Publié le 16 mars 2020
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée
En te levant le matin, rappelle-toi combien est précieux le privilège de vivre, de respirer, d’être heureux. – Marc Aurèle (Empereur et philosophe romain, iie siècle A. D.)
Au Québec, à cause du froid durable et de la sécheresse des appartements l’hiver, 1 personne sur 10 souffre d’une sinusite aigüe, résultant souvent d’une grippe ou d’un rhume mal soigné, qui devient parfois chronique.
Dans certains cas, une déviation de la cloison nasale, congénitale ou suivant un traumatisme, peut favoriser l’inflammation des sinus.
Les sinus, au nombre de quatre paires (situées derrière le front, sur le bord des fosses nasales, en haut des maxillaires, et une autre plus en profondeur), sont des cavités semi-osseuses qui filtrent et stockent les mucus pour protéger et hydrater le nez et le pharynx.
Si l’infection et la fièvre se prolongent au-delà d’une semaine, investiguez chez un médecin ou un ORL, car il existe des bactéries potentiellement plus dangereuses pour le cerveau que le virus de l’influenza.
Parfois, des végétations ou des infections dentaires peuvent être la cause d’une sinusite ou d’une rhinite prolongée.
D’abord, ne pas se nuire
Évitez tous ces irritants : les extrêmes de chaud et de froid, surtout en saison de transition, où il faut protéger nos « portes des vents », comme le disent les Chinois, à l’aide de bonnets et de cache-nez plus ou moins épais, qui sont de rigueur jusqu’en mai.
L’excès de sécheresse de nos appartements surchauffés à l’électricité ou, parfois pire, au bois, assèche les muqueuses et laissent entrer les intrus comme les virus ou les bactéries.
Aussi, la sinusite ou la rhinite chronique provoque des ronflements, peut affecter le goût et l’odorat, voire le souffle et le timbre de la voix.
Il faut, bien sûr, éviter ces aliments générateurs de mauvais mucus trop collants : le blé, les produits laitiers gras, les bananes et le beurre d’arachides.
Éliminez les faux sent-bon, les fragrances et les produits chimiques dans l’air, les détergents et tous les allergènes, sans oublier les poils d’animaux, ces pauvres chats en tête.
Attention aux antihistaminiques, souvent prescrits contre les rhinites et les sinusites, surtout ceux qui contiennent de l’éphédrine ou de la pseudoéphédrine : ils font monter la pression sanguine des hypertendus.
Autres précautions simples
Soigner le côlon avec des mucilages et des probiotiques adaptés à notre âge ou à nos besoins précis.
La santé intestinale et notre microbiote sont en lien direct avec notre système immunitaire, faut-il le rappeler ?
Prendre des suppléments de vitamines A et C de même que des acides gras essentiels issus de bonnes huiles certifiées biologiques (canola, carthame, lin).
En ce qui a trait aux mucilages : l’aloès, les graines de lin, l’okra, la guimauve et la mauve sont de bons éléments pour régénérer nos muqueuses.
L’hygiène nasale n’est pas toujours agréable, mais évite bien des complications (même chez les jeunes enfants, avec une pompe aspirante).
Si vous êtes un adulte à risque, rincez-vous régulièrement le nez avec une petite poire ou un petit pot neti à l’aide du sérum physiologique maison suivant.
Recette du sérum physiologique nasal
Mélangez dans ½ litre d’eau bouillie 4 grammes de gros sel de mer gris (ne pas utiliser de sel de table, qui contient de l’iode ajouté, potentiellement irritant) et ½ cuillère à thé de bicarbonate de soude alimentaire.
Veillez à ce que la solution soit tiède pour éviter le choc thermique, ce que les sinus détestent ! Le sérum se conserve une semaine au réfrigérateur.
Les huiles essentielles alliées du nez
Les inhalations d’huiles essentielles dans de l’eau chaude avec de l’eucalyptus radié (50 %), du niaouli (25 %) et de la menthe poivrée (25 %) sont efficaces. 20 gouttes au maximum de ce mélange par adulte pour 3 litres d’eau bouillie dans une simple casserole, la tête couverte d’une serviette.
Certains utilisent de l’onguent Vicks ou du baume du tigre dissous dans l’eau, mais la gelée de pétrole du premier, et parfois la cannelle du second, peut être irritant plus qu’autre chose.
On peut aussi diluer ce mélange dans 80 % d’huile de jojoba ou de chanvre et l’appliquer sur les sinus pour diminuer la douleur et la pression.
Nos bons conifères assainissent et dégagent bien les sinus aussi. Vous promener dans leur milieu naturel, même au froid, la tête bien couverte, est une bonne idée.
Plantes sternutatoires : qui font éternuer
Autrefois, comme avec le tabac à priser, on réduisait les plantes séchées en poudre et on les inspirait, une narine à la fois, pour se faire éternuer et décongestionner les sinus de l’excès de mucus.
On compte parmi ces plantes l’euphraise, le lierre terrestre, la pétasite, et pourquoi pas avec une pincée de moutarde, de raifort ou de poivre, pour activer l’effet ?
En interne, pour aider à assainir les sinus et fluidifier les mucus, les plantes suivantes sont bénéfiques :
Ortie : comme anti-allergène, diurétique et tonique immunitaire. En tisane, de préférence.
Raifort : pour ses effets décongestionnants. En purée dans la nourriture ou en teinture mère. Sinon, peut-être en mâcher régulièrement une petite tranche fraîche ?
Marrube : son amertume excessive rebute, mais est acceptable en teinture mère dans du jus d’ananas ou de papaye. Riche en enzymes protéolytiques, mais pas facile à trouver en teinture mère au Québec. Cultivez-le, côté sud, il s’adapte bien !
Puisque souvent, à la suite de l’influenza, l’appétit manque, surtout dans la phase aigüe, consommez, outre les tisanes précitées, des potages ou des soupes assaisonnées de ces légumes et aromates bactéricides et fluidifiants des mucus : carotte, choux, courges, gingembre, oignons, poireaux, entre autres.
Il est reconnu aussi que la consommation régulière d’acides gras essentiels, particulièrement ceux de l’huile de nigelle, surtout en cas de causes allergiques, aidera nos sinus à remplir leurs fonctions de filtre de protection et de réservoir pour la première porte d’entrée vers le système respiratoire.
Il est prouvé que la lécithine de soya également aide à générer des bons mucus, agissant comme protecteurs de toutes les voies respiratoires, des narines aux poumons.
Prendre des suppléments comme la vitamine A ou C et des acides gras essentiels facilite également l’autorégénération de muqueuses saines.
Parfois, des manipulations ostéopathiques de la nuque règlent une partie du problème.
Essayez ce qui vous semble le plus accessible et simple. Dans tous les cas, avec quelques changements et efforts appropriés, votre état s’améliorera.
RÉFÉRENCES
BALCH, Phyllis A. Prescription for Nutritional Healing, 5e éd., Penguin Books, 2006, 868 p.
MURRAY, Michael T. (ND) et Joseph E. PIZZORNO. Encyclopedia of Natural Medicine, 3e éd., Simon and Schuster Books, 2012, 622 p.
Sinusite : www.allodocteurs.fr Sinusite : www.passeportsante.net
Et les 40 ans d’expérience d’Anny Schneider, herboriste-thérapeute accréditée.