Publié le 1 juin 2024
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.
Le sujet du confort, ou devrais-je dire de l’inconfort, durant les relations intimes en est un qui revient souvent dans le cadre de mes consultations naturopathiques. L’une des causes les plus fréquentes d’inconfort est la sécheresse vaginale, qui peut provoquer de l’irritation, la sensation de brûlure et même de la douleur lors des rapports sexuels (dyspareunie). La sécheresse vaginale est assez fréquente après la ménopause, mais elle peut aussi se produire durant les années qui la précèdent. Cela constitue un problème assez courant qui touche 17 % des femmes âgées de 18 à 50 ans, et 34 % des femmes âgées de plus de 50 ans[i]. Malheureusement, la très grande majorité des femmes affectées par la sécheresse vaginale souffrent en silence, puisque seulement 4 % d’entre elles cherchent un traitement en lien avec leur affection[ii]. Pourtant, il existe différentes solutions naturelles pour la délicate question de la sécheresse vaginale et c’est ce que je vous propose ce mois-ci.
Sécheresse vaginale 101
La sécheresse vaginale est une baisse ou l’arrêt de la lubrification qui permet au vagin de rester humide. La lubrification se fait sous l’action des estrogènes, qui sont aussi impliqués dans l’élasticité et l’épaisseur du vagin. La baisse ou l’arrêt de la production de cette classe d’hormones féminines peut provoquer différents symptômes associés à l’atrophie vaginale, y compris la sécheresse vaginale, l’amincissement et l’inflammation des parois vaginales.
La sécheresse vaginale est l’un de ces symptômes « cachés » qui peuvent affecter grandement notre qualité de vie, même si on n’est pas actives sexuellement. Les brûlures, les démangeaisons et la douleur qui en résultent peuvent se manifester durant la pratique d’activités physiques, la miction, ou le simple fait d’être en position assise ou debout. Il importe donc de briser les tabous entourant cette affection et de mettre en place des solutions qui procureront un soulagement.
Causes de sécheresse vaginale
Bien que la ménopause constitue la principale cause de sécheresse vaginale, le taux d’estrogènes peut aussi chuter dans d’autres circonstances comme à la suite de l’accouchement, durant l’allaitement, à la suite d’une hystérectomie, pendant le traitement du cancer ou la prise de la pilule contraceptive ou de médicaments anti-estrogéniques comme le tamoxifène.
Il existe plusieurs autres facteurs non hormonaux susceptibles d’assécher les tissus vaginaux tels que la prise de médicaments contre le rhume et les allergies et de certains antidépresseurs, ainsi que le syndrome de Sjögren qui assèche les muqueuses en général. La sécheresse vaginale peut donc incommoder les femmes de tous âges, de manière plus ou moins sévère[iii].
Solutions naturelles pour optimiser le confort intime
Suppléments nutritionnels
Hydratants et lubrifiants
Les hydratants vaginaux (ovules, crèmes, gels) ajoutent de l’humidité autour et à l’intérieur du vagin. Les hydratants internes s’appliquent au fond du vagin, où ils aident à construire du tissu vaginal, alors que les hydratants externes sont faits pour la vulve. Les lubrifiants diminuent l’inconfort pendant les rapports sexuels. Les femmes sexuellement actives devraient utiliser des lubrifiants en plus d’une crème hydratante vaginale.
Assurez-vous toujours de lire les étiquettes des produits que vous envisagez d’utiliser et de choisir ceux qui ne contiennent pas d’ingrédients chimiques agressifs, d’agents de conservation, de produits pétrochimiques, de perturbateurs endocriniens ou d’autres irritants. Il est préférable d’éviter l’alcool, les parabènes et le propylène glycol. Préférez les lubrifiants à base d’eau à ceux à base d’huile transformée ou de silicone.
Conclusion
Il existe plusieurs moyens de retrouver un bon niveau de confort intime sans avoir recours aux solutions impliquant des thérapies hormonales. Ces solutions valent la peine d’être explorées afin de ne pas augmenter les risques de maladies associées à ces thérapies. Brisez le silence et n’hésitez pas à demander conseil à votre naturopathe agréée.
RÉFÉRENCES :
[i][i] 5 Ways to Manage Vaginal Dryness. Gynecology and Obstetrics Medical Group. https://www.gynobmedgroup.com/blog/5-ways-to-manage-vaginal-dryness
[ii] Vaginal dryness: ‘Women, please report symptoms,’ urge experts. Medical News Today, 21-06-2018. https://www.medicalnewstoday.com/articles/322214
[iii] La sécheresse vaginale. CHUM chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files/2022-09/934-1-la-secheresse-vaginale.pdf
[iv] https://www.mountsinai.org/health-library/special-topic/vaginal-dryness-alternative-treatments
[v] Abdi F, Rahnemaei FA, Roozbeh N, Pakzad R. Impact of phytoestrogens on treatment of urogenital menopause symptoms: A systematic review of randomized clinical trials. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol. 2021 Jun;261:222-235. doi: 10.1016/j.ejogrb.2021.03.039. Epub 2021 Apr 20. PMID: 33962824.
[vi] Chedraui P, Hidalgo L, San Miguel G, Morocho N, Ross S. Red clover extract (MF11RCE) supplementation and postmenopausal vaginal and sexual health. Int J Gynaecol Obstet. 2006 Dec;95(3):296-7. doi: 10.1016/j.ijgo.2006.08.013. Epub 2006 Sep 27. PMID: 17007858.
[vii] «Oral Low-Molecular Weight Hyaluronic Acid in the Treatment of Atrophic Vaginitis» written by Tindara La Galia, Antonio Micali, Domenico Puzzolo, Francesco Cancellieri, published by International Journal of Clinical Medicine, Vol.5 No.11, 2014
[viii] Dos Santos CCM, Uggioni MLR, Colonetti T, Colonetti L, Grande AJ, Da Rosa MI. Hyaluronic Acid in Postmenopause Vaginal Atrophy: A Systematic Review. J Sex Med. 2021 Jan;18(1):156-166. doi: 10.1016/j.jsxm.2020.10.016. Epub 2020 Dec 5. PMID: 33293236.
[ix] Muhleisen AL, Herbst-Kralovetz MM. Menopause and the vaginal microbiome. Maturitas. 2016 Sep;91:42-50. doi: 10.1016/j.maturitas.2016.05.015. Epub 2016 Jun 1. PMID: 27451320.
[x] Parnan Emamverdikhan A, Golmakani N, Tabassi SA, Hassanzadeh M, Sharifi N, Shakeri MT. A survey of the therapeutic effects of Vitamin E suppositories on vaginal atrophy in postmenopausal women. Iran J Nurs Midwifery Res. 2016 Sep-Oct;21(5):475-481. doi: 10.4103/1735-9066.193393. PMID: 27904630; PMCID: PMC5114791.