Publié le 1 septembre 2021
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.A.
Selon certaines statistiques, 60 à 70 % des gens ne s’hydrateraient pas suffisamment, et c’est aussi ce que j’observe en consultation depuis plus de deux décennies. La déshydratation se produit lorsqu’on perd trop de liquides par rapport à la quantité absorbée. On se rend rapidement compte que la marge de manœuvre n’est pas très large, puisqu’une perte aussi modeste qu’environ 2 % de nos fluides totaux est déjà considérée comme une déshydratation légère. Si on perd 5 % de nos liquides, on parle de déshydratation modérée, alors qu’une perte de 10 % des fluides totaux est qualifiée de déshydratation sévère et est considérée comme une urgence vitale.
Qui la déshydratation affecte-t-elle le plus ?
Puisqu’une quantité significative de liquides est éliminée par la sueur, on pense spontanément aux athlètes et à toutes les personnes qui pratiquent un sport, surtout à l’extérieur. Dans le même ordre d’idée, les travailleurs des chantiers de construction, d’aménagement paysager et les autres métiers exigeant un effort physique à la chaleur sont particulièrement à risque. Ensuite, les jeunes enfants et les personnes âgées qui peuvent oublier de boire et sont davantage sensibles aux effets de la déshydratation, sans oublier les personnes souffrant de problèmes gastro-intestinaux et d’autres problèmes de santé qui présentent une élimination accrue.
Quels sont les signes de déshydratation ?
Rappelons-nous que 60 à 70 % de notre corps est composé d’eau, répartie en différentes proportions. Nos muscles, par exemple, renferment 75 % d’eau, alors que notre cerveau en contient un impressionnant 85 % ! Il n’est donc pas étonnant que les premiers signes de déshydratation puissent se manifester de ce côté.
Plusieurs symptômes que nous éprouvons et attribuons régulièrement à autre chose sont en fait souvent causés par la déshydratation, dont certains maux de tête, les étourdissements et les crampes musculaires. Parmi les autres symptômes fréquents, notons : la bouche sèche, une soif accrue, l’irritabilité, les difficultés de concentration, une urine de couleur foncée, la constipation et même les tremblements.
La déshydratation, c’est du sérieux !
La déshydratation peut sembler banale, mais comme on l’a vu, elle survient dès que nous avons un déficit de 2 % de nos pertes de liquides versus l’apport. Les complications associées à la déshydratation peuvent inclure : des troubles de la vue, des chutes dues à une perte d’équilibre, des évanouissements, des problèmes cardiaques, des convulsions et même, des lésions rénales.
Combien doit-on consommer de liquide pour ne pas être déshydratée ?
Cette question varie vraiment d’une personne à l’autre et en fonction des activités, du climat, etc., mais une bonne règle de base est de boire suffisamment pour uriner au moins toutes les 3 à 4 heures. Votre urine ne doit pas être jaune foncé ni trop claire. Pour la majorité des gens, cela représente entre 8 et 10 verres de liquide par jour. Les femmes enceintes ou allaitantes doivent en consommer davantage, et nous devons aussi augmenter notre consommation d’eau durant nos menstruations.
Quel type d’eau doit-on consommer ?
La qualité de notre eau est vraiment importante, et il existe de nombreux débats entourant cette question depuis l’avènement de différents types d’eaux telles que l’eau structurée et l’eau oxygénée. Ensuite, il y a toute la question environnementale qui entre en ligne de compte lorsqu’on parle d’eau embouteillée. La source la plus simple et économique d’approvisionnement en eau est l’eau du robinet, mais malheureusement, l’eau fournie par les municipalités est souvent de qualité douteuse. En plus du chlore et du fluor qui y sont ajoutés, on doit être conscients que cette eau est testée au point de filtration et non au point de consommation. Plusieurs facteurs peuvent survenir entre l’usine et notre domicile, dont la contamination par le plomb. On pense aussi aux résidus de médicaments, d’hormones et aux pesticides qui peuvent s’y trouver, et ce, malgré les tests effectués et le traitement des eaux. Par exemple, on détecte la présence de l’atrazine, un herbicide très utilisé depuis les années 60, dans l’eau potable. Selon un article de La Presse datant de 2017, les taux moyens de ce contaminant détectés étaient de 116 ng/l, ce qui est inférieur à la norme en vigueur ici (3 500 ng/l), mais supérieur à celui adopté en Europe (100 ng/l) où l’atrazine est interdite depuis une quinzaine d’années, mais toujours détectée dans des cours d’eau[i].
Il y a bien sûr les filtres de type Brita qui font un travail acceptable à un prix raisonnable, mais ils peuvent toutefois laisser passer certains résidus. Il existe des systèmes de filtration plus complexes et aussi plus coûteux que je n’affectionne pas particulièrement parce qu’ils affectent la structure de l’eau et la reminéralisent de différentes façons.
Pour ma part, je favorise l’eau de source naturelle et la moins minéralisée possible, car c’est celle qui est la plus compatible avec nos différentes fonctions métaboliques. Cherchez une eau dont le pH se rapproche de celui du corps (environ 7,4) et le plus près possible de 100 parties par million (ppm) de minéraux. Les eaux très minéralisées, ou douces, sont moins intéressantes pour la consommation régulière. Bien que je n’aie pu trouver d’études confirmant mes observations cliniques, elles semblent causer des troubles associés à l’hypercalcification comme les tendinites, les épines de Lenoir et le durcissement des artères. À l’inverse, les eaux déminéralisées comme l’eau par osmose inversée ou l’eau distillée vont « voler » nos minéraux pour s’équilibrer et auront donc un effet déminéralisant sur notre organisme. Ma préférée est l’eau de source Eska, pas seulement parce qu’elle provient de l’Abitibi de mon enfance, mais surtout parce que c’est une eau qui s’est mérité des distinctions au niveau international par son exceptionnelle qualité et son bon goût. De plus, elle possède un pH entre 7,3 et 7,8 et renferme 85 ppm de minéraux. Je prends soin de me la procurer en format de 18 litres, échangeable afin de réduire l’impact environnemental. Qu’on se le dise, il n’existe pas encore de solution parfaite en matière d’eau de consommation et chacun doit faire ses propres choix, mais ce qui est certain, c’est qu’on doit s’assurer de boire une eau de bonne qualité afin d’être en santé.
Comment prévenir et corriger la déshydratation ?
Différentes stratégies peuvent être adoptées, l’important est de s’hydrater. Voici quelques pistes de solution :
Conclusion
De plus en plus de personnes font des efforts conscients pour bien s’alimenter, choisir les aliments locaux et biologiques et n’hésitent pas à investir dans de bons suppléments et des soins complémentaires. Cependant, je constate que des aspects fondamentaux tels que l’hydratation et l’apport en protéines sont souvent négligés. En faisant de l’hydratation une priorité, je vous garantis que plusieurs petits bobos et aspects de votre santé vont s’améliorer. En prime, vous bénéficierez d’un facteur non négligeable, soit l’apparence de votre peau aussi !
[i] https://www.lapresse.ca/vivre/sante/201705/02/01-5093892-boire-ou-non-leau-du-robinet.php