Publié le 15 juin 2017
Écrit par Sylvie Leblanc, n.d.
Avec la saison chaude, notre alimentation change. Les aliments et les boissons qui sont souvent les chouchous de l’été contiennent souvent des résidus plus acides qu’alcalins.
Nous avons le réflexe, durant la saison chaude, de verser vers le festival des salades, avec toutes les verdures et tous les légumes frais qui proviennent de notre jardin ou des marchés.
Mais saviez-vous que de nombreuses richesses en matière de nutriments se trouvent souvent sous vos pas et sont encore considérées à tort par plusieurs comme des « mauvaises herbes » ?
J’ai été complètement ravie de constater les exceptionnelles valeurs nutritionnelles de certaines plantes, comme le chénopode blanc (chou gras), le pissenlit (dent de lion) et l’ortie blanche, qui font partie humblement de notre paysage et pourraient faire partie de notre alimentation.
Bien entendu, avant de passer au crible tous les terrains vagues du voisinage afin de faire votre prochaine salade, assurez-vous que le lieu où se trouvent les plantes soit exempt de pesticides, d’herbicides, d’engrais chimiques, de polluants divers (sous-produits de pétrole, métaux lourds, BPC, etc.). Fait à noter, dans le cas du chénopode blanc (chou gras), son potentiel et ses interactions allélopathiques le rendent presque complètement résistant aux herbicides. C’est donc dire qu’un terrain peut avoir reçu un traitement d’herbicides, et vous trouverez tout de même du chénopode. Il est donc sage de bien le laver et surtout de choisir les lieux de la cueillette.
Le chénopode blanc
Le chénopode (Chenopodium album L.), communément appelé chou gras, a un goût très proche des épinards et peut être utilisé en cuisine, mis à part la tige, qui est un peu trop coriace. Une fois cuites, vous pourrez transformer les feuilles en chaussons (spanakopita), les ajouter à une béchamel, à des gnocchis, à un pesto, en faire des soupes ou potages, des smoothies et, bien entendu, en salade.
Les feuilles du chénopode sont fragiles, ne les laissez pas à la chaleur, car elles peuvent se faner rapidement. Il faut alors les réfrigérer, les congeler dans un sac hermétique ou rapidement en profiter fraîches. La meilleure période de récolte serait avant que le plant soit mature, jusqu’au milieu de l’été. Lorsque les feuilles sont cueillies trop tard dans la saison, ou trop cuites, la présence de saponine et d’acide oxalique les rend plus amères.
Vous aurez alors besoin d’un nettoyage à grande eau. Alors, ne jetez pas vos choux gras, mangez-les !
L’ortie
En Europe, les jeunes pousses d’ortie (Urtica dioica) sont prisées pour leurs innombrables vertus. Bien connue pour sa teneur en silice, en calcium et en chlorophylle, au printemps, cette plante est adorée ou détestée. Elle est très nutritive et demande, comme les roses, de les cueillir avec respect, car elle est couverte de petits poils piquants et urticants, d’où sa racine latine « Urtica ». Elle contient une somme phénoménale de minéraux, dont la silice, le calcium, le magnésium, le potassium, de même que des antioxydants tels que la vitamine A, le bêta-carotène, etc.
La majorité des auteurs de renom en herboristerie et en phytothérapie (Maria Treben, Alfred Vogel, etc.) recommandent les jeunes pousses avant la floraison, qui sont un tonique du printemps. Les teneurs en minéraux de l’ortie peuvent varier jusqu’à 30 fois entre la pousse et la plante mature, d’où l’importance des temps de cueillette ; la phytothérapie est une science et un art, ne l’oublions pas !
Une petite note importante quant au lieu de cueillette des pousses d’ortie, cette plante accumule efficacement le plomb et d’autres minéraux, soyez certains que le sol abritant vos plants ne sont pas contaminés aux métaux lourds.
En agriculture, à cause de ses réserves en minéraux, l’ortie est très prisée pour faire une forme de purin qui enrichit les récoltes. Si c’est bon pour reminéraliser vos jardins, imaginez les bénéfices pour votre organisme.
Plusieurs la consomment blanchie, ce qui élimine les petits piquants de la plante mature. Si vous voulez la transformer en plantes sèches pour des tisanes ou l’utiliser en aromates comme du persil dans vos vinaigrettes, il faut prendre quelques précautions. Il est préférable de disposer vos feuilles dans un endroit sec, loin de la lumière, et de bien ventiler, car les vitamines C, K et B9 sont sensibles à la lumière. Une fois séchées, les mettre dans des contenants opaques, mais pas en plastique, alors privilégiez le verre fumé ou une boîte métallique. L’ortie a donc le même intérêt que les légumes verts.
Les feuilles de pissenlit
Après avoir lu les valeurs nutritionnelles des feuilles de pissenlit, « Taraxacum officinalis », vous deviendrez probablement des ardents défenseurs et manifesterez « à bas le massacre des pissenlits » !
En Europe, les feuilles de pissenlit ne tiennent pas autant de place que les endives, mais au printemps, où les jeunes feuilles sont moins amères, elles font partie des diverses laitues.
Sa richesse en carotène, un antioxydant, est vraiment exceptionnelle. Les feuilles du pissenlit contiennent beaucoup de minéraux et d’oligo-éléments.
L’amertume des feuilles fraîches, lorsque consommées crues, n’est pas à mettre de côté. Comme l’ortie, qui possède de petits poils piquants, les feuilles de pissenlit sont amères, mais combien bénéfiques pour la santé globale grâce à ses composantes.
Pour assurer une meilleure cueillette, choisir les jeunes feuilles avant la floraison.
Les feuilles fraîches sont très accessibles au palais en salades, en rouleaux de printemps (feuilles de riz), en wraps, en pestos, en vinaigrettes crémeuses, dans des smoothies fruités et bien plus. Les jeunes feuilles de pissenlit peuvent aussi être congelées et ajoutées à des soupes. Nos aïeux en faisaient bien du vin, pour leur plus grand plaisir, alors de grâce, ne tuez plus les pissenlits !
Si vous êtes soucieux de votre consommation de calcium alimentaire, faisons un petit comparatif du taux de calcium pour 100 g : 135 mg pour le chou frisé (kale); 412mg pour les feuilles de plantain ; 165 mg pour les feuilles de pissenlit ; 258 mg pour les feuilles de chénopode blanc (chou gras) ; 713 à 1940 mg pour les feuilles d’ortie blanche ; comparativement à 120 mg pour un verre de lait de vache entier classique de 250 ml.
Ces plantes dites « mauvaises herbes » sont particulièrement gorgées en nutriments, comme la zéaxanthine et le bêta-carotène, recommandés pour la peau, la vision et l’immunité.
Une autre observation est le fait que ces dites mauvaises herbes contiennent toutes les trois des acides aminés en nombres assez grands pour considérer le tout comme des protéines « complètes ».
De plus, d’après leur pH, selon l’indice PRAL, on les considère comme alcalines.
Ce sont des herbes qui poussent naturellement, gratuitement et vous offrent de vous réalcaliniser. Ces trois plantes sont des sources élevées de minéraux tels que le calcium et le potassium, et sont donc une véritable corne d’abondance en nutriments.
Voici quelques trucs pour donner des saveurs à vos salades composées avec l’ajout ou non de feuilles des dites super nutritives « mauvaises herbes ».
Un pesto que vous pourrez modifier à l’infini :
Pesto savoureux aux noix et feuillus de Sylvie
Ingrédients :
Mode de préparation :
Préparez l’ail et les feuilles de basilic et de chou frisé.
Préparez l’orange et servez-vous d’une râpe de type Microplane afin d’aller chercher les zestes.
Passez tous les ingrédients au robot.
Ajustez les huiles selon la texture désirée.
Le pesto se congèle.
Sur des pâtes, des croûtons, des légumes tièdes, ou encore dilué dans une vinaigrette, ce pesto est savoureux ! Rempli de belles vertus.
Un autre petit truc savoureux pour ajouter beaucoup de saveur à vos petites salades sauvages (si vous n’êtes pas allergique aux noix) :
Faites sauter des noix (¼ tasse par portion de salade) à la poêle, à feu moyen-vif. N’hésitez pas à les faire rôtir un peu, puis déglacez la poêle et les noix avec un bon vinaigre d’érable, et ajoutez un peu de bon sirop d’érable du Québec. Ensuite, faites mijoter une ou deux minutes et ajoutez des huiles neutres, afin d’aller chercher la saveur de noix et les parfums de l’érable. Pour la touche finale, ajoutez un peu de fleur de sel et versez sur vos laitues sauvages ou amères.
Vous verrez, les laitues un peu plus amères ne vous sembleront plus du tout les mêmes. Profitez du beau temps et faites de belles découvertes offertes par mère Nature, qui fait si bien les choses ! Bon été tout en vertus et en saveurs.