Vieillissement, syndrome métabolique et thé vert

Publié le 16 septembre 2016
Écrit par Sylvie Rousseau, nd.a.

Vieillissement, syndrome métabolique et thé vert
Atelier Deuil-Temps des fêtes

Plusieurs théories du vieillissement ont été mises de l’avant depuis le début des années 1930. Celle du dommage cellulaire affirme que le vieillissement est le résultat des préjudices faits à la cellule et au matériel génétique de l’ADN sous l’effet des radicaux libres.

 

CES MOLÉCULES hautement réactives de notre métabolisme peuvent s’attacher et détruire n’importe quel composé dans notre corps. On pourrait comparer ce phénomène à celui de la rouille. On a avancé qu’un mauvais contrôle de l’insuline et du taux de sucre dans le sang influe sur le vieillissement en raison de ce phénomène de stress oxydatif. En effet, les cellules de notre corps ont besoin de glucose pour bien fonctionner. Mais le sucre ne peut entrer dans les cellules sans l’intermédiaire de l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas.

L’hyperinsulinisme est une circulation excessive d’insuline dans le corps due à une trop grande consommation de glucides dans l’alimentation, normalement causée par une alimentation riche en sucre raffiné. Lorsqu’une personne apprend qu’elle a un taux de glucose élevé dans le sang, elle a déjà vécu pendant très longtemps avec ces habitudes de vie qui l’ont précipitée dans le processus de vieillissement accéléré. L’hyperinsulinisme et son pendant, le syndrome métabolique, sont un des plus importants facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires.

Tout ce que la personne porte à sa bouche change son niveau d’insuline d’une façon ou d’une autre. Quand le niveau d’insuline est gardé à un niveau trop haut trop longtemps, la personne se retrouve avec des troubles inflammatoires, dont les troubles cardiovasculaires, certains types de cancer, les raideurs articulaires et musculaires, l’athérosclérose, l’ostéo-arthrite, la cataracte, le glaucome, la dégénérescence maculaire, l’impotence, la perte de l’ouïe et la perte cognitive. Cette situation favorise une réaction en chaîne qui déséquilibre toutes les autres hormones et réactions biochimiques au niveau cellulaire, amenant le vieillissement accéléré.

 

LE THÉ VERT, SES VERTUS

Les recherches ont permis de démontrer que plusieurs nutriments ont la capacité de contrôler le stress oxydatif. J’aimerais, toutefois, vous parler d’un produit au pouvoir antioxydant hors du commun, soit le thé vert. En effet, celui-ci gagne la palme en ce qui concerne la protection des cellules contre les effets nocifs de l’oxydation interne.

Le thé vert a des pouvoirs exceptionnels sur deux processus importants dans le vieillissement prématuré, soit le stress oxydatif et le dommage de l’ADN qui provient de cette oxydation et de l’exposition aux toxines environnementales. C’est un aliment prometteur, car il peut ralentir ce processus surtout en renversant le dommage de l’ADN et en aidant à la réparation de celui-ci. Plusieurs études ont démontré que le thé vert pouvait influencer jusqu’à 200 gènes concernés dans le cancer, le diabète, les maladies neurodégénératives et les maladies cardiovasculaires. Les études ont démontré que le thé vert prévient, réduit et répare le dommage tissulaire causé par le stress oxydatif. Il rehausse les systèmes de protection naturelle, diminue les réponses inflammatoires causées par le stress chimique, améliore la performance métabolique et prévient la mort cellulaire.

 

LES COMPOSANTS BIOACTIFS

Que les thés soient noirs, verts, jaunes ou oblongs, ils proviennent tous de la même espèce, soit le Camellia sinensis, une herbe traditionnellement consommée en Chine et au Japon depuis des siècles. Le procédé de fabrication fait toutefois une différence significative dans la préservation des principes actifs. Plus l’herbe est oxydée, plus elle tourne au noir. Les enzymes, lors de l’oxydation, convertissent les polyphénols qui perdent alors leurs vertus thérapeutiques impressionnantes. Le thé vert est très peu oxydé et a donc préservé ses propriétés thérapeutiques. Le thé oblong est à michemin entre le thé vert et le thé noir qui, lui, est complètement oxydé.

Plusieurs polyphénols se concentrent dans le thé vert, dont les catéchines (flavonoïdes). C’est toutefois l’épigallocatéchine-3-gallate (EGCG) que l’on considère comme le plus puissant des polyphénols. Ce nutriment de première importance est un antioxydant majeur qui a démontré une capacité à augmenter la durée de vie de 14 % dans une étude contrôlée sur les rats (Niu, Y., Na, L., Feng, R. et coll., 2013).

On a noté de surcroît une réduction significative du stress oxydatif, de l’inflammation et du dommage au foie et aux reins chez ces sujets.

On y retrouve aussi de la caféine, de la théanine, des lignines et de la chlorophylle. Une tasse de thé vert contient de 300 à 400 mg de polyphénols et de 50 à 100 mg de caféine. Pour les personnes sensibles à la caféine, des suppléments décaféinés et concentrés en polyphénols sont offerts sur le marché.

 

LE SYNDROME MÉTABOLIQUE ET L’EGCG

Le syndrome métabolique est un des problèmes de santé les plus répandus dans notre monde occidental. Trente-cinq pour cent des adultes et cinquante pour cent des gens âgés de 59 ans et plus en souffrent. Il se définit par trois marqueurs : une graisse abdominale excessive, de la haute pression, un cholestérol et une glycémie élevés. C’est un problème de santé majeur où trouver des solutions devient urgent pour améliorer la qualité de vie d’une grande partie de la population. Or, l’EGCG retrouvé dans le thé vert a démontré une efficacité indéniable à contrer ce problème. Par exemple, on a administré 379 mg de EGCG pour trois mois chez 56 obèses et hypertendus.

On a alors observé une chute importante de la pression, de la résistance à l’insuline et des profils lipidiques (Bogdanski, P., Suliburska, J., Szulinska, M. et coll., 2012). Ce nutriment réduit l’insuline et la glycémie en modulant le système de transport cellulaire qui répond à l’insuline et augmente la capacité de la mitochondrie à brûler les gras.

Il renverse la stéatose hépatique non alcoolique, qui est une manifestation importante du syndrome métabolique.

L’EGCG améliore aussi la fonction endothéliale, soit l’habileté des cellules de la paroi vasculaire à moduler le flux sanguin. Il le fait en augmentant l’oxyde nitrique, une molécule qui dilate les vaisseaux sanguins et améliore la pression artérielle. Dans une étude chez 40 sujets consommant 500 mg d’extrait de thé vert pendant quatre semaines, l’EGCG a abaissé de 19 % la susceptibilité des LDL (le mauvais cholestérol) à s’oxyder (Inami, S., Takano, M., Yamamoto, M. et coll., 2007). Cette étude est très importante, car on associe de plus en plus l’oxydation du cholestérol comme un facteur responsable de l’inflammation artérielle pouvant induire la crise cardiaque.

Nous vieillissons et sommes tous exposés aux dommages causés par le stress oxydatif. Vous pouvez dès maintenant minimiser les conséquences du vieillissement prématuré en mettant en place une stratégie antivieillissement efficace comprenant d’abord la consommation de thé vert tous les jours ou sous forme de supplément et des changements dans votre alimentation et votre mode de vie pour vivre plus longuement et en santé.

 

RÉFÉRENCES

  1. JENKINS, Henry. « Green tea, Protection from Damage and more », Life Extension magazine, mai 2016, pp. 39-46.
  2. MURRAY, Michael N.D. The healing power of herbs, Prima Publishing, 2nd edition, Ca, 1995.
  3. MURRAY, Michael N.D. Textbook of natural medicine, Churchill Livingstone, volume II, 1993.