Résolutions santé 2018

Publié le 20 janvier 2018
Écrit par Nicolas Blanchette, B. Sc. kinésiologie, D.O.

Résolutions santé 2018

Nous y sommes. C’est ce moment de l’année encore : je parle bien sûr de la période des nouvelles résolutions !

 

La bonne nouvelle : selon une étude du Journal of Clinical Psychology, les gens qui prennent des résolutions du Nouvel An sont 10 fois plus susceptibles d’accomplir des changements significatifs dans leur vie que ceux qui n’ont pas cette réflexion. La mauvaise nouvelle : la même publication scientifique mentionne que 54 % des gens abandonneront leurs résolutions en moins de 6 mois et que seulement 8 % atteindront leurs objectifs à la fin de l’année.

Quels sont les éléments qui permettraient d’expliquer ce résultat plutôt décevant ? Selon le psychologue américain Clayton R. Cook, du département de psychologie de l’Université du Minnesota, il faut regrouper plusieurs conditions pour être capable d’adopter une nouvelle habitude. En voici quelques-unes :

  • Il faut établir un objectif simple et se doter d’outils pour en mesurer concrètement la progression.
  • Il faut avoir des rappels visuels fréquents dans notre environnement.
  • Il faut répéter très souvent le comportement désiré, surtout dans les premières semaines.
  • Il faut se responsabiliser devant soi et les autres.
  • Il faut accepter dès le début que les petits échecs puissent faire partie du processus d’adoption d’une nouvelle habitude.
  • Il faut définir les limites qui pourraient nous empêcher d’y arriver.

Dans cet article, je vous propose des pistes de réflexion qui vous permettront de repenser vos stratégies de résolutions santé pour 2018. Je souhaite ainsi vous aider à faire mûrir votre réflexion pour que vous puissiez faire partie des 8 % qui pourront se dire en janvier 2019 : « j’y suis arrivé ! »

 

RÉSOLUTION ALIMENTAIRE

Mieux manger est assurément la résolution la plus populaire. Toute bonne résolution durable dans ce domaine nécessite avant tout un changement de notre perception quant à notre rapport avec la nourriture. Pour plusieurs personnes, il faut cesser de voir sa « performance alimentaire » comme une glorieuse réussite ou, au contraire, un cuisant échec. Complètement blanc ou complètement noir. Tout d’abord, il est surhumain d’avoir une alimentation complètement impeccable en tout temps, peu importe notre degré de motivation au 1er janvier. Pourtant, plusieurs personnes se découragent rapidement à la suite d’un écart de conduite devant leur résolution. La plupart du temps, ce moment fatidique arrive après la première « grosse bouffe » qui vient après la purge du temps des fêtes.

Physiologiquement, ce phénomène complexe qui nous fait décrocher de notre plan plein de bonnes intentions peut être résumé assez simplement. La période des fêtes en est une d’abondance alimentaire : les nombreux soupers et les agréables repas (copieux) en famille font en sorte que l’on ingère quotidiennement davantage de calories que dans une semaine normale de notre vie quotidienne.

La balance alimentaire penche du côté du surplus. En réaction, les mécanismes évolutifs automatiques implantés dans nos organismes depuis des millénaires entrent rapidement en action. Notre corps n’a aucun intérêt à augmenter sa masse corporelle ; cela exigerait davantage d’efforts et d’énergie pour se mouvoir et réaliser nos tâches quotidiennes. Grâce aux hormones contrôlant le niveau de satiété, notre organisme diminuera ses besoins nutritionnels pour les jours qui suivront. Ainsi, nous ressentirons habituellement moins les signaux de la faim dans les jours qui suivent la période des fêtes. C’est notre corps qui tente de rétablir sa balance calorifique normale, son homéostasie.

Pris de remords moraux, la plupart des gens choisiront d’adopter de nouvelles résolutions alimentaires exactement à ce moment. Pour la majorité, il s’agit de perdre du poids. Or, il est plutôt facile de tenir ses promesses en plein au moment où notre organisme cherche à compenser un surplus de calories consommées en diminuant ses besoins nutritionnels. Il n’en sera pas toujours ainsi. Après s’être aventuré du côté du « surplus », le balancier, dirigé par les réactions physiologiques de notre organisme et notre privation volontaire, oscillera maintenant du côté du « déficit ». Trop souvent, la privation est draconienne. Devant cet épisode de famine volontairement créé, les hormones réagiront : les signaux de faim seront plus fréquents et plus puissants qu’auparavant. C’est souvent devant ces besoins viscéraux que, malgré toute la bonne volonté du monde, les résolutions seront reléguées aux oubliettes. Temporairement pour les plus disciplinés d’entre vous, malheureusement souvent de manière permanente pour la majorité. Cet échec très mal vécu nous donne l’impression d’être impuissants dans l’atteinte de nos objectifs de meilleures habitudes alimentaires.

Plutôt que de voir tout en noir ou en blanc, le médecin de famille Rallie McAllister suggère de se conscientiser. Selon elle, il faut plutôt imaginer chaque action que nous posons relativement à notre alimentation comme faisant partie d’un continuum santé : la mauvaise santé d’un côté, et la bonne de l’autre. Ainsi, chaque petite action devient réfléchie. Boire un verre d’eau nous rapproche du côté de la bonne santé du continuum, tandis qu’une boisson gazeuse nous rapproche du côté de la mauvaise santé. Tous les nutritionnistes vous le diront : il vaut mieux commencer par de petits changements et réussir à les faire tenir dans le temps. Les diètes miracles semblent attrayantes, mais leurs résultats ne perdurent jamais, pour les mêmes raisons que nous avons évoquées précédemment. Un changement simple pourrait être de cesser de grignoter après le souper ou encore d’arrêter de boire une boisson gazeuse tous les jours. Ce sont ces petits gestes répétés de manière quotidienne qui finiront par avoir la plus grande influence sur nos objectifs alimentaires.

 

RÉSOLUTION D’ACTIVITÉ PHYSIQUE

Augmenter son niveau d’activité physique et devenir plus actif font aussi partie des résolutions les plus souvent adoptées pour entreprendre la nouvelle année. Quand on est conscient des bien-faits physiques et psychologiques d’un mode de vie actif, cette décision a beaucoup de sens. Pour plusieurs, cela se traduit par un abonnement à un centre de conditionnement physique ou un club sportif. Même si ces actions sont fortement recommandées, pourvu que l’on soit capable de maintenir sa motivation dans le temps, il faut se rappeler que nos chances de succès sont plus élevées lorsqu’on visualise le fait d’être plus actif comme faisant partie de notre mode de vie et non comme étant une activité ponctuelle réalisée deux ou trois fois par semaine.

Comme en alimentation, les gestes les plus simples et les plus fréquents peuvent finir par faire la plus grande différence au quotidien. Il faut réfléchir différemment. Chaque occasion doit devenir un bon moment pour augmenter son niveau d’activité physique. Cela peut être aussi simple que prendre l’habitude de stationner sa voiture plus loin, emprunter les escaliers au lieu de l’ascenseur ou faire ses courses à vélo. Lorsque l’exercice devient informel, il devient moins important de pratiquer des activités ponctuelles sur une base régulière. Ces dernières ont quand même leur place, mais le changement de mentalité doit commencer au quotidien ! Rappelez-vous que plus une activité est répétée souvent, plus elle est susceptible de se transformer en habitude.

 

RÉFÉRENCE

THE EDITORS OF PREVENTION, « 8 New Year’s resolutions you’ll actually stick with », Prevention Magazine, [En ligne], 2016. [https://www.prevention.com/mind-body/new- years-resolutions-you-can-keep].