.

Note : Si vous avez été en contact avec des produits chimiques volatils (herbicides, peinture, solvants, colorants, etc.), y ajouter une cure au charbon végétal activé est toujours bénéfique, selon la posologie indiquée.

Ensuite, durant trois semaines, on soutient le foie et, ensuite, la vésicule biliaire, sans oublier des fibres émollientes pour absorber l’acidité des toxines et faciliter leur évacuation par les géniaux intestins et ce brave côlon, tuyau d’évacuation majeur.

Pour tout le système digestif, avec des bénéfices connexes pour l’estomac et le pancréas, également très importants, on peut choisir la camomille, le chardon-marie, l’épine-vinette, l’igname sauvage, la menthe, le romarin ou le pissenlit racine.

Si vous avez un transit rapide ou avez déjà souffert de lithiase biliaire, réservez celles-ci, plus drastiques, pour la troisième semaine de traitement : artichaut, boldo, radis noir.

Il est opportun, en même temps, d’activer, de nettoyer et de protéger en douceur les intestins, petit et gros, avec les graines de lin, la poudre d’orme, le psyllium ou la gomme d’acacia.

En troisième phase, la semaine suivante, on s’occupera des reins et de la vessie, si importants et inlassables travailleurs.

Le chiendent, les feuilles de bouleau, les pétioles ou écorces de cerisier, la prêle, les fleurs de sureau et de reine-des-prés sont de bons diurétiques reconnus.

En dernier, pour éviter les éruptions déplaisantes, on nettoie la lymphe, le sang et la peau en même temps avec des dépuratifs indéniables comme les algues, la bardane (racine), la betterave rouge, le cresson, la petite oseille, le trèfle rouge, la luzerne ou encore l’ortie et les feuilles de pissenlit.

 

FORMES ET FORMULES MULTIPLES, TANT QUE LA QUALITÉ Y EST !

Que ce soit en décoction, en infusion, en teinture mère, germées, simples ou en composés qui ont fait leurs preuves, selon les plantes offertes en nature ou au magasin naturel de votre secteur, choisissez celles qui vous sont les plus accessibles et informez-vous adéquatement.

Ces cures se présentent souvent en « kit » sous diverses formes (ampoules, concentrés liquides, poudre, capsules, séchées en vrac ou sachets tout prêts). Il en existe certainement plusieurs dizaines dans les magasins de produits naturels. Faites-vous conseiller par un herboriste ou naturopathe de longue expérience.

Aussi, lisez et suivez bien les instructions sur les contenants, qui, grâce à la loi sur les NPN, sont très précises et exhaustives, avertissements inclus (parfois un peu trop alarmistes) !

Pour ma part, je préconise les jus purs (faits maison, selon la tradition allemande ou lactofermentés), les concentrés liquides et teintures mères, ou encore les aliments et plantes elles-mêmes, autant que possible de provenance canadienne et évidemment certifiés biologiques !

 

QUE D’EFFETS COLLATÉRAUX BÉNÉFIQUES !

Aucun doute qu’une cure saisonnière bien gérée qui durera entre 20 et 40 jours, adaptée à votre mode de vie et votre terrain personnel et accompagnée d’une diète hypotoxique, vous permettra de retrouver plus d’énergie, de vitalité et de joie de vivre, en plus d’un meilleur transit intestinal, un sommeil réparateur et un teint plus éclatant.

De plus, comme bénéfice marginal, on récolte souvent la satisfaction de s’alléger de quelques livres en trop, mais dans tous les cas, de diminuer les douleurs chroniques de tous types, d’améliorer sa digestion et son élimination, et d’ajouter quelques années à votre vie, et certainement de la vie à vos années !

Je conclurais avec cette pensée du philosophe français Sargues, pourtant gourmand à ses heures : « Les voluptueux hésiteront peut-être à se soumettre à toutes ces règles. Qu’ils sachent alors qu’ils cessent d’avoir des droits à une bonne santé : elle n’est point pour eux ! » !

 

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