Végétaux toniques circulatoires, une valeur calorifique bénéfique

Publié le 20 janvier 2018
Écrit par Anny SCHNEIDER, Auteure et herboriste-thérapeute accréditée

Végétaux toniques circulatoires, une valeur calorifique bénéfique

« Bon sang ne saurait mentir. » Adage populaire français

 

L’hiver est là, et au-delà des grosses factures d’électricité, c’est le froid le pire irritant de cette saison toutefois lumineuse de blanc argenté. Heureusement, on peut aussi le combattre de l’intérieur ! Grâce aux plats mijotés avec amour, vive les recettes de grand-maman et les plats réconfortants cuisinés à la mijoteuse, qui nous réchaufferont le cœur autant que le corps en entier! Dans l’assiette, les céréales complètes, les légumineuses, les légumes-racines et les bons gras végétaux, tous certifiés bio, bien sûr, sont les aliments les plus échauffants, même s’ils ne sont pas forcément les plus calorifiques. Ce sont tous de bons toniques circulatoires.

Évidemment, pour favoriser une bonne circulation, rien ne vaut l’exercice physique régulier, de la gymnastique matinale au yoga d’après-midi ou même, aussi bon pour le cœur, le souffle et l’oxygénation cérébrale ; une longue promenade en forêt ou près d’une rivière ou d’un lac sain, à l’air pur ; sinon, pour mieux apprécier l’hiver et garder la forme, de bonnes virées en ski de fond !

Voici des rappels importants, quand on parle de circulation harmonieuse, qui, pour un fonctionnement optimal, est très étroitement reliée à une respiration adéquate.

 

FASCINANTE PHYSIOLOGIE CARDIORESPIRATOIRE

L’être humain contient autant d’eau que d’oxygène, soit autour de 65 %. Près de 90 % de notre énergie vient de l’oxygène contenu dans l’air, et seulement 10 % des boissons et des aliments !

Ce sont les globules rouges qui irriguent nos 100m2 de poumons, qui sont de véritables réservoirs mouvants à oxygène, et nos globules rouges sont très similaires à la chlorophylle des plantes (avec un noyau de fer plutôt que du magnésium).

Chacun de nos cinq millions de globules rouges par millimètre cube transporte un milliard de molécules d’oxygène !

Si sublimes nature et corps humain, quand on y pense et en prend soin !

Hélas, en un demi-millénaire, le taux d’oxygène ambiant est passé de 30 à 21 %, beaucoup moins dans les villes, évidemment. Le Dr Hubert Reeves et d’autres spécialistes affirment que les changements climatiques, la pollution et le manque d’O2 sont les principales causes de maladies cardiovasculaires et pulmonaires. Feu mon papa, décédé durant la grande canicule de 2003 en France, ayant causé la mort de 20 000 aînés en un mois, en est un tragique exemple.

Le transport, le chauffage, la réfrigération, la climatisation, la déforestation et l’élevage des animaux à chair, bovins et cochons en tête, sont les principales causes de la raréfaction de l’oxygène.

Heureusement que les plantes, les arbres et le plancton, principalement, aident à compenser nos énormes émissions de dioxyde de carbone et autres voleurs d’oxygène et nous gardent en santé, voire en vie !

 

SIMPLES PLANTES SAUVAGES, ALLIÉES DU SANG ET DE SES VAISSEAUX

Aubépine (Cratægus ssp.) : cet arbuste rébarbatif par ses épines est néanmoins reconnu comme un des alliés numéro un du cœur et de ses vaisseaux afférents. Les jus complets ou encore les extraits en gemmothérapie travaillent bien. Par contre, les fleurs agissent plus précisément sur l’aspect psychosomatique du cœur, les feuilles d’été et les fruits d’automne sur la régulation de la circulation péricardique en général. Il en existe plusieurs excellents concentrés liquides sur le marché, pour la plupart importés d’Allemagne.

Framboisier (Rubus idaeus) : nos jeunes feuilles de framboisier sont excellentes pour aider la microcirculation, autant au niveau de la peau que des muqueuses. Les fruits ont plutôt des effets anticoagulants et antioxydants.

Gaillet (Gallium ssp.) : omniprésents dans les friches estivales, presque tous les gaillets sont des dépuratifs sanguins et diurétiques en même temps. Il faut simplement éviter de les prendre si on prend des anticoagulants ou qu’on a déjà le sang trop clair ou trop fluide.

Menthe (Mentha ssp.) : toutes les menthes sont désodorisantes, digestives et rafraîchissantes. Parmi les 30 variétés croissant en Amérique du Nord, trouvez celle qui vous convient le mieux. On les consomme en interne, sous forme de tisanes ou de teinture-mère ; ou en externe, en huile essentielle très rafraîchissante, pure ou diluée dans une huile végétale.

Trèfle rose (Trifolium pratense) : les fleurs du trèfle purifient la lymphe, le sang et les reins. On peut également consommer les graines germées, sinon les fleurettes cueillies de l’année et bien séchées, en infusion. Sa cousine, la luzerne (Medicago sativa), est également très bénéfique pour le sang.

Ortie (Urtica dioïca) : tonique surrénalienne et dépurative des globules rouges tout en étant réchauffante et anti-inflammatoire, l’ortie active la circulation et aide au captage du fer dans les globules rouges, aidant ainsi à prévenir l’athérosclérose. Sans oublier ses effets diurétiques sélectifs des protéines et des minéraux indésirables dans les reins, qui augmentent également la fluidité et la pureté du sang.

Vigne (Vitis vinifera ou Vitis riparia) : il s’agit de la vigne à vin ou de la vigne des rivages, mais pas de la vigne vierge, potentiellement toxique. Tonique veineuse astringente et épuratrice des capillaires et des veines, on consomme ses jeunes feuilles, en infusion ou en capsules, ou même en légumes cuits à la vapeur, roulées ou non dans du riz collant.

 

PIQUANTES EXOTIQUES

Cannelle (Cinnamomum zeylanicum) : cette écorce interne issue d’un petit arbre tropical est désormais utilisée dans le monde entier, surtout en poudre, pour aromatiser les desserts. Elle cumule des effets aphrodisiaques, antiseptiques, antidiabétiques, déodorants et carminatifs. De récentes découvertes prouvent ses effets hypoglycémiants. Son huile essentielle est puissamment bactéricide, mais c’est une topique caustique, donc à utiliser à la goutte ou en dilution dans l’huile. Utilisée dans les tartes, le vin chaud, la sangria et les brioches, elle se boit aussi dans du cidre chaud, en décoction avec du miel, du citron et du gingembre, contre la grippe et les gastros.

Piment de Cayenne (Capsicum annuum) : ce petit piment, qui se cultive facilement ici, est une des meilleures sources de chaleur végétale qui soient.

Sa teneur en capsaïcine, soit sa force, se calcule en unités Scoville et représente de 30 000 à 50 000 unités, selon la variété. On retrouve le piment de Cayenne dans plusieurs sortes de cataplasmes adhésifs géants ou encore dans des pommades puissamment analgésiques. En interne, on peut le prendre en poudre, dans la cuisine, sinon en teinture-mère, dans l’alcool ou le vinaigre. Il est possible de fabriquer une huile au piment de Cayenne et de s’en enduire les mains et les pieds avant les longues marches au froid. Sinon, on l’ajoute en poudre dans un bain de pieds. Néanmoins, attention aux ulcères et aux inflammations si pris en interne ou appliqué sur des peaux très sensibles.

Gingembre (Zingiber officinale) : originaire du sud des Indes et de la Chine, ce rhizome aromatique et piquant est utilisé depuis la nuit des temps. On en fait des bonbons, des sirops, de la limonade, on l’utilise fraîchement râpé dans nombre de plats exotiques, sinon en poudre ou en décoction simple, contre la nausée, quelle qu’en soit la cause. Il est également liotropique et aide à dissoudre les amas lipidiques locaux (comme les kystes et les furoncles) ou circulants (LDL). Il est réputé pour réchauffer le sang et les sens. Cultivé partout dans les tropiques, de l’Australie à l’Afrique, de la Jamaïque à la Chine, et même sous nos cieux, où il pousse lentement mais sûrement dans les serres ou derrière une baie vitrée plein sud. Il se conserve un mois au frigidaire, dans un sac de papier, ou se garde même congelé, mais il faut lui éviter l’humidité, sinon il moisit rapidement.

 

AROMATES ET CONDIMENTS PROCIRCULATOIRES EN CUISINE

Ail (Allium sativum) : notre brave ail cultivé est un prophylactique reconnu contre les infections de tous types, mais aussi l’hypertension et l’hypercholestérolémie. Il en existe plusieurs sortes et dosages, sous forme de comprimés, pour des traitements durables, méthodiques et sans traces d’odeur.

Moutarde (Sinapis ssp.) : la minuscule graine de moutarde fut autrefois nommée « sénevé ». Le Christ disait qu’il suffisait d’avoir une foi grosse comme cette graine pour déplacer une montagne ! Aujourd’hui, la moutarde de Dijon est sur bien des tables, pour activer la digestion, stimuler la vésicule et le pancréas. Aussi, les fameuses mouches de moutarde, ou sinapismes, étaient faites avec de la poudre en cataplasme, pour décoller les mucus, diminuer les spasmes et les douleurs ou combattre la fièvre.

Thym (Thymus vulgaris) : merveilleuse petite plante méditerranéenne très aromatique, elle aide autant à assainir les poumons que les intestins saturés et ballonnants. Elle aide à l’assimilation des protéines, active la circulation sanguine et augmente l’énergie vitale.

Raifort (Armoracia rusticana) : cette racine piquante facilite la dissolution des mucus dans les sinus et les poumons, par conséquent, elle est d’une grande aide pour activer la petite circulation du cœur aux poumons.

Romarin (Rosmarinus officinalis) : ce cher arbuste aux fleurettes délicates couleur lavande n’est pas qu’un aromate intéressant pour mieux digérer l’agneau ou les poissons un peu gras. Il aide aussi à évacuer tous les types de gras indésirables, de la cellulite à l’hyperséborrhée. De plus, son acide rosmarinique est un puissant antioxydant. On tire de merveilleux effets de son huile essentielle ajoutée aux bains de pied ou en onction, diluée dans l’huile d’olive de préférence.

 

AUTRES PUISSANTS TONIQUES CIRCULATOIRES

Chlorelle (Chlorella vulgaris) : une des meilleures microalgues, très concentrée en pig ments colorants, en vitamines chlorophylle et autres antioxydants. Elle a aussi des vertus chélatrices permettant d’éliminer les métaux lourds et d’autres substances inorganiques, afin d’aider au nettoyage de l’ensemble du réseau cardiovasculaire.

Ginseng (Panax ssp.) : le ginseng, ou racine de longue vie, nourrit les surrénales, active toute la circulation sanguine, surtout périabdominale, mais assiste également les macrophages et les lymphocytes en cas d’infections bactériennes. C’est également un puissant tonique nerveux et glandulaire activateur du « chi ».

Ginkgo biloba : ce merveilleux arbre aux mille écus donne des feuilles dorées, vendues pour la tisane, la teinture-mère ou les comprimés, qui facilitent surtout la microcirculation cérébrale.

Agrumes : tous les fruits acides ou les citrus (oranges, mandarines, limes et citrons) contiennent des acides organiques et des élÉments anticoagulants, le pamplemousse en tête. On les déconseille en cas de prise de médicaments anticoagulants, de maigreur extrême ou de sang trop fluide. L’écorce externe des fruits bio, bien sûr, dont la couche blanche intérieure se nomme albédo ou mésocarpe, contient des bioflavonoïdes, comme la rutine, l’hespéridine et la naringénine. Ces bioflavonoïdes attirent particulièrement l’attention des chercheurs, la nobilétine ayant des propriétés anti-inflammatoires et antitumorales, tous ayant des vertus toniques immunitaires et veineuses. Bref, réutilisez vos écorces dans plusieurs de vos recettes, des décoctions aux desserts !

 

Comme toujours, avec un régime alimentaire sensé, un bon moral, de l’exercice régulier au zénith purifiant des belles journées, et nos plantes alliées bienveillantes, l’hiver se passera en lumière, en force et en bonne santé !