Trucs santé pour une peau belle à croquer

Publié le 16 juillet 2019
Écrit par Chantal Ann Dumas, ND.A.

Trucs santé pour une peau belle à croquer
Now pour mai 2024

Après la mode des salons de bronzage, les dermatologues et esthéticiennes nous mettent en garde contre l’impact de l’exposition solaire sur l’apparence et le vieillissement et de notre peau depuis quelques années.

 

On nous recommande même l’application de crèmes comportant un facteur de protection solaire (FPS) de plus en plus élevé et en quasi permanence ! Étant moi-même une fervente adepte du teint naturellement hâlé et en tant que naturopathe sensibilisée à l’importance de l’apport optimal en vitamine D, je vous avoue bien humblement n’avoir jamais respecté ces recommandations. Pourtant, on me complimente régulièrement sur l’apparence de ma peau, alors je vous partage quelques-unes de mes astuces beauté.

 

Badigeonnés ou sur le grill, là est la question…

Après nous avoir récriminés et menacés de cancers de peau durant des années si on osait se pointer le bout du nez dehors sans se crémer, voilà qu’on se rend de plus en plus compte que les fameuses crèmes solaires n’ont pas que des avantages. Tout d’abord, sachons qu’un FPS de 15 bloque 99 % de l’absorption des rayons UV et donc de la conversion de vitamine D à l’intérieur de notre organisme. Lorsqu’on connaît les nombreux bienfaits de cette fameuse vitamine ou (pro)hormone sur notre santé et qu’on sait que 14 millions de Canadiens n’atteignent pas le taux sanguin (très minimal) de 50 nmol/L de 25-hydroxyvitamine-D (25-OH-D) établi par Santé Canada, on peut comprendre mon manque d’enthousiasme face à la vue des parents badigeonnant leurs enfants de crème blanche de manière presque compulsive en plus de les couvrir comme des zombies dès qu’ils s’exposent au soleil.

 

Écrans solaires chimiques

Ensuite, les écrans solaires contiennent généralement des filtres chimiques, soit une combinaison de 2 à 6 des ingrédients suivants : oxybenzone, avobenzone, octisalate, octocry lène, homosalate et octinoxate. Selon l’organisation environnementale américaine Environmental Working Group (EWG), le filtre chimique le plus problématique est l’omniprésent oxybenzone qui peut pénétrer la peau et provoquer des réactions allergiques en plus d’être un perturbateur endocrinien. Selon des recherches des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le corps de 97 % des Américains était contaminé par cette molécule en 2003 . Autre phénomène inquiétant, la dispersion de l’oxybenzone et de trois autres ingrédients actifs de crèmes solaires a été reliée aux phénomènes de blanchissement des coraux et de mortalité massive du corail. Une étude récente publiée par la revue Archives of Environmental Contamination and Toxicology en 2015 a conclu à un lien de causalité direct entre l’utilisation de crèmes solaires et la santé déclinante des coraux.

 

Écrans solaires minéraux

Pour leur part, les écrans solaires minéraux sont fabriqués avec de l’oxyde de zinc ou du dioxyde de titane, généralement sous forme de nanoparticules. Même si selon les données actuelles on considère qu’ils présentent un risque plus faible que la plupart des autres ingrédients de protection solaire, on émet des mises en garde concernant leur ingestion par inhalation par l’intermédiaire des produits cosmétiques en poudre, par exemple. Cependant, je constate régulièrement des taux excessifs de titane chez les enfants, notamment parce qu’on leur applique la crème par vaporisation.

Si on choisit malgré tout d’utiliser les écrans solaires, on doit garder en tête que des substances chimiques telles que le titane et l’oxybenzone ont un effet cumulatif et dans certains cas, synergique et que leur profil de sécurité n’a pas été établi en ce sens. On devra aussi tester notre niveau de vitamine D et s’assurer de se supplémenter, le cas échéant.

 

Une autre approche

Si à la suite de vos recherches vous décidez de limiter l’utilisation des crèmes contenant un FPS de type chimique ou minéral et d’opter plutôt pour une exposition progressive et intelligente au soleil, voici les points que vous devriez considérer.

 

  1. Exposition progressive. On doit toujours s’exposer au soleil de manière progressive et ne jamais dépasser notre seuil de tolérance. Au début, on évite les périodes de grand ensoleillement entre 10 h 00 et 14 h 00 et on doit s’assurer de se couvrir ou de se placer à l’ombre le reste du temps. À mesure que la production de mélanine augmente et que notre teint fonce, on augmente l’exposition.

 

  1. L’eau constitue la molécule élémentaire à partir de laquelle notre organisme est constitué. Puisque la peau en contient 70 %, il est primordial de veiller à être bien hydraté en tout temps. Je privilégie l’eau de source le plus près possible de 100 ppm de minéraux. On s’hydrate aussi par l’alimentation en optant pour des aliments contenant plus de 90 % d’eau tels que le concombre, la laitue, la courgette et les courges, les tomates, le melon d’eau et les baies. Les légumes et les fruits regorgent également de sels minéraux et d’antioxydants bénéfiques.

 

  1. Même en minimisant notre exposition aux rayons UV, nous sommes constamment bombardés de radicaux libres qui font vieillir notre peau. Les antioxydants jouent le rôle de gaine protectrice en se liant à l’électron instable des radicaux libres pour l’empêcher d’attaquer les fibres de collagène et les diverses cellules de la structure de la peau. Les antioxydants classiques tels que les vitamines C et E, la coenzyme Q10, le zinc, et le bêtacarotène sont populaires autant par voie interne qu’en application topique pendant que les extraits végétaux comme le thé vert, les grenades, les fruits du caféier, les pépins de raisin, etc. nous révèlent de plus en plus leurs vertus.

 

  1. Au chapitre des « nouveaux » antioxydants mis en lumière par la science au cours des 10 dernières années, l’astaxanthine est désormais considérée comme le plus puissant que la nature ait à offrir. Il s’agit d’un caroténoïde produit par des algues unicellulaires telles que l’Haematococcus pluvialis en réponse aux agressions de leur milieu ambiant dont l’exposition aux rayons UV. La prise orale d’un supplément d’astaxanthine allant de 4 à 20 mg par jour pendant au moins 2 semaines précédant l’exposition au soleil aide à préparer la peau en favorisant la résistance aux coups de soleil. En plus de réduire les rides et les taches de vieillissement, l’astaxanthine possède de nombreux autres bienfaits, dont la protection contre les cataractes, l’amélioration de l’endurance physique, la diminution de l’inflammation et la protection du cerveau.

 

  1. Protéines. Au sein du derme, le collagène et l’élastine entretiennent la tonicité et l’élasticité de la peau. Ce sont des protéines de structure, dont le renouvellement est facilité par un apport suffisant de protéines alimentaires. Il est possible de stimuler la production de collagène en choisissant des aliments riches en lysine (oeufs, viande et volaille, soya, légumineuses, fromage et poissons) ou en collagène.

 

  1. Bons gras. Favoriser la consommation de bons gras tels que l’huile d’olive, qui regorge d’acide oléique, l’un des acides gras qui aident à conserver la souplesse de la peau et des membranes cellulaires et à lutter contre l’inflammation. Elle contient aussi de la vitamine E et des polyphénols. Les sources d’oméga-3 sont également à privilégier, sous forme alimentaire ou par des suppléments. En application topique, j’adore le Monoï de Tahiti, une macération de la fleur de tiaré (Gardenia tahitensis) dans de l’huile de noix de coco. Ce délicat mélange aux effluves de paradis apaise, nourrit et régénère la peau et les cheveux tout en les enveloppant d’un délicat voile parfumé. C’est mon soin après-soleil et anti-déprime tout au long de l’année !

 

Conclusion

Ce n’est pas un cliché, une peau d’apparence saine est vraiment le reflet de notre état intérieur. Il n’y a pas de crème miracle ni de panacée qui peuvent se substituer à nos mauvais choix en matière d’alimentation et de mode de vie. Il s’agit d’un travail quotidien dont les résultats ne sont pas spectaculaires au premier coup d’oeil, mais dont l’effet cumulatif est vraiment durable. En terminant, je vous souhaite vous faire part que le sérum anti-âge le plus efficace est définitivement l’Amour !

 

RÉFÉRENCES

Disponibles à la demande du lecteur.