Syndrome prémenstruel, un cri d’alarme du corps. PARTIE 2

Publié le 17 juin 2018
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.A.

Syndrome prémenstruel, un cri d’alarme du corps. PARTIE 2

Dans la première partie de cet article, j’abordais le concept de l’interconnexion entre le cycle hormonal féminin et celui des astres et l’impact négatif du non respect de ces cycles naturels en raison de notre mode de vie occidental, où les valeurs associées au féminin sacré se retrouvent trop souvent bafouées au profit du système patriarcal dominé par la sacro-sainte productivité.

Ce déséquilibre entre nos pôles féminins et masculins, entre l’ÊTRE, le faire et l’avoir génère beaucoup de stress dans notre organisme, qui affecte notre équilibre hormonal en faveur des estrogènes. La dominance estrogénique au détriment de la progestérone est associée à plusieurs pathologies, dont le syndrome prémenstruel (SPM) qui englobe plus de 200 symptômes. Ces symptômes peuvent être de nature physique, mais aussi psychologique en raison du lien étroit entre les taux d’estrogènes et de progestérone et l’activité de neurotransmetteurs, tels que la sérotonine et le GABA. L’excès relatif d’estrogènes peut être aggravé entre autres par l’exposition aux hormones synthétiques et aux xénoestrogènes présents dans notre environnement.

Pour réduire, voire éliminer les symptômes associés au SPM, nous devons donc mettre en place une stratégie visant à réduire notre niveau de stress et à équilibrer les ratios entre la progestérone et les estrogènes.

 

Réduire le stress

Lorsque nous faisons face à ce que nous percevons comme un stress, le corps déclenche une réponse hormonale de lutte ou de fuite mettant largement à contribution nos glandes surrénales qui fabriquent les hormonesdestress, telles que l’adrénaline et le cortisol. Étant donné le rôle clé des glandes surrénales dans la production de nos hormones stéroïdiennes, il est primordial de réduire notre exposition aux facteurs de stress et d’incorporer des moyens naturels d’y faire face afin de réduire les Symptômes associés au SPM.

Notre mode de vie contemporain axé sur la productivité n’est plus géré par les cycles naturels ni celui du cycle menstruel ni même celui de la lumière du jour ! Conséquemment, rares sont les femmes qui peuvent par exemple aligner leur horaire de vie sur celui de leur cycle menstruel, mais on peut néanmoins éviter de surcharger notre horaire durant les jours critiques.

Pourquoi ne pas en profiter pour remplacer notre perfectionnisme sans borne, nos éternelles critiques, la comparaison et la compétition par des valeurs associées au féminin sacré, telles que la gratitude, la bienveillance et la collaboration? Même si nous ne contrôlons pas toujours les facteurs qui nous entourent, nous pouvons choisir notre façon d’y répondre.

C’est aussi le moment idéal pour pratiquer les approches qui procurent un état de relaxation, comme la méditation et le yoga, et de s’offrir un massage ou un bon bain relaxant aux huiles essentielles et au sel d’Epsom.

 

  • L’activité physique réduit le stress et le SPM!

Plusieurs études démontrent que la pratique régulière d’une activité physique permet de réduire le taux de stress, de dépression et même l’intensité des symptômes associés au SPM ! L’une des études réalisées chez des jeunes femmes démontre une nette amélioration du SPM à la suite de l’incorporation d’une heure d’activité physique pratiquée trois fois par semaine durant deux mois.

Le type, la durée et la fréquence des activités varient en fonction des études, mais l’important est d’en adopter une qu’on aime et de s’y adonner de façon constante.

 

  • Adopter les adaptogènes

Les adaptogènes sont des substances qui permettent de supporter nos glandes surrénales et de moduler les hormones associées au stress. Il en existe plusieurs, mais celles que je privilégie souvent en cas de SPM sont l’ashwagandha et les extraits de glandes surrénales.

L’ashwagandha est une plante adaptogène possédant un long historique d’utilisation en tant que tonique reproducteur dans la pharmacopée ayurvédique. La science moderne nous révèle qu’elle permet de préserver le cortisol et la vitamine C dans les surrénales durant un stress, d’équilibrer le taux d’hormones et de réduire l’inflammation. En prime, l’ashwagandha procure un effet calmant et antidépresseur grâce à son action imitant celle du GABA.

Pour une efficacité maximale, assurez-vous d’obtenir un produit renfermant autour de 600 mg d’ashwagandha standardisé en whitanolides, l’un de ses principes actifs.

Dans les cas d’épuisement ou de grande fatigue, j’ai recours aux suppléments d’extraits de glandes surrénales bovines entières pour un soutien supplémentaire.

 

Réduire la dominance estrogénique

  • Favoriser une alimentation à base de plantes

Ce type d’alimentation a la cote et avec raison ! Elle favorise notamment l’équilibre hormonal grâce à son apport accru en fibres, qui augmentent l’excrétion d’estrogènes. L’alimentation à base de plantes permet aussi de ralentir l’activité de l’enzyme bêta-glucuronidase présente dans l’intestin et impliquée dans le recyclage des estrogènes. En consommant plus d’aliments à base de plantes, on réduit aussi la consommation de viande et de sous produits issus d’animaux qui ralentissent la digestion, perturbent notre microbiote, occasionnent la constipation et accroissent notre taux d’estrogènes.

 

  • Chouchouter nos intestins

Les estrogènes étant partiellement éliminés par l’intermédiaire de l’intestin, nous devons nous assurer de leur fonctionnement optimal. On enraye la constipation grâce à l’apport de fibres – au moins 30 g par jour – notre consommation d’eau et l’activité physique. Il est préférable d’éliminer le gluten et le café afin d’éviter la perméabilité intestinale. On favorise les aliments fermentés et on incorpore un probiotique de bonne qualité.

 

Les suppléments clés

Certains suppléments peuvent contribuer à soulager le SPM. Il est préférable de consulter un ou une naturopathe agréé(e) afin d’individualiser les recommandations, mais la plupart des femmes peuvent bénéficier des solutions proposées ici.

 

  • Un complexe de vitamines B

Les vitamines du complexe B sont essentielles au bon fonctionnement du système nerveux, car elles sont impliquées dans la fabrication des neurotransmetteurs comme le GABA et la sérotonine. Elles sont aussi requises par notre foie afin de métaboliser, puis d’excréter les hormones, favorisant ainsi le retour à l’équilibre hormonal. De plus, elles permettent de réduire nos envies d’aliment sucrés et d’alcool, qui aggravent la dominance estrogénique en permettant l’utilisation du sucre présent dans le corps. Choisissez un produit dont les ratios et la forme des vitamines B sont formulés scientifiquement.

 

  • Le magnésium

Grâce à son effet calmant sur le système nerveux, relaxant musculaire et détoxifiant, le magnésium constitue un sérieux allié dans la réduction du SPM. Plusieurs études démontrent son efficacité, particulièrement lorsqu’il est combiné à la vitamine B6. Cette synergie entre les vitamines B et le magnésium est bénéfique à plusieurs niveaux, et comme ce sont des nutriments qui sont carencés chez la grande majorité des femmes, elle vaut certainement la peine d’être adoptée.

 

  • Le curcuma

Les bienfaits du curcuma sont maintenant bien connus, entre autres en tant que plante aux propriétés anti-inflammatoires. Par contre, son principe actif, la curcumine, ne constitue qu’une infime partie de la racine et elle est peu absorbable. Pour obtenir un réel effet thérapeutique, on doit avoir recours aux suppléments. Je recommande un extrait de curcumine et curcuminoïdes breveté ayant fait l’objet d’études cliniques.

 

En conclusion, même si l’envie de masquer les symptômes du SPM peut se faire sentir, il vaut mieux se mettre à l’écoute du signal d’alarme que nous lance notre corps et s’adresser à la source du problème. Cette approche est beaucoup plus durable, elle permet de prévenir d’autres problèmes de santé et elle est respectueuse de notre biochimie et de notre féminité. De tous les temps et à travers les cultures, les femmes ont su miser sur la nature pour harmoniser leur cycle menstruel. Cette communion est inscrite dans notre inconscient collectif et codée dans notre ADN. Il suffit de se mettre à l’écoute de nos véritables besoins.

 

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