Végétaux pros coeur et bonne circulation

Publié le 20 février 2017
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée

Végétaux pros coeur et bonne circulation

Le cœur, tour à tour brûlant ou glacé, a ses pôles, comme la terre… Citation d’Adolphe d’Houdetot tiré de Dix épines pour une fleur

 

FAITS VÉCUS ET MOMENTS MARQUANTS RELIÉS AU CŒUR…

Au-delà de quelques peines d’amour, inévitables pour une femme sensible et passionnée de soixante ans au compteur, les problèmes cardiaques m’interpellent particulièrement.

En 2003, année de la grande canicule en France, comme 15 000 aînés cette année-là, mon propre père est décédé d’un arrêt cardiaque brutal dû à l’excès de chaleur et au manque de climatisation.

Quelques années plus tôt, alors que j’étais en visite dans mon village d’Alsace, ma mère avait aussi rendu l’âme subitement, autour de son anniversaire, à cause d’un anévrisme aortique provoqué par une artériosclérose non détectée et une indigestion sévère après un copieux banquet.

Au moins la veille, nous nous étions déclaré notre affection mutuelle, au-delà de nos grandes différences de tempérament.

J’ai également connu plusieurs hommes plus jeunes, décédés brusquement à la suite de surefforts physiques (bûchage de bois intensif, marathon, course en vélo…).

L’été passé, à Montréal, lors d’une vague de chaleur, un conteur bien connu ici dans la quarantaine, mais en surpoids évident, a subi un arrêt cardiaque fatal après s’être immergé trop rapidement dans l’eau fraîche de son bain.

 

UNE POMPE COMPLEXE ET PUISSANTE AVEC DES LIMITES…

En médecine taoïste, le cœur correspond à l’élément feu, au zénith, à la passion ou la colère, et à la couleur rouge. Ils disent même que trop de joie brusque épuise le cœur !

Avec en moyenne 72 battements à la minute, 4320 à l’heure et 103 680 par jour, le cœur travaille déjà très fort et n’aime ni les contrastes violents ni les chocs émotifs trop intenses.

Malgré une nette diminution des décès évitables grâce à l’éducation populaire, la diminution du tabac, de l’alcool et des gras hydrogénés et saturés, les maladies du cœur et du système cardiovasculaire continuent à tuer un maximum de personnes avec des records en Amérique du Nord, royaume de la malbouffe.

Outre une génétique à risque, arrivent en tête, ces maladies dégénératives dites de civilisation soient : l’hypertension, l’artériosclérose, le diabète, l’obésité, le tabagisme et la sédentarité, qui constituent tous des facteurs décisifs qui expliquent les problèmes reliés au cœur, aux artères et aux autres vaisseaux sanguins.

Toutes ces conditions surviennent rarement instantanément, ce sont des années de mauvaises habitudes de vie qui dégradent les artères et le cœur, les altérant lentement mais sûrement.

 

NE DIT-ON PAS « ON A L’ÂGE DE SES ARTÈRES » ?

Aussi, quand on se sait à risque, il est non seulement important de consulter son cardiologue, mais aussi de se faire conseiller par un herboriste, nutritionniste ou naturopathe d’expérience !

 

Sept conseils simples pour ménager votre coeur

  1. Évitez les efforts physiques intenses et prolongés, de courir longtemps, de travailler dur ou de porter de lourdes charges, surtout en plein soleil de midi ou dans un endroit surchauffé. Faites régulièrement des pauses, voire des siestes, à l’ombre et au frais.
  2. Buvez au moins deux litres d’eau filtrée par jour, légèrement acidifiée au vinaigre de cidre, riche en potassium ou au citron bio. Ajoutez du miel pur baratté, surtout si vous devez faire un effort physique intense, que vous avez peu d’appétit ou que vous êtes hypoglycémique.
  3. Portez des vêtements thermoambiants en fibres naturelles – coton pur, lin ou soie – de couleur claire, pour mieux laisser respirer la peau et moins transpirer.
  4. En ville, évitez l’excès d’exercice à l’extérieur durant les épisodes de smog qui raréfient l’oxygène et nuisent aux poumons et au cœur. Restez plutôt au calme dans votre logis ou espace de travail.
  5. Apprenez à contrôler votre souffle, en respirant par le nez tout en faisant gonfler l’abdomen. Soignez vos allergies naturellement ; les sinus et poumons sont de si efficaces climatiseurs oxygénants !
  6. Le gi-gong, le taï-chi, le yoga, la méditation ou la prière aident à réguler les battements cardiaques.
  7. Les émotions intenses et le stress chronique, mais durable (que ce soit un compagnon de travail ou partenaire de vie irritant ou moins grave, le trafic urbain) sont à proscrire si vous avez le cœur sensible.

 

QUELQUES ALIMENTS PROS CŒUR

Outre les bonnes verdures fraîches locales, brassicacées (famille des choux) en tête, les nutriments suivants sont excellents pour notre cœur et ses vaisseaux serviteurs.

L’artichaut est un excellent cholagogue et cholérétique qui diminue réellement les mauvais gras (LDL) dans le sang par l’intermédiaire du foie et de la vésicule biliaire. Vous pouvez en consommer régulièrement à peine bouilli et servi avec une vinaigrette à l’ail, de la moutarde et du vinaigre de cidre, de l’huile de carthame également anti-LDL, du citron et même agrémenté d’un jaune d’œuf, riche en lécithine.

Toutes les fibres de céréales assimilables : surtout d’avoine et d’épeautre, mais aussi d’orge, de seigle ou de riz.

Souvenons-nous également que le soya est une des meilleures sources de lécithine assimilable, aussi bénéfique pour le foie, le cerveau et les nerfs ; les Asiatiques qui le mettent au menu quotidien ont de faibles taux de décès cardiovasculaires.

On peut évidemment prendre de la lécithine en capsules, en granules, ou même l’utiliser sous forme liquide comme substitut d’œuf.

La pelure et pectine des pommes non traitées sont reconnues comme étant très bénéfiques contre le mauvais cholestérol.

Rappelons que c’est le foie qui génère et diffuse le cholestérol, donc il est indiqué de le drainer par des cures douces, mais régulières, pour obtenir plus d’efficacité et une meilleure qualité de lipides protecteurs dans le sang et les artères.

Il est aussi recommandé d’ingérer des aliments sources de bons gras : huile et graines de lin, de carthame ou de canola sous toutes formes, toutes certifiées bio, évidemment !

 

PLANTES AMIES DU COEUR

Aubépine Crataegus spp.

C’est la plante ou plutôt l’arbre vedette de ce système ; et il en existe autour de 30 variétés, juste au Québec. Malgré ses épines, elle mérite qu’on la laisse pousser en paix.

Ses fleurs, flocons fragiles fleurissant à la fin mai, prises en tisane ou en teinture mère, calment les nerfs, la pression dans les vaisseaux et capillaires, et diminuent les palpitations cardiaques.

Outre la foi, sainte Hildegarde, abbesse guérisseuse du premier millénaire, préconisait déjà l’aubépine, feuilles et fruits compris, pour soigner un cœur fragile et nettoyer le sang qui l’irrigue continuellement ! On peut même en trouver en jus pur de la marque allemande Salus.

Cassis Ribes nigrum

Les feuilles de cassis, et les fruits aussi, sont des hypotenseurs efficaces ainsi que des draineurs lymphatiques qui aident à évacuer les gras circulants et accumulés. De plus, ils sont bons au goût, les fruits en confiture, bio et sucrés, ou encore en sirop concentré ou en jus.

Olivier Olea europea

Outre le fait d’être une excellente huile d’olive (bio, crue, de première pression à froid), c’est également une bonne source de vitamine E, aussi régulatrice des hormones et du bon cholestérol. Même les feuilles d’olivier, amères et astringentes, peuvent se consommer régulièrement en tisane ou encore en capsules pour baisser la pression artérielle et diminuer les risques d’infarctus.

 

LES PLANTES HYPOCHOLESTÉROLÉMIANTES

Ail Allium sativum

Incontournable ail aux mille vertus !

Il est si simple d’ajouter des gousses ou caïeux d’ail (biologique et québécois, cela va de soi…), fraîchement écrasés dans au moins un plat au quotidien. En faire un concentré broyé dans le double de volume de vinaigre de cidre de pomme bio et filtré au bout d’un mois est un autre moyen de l’utiliser en cure plus méthodique au compte-gouttes ou à la cuillère à thé, dilué dans l’eau. C’est l’antibiotique prophylactique le plus populaire, sans oublier ses effets hypotenseurs et hypocholestérolémiants.

Pissenlit Taraxacum officinale

Le si vaillant et prolifique pissenlit est un des plus accessibles alliés du foie, du cœur, des reins, bref de tous les émonctoires ! Les premières feuilles de pissenlit du printemps sont une excellente source de vitamine A et de minéraux (calcium, magnésium, fer), et la racine est source de potassium. Les fleurs, en salade, en tisane et même transformées en vin, soignent le foie.

Romarin Rosmarinus officinalis

Plante méridionale classique, traditionnellement utilisée en cuisine pour aromatiser l’agneau ou le poisson, les plus gras étant eux-mêmes très riches en acides gras oméga-3, des cardioprotecteurs reconnus ! Ce bel arbuste aux fleurs couleur lavande, aussi appelé « rosée de la mer », haut de deux mètres dans les meilleures conditions, est aussi un grand antioxydant et conservateur présent dans plusieurs suppléments et cosmétiques.

Utilisé régulièrement en tisane, en teinture mère ou en huile essentielle, il contribue à abaisser la pression et le mauvais cholestérol, en plus d’assainir les artères, d’aider à la microcirculation cérébrale et périphérique en général, par exemple sous forme de bain de pied ou ajouté au bain complet.

 

LES DIURÉTIQUES, QUAND LES REINS SONT SATURÉS …

Outre le pissenlit et le romarin déjà cités à cet effet, il faut rappeler que boire suffisamment d’eau et de tisanes diurétiques (deux litres, le jour surtout) aide grandement au cœur et à la pression, tout en assainissant le sang. Par ailleurs, pour aider nos braves rognons, il faut absolument réduire le sel et la consommation de viandes et de protéines animales en général

Cerisiers Cerasus avium, pennsylvanica, serotina, virginiana

Tous les cerisiers contiennent du cyanure surtout concentré dans les amandes des noyaux, les rameaux et les feuilles. Par contre, leurs pédoncules (queues) sont des diurétiques reconnus.

La plupart des variétés de cerises, sont dépuratives du sang, concentrées en fer et en acides organiques, dissolvent aussi les cristaux rénaux et aident même au sommeil, car riches en mélatonine.

Prêle des champs Equisetum arvense

On cueille la prêle au printemps pour en faire des décoctions et éliminer les pierres au rein. C’est un des draineurs des reins les plus efficaces en plus de contribuer à l’assouplissement artériel grâce à sa silice éliminatrice du mauvais calcium accumulé. L’emploi à privilégier est la tisane de prêle du printemps, de cueillette éthique ou de bonne qualité en capsule bio évidemment !

 

CALMER SES NERFS DIMINUE AUSSI LA PRESSION …

Houblon Humulus lupullus

Les strobiles, nom des fleurs du houblon, à boire en tisane, mais pas fermentées comme dans la bière (!), aident à calmer les nerfs, de jour comme de soir, à rester zen et à mieux dormir.

Tilleul américain tillia americana ou europea

Ses feuilles en tisane sont anti-inflammatoires, les fleurs et bractées épanouies cueillies autour du solstice d’été sont calmantes, diurétiques et fébrifuges. Son écorce est diurétique, ce qui soulagera les hypertendus d’origine rénale.

Valériane Valeriana officinalis

Les racines de cette formidable plante sédative et antispasmodique ont un goût et une odeur très forte, donc il vaut mieux privilégier la teinture mère bue selon la posologie indiquée sur le flacon, dans de la tisane comme celles mentionnées précédemment ou encore du jus d’ananas, de pamplemousse (si vous ne prenez pas d’anticoagulants…). Ach Baldriantropfen ! C’est un remède germanique éprouvé depuis des siècles contre les palpitations et la trop grande nervosité, qui nuit tant aux cœurs sensibles !

En vrac, soulignons d’autres composés ou extraits concentrés, le plus souvent en gélules ou en comprimés : le gamma-oryzanol du son de riz, le pollicosanol de la canne à sucre, le resvératrol du raisin ou de la renouée Japonaise, le CoQ10 des algues, le nattokinase du soya ou encore le guggulipide d’une résine du désert.

Ajoutons également ceux-ci : les vitamines du complexe B (niacine en tête), l’extrait de levure de riz rouge ou la simple levure alimentaire, le magnésium plus accessible et économique aident aussi à générer un bon sang fluide ami du cœur.

 

ÉLIXIRS INDIQUES POUR LE CŒUR …

Pour les personnes plus spirituelles, les élixirs floraux indiqués pour soulager le cœur et les vaisseaux sanguins seraient le cœur saignant après des peines de cœur, le cosmos pour mieux s’ouvrir aux autres, la digitale pour retrouver l’équilibre émotionnel, le trèfle rouge pour mieux supporter ce qui nous affecte.

Parmi les fleurs de Bach, qui sont plus faciles à trouver, on peut bien sûr recourir au Rescue remedy, qui est un mélange de cinq fleurs de Bach, ou à l’Étoile de Bethléem, en cas de crise ou de grande tension.

Ces remèdes « magiques » sont en vente dans les herboristeries ou encore sur Internet, en attendant que les mieux informés et motivés les fabriquent eux-mêmes l’été prochain avec les fleurs de leur jardin !

Outre le fait de bien vous nourrir, de mieux contrôler vos actions, vos pensées et vos émotions, de recourir à des plantes et à des concentrés aidant le cœur, les vaisseaux sanguins et le sang lui-même, n’oubliez pas que vous oxygéner au quotidien par une bonne ventilation est essentiel.

Allez régulièrement marcher dans un lieu silencieux où poussent de grands arbres, les meilleurs pourvoyeurs d’oxygène, de beauté, de sérénité, sans oublier toutes leurs vertus connexes !

Mais surtout, si vous voulez vivre longtemps et rester sereins, écoutez votre cœur le plus souvent possible et il vous le rendra bien !

L’Amour sous toutes formes n’est-il pas la meilleure médecine ?

 

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