D’après le dicton, « Qui sème le vent, récolte la tempête ».
Après les festivités du Nouvel An, comment se porte votre système digestif?
Avez-vous de nombreux borborygmes, gaz, rots, etc.?
Une bonne digestion, c’est beaucoup plus que de ne pas avoir de malaises. La digestion, c’est comme une entreprise où plusieurs organes et de nombreux mécanismes travaillent ensemble et selon un ordre bien défini pour notre bénéfice.
C’est par la digestion que se fait l’assimilation des nutriments : vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras essentiels, protéines, etc. tous importants pour maintenir notre organisme en bonne santé.
Je vous propose de vous poser les questions ci-dessous sur le sujet. Si vous ou un membre de votre famille vivez des perturbations « sonores » et « olfactives » par des courants d’air… il faut faire des constats.
De nombreux facteurs peuvent vous prédestiner à déclencher de la fermentation, qu’il s’agisse de rots ou de gaz. Imaginez-vous qu’ils peuvent être attribuables à la génétique, qui est trop souvent sous-estimée. Bien entendu, notre mode alimentaire a été hérité de nos parents, mais nos faiblesses organiques aussi.
Les forces et faiblesses de plusieurs organes, glandes et mécanismes peuvent aussi provenir de nos parents et grands-parents, comme nous ne pouvons donner ce que nous n’avons pas, commencent par votre héritage génétique :
- Y a-t-il dans votre parenté des allergies, des sensibilités à différents aliments?
- Y a-t-il des problèmes liés au foie ou à la vésicule biliaire? (Le foie et la vésicule biliaire participent activement à la transformation des aliments afin de les rendre biodisponibles.)
- Y a-t-il des problèmes de pancréas? (Le pancréas produit de nombreuses enzymes qui participent à la transformation des aliments afin de les rendre biodisponibles.)
- Y a-t-il un diagnostic de maladie de l’intestin, côlon irritable, diverticulite, colite, iléite, maladie de Crohn, etc.? (Les intestins sont une clé importante de l’assimilation et de la digestion. Nous savons maintenant à quel point le microbiote, ou la flore intestinale, est précieux pour l’assimilation et la production de différents nutriments essentiels. Or, la fermentation intestinale et la constipation, ou même l’utilisation chronique de laxatifs dégradent la qualité du microbiote.)
- Y a-t-il des problèmes d’estomac? C’est par les sucs et acides de l’estomac que les aliments sont en partie transformés. J’aimerais mettre en lumière ici que l’estomac n’a pas de dents. Alors, de grâce, mastiquez suffisamment, insalivez et surtout savourez l’abondance des aliments qui vous sont proposés! Notez que certaines personnes peuvent ne pas avoir ce que l’on appelle le facteur intrinsèque présent, ce qui empêche la vitamine B12 d’être bien assimilée par l’intestin, ce qui mène à de l’anémie pernicieuse. Cette absence peut faire suite à des ulcères d’estomac ou une chirurgie bariatrique ou encore être de naissance.
Si vous avez des problèmes digestifs, avez-vous consulté un professionnel de la santé afin d’avoir un diagnostic? En connaissant vos faiblesses, vous pourrez entreprendre une démarche plus ciblée et concluante.
En médecine ayurvédique ou « sattvique », on enseigne que nous devrions manger que si l’on ressent la faim et surtout de manger paisiblement afin que la digestion se fasse bien.
Dans notre mode de vie actuel, combien sont ceux qui avalent leur nourriture sur le pouce afin de vaquer à leur longue liste d’occupations, sans vraiment prendre conscience du goût, des bienfaits que pourraient leur apporter leurs aliments, encore moins de tous les processus et les efforts qu’il a fallu pour produire ces mets et ingrédients. Nous sommes tellement privilégiés dans notre hémisphère que nous en oublions la gratitude devant l’abondance de la nourriture.
Saviez-vous que la digestion commence par la vue? Hé oui! Certains neurotransmetteurs avisent déjà les centres nerveux supérieurs qui agissent à leur tour sur les glandes salivaires et digestives.
Il faut à tout prix diminuer votre stress et votre charge mentale et réapprendre à se déposer quelques instants avant de manger; c’est le premier geste d’une digestion réussi. Saviez-vous que si vous êtes stressé, votre digestion passera en second, votre énergie ira sur la production de neurotransmetteurs et d’hormones liés au stress. Or, si votre digestion est reléguée au second rang, en plus d’une mastication et d’une insalivation insuffisantes, vous avez là une autre étape vers un ralentissement de la digestion et, de ce fait, une base pour le processus de fermentation. Lorsque la tempête de stress est passée, pas étonnant que plusieurs ressentent l’envie de dormir après un repas!
Si vous souffrez de ballonnements (gaz, rots, etc.), voici quelques trucs :
- Faire un journal alimentaire réactionnel avec heures et stress liés aux évènements problématiques. C’est le premier pas vers une observation factuelle et réelle de votre mode alimentaire et de vos réactions. On ne peut se souvenir de tous nos repas pris sur une base mensuelle, et la répétition de ceux-ci accompagnés de malaises bien notés seront la première étape pour définir ce qui vous convient ou pas.
- Ne pas mélanger dans un même repas des féculents (pâtes, pains, craquelins, céréales, muffins) et des sucreries (miel, sirop d’érable, mélasse, confiture, caramel, tartinades faits à partir de sucres raffinés).
- Autant que possible, pas de dessert après un repas.
- Boire des tisanes d’anis vert, de fenouil, ou la tisane bienfaisante (recette à la fin de cette chronique) deux ou trois fois par jour vous aidera.
- Respecter la flore intestinale, car c’est là que se fait la fermentation intestinale; notez que certains médicaments peuvent perturber en qualité et en variété le délicat équilibre de la flore intestinale.
- Surtout, bien mastiquer et ne pas manger en situation de stress. Aller respirer un peu, marcher et revenir s’asseoir à table.
- Ne pas boire en mangeant, car cela perturbe l’activité des enzymes et des sucs digestifs. Cependant, s’assurer de boire suffisamment pendant la journée. Je suis toujours étonnée de constater que plusieurs personnes souffrant de constipation ne boivent presque pas d’eau. C’est pourtant une base, boire est essentiel à vos cellules, à votre intestin, votre formule sanguine, etc. La meilleure boisson c’est l’eau, mais pas en mangeant. Pas de boissons contenant des eaux pétillantes, car ces petites bulles vont refaire leur chemin vers la surface et peuvent dans certains cas créer un sentiment d’oppression.
- Il n’est pas question d’âgisme ici, mais il appert qu’avec les années certaines enzymes sont moins présentes et la lactase en fait partie. Plusieurs adultes plus matures tolèrent donc moins bien le lait, les yogourts et fromages frais. Libre à vous de compléter vos repas par des enzymes comprenant de la lactase et autres enzymes qui sauront favoriser la transformation de protéines, de gras, des fibres. Si vous ne tolérez pas le lactose, il est aussi possible que vous ne tolériez pas les protéines bovines, comme la caséine. Prenez alors, pour une période d’essai, des substituts végétariens. D’ailleurs, plusieurs personnes qui reçoivent de leur médecin un diagnostic de syndrome de l’intestin irritable suivent un régime sans produits laitiers, sans gluten ou faible en FODMAP. Le lactose est un glucide, et les éléments sucrants sont une base connue pour la fermentation, donc il est logique que si vous ne pouvez transformer les sucres du lait par manque d’enzymes cela entraîne des gaz. Encore ici, un journal alimentaire vous prouvera si la consommation de produits laitiers vous cause des malaises digestifs.
- Puisque nous parlons d’éléments édulcorants (sucrants), plusieurs personnes se sont tournées vers les alcools de sucre (les polyols), soit le xylitol, l’érythritol, le maltitol ou le sorbitol. La valeur énergétique des polyols est inférieure à celle du glucose, car leur absorption intestinale est plus lente et incomplète, ce qui provoque généralement une longue dégradation par fermentation par le microbiote intestinal. Comme le corps ne peut pas absorber entièrement les polyols, ils fermentent dans le gros intestin, ce qui entraîne des ballonnements, des flatulences et, chez certains, des diarrhées. Ce problème ne se pose généralement que s’il est consommé en grande quantité, et certaines personnes sont naturellement plus sensibles aux polyols que d’autres. Soyez donc vigilants en rédigeant de votre bilan alimentaire réactionnel, et vérifiez si ces alcools de sucre sont présents dans les aliments préparés. J’ai pu constater que de nombreuses personnes cessant l’usage d’alcool de sucre (polyol) cessaient aussi d’avoir des malaises intestinaux. À vous de voir!
- Voici quelques épices qui, depuis des millénaires, sont présentes dans l’alimentation de nombreux pays et qui sont ce que l’on appelle des carminatifs, soit des aliments qui favorisent la diminution des gaz et de la fermentation : cumin, fenouil, cardamome, coriandre, anis étoilé, gingembre, curcuma, menthe poivrée (N.B. : la menthe poivrée peut provoquer des aigreurs d’estomac chez certaines personnes).
Alors, commencez l’année du bon pied. Bien digérer, bien assimiler est une base pour être bien et profiter de la vie au maximum. Une mauvaise digestion vous ralentit et prend de l’énergie qui pourrait vous être utile. Quelques changements et observations peuvent complètement changer la donne. Un bon début d’année à tous!
Tisane bienfaisante
Cette tisane saura aider à contrer la fermentation, les gaz et les ballonnements.
5 ml (1 c. à thé) de fenouil ou d’anis vert bio
1 ml (1/4 c. à thé) de cumin bio
5 ml (1 c. à thé) de réglisse en copeaux (N.B. : en cas d’hypertension artérielle, remplacer par quelques grains de cardamome ou quelques tranches de gingembre frais)
1 litre d’eau
Verser l’eau bouillante sur les ingrédients.
Laisser infuser de 5 à 10 minutes ou plus au goût.
L’effet est plus efficace lorsque bue chaude-tiède. Elle peut également être prise à température ambiante ou refroidie.