Temps chaud et boissons rafraîchissantes

Publié le 16 septembre 2019
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée

Temps chaud et boissons rafraîchissantes

Le soleil, le foyer de tendresse et de vie

Verse l’amour brûlant à la terre ravie,

Et, quand on est couché sur la vallée,

On sent que la terre est nubile et déborde de sang,

Que son immense sein,

Soulevé par une âme,

Est d’amour comme Dieu,

De chair comme la femme,

Et qu’il renferme, gros de sève et de rayons,

Le grand fourmillement de tous les embryons

Et tout croît, et tout monte !

– Arthur Rimbaud, Soleil et chair

 

L’été, pour garder le moral et recharger nos batteries pour toute l’année, il faut se reposer, s’amuser et s’émerveiller des beautés que la nature nous offre quand on choisit de s’immerger en elle, dans des endroits les plus sauvages et silencieux possibles.

Sinon, pour garder le sang et la lymphe fluides et lubrifier tous nos tissus, la solution la plus simple, c’est de boire de l’eau à gogo !

Buvez de l’eau, encore de l’eau !

Choisissez la plus pure possible, filtrée de préférence, mais avec quelques électrolytes tout de même, au moins deux litres par jour, dont la moitié telle quelle, et l’autre sous forme de tisane des plantes indiquées plus loin.

Bien sûr, il faut aussi prendre du soleil direct, la peau la plus dénudée possible, de 9 h à 11 h, ou encore de 15 h à 17 h, deux ou trois fois par semaine, mais pas plus, car les cancers de la peau connaissent une hausse fulgurante.

 

Plantes rafraîchissantes et antisudorifiques

Lorsqu’il fait chaud, pour se sentir bien, il faut oxygéner son sang et ménager ses liquides intérieurs.

La chlorophylle est un des meilleurs adjuvants de l’eau et du sang. Celle du commerce est extraite de la luzerne, mais souvent produite aux États-Unis, vendue en poudre, puis diluée dans l’eau distillée, pour enfin être vendue en bouteille au gros prix.

Toutes les plantes et leurs feuilles très vertes contiennent un maximum de chlorophylle : la luzerne, pas seulement germée mais aussi en plants, l’ortie, les menthes… même le chiendent en regorgent !

Le plus simple est d’en faire des jus verts d’un petit plant de chaque par tasse avec un bon extracteur.

Si vous avez des intestins très sensibles, vous pouvez en faire une décoction avec la plante bouillie 2 ou 3 minutes, puis la macérer, la filtrer et la réfrigérer ensuite.

Le mélange luzerne, chiendent, ortie et menthe est fort intéressant au goût, et rafraîchit le sang, sans oublier qu’il est facile de s’en procurer dans la nature sinon en culture.

 

Menthes (Mentha piperita ou sa proche cousine Mentha canadensis) : la menthe poivrée est l’une des plantes aromatiques les plus appréciées, répandues et consommées dans le monde entier. On l’apprécie pour ses propriétés digestives, toniques et rafraîchissantes, même dans les déserts nord-africains. Elle s’ajoute hachée à bien des recettes, des taboulés aux sorbets. Par sa richesse en huiles essentielles (menthol, menthone, etc.), elle combat, en externe, les douleurs musculaires et articulaires, et a des effets désodorisants.

À preuve, sa présence dans les bonbons, les gommes à mâcher et même les liqueurs digestives (crème de menthe, Ricqlès, etc.). En tisane ou même ajoutée à des plats méditerranéens, elle soulage les gaz et les ballonnements provoqués parfois par les gastro-entérites de l’été ou par l’excès de fruits peu mûrs et les mauvaises combinaisons alimentaires.

Si vous en avez de grosses quantités, faites-en des teintures mères ou du sirop très concentré, à diluer dans de l’eau avec une rondelle de citron et du miel local ! On peut y ajouter des glaçons et un brin de menthe entière pour l’effet, ou même en faire des sucettes glacées au miel ou au sirop d’érable.

Notez que les nomades du désert africain boivent toujours le thé à la menthe chaud pour l’effet de conduction homogène des fluides.

Autres plantes antisudorifiques et minéralisantes : entre autres le framboisier, le fraisier, les feuilles de cassis et de groseilliers ainsi que les mûriers, qui combattent les gastro-entérites typiques de l’été et qui ont toutes des effets astringents fort intéressants.

 

Fraisier sauvage (Fragaria vesca) : les racines du fraisier sont reconnues comme ayant de puissants effets antidiarrhéiques et servaient aux Autochtones à se nettoyer les dents et à soigner les gencives infectées. Les jeunes feuilles cicatrisent la peau et peuvent se manger en salade et, plus âgées, en soupe. Les fruits sont riches en antioxydants et, en cure soutenue, soignent l’arthrite et la goutte, comme l’attestait même Linné, le père de la botanique. La fameuse liqueur de racine de fraisier Fowleys (toujours disponible dans certaines pharmacies) fut longtemps un remède privilégié contre la diarrhée et la gastro-entérite.

 

Framboisier commun (Rubus idaeus) : dès la fin du printemps, les feuilles peuvent se manger crues en potage et, plus tard, en décoction ou en tisane. Elles sont alcalinisantes, astringentes et minéralisantes, donc soulagent rapidement la diarrhée ou la déshydratation.

Faire des décoctions ou des tisanes avec les feuilles de première année du framboisier qui sont des toniques utérines utilisées en gynécologie et en périnatalité alternative.

Ne pas oublier de déguster sur place les premiers délicieux fruits d’été, outre les petites fraises sauvages, tous si riches en antioxydants.

Bien mâcher les pépins qui peuvent être irritants pour les intestins ; en faire des gelées, des liqueurs ou des sirops.

 

Mûres (Rubus fruticosus) : ce petit arbuste si accrocheur qu’on appelle aussi la « furie végétale » est étonnant de vigueur et d’adaptabilité. Les feuilles en bouillon, en tisane ou séchées en infusion soignent les inflammations de la bouche, de la gorge et des intestins.

Elles sont riches en chlorophylle et en minéraux. Ses fruits mûrs contiennent du fer et un taux record d’antioxydants, mais il faut manger que des mûres bien mûres !

Outre les citrus, les autres plantes acidulées et rafraîchissantes sont les suivantes :

Les surettes ou oxalides des bois ou des prés (Oxalis acetosella et montana) ou encore les oseilles (Rumex acetosa ou Rumex acetosella).

Elles sont intéressantes au goût comme boisson, en potage ou ajoutées à une salade, mais il ne faut pas en abuser, surtout en cas de faiblesse des reins ou de la vessie, et elles sont à éviter si on prend des médicaments anticoagulants. En teinture mère, dans du vinaigre d’autant plus, diluées dans 50 % d’eau et appliquées sur la peau, elles aident à diminuer ou à freiner l’acné et aussi les taches brunes des ainés et des femmes enceintes.

Dans les jus, les tisanes et les décoctions contenant des plantes riches en minéraux, on devrait ajouter une petite dose d’une substance acide pour augmenter leur absorption tant sur le plan digestif que sanguin, ne serait-ce que pour les os. Par exemple, une cuillère à thé de vinaigre de cidre de pommes ou encore de jus de pamplemousse ou de citron par 250 ml de boisson, ou de concentré de petits fruits acides, est recommandé pour maintenir un bon équilibre acido-basique.

 

Mangez et buvez des fleurs fraîches !

Elles sont bonnes pour tous les organes, moral inclus, même en jolis bouquets disposés aux bons endroits !

Avec leurs pétales ajoutés aux salades ou flottant dans les tisanes précitées, les plantes suivantes sont particulièrement bénéfiques et accessibles !

 

Calendule (Calendula officinalis) : aussi appelée souci, cette jolie fleur-soleil jaune ou orange a de multiples vertus : elle soigne les problèmes menstruels, de foie et de peau et renforce la vue. De ses pétales en tisane, macérés dans l’huile ou sous forme d’onguent, on fait de nombreux produits cosmétiques et dermatologiques, émollients et cicatrisants.

 

Mauve (Malva moschata) : cette belle fleur médicinale bien naturalisée au Québec, ou sa cousine la guimauve cultivée, est une des meilleures plantes émollientes et adoucissantes. Elle répare les muqueuses en douceur, combat la constipation (grosse cause d’un teint brouillé) et régénère la peau et les poumons. On peut utiliser autant ses feuilles que ses fleurs, même en salade. Elles sont antirides, cicatrisantes, expectorantes et laxatives.

 

Pensée sauvage (Viola tricolor) : cette variété est la plus médicinale et est tellement facile à cultiver. En interne comme en externe, on l’utilise contre les maladies de peau chroniques ; crues, on l’ajoute aux salades ; sinon on l’utilise en infusion ou en teinture mère.

Elle favorise aussi l’imagination, comme l’indique son nom !

 

Roses (Rosa centifolia, rubiginosa et spp) : si elles ne sont pas traitées aux insecticides, les pétales de roses sont régénérateurs, autant contre les ulcères de la bouche que ceux des voies digestives, minimisant par exemple les crises de colites. Ils s’ajoutent facilement aux salades ou aux tisanes. En externe, l’infusion de pétales de roses soigne la couperose et la peau grasse.

 

Chaleur, fleurs odorantes, détente, aliments frais et sains partagés en bonne compagnie : que demander de plus à la vie ? Aimez et dégustez avec gratitude les meilleurs moments, ils passent si rapidement !